Notre Sauveur personnel
Du fait de son sacrifice expiatoire, le Sauveur a la capacité de nous purifier, de nous guérir et de nous fortifier individuellement.
Je suis reconnaissant d’être avec vous en ce merveilleux matin de Pâques. Quand je pense à Pâques, il me revient toujours en mémoire ce que les anges ont dit aux femmes au sépulcre : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité1. » Je témoigne que Jésus de Nazareth est ressuscité et qu’il vit.
Que pensez-vous du Christ ?
Il y a trente-quatre ans, mon collègue missionnaire et moi avons instruit un homme très cultivé qui écrivait des articles pour le journal local à Davao, aux Philippines. Nous aimions l’instruire car il avait beaucoup de questions et se montrait très respectueux vis-à-vis de nos croyances. Un jour, il nous a posé cette question mémorable : « Que pensez-vous du Christ2 ? » Nous lui avons donc fait part de nos sentiments et avons témoigné du Christ. Plus tard, il a publié sur le sujet un article particulièrement bien écrit, avec des tournures de phrases merveilleuses à propos du Sauveur. Je me souviens avoir été impressionné, mais pas nécessairement édifié. L’article était très complet mais sonnait creux et manquait de puissance spirituelle.
Apprendre à le connaître de mieux en mieux
« Que pensez-vous du Christ ? » Je constate que mieux je connais le Sauveur, de façon intime, et plus j’augmente ma capacité à l’écouter et à le suivre. Il y a quelques années, frère Bednar nous a posé la question suivante : « Avons-nous uniquement des connaissances concernant le Sauveur ou apprenons-nous à le connaître de mieux en mieux ? Comment connaître le Seigneur3 ? »
En méditant sur cette question, j’ai été frappé de réaliser que mes connaissances à propos du Christ dépassaient de loin ma connaissance réelle de mon Sauveur. J’ai donc décidé de consacrer plus d’efforts à le connaître. Je suis très reconnaissant des Écritures, ainsi que des témoignages d’hommes et de femmes fidèles disciples de Jésus-Christ. Au cours de ces dernières années, mon propre parcours a été parsemé de leçons et de découvertes. Je prie pour que le Saint-Esprit porte dans votre cœur un message bien plus important que les quelques mots que j’ai écrits, qui sont si peu adaptés.
Premièrement, il nous faut reconnaître que la quête la plus importante de notre vie est celle qui nous permettra de connaître le Sauveur. Cela devrait être une priorité.
« Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ4. »
« Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi5. »
« Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie6. »
Deuxièmement, notre connaissance accrue du Sauveur doit nous permettre d’adopter les Écritures et les paroles des prophètes, au point qu’elles feront partie intégrante de notre vie. Il ne s’agit pas de simplement recopier les paroles, les sentiments ou les expériences d’autres personnes, mais plutôt de savoir par nous-même, de façon personnelle, en faisant l’expérience de ces paroles7 et en recevant un témoignage du Saint-Esprit. Le prophète Alma a déclaré :
« Ne pensez-vous pas que je sais ces choses moi-même ? Voici, je vous témoigne que je sais que ces choses dont j’ai parlé sont vraies. Et comment, selon vous, sais-je qu’elles sont certaines ?
Voici, je vous dis qu’elles me sont révélées par l’Esprit-Saint de Dieu. Voici, j’ai jeûné et prié de nombreux jours afin de connaître ces choses par moi-même. Et maintenant, je sais par moi-même qu’elles sont vraies ; car le Seigneur Dieu me les a manifestées par son Esprit-Saint ; et c’est là l’esprit de révélation qui est en moi8. »
Troisièmement, nous le connaîtrons en comprenant mieux l’expiation de Jésus-Christ, et comment elle s’applique à chacun de façon individuelle. Il est souvent plus facile de penser à l’expiation de Jésus-Christ et d’en parler en utilisant des termes communs, que de prendre conscience de sa portée et de sa signification dans notre vie. L’expiation de Jésus-Christ est infinie et éternelle, et bien qu’elle soit universelle dans sa portée comme dans sa profondeur, elle se manifeste de façon très personnelle, et ses effets sont mesurables au cas par cas. Du fait de son sacrifice expiatoire, le Sauveur a la capacité de nous purifier, de nous guérir et de nous fortifier individuellement.
Son seul désir, son seul objectif, c’est de faire la volonté du Père, et ce depuis le commencement. La volonté du Père était qu’il « [réalise] l’immortalité et la vie éternelle de l’homme9 » en devenant notre « avocat auprès du Père10 ». Et donc « [il] a appris, bien qu’il fût Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et […] après avoir été élevé à la perfection, [il] est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel11 ».
« Et il ira, subissant des souffrances, et des afflictions, et des tentations de toute espèce. […]
Et il prendra sur lui la mort, afin de détacher les liens de la mort, […] et il prendra sur lui ses infirmités, afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde, […] afin qu’il sache, selon la chair, comment secourir son peuple selon ses infirmités.
[…] [L]e Fils de Dieu souffre selon la chair, afin de prendre sur lui les péchés de son peuple, afin d’effacer ses transgressions, selon le pouvoir de sa délivrance12. »
Je vais raconter une expérience qui illustre l’effort nécessaire pour comprendre la nature personnelle de l’expiation du Seigneur.
Il y a des années, un dirigeant m’avait demandé de lire le Livre de Mormon de bout en bout et de noter les versets qui faisaient référence à l’expiation du Seigneur. Il m’avait également demandé de préparer un résumé d’une page de ce que j’avais appris. Je m’étais dit : « Une page ? Pas de problème, c’est facile. » Pourtant, j’ai été surpris de trouver la tâche très ardue, et je n’ai pas réussi.
Depuis, je me suis rendu compte que j’avais échoué parce que j’étais passé à côté de l’essentiel, en considérant certaines choses comme acquises. Premièrement, je pensais que mon résumé allait être inspirant pour tout le monde, alors qu’il devait avant tout m’être destiné à moi. Ce résumé devait refléter mes sentiments et émotions concernant le Sauveur et ce qu’il avait fait pour moi. De cette façon, à chaque fois que je le lirais, cela me rappellerait des expériences spirituelles merveilleuses et poignantes.
Deuxièmement, je m’attendais à ce que mon résumé soit spectaculaire et élaboré, et qu’il contienne des mots et phrases compliqués. L’objectif n’a jamais été d’utiliser des mots compliqués, mais plutôt de déclarer ses convictions de façon simple et claire. « Car mon âme fait ses délices de la clarté, car c’est de cette manière que le Seigneur Dieu agit parmi les enfants des hommes. Car le Seigneur Dieu donne la lumière à l’intelligence13. »
Troisièmement, je voulais que mon résumé soit parfait, qu’il conclue tous les résumés : le résumé ultime, qui ne pourrait ni ne devrait être modifié. Alors qu’il s’agit plutôt d’un travail d’écriture en constante évolution, auquel j’ajoute un mot par ci, ou une phrase par là, à mesure que ma compréhension de l’expiation du Christ s’accroît.
Témoignage et invitation
Lorsque j’étais un jeune garçon, j’ai appris un grand nombre de choses durant mes conversations avec mon évêque. C’est durant mes jeunes années que j’ai appris à aimer les paroles de ce cantique parmi mes préférés :
Merveilleux l’amour que Jésus, le Christ, m’a donné !
Avec quelle grâce souvent il m’a pardonné !
Je tremble d’apprendre qu’il mourut pour moi, pécheur,
Souffrant sur la croix pour que j’obtienne le bonheur.
Oh ! Que c’est merveilleux que son amour pour moi
l’ait fait mourir pour moi !
Oh ! que c’est merveilleux, merveilleux pour moi14.
Je termine avec ces paroles du prophète Moroni : « Et maintenant, je voudrais vous recommander de rechercher ce Jésus sur qui les prophètes et les apôtres ont écrit15. »
Le président Nelson a promis : « Si [nous nous efforçons] d’apprendre tout ce que [nous pouvons] concernant Jésus Christ… [notre] capacité à nous détourner du péché se développera. [notre] désir d’observer les commandements s’intensifiera16. »
En ce dimanche de Pâques, puissions-nous, tout comme le Sauveur s’est levé du tombeau, nous lever nous aussi de notre sommeil spirituel, et nous élever au-dessus des nuages de doutes, de l’emprise de la peur, du poison de l’orgueil et de l’illusion de notre suffisance. Jésus-Christ et notre Père céleste vivent. Je témoigne de leur amour parfait pour nous. Au nom de Jésus-Christ. Amen.