Conférence des enseignants de religion du DEE
Enseigner la religion aux jeunes et aux jeunes adultes - Table ronde


33:13

Enseigner la religion aux jeunes et aux jeunes adultes - Table ronde

Discussion deuxième partie – Dallin H. Oaks, Chad Webb, Adam Smith

Dallin H. Oaks : Frère Webb, je suis heureux d’être avec vous. Frère Smith. Commençons.

Chad Webb : Merci. Nous sommes heureux d’être avec vous aujourd’hui. Et merci pour ce merveilleux message. En fait, vos conseils ont suscité un certain nombre de questions dont nous aimerions parler. Nous commençons par celle-ci, car vous avez parlé de l’amour pour nos élèves, et une façon de les aimer consiste à leur enseigner l’Évangile et à les aider à comprendre les choses qui ont le plus de valeur. Comment nous assurer que, parmi toutes les choses que nous pourrions enseigner, nous donnons la priorité à celles qui auront le plus de valeur pour nos élèves ?

Frère Oaks : Ce qui rend notre département d’Éducation de l’Église unique, c’est notre responsabilité scripturaire de chercher à apprendre non seulement par l’étude, mais aussi par la foi.

Adam Smith : Lorsque je réfléchis à ce que nous pourrions enseigner à nos élèves et qui a le plus de valeur, je me laisse guider par un enseignement de Henry B. Eyring que j’aimerais citer. Frère Eyring a dit : « De tout ce qui pourrait être souligné dans ce bloc d’Écritures, qu’est-ce qui aidera mes élèves à se rapprocher de notre Père céleste et du Sauveur et les conduira au salut ? » Il a ajouté : « Lorsque vous préparez une leçon, cherchez-y les principes qui convertissent. […] Un principe convertisseur est un principe qui conduit à l’obéissance à la volonté de Dieu1. » Ce que je retire de ce grand enseignement de frère Eyring, c’est que ce qui a le plus de valeur pour nos élèves les relie de manière personnelle et profonde à notre Père céleste et à Jésus-Christ. Nous devons enseigner ce qui permettra à un élève de ressentir les vérités de l’Évangile et de les comprendre, surtout celles concernant la véracité de Jésus-Christ, de son expiation et de sa résurrection, et de savoir que Jésus-Christ a le pouvoir de le guérir, l’aider, le réconforter et le purifier. Je pense que ce sont les choses sur lesquelles nous devons nous concentrer.

Frère Oaks : Puissant et vrai.

Frère Webb : Merci. Cela s’associe si bien à l’idée de veiller à ce qu’ils apprennent et agissent par la foi et qu’ils aient ensuite la confirmation du Saint-Esprit que les choses qu’ils apprennent et vivent viennent vraiment de notre Père céleste. Donc merci. Frère, vous avez également mentionné le rôle du Saint-Esprit dans nos enseignements. J’aimerais donc savoir quelles vérités supplémentaires vous souhaiteriez nous enseigner concernant le Saint-Esprit, son influence et son rôle dans nos salles de classe.

Frère Oaks : Je pense que la clé pour recevoir l’inspiration du Saint-Esprit est de prendre la Sainte-Cène, parce qu’il y a une promesse dans les alliances que nous contractons lorsque nous prenons la Sainte-Cène, à savoir que nous aurons « toujours son Esprit avec [nous] ». C’est la base.

Frère Webb : Ça tombe bien que vous disiez ça. Je me rappelle que lorsque j’étais jeune enseignant, j’ai passé des mois à étudier les principes qui régissent la présence du Saint-Esprit. Je pense que c’est quelque chose que nous devons tous continuer à étudier. Mais la chose la plus importante, et vous venez de le souligner, se trouve dans la prière de Sainte-Cène qui dit que si nous nous souvenons toujours de lui, nous aurons son Esprit avec nous. Ce n’est pas seulement pendant la Sainte-Cène ou le dimanche, mais en permanence, y compris dans nos salles de classe. Si nous suivons l’exemple du Sauveur dans sa façon de vivre l’Évangile et si nous nous appuyons sur sa puissance et ses enseignements, nous favoriserons la présence du Saint-Esprit dans notre vie. Je pense que la responsabilité ou le rôle principal du Saint-Esprit est de témoigner de notre Père céleste aimant et de Jésus-Christ en tant que figure centrale du plan de notre Père céleste. Ainsi, si nous voulons avoir le Saint-Esprit dans nos salles de classe, nous devons nous concentrer sur ce dont il rendrait témoignage. Cela me plaît beaucoup. Merci.

Frère Oaks : C’est ce que nous a confirmé le président Nelson quand il a dit : « Dans les jours à venir, il ne sera pas possible de survivre spirituellement sans l’influence directrice, réconfortante et constante du Saint-Esprit2. »

Frère Webb : Merci. J’apprécie vraiment ce qui a été dit et cela m’amène à poser la question suivante : Nous avons un peu parlé des enseignements à privilégier pour inviter le Saint-Esprit. Comment aider nos élèves à établir des priorités dans leur vie ?

Frère Oaks : En ces jours où nos élèves et nous-mêmes sommes entourés de tant d’influences profanes, je me dis que nous devons nous rappeler que les choses du monde, celles que le monde valorise, quelles qu’elles soient, ont une valeur temporaire. Avec le temps, elles sont moins importantes que les principes nécessaires pour comprendre le but de cette vie et notre destinée dans l’éternité. Qu’aimeriez-vous ajouter frère Smith ?

Frère Smith : Frère Oaks, pendant que vous enseigniez cela, un verset des Écritures m’est venu à l’esprit dans lequel le Sauveur, avant d’entrer à Gethsémané, a fait une prière et a dit : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ3. » Je pense que nous devons aider nos élèves à comprendre qu’ils doivent se demander si l’endroit où ils passent leur temps et ce à quoi ils accordent leur attention vont les aider à connaître et aimer notre Père céleste et Jésus-Christ. Frère Oaks, cela me fait penser à quelque chose que vous nous avez enseigné lors d’une récente conférence générale et qui consiste à poser la question : « Où cela va-t-il mener ? » Ensuite, réfléchissons à cette question dans le contexte suivant : « Est-ce que cela me rapproche de mon Père céleste et de Jésus-Christ ? Est-ce que cela me mène vers l’accomplissement de mon identité divine ou de mon but divin ? » Je pense que cela constitue un filtre puissant pour chacun d’entre nous. Nous devons aider nos élèves à utiliser ce filtre pour choisir où ils passent leur temps, ce qu’ils regardent et ce qu’ils écoutent. Ils doivent faire leurs propres choix. Mais nous devons les aider à se poser la question : « Où cela me mènera-t-il, et est-ce que cela me rapprochera de notre Père céleste et de Jésus-Christ ? »

Frère Oaks : Oh, comme c’est important et comme ce serait appréciable si tous nos élèves comprenaient ce principe !

Frère Webb : Et que les instructeurs mettent l’accent sur ces choses et en témoignent pour permettre au Saint-Esprit de confirmer l’importance et la véracité de ces principes dans leur vie. J’aimerais, si possible, ajouter l’idée de pertinence. Je pense que tout ce que nous pouvons faire consiste à aider les élèves à comprendre la pertinence de ces principes dans leur vie. Parfois, ils se disputent leur temps ou leur attention. Et parfois, nous devons donner la priorité à ce qui a le plus de valeur. Mais je pense que nous devons aussi aider les élèves à comprendre à quel point l’Évangile fait partie de leur vie quotidienne. Par exemple, j’ai appris, lorsque j’étais étudiant, que si je sanctifiais le jour du sabbat et si j’étudiais les Écritures avant le reste, j’étais un meilleur étudiant que si j’essayais de séparer le spirituel du temporel et si je me disais : « Je vais passer du temps sur le spirituel et je vais passer du temps sur le temporel. » Mais dans tous les aspects de ma vie, lorsque j’inclus notre Père céleste, lorsque j’invite son Esprit à m’aider, alors même dans les choses qui peuvent leur sembler temporelles, nos élèves voient la pertinence de l’Évangile. Au lieu d’être en compétition pour leur temps, les deux se rejoignent.

Frère Oaks : Nous nous souvenons que le Seigneur nous a enseigné qu’il n’a jamais donné de commandements temporels. Tous ses commandements et ses conseils sont spirituels.

Frère Smith : Une autre pensée qui m’est venue à l’esprit lorsque vous avez mentionné cela, au moins pour nos élèves du séminaire, c’est le programme de développement pour les enfants et les jeunes de l’Église. C’est un moyen puissant de rendre l’Évangile pertinent et de fixer des objectifs pratiques afin de nous aider à devenir plus semblables au Sauveur dans tous les aspects de notre vie.

Frère Oaks : Effectivement. Maintenant, j’aimerais poser une question aux deux hommes qui sont des instructeurs professionnels de religion : Qu’est-ce que vos collègues et vous-même avez appris sur l’enseignement de l’Évangile de Jésus-Christ pendant cette pandémie ?

Frère Smith : Je dirais tout d’abord que nous avons appris, j’affirme même qu’on nous l’a rappelé et prouvé, que nous avons des instructeurs extraordinaires, qu’ils aiment vraiment Dieu et leurs élèves et qu’ils se sont surpassés. Nous leur en sommes profondément reconnaissants. Je pense également que la pandémie a accentué l’élément de service qui est intrinsèque à l’enseignement de l’Évangile. Je pense que nous parvenons de mieux en mieux à écouter les élèves, à déterminer leurs besoins et leurs capacités, et à y répondre, à les aimer là où ils sont et à trouver des moyens créatifs de les aider à se rapprocher de notre Père céleste et de Jésus-Christ. Je pense aussi que durant cette période de pandémie, où il y a eu de nombreuses difficultés, nous avons vu que l’aide divine accompagne l’instructeur qui essaie réellement d’aimer Dieu et ses élèves, et de faire de son mieux.

Frère Webb : Je trouve que c’est très bien dit. Je voudrais les remercier et leur témoigner ma reconnaissance. Vous savez, nous avons des instructeurs qui essaient d’enseigner en présentiel et qui apprennent à enseigner en ligne. Ils ont porté des masques avec lesquels ils n’étaient pas forcément à l’aise. Ils se sont parfois mis en danger mais l’ont fait avec un amour immense pour leurs élèves et un engagement total envers notre Père céleste. Je veux juste vous remercier pour tous les sacrifices et les efforts que vous avez faits pendant cette période très difficile.

Frère Oaks : Au nom de la Première Présidence, je joins mes remerciements à ceux de mes collègues. Nous vous aimons, frères et sœurs qui enseignez la religion dans nos séminaires, nos instituts, et les universités.

Frère Webb : Merci, cela nous touche beaucoup. En raison de certaines choses que vous avez enseignées dans d’autres contextes, j’ai envie de vous poser la question suivante : Pourquoi est-il important d’enseigner des principes et non des règles ?

Frère Oaks : Je suis content que vous posiez cette question. C’est une de mes préférées. Dans un article remarquable du Church News, Tad R. Callister, notre ancien président de l’École du Dimanche, a dit ceci à ce sujet : « Premièrement, les règles sont souvent limitées à une ou peut-être à quelques situations précises, alors que les principes ont généralement une application beaucoup plus large. Deuxièmement, les principes créent un environnement propice à l’utilisation du libre arbitre, tandis que les règles tendent à le réduire en restreignant, voire en dictant nos choix. » J’ajouterais à cela que le Sauveur a remplacé la loi de Moïse, qui était axée sur des règles, par la loi supérieure du Christ, qui est axée sur des principes. Frère Callister a développé ce principe comme ceci. Il a dit : « Les principes sont compatibles avec la loi supérieure, les règles avec la loi inférieure. Notre objectif principal doit être d’enseigner des principes doctrinaux. Pourquoi ? Parce que ce sont les principes qui nous permettront d’atteindre les hauteurs célestes et qu’au final, ce sont eux et non les règles qui gouverneront dans le royaume céleste4. » C’est la fin de la citation.

Frère Webb : Je suis bien d’accord avec vous. Il y a un autre avantage à cela. Récemment, j’ai rencontré un groupe d’instructeurs qui m’ont dit que dans leur classe, il semblait y avoir plus de « dissension », c’est le mot qu’ils ont utilisé, car les élèves posent plus de questions et ont des points de vue et des opinions différentes sur de nombreux sujets. J’aime ce que vous venez de nous enseigner parce que cela m’a rappelé une conversation qui m’a fait comprendre qu’il vaut mieux enseigner les principes de l’Évangile plutôt que parler de ce que les élèves doivent faire dans certaines circonstances. Allez à l’essentiel, enseignez le plan du salut, la doctrine du Christ, les principes de l’Évangile, et laissez-les faire leurs choix avec l’aide du Saint-Esprit.

Frère Oaks : Bien formulé.

Frère Webb : Je pense que c’est quelque chose de vraiment utile qui les aidera dans leur vie. Merci. Frère Smith voulez-vous ajouter quelque chose ?

Frère Smith : Eh bien, je pense que ce principe est semblable à ce dont vous avez parlé auparavant. En enseignant un principe au lieu d’une façon de faire, nous permettons à l’élève de travailler sur sa progression personnelle et spirituelle. Il apprendra ainsi à choisir un principe, à chercher la révélation personnelle à ce sujet et à continuer à l’étudier afin de l’appliquer dans sa vie de la meilleure façon possible.

Frère Webb : Merci. La question qui me vient alors naturellement est la suivante : « Avec toutes ces influences et ces voix profanes, comment allons-nous aider nos élèves à naviguer parmi elles ? »

Frère Oaks : Nous devons comprendre que le diable est le père des mensonges que les Écritures décrivent comme « menteur dès le commencement5 ». La façon la plus maligne qu’il utilise pour nous tromper est de mettre une part de vérité dans ses mensonges. Ainsi, il attire et contamine les recherches de bonnes personnes par ce mélange de vérité et de mensonge. Par conséquent, parmi tout ce que nous pouvons apprendre de précieux dans la condition mortelle, ce sont les enseignements du Saint-Esprit qui nous permettent d’être attentifs à ce qui est ou n’est pas vrai.

Frère Smith : Dans ce mélange de vérité et de mensonge, l’adversaire retire la vérité de son contexte éternel et de sa place dans le plan de Dieu. Cela augmente la probabilité qu’une vérité soit mal appliquée ou mal comprise. Par exemple, il y a quelques minutes, frère Oaks nous a magnifiquement enseigné le principe de l’amour et sa place dans le plan de Dieu, ainsi que l’importance d’aimer Dieu et son prochain et que l’amour est vraiment la force motrice derrière le désir de notre Père céleste de nous préparer à la vie éternelle qui, nous le savons, est le plus grand de tous les dons de Dieu. C’est notre amour pour Dieu qui nous pousse à aimer et à servir autrui de manière désintéressée. Lorsque l’adversaire réussit à sortir le principe d’amour de son contexte, ce principe peut facilement être déformé. Quelqu’un qui a une mauvaise compréhension de l’amour peut se rallier à la mauvaise cause. Il peut même se trouver en opposition avec les lois de Dieu et ses prophètes, car cette séparation de la vérité de son contexte éternel peut conduire à une mauvaise compréhension. L’adversaire le fait avec de nombreux principes.

Frère Oaks : Nous en voyons de nombreuses preuves dans le monde qui nous entoure, n’est-ce pas ? Frère Webb, en tant qu’instructeur, quelle est la meilleure façon d’aborder les questions relatives aux préoccupations actuelles dans l’esprit de vos élèves, telles que les sujets troublants de l’histoire de l’Église, les LGBT, la façon de vivre avec les restrictions gouvernementales liées à la pandémie, et j’en passe. Il y en a tellement. Comment abordez-vous ces sujets dans nos cours de religion ?

Frère Webb : C’est une très bonne question et un problème auquel les instructeurs sont confrontés en permanence. Je commencerais par dire que j’aime l’instruction que l’apôtre Paul nous a donnée d’enseigner ou de dire la vérité avec amour. Nous devons donc enseigner l’Évangile. Nous devons parler de ce que les Écritures et les prophètes modernes nous enseignent. Nous devons enseigner la vérité. Enseigner des choses fausses ne rendra service à personne et ne rendra personne heureux. Mais, comme vous l’avez encore mentionné ce soir, la partie qui selon moi est vraiment importante, c’est celle où l’apôtre Paul dit de faire cela avec amour. Je pense qu’il serait important de commencer par les relations. De nombreuses recherches nous montrent clairement que l’apprentissage des élèves dépend de leurs relations. Pour moi, ces relations commencent avec des instructeurs qui sont prêts à écouter, à comprendre réellement les élèves et leur situation et à faire preuve d’empathie pour essayer de cerner leurs besoins. Il est également important de reconnaître que chacun a quelque chose à apporter, que nous avons besoin les uns des autres et qu’il est possible de tirer des enseignements de l’exemple d’autrui. J’aime beaucoup cette question, il y a tellement de choses à en dire ! Mais pour moi, il s’agit de dire la vérité avec amour, ce qui implique des relations basées sur la confiance où l’on apprend ensemble et où l’on favorise la présence du Saint-Esprit.

Frère Oaks : Ce que vous avez dit sur les relations me rappelle un merveilleux discours que j’ai lu récemment, celui de Steven J. Lund, notre président général des Jeunes Gens, lors de la dernière conférence des femmes de BYU. Il a décrit les relations comme l’influence motivante que nous pouvons avoir dans la vie de ceux qui cherchent des modèles et des mentors. Il a ajouté que nos chercheurs ont constaté que le développement spirituel des jeunes de l’Église dépend largement de la qualité de leurs relations, notamment avec leurs parents, leurs camarades et leurs instructeurs. Et ces relations avec les dirigeants se développent le plus dans leurs cours de séminaire, d’École du Dimanche et de collèges, où ils apprennent à respecter et à aimer leurs dirigeants et les autres saints6. C’est la fin de la citation. J’en conclus que tout cela est une preuve impressionnante de l’importance pour les instructeurs d’aimer et de travailler avec leurs élèves. La confiance ainsi développée sera une influence édifiante qui les renforcera afin qu’ils répondent eux-mêmes aux questions troublantes.

Frère Webb : Merci. Oui, je pense que c’est au cœur de ce que nous essayons d’accomplir : la construction de relations. D’après ce que vous venez de nous dire, aidons-les à renforcer leurs relations grâce au séminaire. Vous avez mentionné le programme de développement des jeunes. Orientons-les vers leurs dirigeants des Jeunes Gens et des Jeunes Filles et leur évêque. Contribuons à renforcer leurs relations avec leurs parents en les orientant vers eux et en ayant un discours positif sur la famille. Je pense que tout cela est vraiment essentiel, non seulement pour établir nos relations avec eux, mais aussi pour renforcer leurs relations avec les personnes qui les guideront dans la bonne direction. Alors, je vous remercie d’avoir dit cela. Sur ce, je me demandais si nous pouvions parler un peu plus de la façon d’enseigner ces fondamentaux sans pour autant offenser ou détourner les jeunes de l’Évangile. En fait, j’aimerais vous donner un exemple afin de mieux formuler ma question. La semaine dernière, un instructeur m’a appelé pour me dire qu’un parent était venu retirer sa fille du séminaire parce qu’il avait enseigné certains principes sur la famille et son importance. Ce parent était blessé à cause de sa situation familiale et ne voulait pas que l’on enseigne à son enfant le rôle central de la famille, même dans le contexte du plan du salut. Cet instructeur était extrêmement triste de perdre cette élève et m’a demandé : « Comment enseigner la vérité ? Comment le faire dans un monde où nous ne voulons pas rebuter les gens, mais où nous devons purement et simplement enseigner l’Évangile à nos élèves ? »

Frère Oaks : Quel merveilleux exemple ! Frère Smith, que nous direz-vous à ce sujet ?

Frère Smith : Je sais que nous venons juste de parler des relations. Mais je pense qu’un élève qui fait confiance à son instructeur et qui se sent aimé par lui, ouvrira plus facilement son cœur. Parfois, des murs de défense s’érigent si nous enseignons un idéal qui ne correspond pas à la réalité d’un élève. Cependant, un élève qui aime ses instructeurs et leur fait confiance fera disparaître ces murs de défense. Donc, je le répète, c’est vraiment important. Je tiens à souligner le fait précédent, qui est de bâtir ces relations avec les élèves.

Frère Oaks : Effectivement. Je pense qu’il est très important de comprendre que nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ce qui nous est présenté, que ce soit par un élève, par les parents d’un élève ou par d’autres personnes dans la société. Notre objectif n’est pas d’adhérer à toutes les croyances qui se trouvent sur le marché des idées. Notre devoir est d’enseigner la vérité. Ce faisant, nous devons veiller à ne jamais nous éloigner de la responsabilité que nous a donnée le Sauveur d’aimer notre prochain. Tout ce que nous faisons doit être fait avec amour, de sorte que ce ne soit pas nous qui soyons confrontés à une personne, mais que ce soit les enseignements que nous diffusons qui se confrontent avec les croyances erronées. Brigham Young, qui est connu pour être une personne qui cherchait facilement la confrontation, a fait une très bonne distinction que j’ai lue récemment dans son recueil de discours. Dans l’un d’eux, il a dit ceci et je cite : « Cela n’a jamais modifié mes sentiments envers les individus, en tant qu’hommes ou en tant que femmes, qu’ils croient comme moi ou non. Pouvez-vous vivre avec moi en tant que voisins ? Je le peux avec vous et cela ne me concerne pas particulièrement que vous croyiez avec moi ou non7. » C’est la fin de la citation de Brigham Young. J’ai trouvé très intéressant qu’une personne avec un tel caractère nous enseigne une vérité aussi importante qui est que nous pouvons vivre en harmonie avec les personnes qui ont un avis différent du nôtre.

Frère Webb : Oui, cela coïncide parfaitement avec ce que nous enseignons. De nos jours, la capacité d’être en désaccord tout en continuant à aimer les gens et en restant sincère dans la relation est, selon moi, une des qualités les plus importantes d’un disciple du Sauveur.

Frère Oaks : Nous devons aussi faire attention à ce que ni notre amour ni notre respect, ni même notre tolérance vis-à-vis de ceux avec qui nous nous associons, ne soient interprétés comme une approbation. C’est très délicat. Nous constatons, grâce à de nombreuses sources, une incapacité de reconnaître cela dans le monde de la politique et de la communication publique. Souvent, les gens pensent que nous avons accepté quelque chose parce que nous faisons preuve d’amour envers les personnes impliquées.

Frère Webb : Tout est donc lié, n’est-ce pas ? C’est comme ce que nous avons dit plus tôt sur les relations, l’écoute et l’empathie. Ainsi que sur l’enseignement des principes. Tout ce que nous faisons est axé sur la base que sont le plan du salut et la doctrine du Christ. Nous devons suivre tout cela tout en faisant attention aux mauvaises interprétations dont vous avez parlé.

Frère Oaks : Je pense également que cela renvoie au premier et grand commandement qui est d’aimer Dieu et à l’enseignement du Sauveur : « Si vous m’aimez, gardez mes commandements8. » Le deuxième commandement est d’aimer notre prochain. Le fait que nous aimions notre prochain ne veut pas dire que nous ne devons pas en priorité aimer Dieu et respecter ses commandements.

Frère Webb : Merci.

Frère Smith : Je pense à un scénario où un instructeur dit la vérité avec amour et défend la doctrine du Christ avec courage mais aime aussi ses élèves, de sorte que ceux-ci se sentent en sécurité, lui font confiance et l’aiment en retour. Imaginons qu’un des élèves ne soit pas d’accord avec un élément de la doctrine du Christ ou un principe de l’Évangile mais qu’il vienne quand même en classe. Les raisons qui le poussent à revenir à l’institut ou au séminaire sont qu’il se sent en sécurité dans cet environnement où il peut édifier sa foi. Nous devons essayer de trouver cet équilibre entre la défense sans faille de la vérité et l’amour que nous donnons à ceux qui peuvent être en désaccord, afin que nos salles de séminaire et d’institut soient un lieu où les élèves se sentent en sécurité.

Frère Oaks : Je pense que les instructeurs de l’institut et ceux qui enseignent les cours de religion dans les universités et les écoles supérieures ont davantage de difficulté avec ce sujet. Les élèves qui ont plus de maturité sont plus enclins à réfléchir par eux-mêmes et à avoir une opinion précise sur un sujet, comparé à ceux du séminaire par exemple. Mais les principes restent les mêmes. La façon de faire va être différente en fonction du contexte et de la maturité de l’individu, mais les principes sont ceux dont nous avons discuté.

Frère Webb : Merci.

Frère Oaks : Voici une question qui s’écarte un peu du sujet, mais qui est assez intéressante, surtout à notre époque : Comment persuader nos élèves de mettre de côté leur téléphone portable pendant nos cours ?

Frère Webb : C’est une excellente question qui est liée aux confrontations et aux désaccords en classe dont nous venons de parler. Qu’en pensez-vous frère Smith ?

Frère Smith : Il y a un moment pour tout et pendant nos cours, les élèves doivent apprendre à se déconnecter et à ranger leur téléphone portable. Le meilleur moyen pour y parvenir est d’avoir un enseignement engageant et dynamique. Frère Ballard nous a dit de veiller à ce que notre enseignement soit pétillant. Je pense néanmoins que nous pouvons permettre à nos élèves d’utiliser leur téléphone portable dans certaines conditions. Par exemple en faisant des recherches sur le site ChurchofJesusChrist.org ou sur l’application Médiathèque de l’Évangile qui sont de précieuses sources de connaissance. Cela aurait un impact positif sur eux en dehors du cours, afin qu’ils commencent à voir cet appareil comme un outil qui n’est pas simplement une console de jeu ou un appareil dédié aux réseaux sociaux ou, pour certains, une source de tentation. Il faut qu’ils apprennent que ce même appareil peut être utilisé pour édifier leur foi en Jésus-Christ. L’instructeur doit essayer de trouver le juste équilibre. Mais je pense que le Seigneur nous aidera à trouver des occasions d’édifier la foi à travers l’utilisation de cet appareil tout en leur faisant comprendre qu’à certains moments, il faut l’éteindre et le mettre de côté.

Frère Oaks : Tout cela me rappelle une expérience qui remonte à dix ou quinze ans, lorsque je suis entré dans une classe d’École du Dimanche de jeunes en âge de participer au séminaire. J’éprouvais de l’hostilité envers les téléphones portables. Mais en regardant cette classe d’une douzaine d’élèves, je me suis rendu compte qu’il n’y avait qu’un seul livre d’Écritures papier dans toute la classe. Tout le monde lisait les Écritures et suivait la leçon sur son téléphone portable. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre que ce n’est pas une question d’interdiction mais d’équilibre.

Frère Webb : C’est très bien dit, je vous remercie. Frère Oaks, ce fut une joie de passer un moment avec vous et nous vous remercions de vos conseils. Prenons une minute frère Smith, si vous le voulez bien, afin de rendre votre témoignage, je ferais ensuite de même et frère Oaks terminera.

Frère Smith : Merci. Lorsque je pense à cette occasion sacrée qui nous est donnée d’instruire les jeunes et les jeunes adultes de l’Église, ainsi que ceux de nos départements d’éducation de l’Église, un enseignement de notre cher prophète, Russell M. Nelson, me vient en tête. Il a dit que beaucoup des esprits les plus nobles de Dieu (sa meilleure équipe) ont été envoyés sur terre à ce moment précis. Ils comptent parmi les meilleurs que le Seigneur ait jamais envoyés dans ce monde9. J’aimerais juste dire que j’ai la conviction que les jeunes que nous avons la chance d’instruire font partie de ces gens-là. Quel privilège sacré nous avons de pouvoir leur témoigner de la véracité de Jésus-Christ, de son expiation et de sa résurrection ! Je témoigne aujourd’hui de la véracité de l’expiation et de la résurrection de Jésus-Christ, que c’est son Église, que nous sommes dirigés par un prophète, voyant et révélateur et que nous aidons sa cause en instruisant la jeunesse dans les derniers jours. Et je le fais au nom de Jésus-Christ. Amen.

Frère Webb : Amen. Je voudrais également témoigner de la véracité de notre Père céleste aimant et de Jésus-Christ, le Sauveur et Rédempteur du monde, et que ceci est son Église et son royaume sur la terre. Je suis vraiment reconnaissant de passer chaque jour de ma vie à témoigner de lui et à enseigner son Évangile. Je suis reconnaissant pour ceux qui m’ont instruit et m’ont béni par leur foi au Sauveur et leur témoignage de lui, et je suis vraiment reconnaissant de pouvoir enseigner son Évangile rétabli. J’aimerais rapidement aborder le sujet de l’amour de notre Père céleste dont nous parlons souvent avec nos élèves. Je veux vous dire que je sais que notre Père céleste vous aime, qu’il est extrêmement reconnaissant que vous passiez votre vie à instruire ses enfants et qu’il aime votre famille. Tant que vous continuerez à enseigner fidèlement, il vous bénira, vous et votre famille, car vous bénissez ses enfants par vos enseignements, votre témoignage et votre exemple. Alors merci de ce que vous êtes et ce que vous faites, au nom de Jésus-Christ. Amen.

Frère Oaks : Amen. J’ajoute mon témoignage à ceux de ces merveilleux serviteurs du Seigneur. Je témoigne, par le pouvoir du Saint-Esprit, du Père et du Fils, que ceci est leur œuvre et que vous, mes compagnons d’enseignement de l’Évangile de Jésus-Christ, êtes ses serviteurs. J’invoque les bénédictions du ciel afin que vous soyez bénis tandis que vous servez le Seigneur et que vous avancez avec votre famille vers la destinée que Dieu a promise à tous ses enfants qui en seront dignes : la vie éternelle. Et je le fais au nom de Jésus-Christ. Amen.

Tous : Amen.