Réunions spirituelles mondiales
Qui que tu sois, fais bien ce que tu dois: Évite de cacher ton identité derrière des masques


Qui que tu sois, fais bien ce que tu dois : Évite de cacher ton identité derrière des masques

Je me réjouis de l’occasion qui m’est donnée de m’adresser à vous, jeunes adultes. Je vous transmets l’amour et les salutations de la Première Présidence et du Collège des Douze. C’est incroyable de se retrouver ici, dans le centre de conférence de l’université de Brigham Young-Idaho. Je peux vous imaginer, vous qui êtes dans divers lieux partout dans le monde.

Quand j’avais votre âge, David O. McKay était le prophète. Le président McKay a été le président de l’Église de 1951 à 1970, l’année de mes trente ans. Il y a toujours quelque chose de très spécial chez l’homme qui est prophète quand on est jeune adulte. J’aimais et j’admirais le président McKay. Il racontait souvent une histoire vraie qui s’était passée lorsqu’il était missionnaire en Écosse. Peu de temps après le début de sa mission, il avait le mal du pays et il passa quelques heures à visiter le château de Stirling qui se trouvait près de là. Lorsqu’ils sont rentrés de leur visite du château, son collègue et lui sont passés devant un bâtiment où une citation attribuée d’ordinaire à Shakespeare était gravée sur la pierre au-dessus de la porte et disait : Qui que tu sois, fais bien ce que tu dois.

Environ soixante-dix ans plus tard, lors d’une réunion de la prêtrise, le président McKay a dit : « Je lui ai dit : ‘Vous devez être mormone, membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Qui plus est, tu es ici un représentant du Seigneur, Jésus-Christ. Tu as accepté la responsabilité de représenter l’Église.’ Puis j’ai repensé [à] ce que nous avions fait ce matin-là. Nous avions fait du tourisme. Certes, nous avions été instruits et avions appris des choses sur l’histoire et j’en étais ravi... Cependant, ce n’était pas de l’œuvre missionnaire… J’ai accepté le message qui m’étais donné sur cette pierre, et à partir ce moment-là, nous avons essayé de faire ce que nous devions en tant que missionnaires en Écosse1. »

Ce message – Qui que tu sois, fais bien ce que tu dois – fut si important et eut un tel impact sur frère McKay qu’il fut une source d’inspiration pour le reste de sa vie. Il décida que, quelle que soit la responsabilité qu’il recevrait, il ferait de son mieux.

Lorsque David B. Haight était président de mission en Écosse, il retrouva la pierre originale qui portait l’inscription et en fit faire une réplique qui se trouve aujourd’hui au centre de formation des missionnaires de Provo, en Utah. Beaucoup d’entre vous ont vu la citation et ont médité sur l’importance de son message. Récemment, Russell M. Nelson a réaffirmé ce message à l’occasion du cinquantenaire de l’ouverture du centre de formation des missionnaires.

Quand je pense à qui vous êtes, j’ai le sentiment que vous ne vous rendez peut-être pas entièrement compte de l’importance de votre génération. En général, la société a étiqueté les différentes générations qui sont en vie aujourd’hui. Les plus âgés parmi nous, aux États-Unis et dans d’autres pays, ont reçu l’étiquette de « la plus grande génération » à cause de ce qu’ils ont souffert lors de la grande dépression mondiale des années 1930 et de ce qu’ils ont accompli lors de la Seconde Guerre mondiale et par la suite en construisant un monde meilleur. Un certain nombre des Frères les plus éminents de l’Église ont pris part à ces événements. Le président Monson était dans la marine des États-Unis, le président Packer a servi dans l’armée de l’air des États-Unis, frère Perry était fusilier marin des États-Unis. Je vous raconterai plus tard certaines expériences qu’ils vécurent et les leçons qu’ils apprirent et qu’ils enseignèrent.

On dit actuellement de votre génération qui est née entre les années 1980 et le début des années 1990 qu’elle est la « génération du millénaire ». Certains observateurs sont sceptiques quant à ce que votre génération accomplira. Je pense que vous avez la formation et la fondation nécessaires pour être la meilleure génération de tous les temps, en particulier pour mettre en œuvre le plan de notre Père céleste.

Pourquoi est-ce que je dis cela ? Votre génération a été davantage exposée aux enseignements du séminaire et de l’institut que les générations passées, et vous avez reçu une meilleure formation que toutes les autres générations à la Primaire, à la prêtrise et aux Jeunes Filles. En outre, environ 375 000 d’entre vous ont fait une mission ou sont missionnaires. Vous représentez plus d’un tiers de tous les missionnaires qui ont servi dans cette dispensation. Samuel Smith, le premier missionnaire de cette dispensation fut ordonné ancien et fut mis à part comme missionnaire le 6 avril 1830, jour où l’Église fut organisée. Quand vous réfléchissez à tous les missionnaires qui ont servi depuis ce jour-là, c’est extraordinaire de voir qu’un tiers se trouve dans votre groupe d’âge. En comparaison, seulement 76 000 missionnaires, soit moins de 8 pour cent, ont rempli une mission lorsque j’avais entre dix-huit et trente ans. Pour ceux d’entre vous qui n’ont pas eu l’occasion de remplir une mission, votre contribution peut néanmoins être considérable. Près de la moitié des membres de la Première Présidence et des Douze n’ont pas eu l’occasion de faire une mission.

Évitez d’agir contrairement à votre personnalité en portant un masque

Au regard de votre énorme potentiel de faire le bien, quelles sont mes inquiétudes pour votre avenir ? Quels conseils puis-je vous donner ? Premièrement, chacun de vous subira une forte pression pour agir contrairement à sa personnalité, et même pour porter un masque, pour devenir quelqu’un qui ne reflète pas vraiment qui il est et qui il veut devenir.

L’été dernier, dans le cadre de nos responsabilités dans la Communication, L. Tom Perry et moi-même, accompagnés de Michael Otterson2, avons rencontré Abraham Foxman à son bureau de New York. Sa mission est de mettre un terme à la diffamation du peuple juif. Cela fait près de quarante ans qu’il est impliqué dans cette œuvre. Le récit de ce qui l’a amené à ce poste est fascinant. Il est né au commencement de la Seconde Guerre mondiale. Ses parents, Joseph et Helen Foxman, qui étaient sous la menace de décrets contre les juifs, ont confié Abraham à une domestique polonaise et catholique juste avant d’entrer dans un ghetto juif à Vilna en Lituanie, en septembre 1941. Abraham avait treize mois. Ses parents ont survécu à la guerre et à l’Holocauste, mais ils n’ont pas retrouvé Abraham avant son quatrième anniversaire. On estime qu’un million et demi d’enfants juifs périrent dans l’enfer nazi. Abraham fut protégé par la jeune fille catholique qui l’amena à l’église tous les dimanches et qui dissimula son identité juive3. Il n’est pas surprenant qu’Abraham Foxman ait consacré sa vie à combattre l’antisémitisme, la haine, le sectarisme et la discrimination.

J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec M. Foxman par le passé et j’admire son courage et son engagement. Quand nous l’avons rencontré à New York, je lui ai demandé quels conseils il pouvait nous donner en rapport avec nos responsabilités au sein de la Communication pour l’Église. Il a réfléchi un moment et a ensuite expliqué l’importance de recommander aux gens de ne pas porter de masques. Il a décrit le Ku Klux Klan. C’était une organisation qui avait beaucoup d’influence et qui effrayait la plupart des américains dans la première moitié du 20 siècle. Portant des robes et des masques identiques qui rendaient impossible l’identification des participants, ils brulaient des croix sur le gazon des personnes qu’ils prenaient pour cible et se donnaient le titre de pseudo-chiens de garde de la moralité. Parmi ceux qu’ils visaient le plus, il y avait les afro-américains, mais aussi les catholiques, les juifs et les immigrés. Les plus actifs d’entre eux étaient impliqués dans des flagellations, des violences physiques et même des meurtres. M. Foxman nous a dit que sous le régime des dictatures des années 1930 en Europe, une minorité des membres du Ku Klux Klan auraient été des brutes en chemise kaki. Mais sans les masques, la majorité d’entre eux était en général composée de gens normaux, notamment des hommes d’affaires et des personnes qui allaient à l’église. Il nous a fait remarquer qu’ils furent capables de participer à des activités qu’ils auraient normalement évitées en dissimulant leur identité et en portant un masque4. Leur comportement eut un impact terrible sur la société américaine.

Le conseil de M. Foxman était de mettre l’accent sur l’importance d’éviter de porter des masques qui cachent la véritable identité.

Dans les premiers temps de l’Église, le prophète Joseph, Emma et leurs jumeaux âgés de onze mois, Joseph et Julia, se trouvaient à Hiram, en Ohio, dans la ferme de la famille Johnson. Les enfants souffraient tous deux de la rougeole. Joseph et son fils dormaient sur un lit à étage près de la porte d’entrée.

Frère Staker a raconté ce qui s’est passé :

Pendant la nuit, des hommes au visage recouvert de peinture noire sont entrés violemment et ont traîné le prophète dehors où ils l’ont battu et l’ont recouvert de goudron avec Sidney Rigdon.

« Quand Emma a vu Joseph battu et recouvert de goudron, elle s’est évanouie…

« Bien que le prophète eût perdu une dent, qu’il souffrît d’une blessure grave au côté, qu’il lui manquât une touffe de cheveux et qu’il eût été brûlé avec de l’acide nitrique, il prêcha un sermon lors du service de culte dominical habituel. Parmi les saints qui s’assemblèrent on compta au moins quatre des assaillants5. »

Ce qu’il y a de plus tragique dans cette histoire est que le petit Joseph fut exposé à l’air de la nuit quand on traîna son père à l’extérieur et il prit gravement froid et en mourut quelques jours plus tard.

Il est aussi intéressant de voir que les gens qui participèrent au martyre du prophète Joseph et de son frère, Hyrum, s’étaient peint le visage pour cacher leur véritable identité6. Les gens qui camouflent leur identité et participent à des combinaisons secrètes sont un sujet tout particulier d’inquiétude. Nous apprenons dans le Livre de Mormon que Lucifer « … incite les enfants des hommes aux combinaisons secrètes de meurtre et à toutes sortes d’œuvres secrètes de ténèbres » (2 Néphi 9:9; voir aussi 3 Néphi 6:27–30).

Je ne suis pas en train de suggérer que vous êtes impliqués dans ce genre d’événements terribles que je viens de décrire. Je crois que de nos jours, alors qu’il est plus facile qu’avant de rester anonyme, il y a des principes importants inhérents au fait de ne pas porter de masques et d’être « bien ancrés dans la foi de ces martyrs, nos frères7. »

Une de vos plus grandes protections contre les mauvais choix est de ne pas porter le masque de l’anonymat. Si vous vous surprenez à vouloir le faire, sachez que c’est un signal d’alarme réel et un des outils de l’adversaire pour vous amener à faire quelque chose que vous ne devriez pas faire. Nous conseillons aux missionnaires de s’habiller de manière classique et aux anciens d’être bien rasés en partie afin qu’il n’y ait aucun doute sur leur identité et sur la façon dont ils devraient agir. Certains poseront la question : N’est-ce pas juste superficiel ? Je ne crois pas. Pensez à la description de la tenue vestimentaire et des ornements que fait le prophète Moroni qui assimila l’orgueil au port de « très beaux habits » dans le Livre de Mormon. Il associa l’orgueil qui se manifestait par le port de « très beaux habits » aux « discordes, et à la malice, et aux persécutions, et à toutes sortes d’iniquités (Mormon 8:36). Je suis particulièrement inquiet de voir que de nos jours notre tenue vestimentaire et nos ornements peuvent être le signe d’une rébellion ou d’un manque d’adhésion à des principes moraux, et peuvent avoir une influence négative sur les principes moraux des autres.

Agissez conformément à ce que vous croyez véritablement

Le deuxième conseil que je donnerais est celui-ci : Agissez conformément à ce que vous croyez véritablement en passant votre temps à faire des choses qui édifieront et développeront votre personnalité et vous aideront à devenir plus semblables au Christ. J’espère qu’aucun de vous ne conçoit la vie comme n’étant essentiellement que « rire et amusement » mais comme étant un temps pour nous préparer à rencontrer Dieu (Alma 34:32).

Un incident de la vie de L. Tom Perry, lorsqu’il servait dans l’infanterie de marine et faisait partie des forces américaines d’occupation au Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale, illustre merveilleusement ce qu’est faire son devoir et utiliser son temps de façon appropriée. Frère Perry a raconté cette expérience à l’occasion de l’enregistrement de son témoignage spécial du Sauveur qui est diffusé dans nos centres de visiteurs.

Récit de frère Perry

« J’ai fait une expérience dans ma vie qui m’a souvent rappelé la joie qu’on éprouve à se poser la question : ‘Que ferait le Sauveur dans cette situation ?’

« Je faisais partie de la première vague de fusiliers marins à débarquer au Japon, après le traité de paix qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale. Nous sommes entrés dans la ville dévastée de Nagasaki et ce fut une des plus tristes expériences de ma vie. Une grande partie de la ville avait été totalement détruite. Certains des morts n’avaient pas encore été enterrés. En tant que troupes d’occupation, nous avons établi nos quartiers et nous nous sommes mis au travail.

« La situation était lugubre et quelques-uns d’entre nous ont voulu faire un peu plus. Nous sommes allés voir notre aumônier pour obtenir la permission d’aider à la reconstruction des églises chrétiennes. En raison des restrictions gouvernementales pendant la guerre, elles avaient presque cessé toute activité. Les rares bâtiments étaient très endommagés. Avec un groupe de volontaires, nous sommes allés réparer et replâtrer ces églises durant notre temps libre, afin qu’elles soient en mesure d’abriter à nouveau les services religieux.

« Nous ne parlions pas la langue du pays. Tout ce que nous pouvions faire c’était réparer physiquement les bâtiments Nous avons trouvé les ministres du culte qui n’avaient pas pu officier pendant les années de guerre et nous les avons encouragés à retourner à leurs chaires. Nous avons vécu une expérience merveilleuse avec ces personnes quand elles ont retrouvé la liberté de pratiquer leur foi chrétienne.

« Lorsque nous avons quitté Nagasaki pour rentrer chez nous, il s’est produit un événement que je n’oublierai jamais. Alors que nous embarquions dans le train qui nous conduirait à notre bateau pour rentrer chez nous, d’autres Marines nous ont taquinés. Leurs petites amies étaient venues leur dire au revoir. Ils se sont moqués de nous et nous ont dit que nous nous étions privés du plaisir d’être au Japon. Nous avions perdu notre temps à travailler et à plâtrer des murs.

« Au beau milieu de leurs sarcasmes, environ deux cents merveilleux chrétiens japonais, appartenant aux églises que nous avions réparées, sont apparus en haut d’un petit monticule, proche de la gare, en chantant ‘La lutte suprême’. Ils sont descendus et nous ont couverts de cadeaux. Puis, ils se sont alignés le long de la voie de chemin de fer et, comme le train démarrait, nous avons tendu la main pour toucher leurs doigts. Nous ne pouvions pas parler, tant nous étions émus. Mais nous étions reconnaissants d’avoir pu aider, si peu que ce soit, à rétablir le christianisme dans un pays, après la guerre.

« Je sais que Dieu vit. Je sais que nous sommes tous ses enfants et qu’il nous aime. Je sais qu’il a envoyé son Fils dans le monde pour être le sacrifice expiatoire de toute l’humanité et les personnes qui adoptent son Évangile et le suivent auront la vie éternelle, le plus grand de tous les dons de Dieu. Je sais qu’il a dirigé le rétablissement de l’Évangile ici sur la terre par l’intermédiaire du ministère de Joseph Smith, le prophète. Je sais que la seule joie et le seul bonheur durables que nous pourrons jamais trouver pendant notre vie terrestre, c’est en suivant le Sauveur, en obéissant à sa loi et en respectant ses commandements que nous les connaîtrons. Il vit. Je vous en témoigne en son saint nom, Jésus-Christ. Amen8. »

Pensez à l’importance qu’ont eue quelques soldats qui ont passé leur temps à restaurer des églises chrétiennes, en comparaison d’autres soldates qui s’adonnaient à des activités mauvaises, stupides et frivoles. Je vous prie de méditer et d’être proactifs pour choisir comment vous utilisez votre temps.

En regardant cette vidéo, je me rappelle un de mes plus anciens souvenirs ; j’avais alors cinq ans. Le père de frère Perry était notre président de pieu. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a fait assoir sur l’estrade, pendant la réunion de Sainte-Cène, tous les soldats qui étaient rentrés. Ils sont venus dans leur plus bel uniforme militaire et chacun a rendu un court témoignage. Le président Perry a pleuré lorsque ses deux fils, frère Perry et son frère cadet, Ted, on rendu leur témoignage. Cela a été très inspirant et très impressionnant pour le jeune garçon que j’étais. Je ne me souviens pas de ce qu’ils ont dit, mais je me souviens de ce que j’ai ressenti.

Comme vous pouvez le voir dans l’exemple de frère Perry sur cette vidéo, je ne suis pas en train de dire que vous devez porter votre religion sur vos manches ou que vous devez être fidèles de façon superficielle. Cela peut être gênant pour vous et pour l’Église. Je dis que vous devez devenir ce que vous devez être. Alors que nous étions en train de travailler sur le guide missionnaire, Prêchez mon Évangile, nous avons senti qu’il pourrait être utile pour guider nos missionnaires et nos membres tout au long de leur vie, en particulier le chapitre 6 : « Comment acquérir les vertus chrétiennes ? ». À mesure que vous essayez de faire ce que vous devez et d’identifier les vertus que vous souhaitez acquérir, faites la liste et étudiez les passages d’Écritures qui parlent de ces vertus, « fixez-vous des buts et faites des plans pour appliquer [les] vertu[s] à votre vie » et « priez pour que le Seigneur vous aide à acquérir ce[s] vertu[s]9 ». En faisant cela, vous ne devez pas porter un masque et cacher votre véritable identité.

Il se peut que certains d’entre vous aient pris des habitudes qui vont bien au-delà des simples jeux et de l’amusement. Ceux qui s’adonnent à la pornographie ou à toute autre forme d’immoralité jouent un rôle différent de ce qu’ils veulent vraiment être ou de ce qu’ils devraient être. Il est intéressant de voir que presque tous les gens qui s’adonnent à la pornographie prennent une fausse identité et cachent leur participation. Ils masquent leur comportement car ils savent que celui-ci est répréhensible et destructeur pour tous ceux qu’ils aiment. La pornographie est une plaie qui non seulement nuit aux valeurs morales d’une personne vis-à-vis de Dieu, mais qui peut aussi détruire des mariages et des familles et a un impact négatif sur la société. La dépendance à internet et la pornographie nuisent tous deux aux mariages10. À mesure que vous vous rapprochez du mariage, vous ne devez pas porter de masques qui couvrent des comportements inconvenants qui seront néfastes pour vous ou votre mariage.

Vous qui avez succombé à cette habitude destructrice, soyez certains que vous pouvez vous repentir et que vous pouvez être guéris. Le repentir devra précéder la guérison. Cette dernière peut être un long processus. Votre évêque peut vous conseiller pour que vous sachiez comment recevoir l’aide dont vous avez besoin pour être guéris. Nous avons demandé aux évêques de vous envoyer vers des gens qui peuvent le mieux vous aider.

À côté de la pornographie et de l’immoralité sexuelle, il y a d’autres comportements insidieux qui empoisonnent la société et qui sapent la moralité de base. Aujourd’hui, il est courant de cacher son identité lorsqu’on écrit de façon anonyme des commentaires sectaires, acerbes et haineux en ligne. Certains appellent cela une campagne d’insulte. Certaines institutions tentent de filtrer les commentaires. Par exemple, le New York Times ne tolère pas les commentaires qui contiennent « des attaques personnelles, des obscénités, des vulgarités, des blasphèmes, des usurpations, des incohérences et DES DISPUTES…

« Le Times recommande aussi l’utilisation des vrais noms parce que, (je cite) : ‘Nous avons découvert que les personnes qui utilisent leurs vrais noms discutent avec plus de respect et plus d’engagement”11’. »

L’apôtre Paul a écrit :

« Ne vous y trompez pas : Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs.

« Revenez à vous-mêmes, comme il est convenable, et ne péchez point ; car quelques-uns ne connaissent pas Dieu » ((1 Corinthiens 15:33–34).

Il est clair qu’en ce qui concerne les mauvaises compagnies, ce n’est pas juste une question de mauvaises manières, mais si les saints des derniers jours s’y associent, elles peuvent avoir un effet négatif sur les gens qui n’ont pas la connaissance de Dieu ou un témoignage du Sauveur.

Toute utilisation d’Internet dans le but de maltraiter, de détruire une réputation ou de montrer quelqu’un sous un mauvais jour est condamnable. Ce que nous observons dans la société est que, lorsqu’ils se cachent derrière le masque de l’anonymat, les gens sont plus enclins à se livrer à ce genre de comportement qui nuit tant à la civilité. Cela enfreint aussi les principes de base que le Sauveur enseigna.

Un des messages fondamentaux de l’Évangile de Jésus-Christ qui vous a été enseigné depuis votre jeunesse est que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16; voir aussi D&A 34:3). Le Sauveur expliqua qu’il n’était pas venu pour condamner le monde mais pour le sauver. Il décrit ensuite ce qu’est la condamnation :

« Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

« Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées

« Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu » (Jean 3:19–21; voir les versets 17–21).

Les justes n’ont pas besoin de cacher leur identité derrière des masques. J’aime le récit véridique tiré de la vie du président Monson. Il a eu dix-huit ans vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. En vérité, la guerre en Europe était finie mais la guerre dans le Pacifique se poursuivait.

Il s’engagea dans la Marine des États-Unis, et fut envoyé à San Diego, en Californie. Vous vous souviendrez de l’histoire qu’il a racontée lors de la dernière conférence générale. Son premier dimanche, le quartier-maître les mit tous au garde à vous pour aller à l’église. Il envoya les catholiques à un endroit, les juifs à un autre et essaya d’envoyer le reste à un service protestant. Le président Monson déclara qu’il savait qu’il n’était ni catholique, ni juif, ni protestant. Il était mormon. Il eut le courage de ne pas bouger et fut content de découvrir qu’il y avait d’autres membres fidèles debout derrière lui. Il aurait été facile de suivre le groupe nombreux de protestants. Il était fermement décidé à être identifié pour ce qu’il était et à faire ce qu’il devait faire en conséquence12.

Fixez-vous des buts appropriés

Mon troisième conseil porte sur certains objectifs que vous devriez envisager. À peu près au même moment où frère Perry se trouvait au Japon avec l’infanterie de marine, Boyd K. Packer servait au Japon dans l’armée de l’air à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Dans le discours qu’il a prononcé, le 22 janvier dernier, à l’occasion du centenaire du séminaire, il a expliqué que cette période fut très formatrice13. En 2004, j’ai accompagné le président Packer et d’autres au Japon. Il a eu l’occasion de revenir un peu sur ses pas et de réfléchir à certaines expériences et à certaines décisions qu’il avait prises à cette époque-là. Il en a mentionné quelques-unes lors de son discours sur le séminaire. Avec sa permission, je vais vous parler d’autres de ses réflexions et sentiments.

Le président Packer a raconté des expériences qui se sont passées sur une île près de la côte d’Okinawa. Pour lui, elles représentent sa montagne dans le désert. Sa préparation personnelle et sa rencontre avec d’autres membres avaient renforcé sa foi dans les enseignements de l’Évangile. Il lui manquait cependant une confirmation : Une connaissance certaine de ce qu’il avait déjà ressenti comme étant vrai.

Le biographe du président Packer évoque ensuite ce qui se produisit : « Contrairement à la confirmation sereine qu’il recherchait, il se retrouva nez à nez avec l’enfer de la guerre contre les innocents. Un jour, alors qu’il cherchait à être seul et à avoir un moment pour réfléchir, il escalada sur une butte qui surplombait l’océan. Il y trouva les vestiges d’une chaumière de paysan avec son champ de patates douces laissé à l’abandon. Et, couchés au milieu de la végétation mourante, il vit les corps d’une mère et de ses deux enfants massacrés. Cette vision le remplit d’une tristesse profonde mêlée à des sentiments d’amour pour sa propre famille et pour toutes les familles14. »

Par la suite, il entra dans un bunker de fortune où il réfléchit, médita et pria. En repensant à ces événements, le président Packer a décrit ce que j’appellerais une expérience spirituelle de confirmation. Il a reçu l’inspiration pour ce qu’il devait faire dans sa vie. Bien entendu, il n’avait pas idée qu’il serait appelé à remplir l’office sacré et élevé qu’il détient maintenant. Dans sa vision, il voulait devenir enseignant et mettre l’accent sur les enseignements du Sauveur. Il décida qu’il mènerait une vie juste.

Il comprit profondément qu’il devrait trouver une femme juste et qu’ensemble ils élèveraient une famille nombreuse. Ce jeune soldat a reconnu que son choix de carrière n’apporterait qu’un revenu modeste et que sa femme devrait embrasser les mêmes priorités et être prête à vivre sans certaines choses matérielles. Ceux d’entre vous qui ont rencontré sœur Donna Packer savent qu’elle fut et est la compagne idéale pour le président Packer. Ils n’ont jamais eu d’excédent d’argent mais ils n’ont pas eu l’impression d’être démunis. Ils ont élevé dix enfants, ce qui a exigé des sacrifices. Ils ont aujourd’hui 60 petits-enfants et 79 arrières petits-enfants.

Je me souviens de mon émotion quand j’ai appris qu’il s’était senti gêné de se rendre à une réunion de dirigeants de l’Église avec l’un des Frères plus anciens après avoir reçu l’appel d’Autorité générale parce qu’il n’avait pas de chemise blanche adéquate à porter.

Je vous raconte ce récit véridique parce que nos buts sont trop souvent portés vers ce à quoi le monde accorde de la valeur. Ce qui compte pour les membres qui ont reçu les ordonnances salvatrices est vraiment très simple. Être juste. Élever une famille. Trouver un moyen convenable de subvenir à ses besoins. Servir lorsqu’on est appelé. Se préparer à rencontrer Dieu.

Le Sauveur enseigne que « la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance » (Luc 12:15). Il utilise ensuite une parabole :

« Les terres d’un homme riche avaient beaucoup rapporté :

« Et il raisonnait en lui-même, disant : Que ferai-je? Car je n’ai pas de place pour serrer ma récolte.

« Voici, dit-il, ce que je ferai : J’abattrai mes greniers, j’en bâtirai de plus grands, j’y amasserai toute ma récolte et tous mes biens ;

« Et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi.

« Mais Dieu lui dit : Insensé ! Cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ?

« Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n est pas riche pour Dieu » (Luc 12:16–21).

Édifiez votre pays et la collectivité où vous vivez

Outre les attributs, les qualités et les décisions personnels, pour devenir la génération que vous devez être, vous devez édifier votre pays et la collectivité où vous vivez. Tout comme la plus grande génération, votre génération devra défendre la justice et la liberté religieuse. Le patrimoine judéo-chrétien dont nous avons hérité est non seulement précieux mais il est aussi essentiel au plan de notre Père céleste. Nous devons le préserver pour les générations à venir. Nous devons nous associer aux gens de bien, y compris ceux de toutes les religions et en particulier ceux qui se croient responsables devant Dieu de leur comportement. Ce sont des gens qui comprendraient pourquoi nous parlons ce soir de « qui que tu sois, fais bien ce que tu dois ». Si vous réussissez à améliorer les idéaux judéo-chrétiens et la liberté religieuse, vous deviendrez la grande génération que vous devez être.

Avec les épreuves qui existent dans le monde aujourd’hui, la Première Présidence et le Collège des Douze s’intéressent particulièrement à votre participation convenable à la politique du pays où vous vivez. L’Église reste neutre dans les débats politiques et ne soutient aucun candidat ni aucun parti. Cependant, nous attendons de nos membres qu’ils s’engagent complètement à soutenir les candidats et les partis de leur choix en fonction des principes qui assureront un bon gouvernement. Notre doctrine est claire : Les gens qui sont « honnêtes et pleins sagesse » doivent être « recherch[és] diligemment » (D&A 98:10). « Quand le méchant domine, le peuple gémit » (D&A 98:9). Cela veut dire que tous devraient se sentir obligés de voter.

Aux États-Unis, dans les États où des élections primaires sont organisées, vous devriez suivre les débats et les candidats et participer pleinement. Par exemples, en Utah et en Idaho, les assemblées de citoyens pour le parti républicain auront lieu le 6 mars et le 14 mars pour le parti démocrate. Si vous y assistez, vous aurez le droit de voter. Nous espérons que vous rechercherez la date de l’assemblée de citoyens de votre choix et que vous ressentirez le devoir d’y assister. Nous espérons que ce sera le cas pour tous les citoyens, membres et non membres, dans tous les pays où des élections vont avoir lieu. Le prix de la liberté a été trop élevé et les conséquences de l’abstention sont trop importantes pour que les citoyens pensent qu’ils peuvent se désintéresser de leur responsabilité.

Sachez que nous avons une grande confiance en vous. Les dirigeants de l’Église pensent sincèrement que votre génération peut édifier le Royaume comme aucune autre ne l’a fait. Nous vous donnons non seulement notre amour et notre confiance, mais aussi nos prières et nos bénédictions. Nous savons que la réussite de votre génération est essentielle à l’édification de l’Église et à la croissance du Royaume. Nous prions pour que vous puissiez faire ce que vous devez : En évitant de porter un masque, agissez conformément à votre véritable identité, fixez-vous des buts et édifiez le pays et la collectivité où vous vivez.

Je conclus par mon témoignage personnel du rétablissement de l’Évangile par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète. Joseph Smith a vraiment vu Dieu le Père et Jésus-Christ. Notre Père céleste est un père aimant, qui a un plan qui bénit chacun de ses enfants. Jésus-Christ est notre Sauveur et son Expiation est l’événement majeur de toute l’histoire. Le Saint-Esprit remplit son ministère auprès de nous et rend témoignage du Père et du Fils. Je témoigne de ces choses en ma qualité de témoin spécial du Sauveur, au nom de Jésus-Christ, amen.

Notes

  1. David O. McKay, dans David O. McKay Apostle to the World, Prophet of God de Francis M. Gibbons, 1986, p. 43–45. (voir aussi « Pres. McKay Speaks to Pioneer Stake Youth », Church News, 21 sept. 1957, p. 4.

  2. Michael Otterson est le directeur général de la Communication de l’Église.

  3. Voir Joseph Foxman, In the Shadow of Death, 2011, p. 10.

  4. Rencontre avec Abraham Foxman à son bureau de New York, New York, le 14 juin 2011.

  5. Mark L. Staker, « Remembering Hiram, Ohio », Ensign, oct. 2002, p. 35, 37.

  6. Voir Enseignements des présidents de l’Église : Joseph Smith, 2007, p. 24.

  7. « Vas-tu faiblir, ô jeunesse », Cantiques, n° 164.

  8. L. Tom Perry, transcription de Témoins spéciaux du Christ (DVD, 2003).

  9. Prêchez mon Évangile : Guide du service missionnaire, 2004, p. 123, voir les pages 115 à 126.

  10. Voir Elizabeth Stuart, « Internet addiction harming marriage », Deseret News, 20 juil. 2011, http://www.deseretnews.com/article/700164510/Internet-addiction-harming-marriage.html.

  11. Mark Brent dans « The Public Forum » The Salt Lake Tribune, 27 juil. 2011, A16.

  12. Voir Thomas S. Monson: «Ne craignez pas d’être seul », Le Liahona, nov. 2011, p. 61–62 ; Voir aussi Heidi S. Swinton, To the Rescue : The Biography of ThomasS. Monson, 2010, p. 96–97.

  13. Voir Boyd K. Packer, « Comment survivre en territoire ennemi », Commémoration des cent ans du séminaire, diffusion du 22 janv. 2012, http://seminary.lds.org/history/centennial/eng/how-to-survive-in-enemy-territory/.

  14. Lucile C. Tate, Boyd K. Packer: A Watchman on the Tower, 1995, p. 58–59.