Apprendre à entendre la voix du Seigneur
Si nous abordons les réunions de la Prêtrise de Melchisédek et de la Société de Secours de la bonne façon, nous retournerons chez nous avec le témoignage que nous avons entendu la voix du Seigneur et que nous connaissons ses paroles.
Imaginez que vous soyez assis dans un collège d’anciens, un groupe de grands-prêtres ou une réunion de la Société de Secours. L’instructeur vient de commencer une leçon des « Enseignements pour notre époque » quand Gordon B. Hinckley entre dans la salle et s’assoit. Tout le monde se retourne et regarde le prophète, ne sachant que dire. Le président Hinckley rompt le silence. Il présente des excuses d’être quelques minutes en retard et demande s’il peut adresser quelques mots aux personnes présentes.
Maintenant, imaginez que l’instructeur acquiesce en direction du président Hinckley, sourie et continue sa leçon. Quelques membres lèvent la main pour faire part de longs commentaires et expériences personnelles, sans faire attention au prophète assis au milieu d’eux.
Environ quarante minutes plus tard, vous n’y tenez plus. Vous levez la main. Quand l’instructeur vous donne la parole, vous dîtes : « Et bien, je me demandais… ne pourrions-nous écouter le président Hinckley, maintenant ? »
L’instructeur regarde la pendule. « Oh ! » s’exclame-t-il. « J’avais préparé tant de choses. Il semble que nous n’ayons jamais assez de temps pour tout voir. Et bien, euh… je vais conclure et ensuite nous entendrons le président Hinckley nous dire quelques mots. »
Après les quelques mots du président Hinckley, l’instructeur remercie tout le monde d’avoir participé. Quelqu’un fait la prière et tout le monde quitte la salle.
Bien sûr, il s’agit d’un exemple extrême. Si jamais le président Hinckley rend visite à votre collège d’anciens, votre groupe de grands-prêtres ou votre Société de Secours, l’instructeur lui donnera certainement tout le temps dont il a besoin. Mais, que se passe-t-il quand on nous demande de discuter d’un discours de conférence générale du président Hinckley ou des enseignements de Wilford Woodruff ? Accordons-nous aux paroles des prophètes l’attention qu’elles méritent ? Étudions-nous à l’avance chaque discours ou chapitre pour notre leçon du dimanche ? Permettons-nous aux prophètes des derniers jours de nous instruire ?
Deuxième exemple :
Imaginez que, quelques semaines plus tard, vous assistiez à une autre réunion de votre collège d’anciens (ou de grands-prêtres ou de la Société de Secours). Le président du collège fait quelques annonces et laisse la parole à l’instructeur. Alors, celui-ci se place devant la classe et dit : « La leçon d’aujourd’hui se trouve au chapitre dix-sept du livre sur Wilford Woodruff. » Il ouvre le livre à la première page de ce chapitre et commence à lire.
Tandis que l’instructeur lit les bénédictions que nous pouvons recevoir au temple, quelqu’un, devant vous, lève la main. Il s’agit de frère González, qui a été scellé à sa femme et à ses enfants, il y a quelques mois. Après avoir levé la main sans que llui prête attention, frère González finit par renoncer. L’instructeur continue à lire.
Au bout de quelques pages, l’instructeur commence à lire une citation qui vous a beaucoup inspiré quand vous avez étudié ce chapitre, hier au soir. Vous levez la main, pour la baisser une minute plus tard. L’instructeur continue à lire, alors que votre cœur brûle du témoignage qu’on ne vous a pas permis de donner.
Vous regardez vos frères du collège autour de vous. Certains lisent avec vous. D’autres regardent par terre, consultant régulièrement leur montre. Quelques-uns luttent contre le sommeil. Personne ne lève la main.
Quand l’instructeur a fini de lire le chapitre entier, le temps de la leçon est presque écoulé. Il rend son témoignage et conclut la leçon un peu plus tôt que nécessaire. Quelqu’un fait la prière et tout le monde quitte la salle.
Est-ce un autre exemple extrême ? Certainement. La plupart des instructeurs aiment entendre les témoignages et les expériences des membres du collège et de la classe. Mais, en tant qu’Église d’instructeurs et d’élèves, nous pourrions probablement améliorer nos efforts pour encourager et participer à une discussion constructive.
Instruire et apprendre dans l’Église
Bien que ces exemples semblent improbables et puissent même paraître un peu ridicules, ils mettent en lumière deux défis courants de l’enseignement et de l’apprentissage dans l’Église : Parfois, nous désirons tellement diriger une bonne discussion en classe que nous nous écartons de la documentation fournie pas l’Église. D’autre part, nous désirons parfois tellement suivre le programme préparé que nous empêchons les discussions enrichissantes.
Quand nous avons l’occasion d’instruire, comment pouvons-nous rester fidèles au programme de l’Église tout en encourageant de bonnes discussions ? J’ai beaucoup médité sur cette question, désirant enseigner la vérité par le pouvoir de l’Esprit et recevoir la vérité de la même façon (voir D&A 50:17-22). Bien que je ne dispose pas de toutes les réponses, j’ai redécouvert deux passages d’Écritures qui m’ont aidé.
« Vous avez entendu ma voix »
Le Seigneur a déclaré :
« Ces paroles ne sont ni des hommes ni de l’homme, mais de moi ; c’est pourquoi vous témoignerez qu’elles sont de moi et non de l’homme.
« Car c’est ma voix qui vous les dit ; car elles vous sont données par mon Esprit ; et par ma puissance, vous pouvez vous les lire les uns aux autres ; et si ce n’était par ma puissance, vous ne pourriez pas les avoir.
« C’est pourquoi, vous pouvez témoigner que vous avez entendu ma voix et que vous connaissez mes paroles » (D&A 18:34-36).
Ce conseil concerne les révélations des Doctrine et Alliances, mais il s’applique aussi aux enseignements dont nous discutons dans les réunions de la Prêtrise de Melchisédek et de la Société de Secours, ainsi que dans toutes nos réunions du dimanche. Quand nous nous lisons les uns aux autres les paroles des prophètes des derniers jours, nous lisons les paroles du Seigneur (voir D&A 1:38).
Je crois que, si nous abordons l’enseignement et l’apprentissage de la bonne façon, chacun de nous retournera chez lui avec le témoignage qu’il a entendu la voix du Seigneur. N’est-ce pas ce que nous espérons quand nous nous faisons part de l’Évangile, les uns aux autres ? À la fin d’une leçon, nous ne voulons pas que les personnes présentes s’émerveillent de ce que nous avons dit ; nous espérons qu’elles se réjouiront de la parole du Seigneur.
« Que tous soient édifiés par tous »
Cependant, nous ne nous réunissons pas chaque dimanche simplement pour nous faire mutuellement la lecture. Le Seigneur a enseigné :
« Désignez parmi vous un instructeur, et que tous ne soient pas porte-parole en même temps mais qu’une personne parle à la fois, et que tous écoutent ce qu’elle dit, afin que lorsque tous ont parlé, tous soient édifiés par tous, et que chacun ait un droit égal » (D&A 88:122).
Nous avons besoin de la force les uns des autres et les discussions en classe procurent une excellente occasion de partager cette force. J’aime voir un instructeur agir en instrument du Seigneur, et témoigner des vérités qu’il a apprises pendant la préparation de sa leçon. Mon témoignage grandit au fur et à mesure que j’entends le témoignage des autres personnes. Mon expérience est enrichie quand d’autres racontent les leurs. Je suis reconnaissant pour les discussions profondes, honnêtes et édifiantes à l’église.
Lire et discuter
Pouvons-nous appliquer Doctrine et Alliances 18:34-36 et 88:122 dans la même leçon ? Je crois que oui, si nous appliquons une règle bien simple : commencer par Doctrine et Alliances 18:34-36. Commencez à lire les enseignements des prophètes. Établissez la parole du Seigneur comme fondement de la discussion et ensuite, édifiez sur cette fondation en suivant le principe énoncé dans Doctrine et Alliances 88:122.
Cette règle est si simple qu’elle n’a presque pas besoin d’être énoncée. Cependant, elle peut avoir un effet profond sur la façon dont nous abordons l’enseignement et l’apprentissage dans l’Église. Pour avoir des idées précises sur la façon dont les instructeurs et les étudiants peuvent suivre cette règle, nous pouvons consulter les documents suivants produits par l’Église :
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Les enseignements des présidents de l’Église : Wilford Woodruff, introduction. Ces pages contiennent de l’aide pour l’étude individuelle et la préparation des leçons. Elles donnent un modèle que les instructeurs peuvent suivre quand ils préparent des leçons à partir du livre.
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Les enseignements des présidents de l’Église : Wilford Woodruff, chapitre 6. Ce chapitre, intitulé : « Enseigner et apprendre par l’Esprit », contient des conseils inspirés concernant ce que nous devons faire quand nous nous réunissons pour apprendre l’Évangile.
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Des instructions pour « Enseignements pour notre époque », qui se trouvent dans les dernières pages de chaque numéro du Liahona de la conférence générale. Ces instructions donnent des suggestions simples pour préparer une leçon des « Enseignements pour notre époque ».
Quand tout marche bien
Encore un exemple. Celui-ci s’est réellement passé.
Je me souviens d’avoir assisté à une réunion de mon collège des anciens il y a plusieurs années, savourant une leçon basée sur « La famille : Déclaration au monde ». À un moment de la leçon, un membre du collège a lu une partie de la déclaration. L’instructeur allait continuer la leçon quand un autre membre du collège a levé la main. « J’ai une question », a-t-il dit. Citant une phrase qui venait d’être lue, il a demandé : « Comment pouvons-nous enseigner à nos enfants à ‘s’aimer et à se servir les uns les autres’ ? » L’expression de son visage et le son de sa voix révélaient que ce n’était pas seulement une question, que c’était un appel à l’aide. J’étais reconnaissant qu’il pose cette question parce qu’il exprimait un appel que je ressentais moi aussi profondément.
Cette question sincère a changé toute la leçon. Notre instructeur a mis temporairement de côté le plan de sa leçon. Les membres du collège se sont mis à réfléchir et certains ont fait part de leurs idées et de leurs expériences en réponse à la question de leur ami. Puis l’instructeur a fait part d’une idée personnelle et a continué la leçon, mettant en relief d’autres vérités de la déclaration. La discussion n’a duré que quelques minutes, mais elle continue à nous influencer, ma famille et moi.
Doctrine et Alliances 18:34-36 et 88:122 ont été utilisés ensemble dans cette réunion du collège. Le processus a commencé par un instructeur qui était assez humble et sage pour nous inviter à lire les paroles des prophètes. Il a continué quand un membre du collège a eu le courage de poser une question, de demander de l’aide. Puis, au fur et à mesure que des hommes différents, ayant des expériences différentes parlaient chacun à son tour, « tous [ont été] édifiés par tous ». Je témoigne que, par le pouvoir du Saint-Esprit, j’ai entendu la voix du Seigneur ce jour-là, premièrement par l’intermédiaire de ses prophètes et ensuite par celui de mes voisins et amis. Et je suis rentré chez moi avec une meilleure connaissance de la parole du Seigneur que la veille.