La couverture piquée de Noël de Maman
Jed Packer, Utah (États-Unis)
L’une des expériences les plus difficiles de ma vie s’est produite peu après le décès de notre fille de dix ans, dû à un cancer du cerveau. L’adage « vous ne pouvez l’emporter avec vous » nous est venu à l’esprit avec clarté quand nous avons regardé dans sa chambre, un samedi après-midi.
Clarissa était partie, mais sa chambre contenait toujours les vestiges de son séjour terrestre. Nous avions maintenant la tâche difficile de décider de ce que nous devions faire de ses effets personnels. Je savais qu’il ne nous serait pas facile de nous séparer d’une seule chose, particulièrement pour ma femme.
Devoir faire face au tourbillon des détails associés avec les hôpitaux, la chimiothérapie et la radiothérapie ne nous avait laissé que peu de temps pour nettoyer et ranger.
Des souvenirs nous sont venus à l’esprit tandis que nous emballions des objets qu’elle avait mis sur sa tête de lit ou son étagère. Ils revêtaient tous une signification profondément affective, depuis sa couverture, son livre ou son collier préférés jusqu’à ses animaux en peluche, ses livres scolaires et le football. Ma femme sanglotait quand nous nous sommes demandé ce que nous devions faire de chaque objet.
Nous avons rassemblé les livres de Clarissa et les avons emportés à l’école élémentaire pour que d’autres enfants en profitent. Nous avons donné sa commode à une voisine. Certains de ses vêtements sont allés à des cousines. En nous concentrant sur les autres, il nous a été un peu plus plus facile de nous séparer de ses affaires.
Plusieurs semaines plus tard, à l’approche de Noël, mes deux filles adolescentes ont demandé à leur mère si elles pouvaient utiliser certains vêtements de Clarissa pour faire un cadeau de Noël spécial. Elles ont choisi chaque vêtement pour le souvenir familial qui s’y attachait et ont découpé avec soin des carrés pour représenter des moments précieux de sa vie.
Quelques jours avant Noël, leur dirigeante des Jeunes Filles, qui les avait aidées à avoir cette idée, et elles, m’ont montré une couverture piquée qu’elles faisaient. J’ai regardé avec étonnement chaque carré de tissu qui représentait un événement de la vie de Clarissa : un carré de sa tenue de football, un autre de la chemise que nous lui avions achetée lors d’un voyage familial, un autre encore du pantalon de pyjama qu’elle portait à l’hôpital. Chaque morceau, si beau et précieux, m’a rappelé nos moments passés avec elle. J’ai dit à mes filles que c’était parfait. Je savais que leur mère l’aimerait.
Ce matin de Noël, j’ai vu un cadeau venant du cœur. Je me souviendrai toujours de l’expression de ma femme quand elle a ouvert son cadeau et qu’elle a vu ce que ses filles avaient fait pour elle. Depuis, chaque soir, elle s’enveloppe dans sa couverture piquée de Noël, se remémorant des souvenirs et rêvant du jour où notre famille sera réunie, grâce à l’expiation et à la résurrection de Jésus-Christ.