Nous avons de grandes raisons de nous réjouir
Lorsque vous aimez les autres, veillez sur eux et les servez de petites manières simples, vous participez activement à l’œuvre du salut.
Au décès de mon beau-père, notre famille s’est réunie pour accueillir les gens venus lui rendre hommage. Pendant toute la soirée, tandis que je bavardais avec des membres de la famille et des amis, j’ai souvent remarqué la présence de Porter, notre petit-fils de dix ans, près de ma belle-mère, sa « Mémé ». Il était parfois derrière elle, veillant sur elle. Une fois, j’ai remarqué qu’il avait passé son bras autour du sien. Je l’ai regardé lui tapoter les mains, la serrer plusieurs fois dans ses bras et se tenir à ses côtés.
Pendant plusieurs jours après cette expérience, ces images me sont restées à l’esprit. Je me suis sentie poussée à envoyer un mot à Porter pour lui dire ce que j’avais observé. Je lui ai dit dans un courriel ce que j’avais vu et ressenti. Je lui a rappelé les alliances qu’il avait contractées lorsqu’il s’était fait baptiser, en citant les paroles d’Alma au chapitre 18 de Mosiah :
« Et maintenant, puisque vous désirez entrer dans la bergerie de Dieu et être appelés son peuple, et êtes disposés à porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers ;
« oui, et êtes disposés à pleurer avec ceux qui pleurent, oui, et à consoler ceux qui ont besoin de consolation, et à être les témoins de Dieu en tout temps, et en toutes choses, et dans tous les lieux où vous serez… afin que vous ayez la vie éternelle…
« Si c’est là le désir de votre cœur, qu’avez-vous qui vous empêche d’être baptisés au nom du Seigneur, en témoignage devant lui que vous avez conclu avec lui l’alliance de le servir et de garder ses commandements, afin qu’il déverse plus abondamment son Esprit sur vous1 ? »
J’ai expliqué à Porter qu’Alma avait enseigné que les personnes qui veulent se faire baptiser doivent être disposées à servir le Seigneur en servant les autres, pendant toute leur vie ! J’ai dit : « Je ne sais pas si tu t’en es rendu compte mais, par la manière dont tu as montré de l’amour et de la sollicitude à Mémé, tu respectais tes alliances. Nous respectons tous les jours nos alliances lorsque nous sommes gentils, faisons preuve d’amour et prenons soin les uns des autres. Je voulais juste que tu saches que je suis fière de toi parce que tu respectes tes alliances ! En respectant l’alliance que tu as faite à ton baptême, tu seras prêt pour être ordonné à la prêtrise. Cette alliance supplémentaire te donnera d’autres occasions de bénir et de servir les autres et te préparera pour les alliances que tu feras dans le temple. Je te remercie d’être un si bon exemple pour moi ! Merci de me montrer à quoi ressemble quelqu’un qui respecte ses alliances !
Voici sa réponse : « Mamie, merci pour ton message. Quand je prenais Mémé dans mes bras, je ne savais pas que je respectais mes alliances mais cela me faisait chaud au cœur et je me sentais vraiment bien. Je sais que c’était le Saint-Esprit dans mon cœur. »
Cela m’a aussi fait chaud au cœur quand je me suis rendu compte que Porter avait fait le lien entre le respect des alliances et la promesse d’avoir toujours l’Esprit du Christ avec nous2, une promesse rendue possible par la réception du don du Saint-Esprit.
Sœurs, j’ai remarqué en parlant avec vous dans le monde entier que beaucoup d’entre vous sont comme Porter. Discrètement, vous êtes les témoins de Dieu, vous pleurez avec ceux qui pleurent et consolez ceux qui ont besoin de consolation sans vous rendre compte que vous respectez vos alliances : les alliances que vous avez contractées dans les eaux du baptême et dans le temple. Lorsque vous aimez les autres, veillez sur eux et les servez de petites manières simples, vous participez activement à l’œuvre du salut, l’œuvre de Dieu qui est de « réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme3 ».
En tant que « filles dans [le] royaume [du Seigneur]4 », nous avons contracté des alliances sacrées. Nous marchons sur ce que Néphi a appelé le « sentier étroit et resserré qui conduit à la vie éternelle5 ». Nous sommes toutes à des endroits différents de ce sentier. Mais nous pouvons œuvrer ensemble pour nous aider mutuellement à « marcher résolument, avec constance dans le Christ, ayant une espérance d’une pureté parfaite et l’amour de Dieu et de tous les hommes6 ».
Jeanne est consultante des Jeunes Filles. Il y a quelques mois, elle a appris qu’il y aurait une activité pour les jeunes de la paroisse : une randonnée jusqu’à un endroit appelé le pic Malan. Elle était enthousiaste parce qu’elle s’était récemment fixé le but de faire cette ascension.
À son arrivée au départ du sentier, son amie Ashley s’est approchée d’elle, l’a prise par le bras et a proposé de marcher avec elle en disant : « J’y vais avec toi. » Ashley, qui avait seize ans à l’époque, avait des problèmes physiques qui ne lui permettaient pas de monter très vite. Jeanne et elle ont donc marché lentement en admirant la création de notre Père céleste : les rochers du pic montagneux en surplomb et les fleurs tout autour d’elles. Jeanne a raconté plus tard : « J’ai bien vite oublié mon but d’arriver au sommet car c’est rapidement devenu une aventure d’une autre nature, celle de faire remarquer les beautés du sentier, que j’aurais ratées en grande partie si j’avais simplement marché pour atteindre mon but, le pic Malan. »
Tandis que Jeanne et Ashley continuaient la randonnée loin derrière le reste du groupe, Emma, une autre jeune fille de la paroisse qui avait décidé d’attendre et de marcher avec elles, s’est jointe à elles. Cela a été encore plus plaisant avec Emma. Elle leur a appris une chanson et leur a apporté de l’aide et des encouragements supplémentaires. Jeanne raconte : « On s’asseyait pour se reposer, on chantait, on parlait et on riait. J’ai pu apprendre à connaître Ashley et Emma comme je ne l’aurais pas pu autrement. Ce soir-là, le but n’était pas la montagne, c’était bien, bien plus. C’était de s’aider les unes les autres sur le sentier, un pas à la fois. »
Pendant que Jeanne, Ashley et Emma marchaient, chantaient, se reposaient et riaient ensemble, elles ne se disaient probablement pas : « Eh, nous respectons nos alliances en ce moment. » Mais c’est ce qu’elles faisaient. Elles se rendaient mutuellement service avec amour, compassion, engagement. Elles renforçaient mutuellement leur foi en s’encourageant, en se soutenant et en prenant soin les unes des autres.
Russell M. Nelson a enseigné : « Lorsque nous prenons conscience que nous sommes enfants de l’alliance, nous savons qui nous sommes et ce que Dieu attend de nous. Sa loi est écrite dans notre cœur7. »
Maria Kuzina est une fille d’alliance de Dieu qui sait qui elle est et ce que Dieu attend d’elle. Quand elle m’a accueillie chez elle à Omsk, en Russie, je pensais que j’étais là pour lui rendre service mais je me suis vite rendu compte que j’étais là pour qu’elle m’apprenne quelque chose. Convertie à l’Église, Maria vit selon la directive qui se trouve dans Luc 22 : « Quand tu seras converti, affermis tes frères8. » Elle a foi aux paroles de notre prophète actuel, Thomas S. Monson, qui a dit :
« Le moment est venu pour les membres et les missionnaires de s’unir, d’œuvrer ensemble, de travailler dans la vigne du Seigneur pour lui amener des âmes…
« Si nous agissons avec foi, le Seigneur nous montrera comment fortifier son Église dans les paroisses et les branches où nous vivons. Il sera avec nous et deviendra un partenaire actif dans nos efforts missionnaires.
« Faites preuve de foi… lorsque vous vous demandez en priant qui de votre famille, vos amis, vos voisins et vos connaissances vous aimeriez inviter chez vous pour qu’ils rencontrent les missionnaires, afin qu’ils entendent le message du Rétablissement9. »
Maria suit ce conseil en veillant sur les sœurs dont il lui a été demandé d’être l’instructrice visiteuse et va aussi au-delà de cette responsabilité. Elle a de nombreux amis qui ne sont pas pratiquants ou qui n’ont pas encore entendu le message de l’Évangile rétabli de Jésus-Christ. Tous les jours, elle exerce sa foi et prie pour savoir qui a besoin de son aide puis elle agit selon les incitations qu’elle reçoit. Elle passe des coups de téléphone, exprime son amour et dit à ses amis : « Nous avons besoin de toi. » Elle a une soirée familiale dans son appartement toutes les semaines et invite des voisins, des membres et des missionnaires ; et elle leur fait à manger. Elle les invite à venir à l’église, les guette et s’assoit à côté d’eux quand ils arrivent.
Maria comprend ce que Jeffrey R. Holland nous a récemment rappelé : « Une invitation qui est le fruit de notre amour pour notre prochain… ne sera jamais perçue comme une offense ou un jugement10. » Elle tient une liste des personnes qui disent avoir été offensées et elle continue à prendre soin d’elles. Comme ils savent qu’elle les aime, elle peut leur dire : « Ne sois pas offensé. C’est ridicule ! »
Maria est disciple de Jésus-Christ et elle respecte ses alliances. Elle n’a pas de détenteur de la prêtrise dans son foyer mais elle sent tous les jours la puissance de Dieu en accomplissement de ses alliances du temple, tandis qu’elle se hâte sur le sentier, persévère jusqu’à la fin et aide les autres en chemin à participer à l’œuvre du salut.
Tandis que je racontais ces expériences, vous êtes-vous vues dans l’œuvre du salut ? Prenez le temps de réfléchir à une autre fille de Dieu qui a besoin d’encouragements pour revenir sur le sentier des alliances ou qui a besoin d’un peu d’aide pour y rester. Priez notre Père céleste à son sujet. C’est sa fille. Il la connaît par son nom. Il vous connaît aussi et il vous dira ce dont elle a besoin. Soyez patientes, gardez la foi et continuez à prier pour elle. Agissez selon les inspirations que vous recevez. Si vous suivez ces inspirations, l’Esprit confirmera que votre offrande est acceptable pour le Seigneur.
« Eliza R. Snow… remercia les sœurs de leurs efforts pour se fortifier temporellement et spirituellement les unes les autres… Elle leur dit que l’Église ne tenait pas de registre de tous les dons qu’elles faisaient pour aider les personnes dans le besoin mais que le Seigneur tenait un registre parfait de leur œuvre salvatrice :
« ‘Le président Joseph Smith a dit que cette société était organisée pour sauver des âmes. Qu’[allons-nous faire] pour ramener les personnes qui se sont égarées ? Pour réchauffer le cœur de celles dont la foi s’était éteinte ? Il existe un autre registre où sont consignées votre foi, votre gentillesse, vos bonnes œuvres et vos paroles. Un autre registre est tenu. Rien n’est perdu11.’ »
Dans le Livre de Mormon, Ammon parle des grandes raisons que nous avons de nous réjouir. Il déclare : « Et maintenant, je vous le demande, quelles grandes bénédictions [Dieu] nous a-t-il conférées ? Pouvez-vous le dire ? »
Dans son enthousiasme, Ammon n’attend pas la réponse. Il poursuit : « Voici, je réponds pour vous… c’est là la bénédiction qui nous a été conférée : nous sommes devenus des instruments entre les mains de Dieu pour réaliser cette grande œuvre12. »
Nous sommes filles de l’alliance dans le royaume du Seigneur et nous avons l’occasion d’être des instruments entre ses mains. Si nous participons tous les jours à l’œuvre du salut par de petites choses simples, en veillant sur les autres, en nous fortifiant et en nous instruisant les unes les autres, nous pourrons nous joindre à Ammon qui a déclaré :
« Voici, ma joie est pleine, oui, mon cœur déborde de joie, et je me réjouirai à cause de mon Dieu.
« Oui, je sais que je ne suis rien ; pour ce qui est de ma force, je suis faible ; c’est pourquoi je ne me vanterai pas de moi-même, mais je me vanterai de mon Dieu, car, avec sa force, je peux tout faire13. »
J’en témoigne au nom de Jésus-Christ. Amen.