Le don d’un Sauveur
Je suis reconnaissant de cette occasion de vous accueillir à cette célébration de la naissance de Jésus-Christ, le Fils de Dieu. Des siècles avant sa naissance, le prophète Esaïe a parlé de lui : « Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule; on l'appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix. » (1)
Ce petit enfant, né dans une étable, avec une crèche pour berceau, était le don d’un Père céleste aimant. Il était le Rédempteur du monde promis, le Sauveur de l’humanité, le Fils du Dieu vivant. Avant de venir sur la terre, dans la mortalité, le Créateur de la terre sur laquelle nous vivons était auprès de son Père.
Jean, le grand apôtre, nous donne une idée de l’importance de cet enfant dans les hauts lieux d’où il venait : « Toutes choses ont été faites par [Lui], et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans [Lui]. » (2) Pourtant, il est venu sur la terre dans d’humbles conditions.
Enfant et jeune homme, il a travaillé comme charpentier avec Joseph, à Nazareth. Pendant son ministère mortel, il a parcouru les routes poussiéreuses de la Palestine, guéri les malades, ressuscité les morts, enseigné son Évangile aux gens qui le rejetaient, donné sa vie sur la colline du Calvaire ; il s’est levé le troisième jour, premier acte de la résurrection, afin de rompre les liens de la mort pour nous tous, devenant ainsi « les prémices de ceux qui sont morts ». (3)
Mais surtout, le Sauveur, dont nous évoquons la naissance à cette époque de l’année, a payé le prix de tous nos péchés. Et, longtemps avant la naissance de notre Seigneur, le prophète Esaïe a vu le don inestimable du sacrifice expiatoire de Jésus-Christ.
Il nous a donné cette description de ce que le Sauveur a fait pour nous :
« Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu, et humilié.
« Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. » (4)
Ceux qui ont ressenti cette paix et cette guérison ont le cœur plein de gratitude ; ceux qui les aiment, aussi. Ma femme et moi lisons des messages et admirons des photos envoyées par deux de nos petites-filles qui sont en mission en Amérique du Sud. Elles nous envoient des photos de gens souriants, dont le visage brille de joie. Mes petites-filles envoient des messages d’amour et de reconnaissance pour les effets du sacrifice expiatoire dans la vie des gens qu’elles ont instruits et qu’elles ont vus transformés par leur choix de suivre l’exemple du Sauveur, de se faire baptiser et de recevoir le don du Saint-Esprit.
Nous, saints des derniers jours, nous sentons notre cœur qui déborde de gratitude pour notre Père aimant et pour son Fils bien-aimé. Nous sommes reconnaissants de ressentir cette bénédiction grâce à la foi d’un garçon de quatorze ans, Joseph Smith. Sa prière, un matin de printemps 1820, nous a permis de recevoir le témoignage certain que le Père, le grand Elohim, et son Fils, Jéhovah, vivent et nous aiment. Ils lui sont apparus et lui ont parlé, en plein jour. Ils l’ont appelé par son nom.
Le don de cette glorieuse assurance que nous sommes connus et aimés, peut nous soutenir dans les épreuves que la vie ne manquera pas de nous apporter. Nous ne devrions jamais nous sentir seuls. Nous ne devrions jamais perdre l’espoir.
J’ai vu cela il y a quelques années, alors que je rendais visite à ma tante âgée, dans une maison de retraite. Elle était veuve. Son grand âge ne lui permettait plus de prendre soin d’elle-même. Je la connaissais depuis tout petit, mais elle ne m’a pas reconnu, ni les autres membres de la famille, dans le salon plein de monde de la maison de repos.
Je regardais son visage, m’attendant à y voir la souffrance de la solitude et du vide. Pourtant, ce visage brillait d’amour et de joie. Sa voix avait l’intonation heureuse dont je me souvenais. La plus grande partie du temps où j’a été avec elle, ce jour-là, elle nous regardait aimablement, lorsque nous lui parlions.
Puis, régulièrement, elle répétait avec un sourire radieux ces six mots, comme s’ils faisaient partie de la conversation : « Je sais que mon Rédempteur vit ». Il me semblait que la joie et la reconnaissance exprimées par sa voix croissaient chaque fois qu’elle répétait cette déclaration.
Je ne connais pas toutes les sources de ce miracle de paix dans sa vie. Mais j’en connais une. Depuis toute petite, elle était allée aux réunions de Sainte-Cène. Elle avait incliné la tête et entendu les paroles de la prière à notre Père céleste. D’innombrables fois, elle s’était engagée à prendre sur elle le nom du Fils, à se souvenir toujours de lui et à garder ses commandements afin d’avoir son Esprit avec elle. (5)
Ainsi, alors que les années qui passaient avaient dépouillé sa vie de tant de choses qui lui avaient donné de la joie, elle avait gardé les dons divins que nous ressentons au moment de Noël. Elle se souvenait de son Rédempteur. Elle savait qu’il vivait. Elle ressentait son amour. Et elle sentait son amour pour tous les enfants de notre Père céleste, où qu’ils se trouvent et quelles que soient leur situation.
En quittant sa présence souriante, je me suis rendu compte qu’elle nous avait transmis le don qu’elle avait reçu. Elle connaissait la source de la paix qu’elle ressentait. Et, dans sa gratitude et son amour pour le Sauveur, elle voulait que nous ayons part avec elle à cette bénédiction. J’étais allé la voir pour la réconforter, et j’étais reparti réconforté.
Tel est l’esprit de Noël qui met dans notre cœur le désir de donner de la joie à autrui. Nous avons envie de donner et nous sommes reconnaissants de ce que nous avons reçu. La célébration de Noël nous aide à tenir notre promesse de nous souvenir toujours de Lui et de ses dons pour nous. Et ce souvenir suscite en nous le désir de lui faire des cadeaux.
Il nous a dit ce que nous pouvons lui donner pour lui apporter de la joie. Premièrement, par notre foi en lui, nous pouvons lui offrir un cœur brisé et un esprit contrit. Nous pouvons nous repentir et contracter avec lui des alliances sacrées. Parmi les gens qui m’entendent, il en est qui ont ressenti son invitation à la paix que procure son Évangile, mais qui ne l’ont pas encore acceptée. Vous lui procureriez de la joie si vous faisiez le pas pour aller à lui pendant que c’est possible.
Deuxièmement, vous pouvez lui offrir le cadeau de faire aux autres ce qu’il ferait pour eux. Nombre d’entre vous avez déjà fait cela et ressenti combien il l’apprécie. C’était peut-être une visite à une veuve solitaire. Ou alors la participation à une action pour aider les nécessiteux.
Dans le livre de Matthieu, on trouve une longue liste de possibilités. Nous y lisons les paroles de notre Rédempteur, que nous espérons tous entendre et prononcer, lorsque nous le verrons, après cette vie :
« Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire?
« Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu?
« Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?
« Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. »
Par ces paroles, le Seigneur indique clairement quels présents nous pouvons lui faire, par gratitude. Chaque acte de gentillesse, envers qui que ce soit, devient une gentillesse envers lui, parce qu’il aime tous les enfants de notre Père céleste. Et parce que cela lui apporte de la joie, cela apporte aussi de la joie à son Père, à qui nous devons une reconnaissance incommensurable.
Pendant ce temps de Noël, vous serez nombreux à trouver des moyens de nourrir ceux qui ont faim. Ce faisant, vous apporterez de la joie au Seigneur. Il nous a toutefois enseigné qu’il existe un moyen de donner un présent encore plus précieux et durable. Il a dit : « Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » (7) La plus grande de toutes les bonnes actions que nous puissions faire pour lui consiste à orienter ceux que nous aimons et servons vers Lui, seule source de vie éternelle.
Le don le plus précieux que je puisse offrir est mon témoignage du Sauveur. Je témoigne qu’il est est né de Marie, lui le Fils de Dieu, et qu’il a vécu une vie parfaite. Par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, il a rétabli son Évangile sur la terre et donné les clés de sa prêtrise à ceux qui les ont transmises jusqu’à ce jour béni. Je sais, par l’Esprit, que Thomas S. Monson détient ces clés de nos jours et qu’il les exerce.
Je vous exprime mon amour et vous donne ma bénédiction. Je suis reconnaissant des exemples d’amour, de foi et de service que vous me donnez, qui m’inspirent et apportent de la joie dans ma vie. Au nom sacré de Jésus-Christ, amen.