Jusqu’au revoir
Représentation de la paternité
Il n’était pas rare de voir les deux hommes à vélo mais, ce dimanche-là, le simple fait de les voir m’a rappelé le passé et m’a donné confiance en l’avenir.
C’était dimanche et ma famille et moi nous assistions au service de consécration de l’église qui venait d’être transformée dans notre région. Juste quelques minutes avant la réunion de Sainte-Cène, le président de pieu m’a demandé de bien vouloir retourner en voiture à notre ancienne église paroissiale, à trois kilomètres de là pour aller chercher quelque chose dont il avait besoin. J’avais juste le temps de faire l’aller-retour. Tandis que j’accomplissais cette tâche simple, j’ai eu une expérience qui m’a touché spirituellement : un rappel merveilleux de ce qui est important.
Il ne me restait plus que quelques centaines de mètres sur le chemin du retour quand j’ai vu devant moi deux bicyclettes, une grande et une autre beaucoup plus petite, qui roulaient très énergiquement. J’ai aussitôt reconnu les cyclistes. C’étaient deux personnes que je connaissais bien, un bon frère de ma paroisse et son jeune fils. Il allaient à l’église à vélo, comme tous les dimanches.
Tandis que je les regardais, m’est venue à l’esprit l’image future de ce garçon et ce père se rappelant ces trajets à vélo. J’ai pensé : « Quel bel exemple donne ce père et quelle influence éternelle il va avoir sur le précieux fils que Dieu lui a donné ! Je me suis dit que ce garçon chérirait un jour cette expérience et la reproduirait peut-être quand il deviendrait père, à son tour.
Quand je suis arrivé à leur hauteur, il m’est venu à l’esprit une image de mes souvenirs d’enfance avec mon propre père qui avait l’habitude de me porter sur le guidon de son vélo. La relation étroite qui s’établit grâce à ce genre d’expériences est un plaisir et restera un tendre souvenir.
Quand je suis arrivé à l’église, j’ai salué d’un sourire les cyclistes qui m’ont répondu par un sourire comme pour exprimer le bonheur silencieux d’aller à l’église. Lors de la réunion de la prêtrise, cet après-midi-là, j’ai eu l’occasion de dire à ce frère combien j’avais été impressionné, quelques heures plus tôt, par l’image de bon père qu’il m’avait laissée. Son visage s’est éclairé et peut-être a-t-il été surpris tant ce que je décrivais était banal pour lui.
Nous, saints des derniers jours, avons la joie de voir l’image de nombreux pères comme celui-ci qui veillent au bien-être spirituel et émotionnel de leurs enfants. Et nous, les enfants qui avons la bénédiction d’avoir ce genre de parents, nous pouvons éprouver une gratitude sincère pour leur exemple et leurs sacrifices simples mais profonds.