La prière
L’acte de prier, en soi, peut nous changer et nous purifier, individuellement et en tant que groupe.
Quand nos aînés étaient encore petits, nous habitions dans une rue passagère de Salt Lake City. Ma femme, Verla, et moi, nous nous inquiétions beaucoup du danger que la rue constituait pour nos enfants. Nous saisissions toutes les occasions de leur rappeler de ne pas aller dans la rue. A cette époque de leur vie, nos enfants apprenaient également ce qu’est le temple et la famille éternelle. Dans leurs prières, ils demandaient souvent: «Aide-nous à nous marier au temple et à ne pas aller dans la rue.»
Un jour, après que les enfants de nos voisins, qui avaient joué chez nous, furent rentrés chez eux, ma femme reçut un coup de téléphone de leur mère. L’un de ses enfants avait entendu une prière pendant qu’il était chez nous et en avait fait une variation personnelle quand il avait fait la prière chez lui: «Aide-nous à ne pas aller au temple et à nous marier dans la rue.»
Je suis certain que cette prière n’a pas été reçue exactement comme elle a été formulée, mais j’ai un fort témoignage de la grande influence que la prière peut avoir sur notre vie.
Dans le Livre de Mormon, le Sauveur a beaucoup mis l’accent sur la prière. Il a prié à maintes reprises et personnellement avec les Néphites et en leur faveur. Et après l’avoir fait, il leur a demandé de suivre son exemple:
«En vérité, en vérité, je vous le dis, vous devez veiller et prier sans cesse, de peur d’être tentés par le diable et d’être emmenés captifs par lui.
«Et comme j’ai prié parmi vous, de même vous prierez dans mon église, parmi mon peuple qui se repent et est baptisé en mon nom. Voici, je suis la lumière; je vous ai montré l’exemple» (3 Néphi 18:15-16; voir aussi 3 Néphi 18:24; 19:17-34; 27:21).
En fait, le Christ exhorte précisément les Néphites au moins dix fois à prier le Père en son nom (voir 3 Néphi 18:19; voir aussi 3 Néphi 13:6-9; 14:11; 17:3; 18:20-21, 23; 20:31; 21:27; 27:2-7, 9, 28).
Le Christ a enseigné que la prière est indispensable à chaque étape du processus de perfection, mais en particulier au tout début. Par exemple, il a enseigné que l’une des raisons principales du rétablissement de l’Evangile était de donner à Israël dispersé la possibilité de prier le Père au nom du Christ:
«Oui, l’œuvre sera commencée par le Père, parmi tous les dispersés de mon peuple, pour préparer la voie par laquelle ils pourront venir à moi pour pouvoir invoquer le Père en mon nom» (3 Néphi 21:27).
De plus, il a enseigné que nous, membres de l’Eglise, devons prier en faveur de ceux qui étudient l’Eglise (voir 3 Néphi 18:23-30). Il a encouragé ceux qui avaient entendu ses paroles à les méditer et à prier le Père en son nom pour mieux comprendre (voir 3 Néphi 17:3). Et bien entendu, il nous a montré que même les gens parvenus à la perfection, comme lui-même, devaient prier constamment.
A chaque niveau de notre progression qui nous conduira à ressembler à notre Père céleste, la prière est nécessaire. Une fois que nous avons goûté à sa bonté, le Christ nous encourage à prier souvent — en secret, dans notre famille, à l’église, dans notre cœur, en demandant continuellement et précisément ce dont nous avons besoin — et nous dit: «Et tout ce que vous demanderez de juste au Père, en mon nom, croyant l’obtenir, voici, cela vous sera donné» (3 Néphi 18:20).
Le Christ a enseigné aux Néphites que la prière est plus qu’une simple façon de bénéficier de la générosité de notre Père céleste; la prière est un acte de foi autant qu’un acte de droiture. La prière est l’acte qui définit l’adorateur de Dieu le Père et de son Fils Jésus-Christ, cela parce que l’acte de prier, en soi, peut nous changer et nous purifier, individuellement et en groupe. Comme l’indique un dictionnaire biblique: «L’objet de la prière n’est pas de changer la volonté de Dieu, mais d’obtenir pour nous-mêmes et pour d’autres les bénédictions que Dieu est déjà disposé à accorder, mais dont l’octroi dépend de notre demande.»
En d’autres termes, les prières harmonisent nos désirs à ceux de notre Père céleste et nous apportent la bénédiction que nous demandons ainsi que la bénédiction d’une plus grande unité avec le Père. Cette pratique est la clé du salut collectif et individuel des hommes et des femmes.
Hyrum M. Smith a bien exprimé cette idée quand il a écrit: «La prière de la foi est le secret de la force de l’Eglise» (Hyrum M. Smith et Janne M. Sjodahl, The Doctrine and Covenants Commentary, Salt Lake City, Deseret Book Co., 1972, p. 194).
Cela s’est avéré dans ma vie. Quand nous habitions en Californie, l’un de nos fils a été grièvement blessé dans un accident de la route. Il a eu une grave fracture du crâne. Les médecins nous laissaient peu d’espoir qu’il guérirait. Trois jours après son admission à l’hôpital, il a contracté une méningite, et son état s’est aggravé. Notre médecin de famille et notre voisin sont venus nous voir et nous ont dit: «Tout ce que nous pouvons faire maintenant, c’est prier.»
Et nous avons prié. Pendant plusieurs semaines, nos voisins, nos amis et nos collègues ont prié avec nous pour notre fils et pour que nous ayons de la force. Au bout de près d’un mois, l’état de santé de notre fils est enfin devenu stationnaire puis a commencé à s’améliorer, et, plus tard, nous avons eu la joie de le voir guéri et souriant de nouveau.
Je ne souhaite à personne de vivre une telle expérience, mais cette période difficile, terrible, nous a enseigné le principe que Thomas S. Monson a enseigné à l’Eglise: «La prière est la clé de la force spirituelle» (L’Etoile, janvier 1991, page 47). Pendant la maladie de notre fils, nous avons vu et ressenti la force spirituelle de la prière! Notre paroisse n’avait jamais prié aussi fort, et je ne crois pas que les membres avaient jamais été aussi proches les uns des autres. Notre famille a été soutenue par la foi et les prières collectives de nos amis. Et, alors même que nous avions le cœur brisé par la crainte de perdre notre fils, nous nous sommes sentis plus proches de notre Père céleste et plus conscients que nous dépendions de lui qu’à aucun autre moment de notre vie.
Les bénédictions que nous demandons et que nous recevons par la prière sont indéniablement magnifiques, mais le plus grand bénéfice n’est pas constitué par les bénédictions physiques ou spirituelles qui peuvent être accordées en réponse à nos prières, mais par les changements qui s’opèrent en notre âme du fait que nous apprenons que c’est de notre Père céleste que peut nous venir la force.
Une mère a raconté l’expérience suivante, qui permet de mieux comprendre cette idée. Elle a dit: «Parfois, pendant que nous sommes à table, l’un de mes enfants attire mon attention et me fait signe alors qu’il a la bouche pleine. En grognant et en faisant des signes, il essaie de m’indiquer, par exemple, de lui verser un verre de lait. Je sais parfaitement ce qu’il veut, mais j’attends pour le faire qu’il utilise des mots pour me le demander. Ce n’est pas que je ne comprenne pas ce qu’il veut, mais je crois qu’il est important qu’il apprennent à bien communiquer.»
Je crois que de la même façon que les parents apprennent à leurs enfants à communiquer et à être courtois, notre Père céleste nous enseigne à prier parce que le fait même de prier nous rendra meilleurs. Nous adorons notre Père céleste comme étant omniscient et omnipotent. Il ne fait pas de doute qu’étant notre Créateur, il connaît nos soucis, nos inquiétudes, nos joies et nos difficultés sans que nous l’en informions. La raison pour laquelle notre Père céleste nous demande de prier ne peut pas être que nous puissions lui dire quelque chose qu’il ne sait pas encore. Non, la raison pour laquelle il nous demande de prier est que le fait d’apprendre à bien communiquer avec lui façonnera et changera notre vie autant que le fait d’apprendre à communiquer, dans notre enfance, nous change.
Gordon B. Hinckley le dit ainsi: «Il y a quelque chose dans la position à genoux qui, en soi, contredit les attitudes décrites par Paul: ‹Orgueilleux, hautain, arrogant› …
«Il y a quelque chose dans le fait de s’adresser à Dieu qui annule la tendance au blasphème et à aimer les plaisirs plus que Dieu.
«L’inclination à être impie, que décrit Paul, à être ingrat, est effacée, quand les membres de la famille remercient ensemble le Seigneur de la vie et de la paix dont ils jouissent» (Ensign, février 1991, p. 4).
Mise à part la participation aux ordonnances de l’Evangile, nulle occasion ne nous permet de renouveler notre vie spirituelle et d’améliorer notre compréhension de notre situation vis-à-vis de notre Père céleste autant que la prière. En nous humiliant pour nous adresser à Dieu et méditer profondément sur sa grâce et son grand amour pour nous, nous deviendrons un peuple plus saint et plus respectueux, plus apte à recevoir les bienfaits qu’il est tout disposé à déverser sur nous. Oui, la prière de la foi est la clé de la force de l’Eglise.
Je témoigne que Dieu vit, que Jésus est le Christ, que Joseph Smith a été le prophète du Rétablissement. Ezra Taft Benson est notre prophète. Les plaques d’or du Livre de Mormon sont bien réelles, comme l’ont été les apparitions de Moroni et de beaucoup d’autres anges qui ont instruit Joseph Smith, le prophète, en réponse à ses prières. Le rétablissement de la prêtrise est réel et éternel. Elle constitue l’autorité de lier les ordonnances divines, entre autres les baptêmes et les scellements administrés par l’Eglise aujourd’hui. La Première Présidence et les douze apôtres sont des prophètes, voyants et révélateurs. J’en témoigne, au nom de Jésus-Christ, amen. 9