Les tendres miséricordes du Seigneur
Je témoigne que les tendres miséricordes du Seigneur sont accessibles à chacun de nous et que le Rédempteur d’Israël désire ardemment nous conférer ces dons.
Il y a six mois, je me tenais à cette chaire pour la première fois, moi, membre du Collège des douze apôtres le plus récemment appelé. J’ai ressenti alors et je ressens encore plus maintenant le poids de l’appel à servir et de la responsabilité d’enseigner avec clarté et de témoigner avec autorité. Je prie pour avoir l’aide du Saint-Esprit tandis que je vous parle.
Cet après-midi, je veux décrire et commenter une impression spirituelle que j’ai reçue quelques instants avant de m’avancer à cette chaire, pendant la session du dimanche matin de la conférence générale d’octobre dernier. Frère Dieter F. Uchtdorf venait de terminer son discours et de déclarer son puissant témoignage du Sauveur. Puis nous nous sommes tous levés pour chanter le cantique d’intermède qui venait d’être annoncé par le président Hinckley. Le cantique d’intermède, ce matin-là, était « Sauveur d’Israël » (Cantiques, n° 5).
La musique des différentes sessions de la conférence avait été décidée plusieurs semaines à l’avance et, évidemment, longtemps avant mon nouvel appel à servir. Cependant, si l’on m’avait demandé de proposer un cantique d’intermède pour cette session-là de la conférence, un cantique qui aurait été à la fois édifiant et spirituellement apaisant pour moi et l’assemblée, avant mon premier discours dans ce centre de conférence, j’aurais choisi mon cantique préféré, « Sauveur d’Israël ». Les larmes me sont montées aux yeux alors que je chantais debout avec vous, cet émouvant cantique du rétablissement.
Vers la fin du cantique, ce verset du Livre de Mormon m’est venu à l’esprit : « … Mais voici, moi, Néphi, je vais vous montrer que les tendres miséricordes du Seigneur sont sur tous ceux qu’il a choisis à cause de leur foi, pour les rendre puissants au point même d’avoir le pouvoir de délivrance » (1 Néphi 1:20).
Mon esprit a immédiatement été attiré par l’expression de Néphi « les tendres miséricordes du Seigneur » et j’ai su à ce moment précis que j’étais en train de ressentir cette tendre mi-séricorde. Mon Sauveur aimant m’envoyait un message très personnel et opportun de réconfort et d’assurance, grâce à un cantique choisi des semaines auparavant. Certaines personnes peuvent considérer cette expérience comme une simple et heureuse coïncidence, mais je témoigne que les tendres miséricordes du Seigneur sont réelles et qu’elles ne se produisent pas fortuitement ou par simple coïncidence. Souvent, le moment que le Seigneur choisit pour accorder ses tendres miséricordes, nous aide à la fois à les discerner et à les reconnaître.
Quelles sont les tendres miséricordes du Seigneur ?
Depuis octobre dernier, j’ai réfléchi bien des fois à l’expression « les ten-dres miséricordes du Seigneur ». Par l’étude, l’observation, la méditation et la prière personnelles, je crois que je commence à mieux comprendre que les tendres miséricordes du Seigneur, très personnelles et individualisées, sont les bénédictions, la force, la protection, les promesses, les conseils, les bontés, le réconfort, le soutien et les dons spirituels que nous recevons de Jésus-Christ et grâce à lui. En vérité, le Seigneur adapte sa miséricorde à la situation des enfants des hommes (voir D&A 46:15).
Rappelez-vous comment le Sauveur a enseigné à ses apôtres qu’il ne les laisserait pas orphelins. Non seulement il ne se contenterait pas de leur envoyer « un autre consolateur » (Jean 14:16), le Saint-Esprit, mais il a dit qu’il viendrait à eux (voir Jean 14:18). Je pense que l’une des façons dont le Sauveur vient à chacun de nous, c’est par l’intermédiaire de ses nombreuses et tendres miséricordes. Quand vous et moi rencontrons des difficultés et des épreuves dans la vie, le don de la foi, ainsi qu’une légitime confiance en soi qui va au-delà de nos propres capacités, sont deux exemples des tendres miséricordes du Seigneur. Le repentir, le pardon des péchés et la paix de la conscience sont des exemples des tendres miséricordes du Seigneur. La ténacité et la force morale qui nous permettent d’aller de l’avant avec bonne humeur malgré les handicaps physiques et les difficultés spirituelles sont des exemples des tendres miséricordes du Seigneur.
Lors d’une récente conférence de pieu, les tendres miséricordes du Seigneur ont été démontrées dans le témoignage émouvant d’une jeune épouse, mère de quatre enfants, dont le mari a été tué en Irak en décembre 2003. Cette sœur inébranlable a raconté comment, après avoir été avertie de la mort de son mari, elle a reçu sa carte et son message de Noël. Au milieu de la brutale réalité d’une vie radicalement bouleversée, est parvenu à cette sœur fidèle le rappel tendre et opportun qu’effectivement les familles peuvent être ensemble à jamais. Je cite un passage de cette carte de Noël, avec sa permission.
« A la meilleure famille au monde ! Passez de bonnes fêtes ensemble et souvenez-vous du sens véritable de Noël ! Le Seigneur a permis que nous puissions être ensemble à jamais. C’est pourquoi, bien que nous soyons séparés, nous serons quand même ensemble en famille.
« Que Dieu vous bénisse, vous protège tous, et puisse ce Noël être notre don d’amour pour lui !!!
« Avec tout mon amour, votre père et mari aimant ! »
De toute évidence, l’allusion de ce mari à cette séparation dans ses vœux de Noël, faisait référence à celle causée par son affectation militaire. Mais à cette sœur, telle une voix sortant de la poussière, venant de son conjoint pour l’éternité et du père de ses enfants, sont parvenus un réconfort et un témoignage spirituels des plus nécessaires. Comme je l’ai indiqué plus tôt, les tendres miséricordes du Seigneur ne se produisent ni par hasard ni par simple coïncidence. La foi, l’obéissance et l’humilité attirent les tendres miséricordes dans notre vie et c’est souvent le moment choisi par le Seigneur qui nous permet de reconnaître et de chérir ces bénédictions importantes.
Il y a quelque temps, j’ai parlé avec un dirigeant de la prêtrise qui s’est senti poussé à mémoriser les noms de tous les jeunes de 13 à 21 ans de son pieu. Utilisant des photographies des jeunes gens et des jeunes filles, il a fait des cartes-étiquettes qu’il revoyait chaque fois qu’il voyageait pour ses affaires et lors d’autres occasions. En peu de temps, il a appris tous les noms des jeunes.
Une nuit, ce frère a rêvé de l’un des jeunes gens qu’il ne connaissait qu’au travers de sa photo. Dans ce rêve, il a vu le jeune homme portant une chemise blanche et une plaque missionnaire. Son compagnon assis à ses côtés, le jeune homme enseignait l’Évangile à une famille. Il tenait le Livre de Mormon dans sa main et il semblait rendre témoignage de sa véracité. C’est alors que ce dirigeant de prêtrise s’est réveillé.
Plus tard, lors d’une réunion de la prêtrise, le dirigeant a abordé le jeune homme qu’il avait vu dans son rêve et a demandé à lui parler pendant quelques minutes. Après s’être brièvement présenté, il a appelé le jeune homme par son nom et lui a dit : « Je ne suis pas un rêveur. Je n’ai jamais rêvé d’aucun des membres de ce pieu, excepté vous. Je vais vous raconter mon rêve et ensuite j’aimerais que vous m’aidiez à comprendre ce qu’il signifie. »
Le dirigeant a raconté son rêve et a demandé au jeune homme ce qu’il signifiait. Suffoquant d’émotion, le jeune homme a simplement répondu : « Cela signifie que Dieu sait qui je suis. » Le reste de la conversation entre ce jeune homme et son dirigeant de la prêtrise a été des plus significatif et ils ont convenu de se rencontrer pour discuter ensemble de temps à autres pendant les mois suivants.
Ce jeune homme a reçu les ten-dres miséricordes du Seigneur par l’intermédiaire d’un dirigeant de la prêtrise inspiré. Je le répète, les ten-dres miséricordes du Seigneur ne se produisent pas par hasard ni par simple coïncidence. La foi et l’obéissance nous permettent de recevoir ces dons importants et, fréquemment, c’est le moment choisi par le Seigneur qui nous aide à les reconnaître.
Nous ne devons pas sous-estimer ou négliger le pouvoir des tendres mi-séricordes du Seigneur. La simplicité, la bonté et la constance des tendres miséricordes du Seigneur contribueront beaucoup à nous fortifier et à nous protéger dans les temps troublés que nous avons maintenant et que nous aurons encore à vivre. Lorsque les mots ne peuvent fournir la consolation dont nous avons besoin ni exprimer la joie que nous ressentons, quand il est vain d’essayer d’expliquer ce qui est inexplicable, lorsque la logique et la raison ne peuvent donner une compréhension adéquate des injustices et des inégalités de la vie, quand l’expérience et l’évaluation des mortels sont insuffisantes pour produire un résultat espéré et lorsqu’il semble que, peut-être, nous sommes si totalement seuls, en vérité, nous sommes bénis par les tendres miséricordes du Seigneur et rendus puissants au point même d’avoir le pouvoir de délivrance (voir 1 Néphi 1:20).
Qui sont ceux que le Seigneur a choisis pour recevoir ses tendres miséricordes ?
Le mot « choisis » dans 1 Néphi 1:20 est essentiel à la compréhension du concept des tendres miséricordes du Seigneur. Le dictionnaire indique que « choisi » suggère quelqu’un qui est sélectionné, pris de préférence. Le terme peut aussi être utilisé pour faire référence aux élus ou choisis de Dieu (Oxford English Dictionary On-line, deuxième édition, 1989).
Certaines personnes, qui entendent ou lisent ce message, peuvent négliger ou rejeter à tort dans leur vie personnelle, la possibilité de recevoir ces tendres miséricordes du Seigneur, croyant qu’elles ne sont sûrement pas de ceux qui ont été ou seront jamais choisis. Nous pouvons penser à tort que ces bénédictions et ces dons sont réservés à d’autres personnes qui semblent être plus justes ou qui servent dans des appels de l’Église en vue. Je témoigne que les tendres mi-séricordes du Seigneur sont accessibles à chacun de nous et que le Rédempteur d’Israël désire ardemment nous conférer ces dons.
Être ou devenir choisi n’est pas un statut exclusif qui nous est conféré. En fait, c’est vous et moi qui, en fin de compte, déterminons si nous sommes choisis. S’il vous plaît, veuillez maintenant remarquer l’utilisation du mot « choisi » dans les versets suivants des Doctrine et Alliances :
« Voici, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Et pourquoi ne sont-ils pas élus ?
« Parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes » (D&A 121:34-3 ; italiques ajoutées).
Je crois que l’implication de ces versets est assez simple à comprendre. Dieu n’a pas une liste de favoris à laquelle nous devons espérer qu’un jour notre nom sera ajouté. Il ne limite pas les « choisis » à un petit nombre. En fait, ce sont notre cœur, nos aspirations et notre obéissance qui déterminent finalement si nous sommes comptés parmi ceux qui sont choisis de Dieu.
Le Seigneur a instruit Enoch sur ce point de doctrine précis. S’il vous plaît, veuillez remarquer l’utilisation du mot choisir dans ces versets. « … Regarde ceux-ci qui sont tes frères; ils sont l’œuvre de mes mains ; je leur ai donné leur connaissance le jour où je les ai créés ; et dans le jardin d’Éden, j’ai donné à l’homme son libre-arbitre.
« Et j’ai dit à tes frères, et je leur ai aussi donné le commandement, de s’aimer les uns les autres et de me choisir, moi, leur Père » (Moïse 7:32-33 ; italiques ajoutées).
Comme nous l’apprenons dans ces Écritures, le but fondamental du don du libre arbitre était que nous nous aimions les uns les autres et que nous choisissions Dieu. Ainsi, nous devenons les choisis de Dieu et nous nous attirons ses tendres miséricordes lorsque nous exerçons notre libre arbitre pour choisir Dieu.
L’un des passages d’Écritures les plus connus et les plus fréquemment cités se trouve dans Moïse 1:39. Ce verset décrit clairement et brièvement l’œuvre du Père éternel : « Car voici mon œuvre et ma gloire : réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (italiques ajoutées).
Une Écriture apparentée qui se trouve dans les Doctrine et Alliances décrit avec une clarté et une concision égales notre œuvre fondamentale de fils et filles du Père éternel. Il est intéressant de noter que ce verset ne semble pas aussi bien connu et npas cité très souvent. « Voici, ton œuvre, c’est de garder mes commandements ; oui, de tout ton pouvoir, de tout ton esprit et de toute ta force » (D&A 11:20 ; italiques ajoutées).
Ainsi, le plan du Père consiste à réaliser l’immortalité et la vie éternelle de ses enfants. Notre œuvre consiste à garder ses commandements de tout notre pouvoir, de tout notre esprit et de toutes nos forces. Ainsi, nous devenons choisis et grâce au Saint-Esprit nous recevons et reconnaissons les tendres miséricordes du Seigneur dans notre vie quotidienne.
Cette conférence même à laquelle nous participons cette fin de semaine, est un autre exemple des tendres mi-séricordes du Seigneur. Nous avons eu la bénédiction de recevoir les conseils inspirés des dirigeants de l’Église du Sauveur, des conseils convenant à notre époque, à la situation et aux épreuves qui sont les nô-tres. Nous avons été instruits, élevés, édifiés, appelés à nous repentir et renforcés. L’esprit de cette conférence a renforcé notre foi et augmenté notre désir de nous repentir, d’obéir, de nous améliorer et de servir. Comme vous, je suis maintenant impatient de mettre en pratique les rappels, les recommandations et l’inspiration personnelle que nous avons reçus durant cette conférence Et dans quelques minutes, chacun de nous recevra l’une des tendres miséricordes du Seigneur lorsque nous entendrons les paroles de conclusion et le témoignage du président Hinckley. Oui, « Le Seigneur est bon envers tous, et ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres » (Psaumes 145:9).
Je suis reconnaissant du rétablissement de l’Évangile de Jésus-Christ par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, et de la connaissance que nous avons aujourd’hui des tendres miséricordes du Seigneur. Nos aspirations, notre fidélité et notre obéissance nous attirent ses miséricordes et nous aident à les discerner. Moi, l’un de ses serviteurs, je témoigne que Jésus est le Christ, notre Rédempteur et notre Sauveur. Je sais qu’il vit et que ses tendres miséricordes nous sont accessibles à tous. Chacun de nous peut voir clairement avec ses yeux, et entendre distinctement avec ses oreilles les tendres miséricordes du Seigneur quand elles nous renforcent et nous aident en ces derniers jours. Que notre cœur soit toujours empli de gratitude pour ses abondantes et tendres miséricordes. Au nom sacré de Jésus-Christ. Amen.