Afin que tous puissent entendre
«La moisson est réellement grande. Ne nous y trompons pas; les occasions missionnaires de toute une vie sont à vous.»
Mes frères, vous êtes une vision inspirante à regarder. C’est gratifiant de réaliser que dans des milliers d’églises du monde, des détenteurs de la prêtrise de Dieu reçoivent cette transmission par satellite. Vous êtes de nationalités différentes et vous parlez différentes langues, mais un lien commun nous unit. Nous avons reçu la responsabilité de détenir la prêtrise et d’agir au nom de Dieu. On nous a confié une charge sacrée. Beaucoup est attendu de nous.
Les yeux humides et le cœur attendri, nous avons dit adieu à ce gentil géant, prophète de Dieu, Howard W. Hunter. Nous avons soutenu aujourd’hui Gordon B. Hinckley comme président de l’Eglise et comme prophète, voyant et révélateur de Dieu. Je sais que le président Hinckley a été appelé par notre Père céleste comme le prophète et qu’il nous guidera sur le chemin que le Sauveur a indiqué. L’œuvre va avancer et le peuple sera béni. C’est un honneur de servir avec le président Hinckley et le président Faust dans la Première Présidence de l’Eglise.
Il y a de nombreuses années, un commandement divin a été donné par notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, quand il disait à ses onze apôtres bien-aimés:
«Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde» (Matthieu 28:19-20). Marc indique: «Et ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux» (Marc 16:20).
Cette charge sacrée n’a pas été retirée. Au contraire, elle a été renforcée. Joseph Smith, le prophète, a exposé le but de l’Eglise quand il a déclaré: «C’est d’amener les hommes et les femmes à une connaissance de la vérité éternelle que Jésus est le Christ, le Rédempteur et le Sauveur du monde, et que seulement en croyant en lui, et par la foi qui se manifeste par les bonnes œuvres, les hommes et les nations pourront trouver la paix.»
Est-ce que le monde dans lequel nous vivons a besoin des enseignements de l’Evangile de Jésus-Christ? Partout où l’on regarde, on trouve une érosion, pas seulement de l’environnement, mais plus sérieusement, une érosion de spiritualité et d’obéissance aux commandements éternels. On peut observer une indifférence évidente pour les âmes précieuses de l’humanité.
C’est comme si presque tous les visages étaient détournés de lui, le Seigneur, qui a solennellement déclaré: «Les âmes ont une grande valeur aux yeux de Dieu» (D&A 18:10). Les mots gentils «Viens, et suis-moi» (Luc 18:22) tombent sur beaucoup d’oreilles bouchées et de cœurs fermés. Ils semblent être à l’écoute d’autres voix.
Rappelons-nous ensemble l’histoire de notre enfance de ce musicien persuasif, le joueur de flûte de Hamelin. Vous vous rappelerez qu’il est entré dans Hamelin et a offert, pour une certaine somme d’argent, de libérer la ville des rats qui l’infestaient. Quand le contrat a été passé, il a joué de sa flûte et les rats sont sortis en masse des maisons et l’ont suivi jusqu’à la rivière, où ils se noyèrent. Quand les chefs de la ville refusèrent de le payer pour ses services, il retourna jouer de sa flûte et attira les précieux enfants loin de la sécurité de leur famille et de leurs foyers et ils n’y revinrent jamais.
Y a-t-il des joueurs de flûte aujourd’hui? Est-ce qu’ils jouent de la musique séduisante pour amener à leur destruction, ceux qui écoutent et suivent? Ces flûtes jouent les airs de l’orgueil et du plaisir, de l’égoïsme et de la cupidité et laissent comme résultat de leur activité des esprits confus, des cœurs troublés, des vies vides et des rêves détruits.
La grande espérance de multitudes est exprimée dans la plainte de quelqu’un qui parla à Philippe des temps anciens: «Comment le pourrais-je [trouver mon chemin], si quelqu’un ne me guide?» (Actes 8:31).
Mes frères de la prêtrise, le monde a besoin de votre aide. Il y a des pieds à renforcer, des mains à attraper, des esprits à encourager, des cœurs à inspirer et des âmes à sauver. La moisson est réellement grande. Ne nous y trompons pas; les occasions missionnaires de toute une vie sont à vous. Les bénédictions de l’éternité vous attendent. Vous avez l’honneur d’être non pas spectateurs mais participants sur la scène du service de la prêtrise.
A ceux d’entre vous qui détenez la Prêtrise d’Aaron, je dis: préparez-vous pour une mission à plein temps. Vous ferez partie de cette armée de vaillants missionnaires du Seigneur qui sont maintenant 50 000.
Comment pouvez-vous agir le mieux? Je vous suggère une formule qui assurera le succès comme missionnaires:
1. Préparez-vous en ayant un but
2. Enseignez en ayant un témoignage
3. Œuvrez avec amour.
Premièrement, préparez-vous en ayant un but. Souvenez-vous de la déclaration du Maître: «Voici, le Seigneur exige le cœur et un esprit bien disposé» (D&A 64:34). L’œuvre missionnaire est difficile. Cela consomme de votre énergie. Cela épuise vos capacités. Cela vous demande vos meilleurs efforts, souvent le deuxième mille. Aucune autre œuvre ne requiert plus de temps, plus de dévouement ou un tel sacrifice et des prières ferventes.
Le président Taylor en a résumé les conditions: «Le genre d’hommes que nous voulons comme porteurs de ce message de l’Evangile sont des hommes qui ont foi en Dieu, des hommes qui ont foi en leur religion, des hommes qui honorent leur prêtrise, des hommes en qui ceux qui les connaissent ont foi et en qui Dieu a confiance … Nous voulons des hommes emplis du Saint-Esprit et du pouvoir de Dieu … Des hommes qui apportent les paroles de vie parmi les nations doivent être des hommes d’honneur, d’intégrité, de vertu et de pureté; et comme c’est le commandement que Dieu nous a donné, nous allons essayer de l’accomplir» (Journal of Discourses, 21:375).
Deuxièmement, enseignez en ayant un témoignage. Pierre et Jean, ces pêcheurs convertis qui sont devenus apôtres, ont été avertis de ne pas prêcher Jésus-Christ crucifié. Leur réponse était ferme: «Jugez s’il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu’à Dieu; car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu» (Actes 4:19-20).
Paul, l’apôtre, ce véritable témoin de la vérité, nous parlait à tous, membres et missionnaires, quand il conseillait à son ami Timothée: «Sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté» (1 Timothée 4:12).
Delbert L. Stapley, qui a servi comme membre du Conseil des Douze, il y a bien des années, a cité Paul dans son épître aux Romains: «Car je n’ai point honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit» (Romains 1:16). Puis frère Stapley ajoute: «Si nous n’avons pas honte de l’Evangile du Christ, alors nous ne devrions pas avoir honte de le vivre. Et si nous n’avons honte de le vivre, alors nous ne devrions pas avoir honte de l’offrir».
Troisièmement, œuvrez avec amour. Il n’y a pas de substitut à l’amour. Souvent, cet amour est suscité dans la jeunesse par une mère, développé par un père et gardé vibrant par le service à Dieu. Rappelez-vous le conseil du Seigneur: «Et la foi, l’espérance, la charité et l’amour, avec le seul souci de la gloire de Dieu, le qualifient pour l’œuvre» (D&A 4:5). Il serait bien que chacun d’entre nous se pose la question. Est-ce qu’aujourd’hui, j’ai développé la foi, l’espérance, la charité et l’amour? Quand notre vie est en harmonie avec la mesure de Dieu et que nous œuvrons avec amour pour lui amener des âmes, ceux qui sont dans notre sphère d’influence ne se plaindront pas en disant: «La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés!» (Jérémie 8:20).
Les jeunes missionnaires ont toujours une idée de l’endroit où ils aimeraient servir. C’est en général un lieu éloigné avec un nom aux consonnances étranges.
Je me trouvais un jour dans le rayon homme d’un grand magasin de vêtements, quand je rencontrais deux missionnaires avec leur mère. Ce n’est pas difficile de reconnaître deux missionnaires avec leur mère. Les deux missionnaires se parlaient, et l’un des deux dit: «Où vas-tu servir?».
La réponse fut: «Je pars en Autriche.»
Le premier missionnaire répondit: «Quelle chance, aller en Autriche! Ces belles Alpes autrichiennes, cette merveilleuse musique, ces gens charmants. J’aurais aimé aller là-bas.»
«Où vas-tu?» demanda le missionnaire affecté en Autriche.
«En Californie», fut la réponse. «Tu sais, à moins de deux heures d’avion. Nous allons là-bas tous les ans en vacances.»
Je pouvais voir les expressions du visage des mères et celle de ce missionnaire qui était au bord des larmes, il était temps que j’intervienne. «Vous avez dit Californie?» demandai-je. «Eh bien, fut un temps je supervisais cette région. Vous avez un appel inspiré. Est-ce que vous réalisez ce dont vous disposerez pour vous aider en Californie? Vous avez des églises et des centres de pieu partout, et ils sont remplis de saints des derniers jours qui peuvent être inspirés à servir comme missionnaires avec vous pour faire connaître l’Evangile. Vous avez beaucoup de chance d’aller là-bas.» Je jetais un coup d’oeil à l’autre mère, qui dit: «Frère Monson, dites vite quelque chose sur l’Autriche.» C’est ce que je fis.
Jeunes gens, où que vous soyez appelés, cela sera bien pour vous, et vous apprendrez à aimer votre mission.
Mes frères, nous pouvons tous participer, tout comme notre femme et nos enfants, en amenant des âmes au Christ par un effort coordonné avec les missionnaires de pieu et les missionnaires à plein temps. Une manière efficace et prometteuse, c’est d’organiser des portes-ouvertes dans nos bâtiments. Vous, les évêques et les présidents de pieu, vous avez eu une présentation vidéo, où vous avez vu Jeffrey R. Holland. La vidéo est un excellent outil à utiliser pour une porte-ouverte missionnaire. Utilisez-le. Les membres de l’Eglise vont augmenter et l’esprit du Seigneur sera parmi nous quand nous le ferons.
Préparez-vous en ayant un but. Enseignez en ayant un témoignage. Œuvrez avec amour. Je témoigne de la véracité de cette formule et de cette œuvre divine du Seigneur.
Il y a de nombreuses années, j’embarquai à bord d’un avion à San Francisco à destination de Los Angeles. Quand je m’assis, le siège d’à côté était vide. Bientôt, il fut occupé par une charmante jeune femme. Tandis que l’avion décollait, je remarquais qu’elle lisait un livre. Comme on a l’habitude de le faire, je jetai un coup d’oeil au titre: Une œuvre merveilleuse et un prodige. Je pris mon courage à deux mains et lui dis: «Vous êtes sans doute mormone.»
Elle répondit: «Oh, non. Qu’est-ce qui vous fait penser cela?»
Je dis: «En fait, vous lisez un livre écrit par LeGrand Richards, un très important dirigeant de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.»
Elle répondit: «Quelle surprise. Une amie m’a donné ce livre, mais je n’en connais pas grand-chose. Cependant, il a éveillé ma curiosité.»
Je m’interrogeai en silence: «Est-ce que je dois continuer et en dire davantage au sujet de l’Eglise?» Les paroles de l’apôtre Pierre me traversèrent l’esprit: «Etant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous» (1 Pierre 3:15). Je décidai qu’il était temps de lui rendre mon témoignage. Je lui dis que j’avais eu l’honneur des années auparavant d’aider frère Richard à imprimer ce livre. Je mentionnai le grand esprit missionnaire de cet homme et lui parlai des milliers de gens qui avaient accepté la vérité après avoir lu ce qu’il avait préparé. Ce fut alors un honneur pour moi, pendant le reste du vol, de répondre à ses questions sur l’Eglise: des questions intelligentes qui venaient du cœur, je pouvais percevoir qu’elle cherchait la vérité. Je lui demandais si les missionnaires pouvaient l’appeler. Je lui demandai si elle voulait assister aux réunions d’une de nos paroisses à San Francisco, où elle demeurait. Elle répondit par l’affirmative. Elle me donna son nom, Yvonne Ramirez, et précisa qu’elle était hôtesse de l’air et qu’elle se rendait à son travail.
En rentrant à la maison, j’écrivis au président de mission et au président de pieu, leur faisant part de ma conversation et leur disant que j’avais écrit à cette jeune femme en lui joignant un peu de documentation. Incidemment, je recommandais que plutôt que d’envoyer deux frères missionnaires à cette hôtesse et à sa compagne d’appartement, il serait mieux d’envoyer deux sœurs missionnaires.
Plusieurs mois passèrent. Puis je reçus un appel téléphonique du président de pieu, qui me demanda: «Frère Monson, est-ce que vous rappelez avoir été assis à côté d’une hôtesse de l’air pendant un voyage entre San Francisco et Los Angeles cet automne?» Je répondis affirmativement. Il continua: «Je pense que vous serez heureux d’apprendre qu’Yvonne Ramirez vient de devenir notre plus récente baptisée et qu’elle a été confirmée membre de l’Eglise. Elle voudrait vous parler.»
Une douce voix se fit entendre au bout du fil: «Frère Monson, merci de m’avoir rendu votre témoignage. Je suis la personne la plus heureuse du monde.»
Tandis que des larmes de joie me remplissaient les yeux et que la gratitude touchait mon âme, je la remerciai et la félicitai pour sa recherche de la vérité et, l’ayant trouvé, d’avoir pris la décision d’entrer dans ces eaux qui purifient et permettent d’obtenir la vie éternelle.
Je restai assis quelques minutes après avoir raccroché. Les paroles de notre Sauveur passaient dans mon esprit: «Et là où quiconque vous reçoit je serai aussi, car j’irai devant vous et je serai à votre droite et à votre gauche, et mon Esprit sera dans votre cœur et mes anges seront tout autour de vous pour vous soutenir» (D&A 84:88).
Telle est la promesse qui nous est faite à tous quand nous poursuivons nos occasions missionnaires et que nous suivons le conseil et que nous obéissons aux commandements de Jésus de Nazareth, notre Sauveur et notre roi. Il vit, j’en témoigne. Au nom de Jésus-Christ. Amen. 9