La foi en l’expiation de Jésus-Christ est-elle écrite dans notre cœur ?
Quand nous contractons nos alliances, les respectons et nous en réjouissons, c’est la preuve que l’expiation de Jésus-Christ est réellement écrite dans notre cœur.
Mes sœurs bien-aimées, depuis des mois mes pensées et mon cœur se tournent vers vous tandis que je médite sur cette lourde responsabilité. Pour l’instant, il me suffit de savoir que l’appel m’est venu du Seigneur par l’intermédiaire du prophète qu’il a choisi, même si je ne me sens pas à la hauteur de la tâche qui m’a été confiée. Les Écritures enseignent : « Que ce soit par [la] voix [du Seigneur] ou par la voix de [ses] serviteurs, c’est la même chose1 ».
L’un des précieux dons qui accompagnent cet appel est l’assurance que notre Père céleste aime toutes ses filles. J’ai ressenti son amour pour chacune d’entre nous !
Comme vous, j’aime les Écritures ! Dans le livre de Jérémie se trouve une Écriture qui m’est très chère. Jérémie vivait à une époque et dans un endroit difficiles, mais le Seigneur lui a permis de prédire « une période d’espérance pendant le rassemblement d’Israël dans les derniers jours2 », à savoir notre époque. Jérémie prophétise :
« Après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple…
« Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, dit l’Éternel : car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché3. »
Nous sommes le peuple que Jérémie a vu. Avons-nous demandé au Seigneur d’écrire la loi, ou la doctrine, dans notre cœur ? Croyons-nous que le pardon dont parle Jérémie, accessible grâce à l’Expiation, s’applique à nous personnellement ?
Il y a quelques années, Jeffrey R. Holland a exprimé ses sentiments vis-à-vis de la foi profondément enracinée des pionniers qui continuaient à avancer vers la vallée du lac Salé en dépit de la mort de leurs enfants. Il a dit : « Ils ne l’ont pas fait pour un programme ou pour une activité sociale. Ils l’ont fait parce que la foi de l’Évangile de Jésus-Christ était dans leur âme ; elle était dans la moelle de leurs os. »
Ému, il a ajouté :
« C’est la seule façon dont ces mères pouvaient enterrer leur bébé puis dire : ‘La terre promise est là-bas. Nous réussirons à atteindre la vallée.’
« Si elles ont pu le dire, c’est grâce aux alliances, à la doctrine, à la foi, à la révélation et à l’Esprit. »
Il a terminé par des propos qui font réfléchir : « Si nous réussissons à garder cela dans nos familles et dans l’Église, beaucoup d’autres choses vont commencer à se régler d’elles-mêmes. Beaucoup d’autres choses moins nécessaires tomberont du chariot. Les charrettes à bras ne pouvaient contenir que peu de choses. Tout comme nos ancêtres ont dû choisir ce qu’ils prenaient, peut-être que le XXIe siècle nous poussera à décider : ‘Que pouvons-nous mettre dans cette charrette ?’ Et c’est l’essentiel de notre âme ; c’est ce qui se trouve dans la moelle de nos os4. » Ou, en d’autres termes, c’est ce qui est écrit dans notre cœur !
Notre nouvelle présidence de la Société de Secours a diligemment invoqué le Seigneur pour savoir quelles étaient les choses essentielles qu’il souhaitait que nous mettions dans la charrette de la Société de Secours afin de continuer à faire avancer son œuvre. Nous avons senti que notre Père céleste souhaitait premièrement que nous aidions ses filles bien-aimées à comprendre la doctrine de l’expiation de Jésus-Christ. Nous savons que, si nous le faisons, notre foi et notre désir de mener une vie juste grandiront. Deuxièmement, en songeant au besoin crucial de fortifier la famille et le foyer, nous avons senti que le Seigneur souhaitait que nous invitions ses filles bien-aimées à s’attacher joyeusement à leurs alliances. Lorsque les alliances sont respectées, la famille est fortifiée. Enfin, nous sentons qu’il souhaiterait que nous travaillions de concert avec les autres auxiliaires et avec nos dirigeants de la prêtrise, pour rechercher et secourir les personnes qui ont besoin de progresser sur le chemin. C’est notre prière fervente que chacune de nous ouvre son cœur et permette au Seigneur d’y graver les points de doctrine de l’Expiation, des alliances et de l’unité.
Comment pouvons-nous espérer fortifier la famille et aider notre prochain si nous n’avons pas déjà écrit dans notre propre cœur une foi profonde et durable en Jésus-Christ et en son expiation infinie ? Ce soir, je vais exposer trois principes de l’Expiation qui, s’ils sont écrits dans notre cœur, feront croître notre foi en Jésus-Christ. J’espère qu’en comprenant ces principes, nous serons bénies, que nous soyons membres de l’Église depuis peu ou de longue date.
Premier principe : « Tout ce qui est injuste dans la vie peut être réparé par l’expiation de Jésus-Christ5. »
Comme vous, nous témoignons de l’expiation de notre Sauveur, Jésus-Christ. Notre témoignage, tout comme le vôtre, a été écrit dans notre cœur tandis que nous affrontions un assortiment de difficultés et d’épreuves qui ont enrichi notre âme. Ces épreuves peuvent paraître injustes si nous ne comprenons pas le plan parfait du bonheur de notre Père céleste et le rôle capital de l’expiation du Sauveur dans ce plan. Les épreuves de la vie n’épargnent aucune de nous. Mais dans le cœur des fidèles est écrit : « Tout ce qui est injuste dans la vie peut être réparé par l’expiation de Jésus-Christ. »
Pourquoi le Seigneur permet-il que nous connaissions la souffrance et l’adversité dans cette vie ? Tout simplement parce que cela fait partie du plan pour notre croissance et notre progression ! Nous avons poussé « des cris de joie6 » lorsque nous avons appris que nous aurions la possibilité de venir sur terre faire l’expérience de la condition mortelle. Dallin H. Oaks enseigne : « Notre indispensable conversion se produit souvent plus vite dans la souffrance et l’adversité que dans le confort et la tranquillité7. »
L’exemple d’une pionnière fidèle illustre cette vérité. Mary Lois Walker épousa John T. Morris à l’âge de dix-sept ans à Saint-Louis, au Missouri. Ils traversèrent les plaines avec les saints en 1853, arrivant à la vallée du lac Salé peu après leur premier anniversaire de mariage. Ils souffrirent des vicissitudes du voyage à l’égal des autres saints. Mais leurs souffrances et leur adversité ne se terminèrent pas lorsqu’ils atteignirent la vallée du lac Salé. L’année suivante, Mary, alors âgée de dix-neuf ans, écrivit : « Un fils nous est né… Un soir, alors qu’il avait deux ou trois mois… quelque chose m’a murmuré : ‘Tu vas perdre ce bébé’. »
Au cours de l’hiver, la santé du nourrisson a décliné. « Nous fîmes tout ce qui était en notre pouvoir… mais l’état du bébé ne fit qu’empirer… Le deux février, il mourut… et je dus boire à la coupe amère de la perte de ma propre chair et de mon propre sang. » Mais ses épreuves n’étaient pas terminées. Son mari, lui aussi affligé, mourut trois semaines après qu’elle eut perdu son bébé.
Elle écrivit : « Et je me trouvais, à peine sortie de l’adolescence, privée en l’espace d’à peine vingt jours de mon mari et de mon seul enfant, en terre étrangère, à des milliers de kilomètres de ma famille de sang, avec une montagne de difficultés devant moi… et je souhaitais moi aussi mourir et rejoindre mes êtres chers. »
Elle poursuit : « Un dimanche soir, je me promenais avec mon amie… L’absence de mon mari et l’oppressante solitude pesaient sur mon esprit et, tandis que je pleurais avec amertume, je pouvais voir mentalement la colline abrupte de la vie que je devais gravir et j’en ressentais la réalité avec une grande force. Un profond désespoir s’installa en moi, car l’ennemi sait à quel moment nous attaquer, mais notre [Sauveur Jésus-Christ] est puissant à sauver. Grâce à… l’aide reçue du Père, je pus lutter contre toute la force qui semblait s’être déployée contre moi à ce moment-là8. »
Mary apprit à dix-neuf ans que l’Expiation nous assure que tout ce qui paraît injuste dans cette vie peut être et sera réparé, même les chagrins les plus profonds.
Deuxième principe : L’Expiation a le pouvoir habilitant de nous dépouiller de l’homme naturel ou de la femme naturelle et de faire de nous de vrais disciples de Jésus-Christ9.
Il existe un moyen de savoir si nous maîtrisons un point de doctrine ou un principe de l’Évangile. C’est lorsque nous sommes en mesure d’enseigner ce point de doctrine ou ce principe de telle façon qu’un enfant puisse le comprendre. Il y a une analogie, qui se trouve dans une leçon de la Primaire, qui est un moyen précieux d’enseigner l’Expiation aux enfants. Peut-être qu’elle peut nous aider à instruire nos propres enfants, petits-enfants ou amis d’autres confessions qui désirent comprendre ce point de doctrine essentiel.
« Une femme qui marche le long d’une route tombe dans un puits si profond qu’elle ne peut pas en sortir. Malgré ses efforts, elle n’arrive pas à sortir toute seule. Elle appelle au secours et se réjouit quand un brave passant l’entend et descend une échelle dans le puits. Cela permet à la femme de sortir du puits et de retrouver la liberté.
« Nous sommes comme la femme dans le puits. Pécher, c’est comme tomber dans le puits, et nous ne pouvons pas en sortir tout seul. Tout comme le brave passant a entendu les appels au secours de la femme, notre Père céleste a envoyé son Fils unique pour nous fournir le moyen de sortir. L’expiation de Jésus-Christ peut être comparée à l’échelle dans le puits ; elle nous donne la possibilité d’en sortir10. » Mais le Sauveur ne se contente pas de descendre l’échelle, il « descend dans la fosse et nous donne la possibilité d’utiliser l’échelle pour nous en échapper11 ». « Tout comme la femme dans le puits devait grimper à l’échelle, de même nous devons nous repentir de nos péchés, obéir aux principes de l’Évangile et respecter les ordonnances pour sortir de notre puits et permettre à l’Expiation d’opérer dans notre vie. Ainsi, après tout ce que nous pouvons faire, l’Expiation nous permet de devenir dignes de retourner dans la présence de notre Père céleste12. »
J’ai récemment eu l’occasion de rencontrer au Chili une pionnière moderne, une fille bien-aimée de Dieu, nouvellement convertie à l’Église. Elle élève seule ses deux jeunes fils. Grâce au pouvoir de l’Expiation, elle a réussi à tirer un trait sur son passé et s’efforce maintenant sincèrement de devenir une vraie disciple de Jésus-Christ. Quand je pense à elle, un principe que nous a enseigné David A. Bednar me revient à l’esprit : « C’est une chose de savoir que Jésus-Christ est venu sur terre afin de mourir pour nous. C’est essentiel, et c’est le fondement-même de la doctrine du Christ. Mais nous devons aussi nous rendre compte qu’au travers de son expiation et par le pouvoir du Saint-Esprit, le Seigneur désire vivre en nous et, non seulement nous guider, mais aussi nous donner du pouvoir13. »
Au cours de ma discussion avec cette sœur chilienne sur la manière de rester sur le chemin qui conduit à la vie éternelle, elle m’a affirmé avec enthousiasme qu’elle était déterminée à rester sur le chemin. Elle avait passé la majeure partie de sa vie hors de ce chemin et elle m’a dit qu’il n’y avait rien « là-bas » qui lui manquait. Le pouvoir habilitant de l’Expiation vit en elle. Il est en train de s’écrire dans son cœur.
Ce pouvoir nous permet non seulement de sortir du puits mais aussi de continuer d’avancer sur le sentier étroit et resserré qui nous ramène dans la présence de notre Père céleste.
Troisième principe : L’Expiation est la plus grande preuve que nous ayons de l’amour du Père pour ses enfants.
Nous ferions bien de méditer sur cette pensée émouvante de frère Oaks : « Imaginez la douleur de notre Père céleste de devoir envoyer son Fils subir des souffrances incompréhensibles pour nos péchés. C’est la plus grande des preuves de son amour pour chacun de nous14 ! »
Cet acte suprême d’amour devrait pousser chacune d’entre nous à s’agenouiller humblement en prière pour remercier notre Père céleste de nous aimer suffisamment pour nous avoir envoyé son Fils unique et parfait souffrir pour nos péchés, nos peines et tout ce qui paraît injuste dans notre vie.
Vous souvenez-vous de la femme dont a parlé récemment le président Uchtdorf ? Il a dit : « Une femme, qui avait traversé des années d’épreuves et de chagrin, disait à travers ses larmes : ‘Je me suis aperçue que je suis comme un vieux billet de vingt dollars : chiffonnée, déchirée, sale, maltraitée et pleine de cicatrices. Mais je suis toujours un billet de vingt dollars. J’ai une valeur. Bien que je ne paye pas de mine et bien que j’aie été meurtrie et usée, je vaux toujours la totalité des vingt dollars15. »
Cette femme sait qu’elle est une fille bien-aimée de son Père céleste et qu’elle est suffisamment précieuse à ses yeux pour qu’il envoie son Fils expier pour elle, personnellement. Chaque sœur de l’Église doit savoir ce que sait cette femme : qu’elle est une fille bien-aimée de Dieu. Comment le fait de connaître notre valeur à ses yeux change-t-il notre manière de respecter nos alliances ? Comment le fait de connaître notre valeur à ses yeux influence-t-il notre désir de servir notre prochain ? Comment le fait de connaître notre valeur à ses yeux accroît-il notre désir d’aider les personnes qui ont, comme nous, besoin de comprendre l’Expiation plus en profondeur ? Lorsque nous aurons la doctrine de l’Expiation profondément écrite dans le cœur, alors nous commencerons à devenir le genre de personnes que le Seigneur veut que nous soyons lorsqu’il reviendra. Il confirmera que nous sommes ses vraies disciples.
Puisse l’expiation de Jésus-Christ causer un « grand changement » dans notre cœur16 ». Je promets qu’en nous éveillant à cette doctrine, dont un ange de Dieu a dit qu’elle était « la bonne nouvelle d’une grande joie17 », nous ressentirons ce que les sujets du roi Benjamin ont ressenti. Après avoir prié avec ferveur pour que l’Expiation soit appliquée à leur vie, ils furent remplis de joie18 et furent disposés à conclure avec Dieu l’alliance de faire sa volonté et d’être obéissants à ses commandements dans tout ce qu’il leur commanderait19. Quand nous contractons nos alliances, les respectons et nous en réjouissons, c’est la preuve que l’expiation de Jésus-Christ est réellement écrite dans notre cœur. Sœurs, s’il vous plaît, souvenez-vous de ces trois principes :
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« Tout ce qui est injuste dans la vie peut être réparé par l’expiation de Jésus-Christ20. »
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L’Expiation a le pouvoir habilitant de nous dépouiller de l’homme naturel ou de la femme naturelle et de faire de nous de vrais disciples de Jésus-Christ21.
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L’Expiation est la plus grande preuve que nous ayons de l’amour du Père pour ses enfants22.
« Après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple23. » J’invite chacune d’entre nous à demander au Seigneur d’écrire ces principes de l’Expiation dans son cœur. Je témoigne qu’ils sont vrais. Au nom de Jésus-Christ. Amen.