2010
La fin heureuse de votre conte de fées
mai 2010


La fin heureuse de votre conte de fées

Notre Père céleste vous offre le plus grand de tous les dons : la vie éternelle, et la possibilité et la bénédiction infinie d’avoir votre propre fin, où vous vivrez heureuses à jamais.

President Dieter F. Uchtdorf

Mes chères jeunes sœurs du monde entier, je suis reconnaissant et honoré d’être avec vous aujourd’hui. Le président Monson et tous les dirigeants de l’Église vous aiment ; nous prions pour vous et nous nous réjouissons de votre fidélité.

Au fils des ans, j’ai entendu de nombreuses belles langues. Chacune d’elles est fascinante et remarquable et chacune a son charme. Elles sont très différentes les unes des autres mais elles ont souvent des choses en commun. Par exemple, dans la plupart des langues existe cette expression, la plus magique et la plus prometteuse qui soit. C’est l’expression : « Il était une fois. »

Est-ce que ce ne sont pas des mots merveilleux pour commencer une histoire ? « Il était une fois » porte une promesse : celle d’une histoire pleine d’aventure et de romanesque, une histoire de princesses et de princes. Elle peut comporter des éléments de courage, d’espoir et d’amour éternel. Dans beaucoup de ces contes, le bon l’emporte sur le méchant et le bien triomphe du mal. Mais ce que j’aime le plus peut-être, c’est quand on tourne la dernière page et que l’on arrive aux dernières lignes. On lit alors les mots enchanteurs : « Et ils vécurent heureux à jamais. »

N’est-ce pas ce que nous désirons tous : être les héros et les héroïnes de notre propre histoire, triompher de l’adversité, goûter à la vie dans toute sa beauté et, à la fin, vivre heureux à jamais ?

Aujourd’hui je veux attirer votre attention sur quelque chose de très important, quelque chose d’extraordinaire. À la première page du livret Mon progrès personnel, on trouve les mots suivants : « Tu es une fille bien-aimée de notre Père céleste et tu as été préparée pour venir sur la terre à notre époque dans un but sacré et glorieux1 ».

Mes sœurs, ces mots sont vrais ! Ils n’ont pas été inventés dans un conte de fées ! N’est-il pas remarquable de savoir que notre Père céleste vous connaît, vous entend, veille sur vous et vous aime d’un amour infini ? En fait, son amour pour vous est si grand qu’il vous a accordé le don précieux de cette vie terrestre, un « il était une fois » avec votre propre histoire d’aventure, d’épreuve, de possibilités de grandeur, de noblesse, de courage et d’amour. Et, plus merveilleux encore, il vous offre un don inestimable qui dépasse notre compréhension. Notre Père céleste vous offre le plus grand de tous les dons : la vie éternelle, et la possibilité et la bénédiction infinie d’avoir votre propre fin, où vous vivrez heureuses à jamais.

Mais pareille bénédiction a son prix. Il ne suffit pas de la désirer pour la recevoir. On ne l’obtient qu’une fois que l’on a compris qui l’on est et ce qu’on doit devenir pour être digne d’un tel don.

L’épreuve fait partie du parcours

Pensez un moment à votre conte de fées préféré. Le personnage principal de cette histoire est peut-être une princesse ou une paysanne, une sirène ou une laitière, une souveraine ou une servante. Vous vous apercevrez qu’elles ont toutes une chose en commun : elles doivent surmonter l’adversité.

Cendrillon doit supporter sa méchante belle-mère et ses odieuses belles-sœurs. Elle est obligée d’endurer de longues heures de servitude et de moqueries.

Dans « La belle et la bête », l’héroïne devient captive d’une bête à l’aspect terrifiant pour sauver son père. Elle sacrifie son foyer et sa famille, tout ce qui lui est cher, pour passer plusieurs mois dans le château de la bête.

Dans le conte « Le nain tracassin », un pauvre meunier promet au roi que sa fille peut transformer de la paille en or en la filant. Le roi la fait immédiatement emmener et l’enferme dans une salle avec un tas de paille et un rouet. Plus tard, elle risque de perdre son premier-né si elle ne devine pas le nom de la créature magique qui l’a aidée dans cette tâche impossible.

Dans chaque cas, Cendrillon, Belle et la fille du meunier doivent connaître le chagrin et l’épreuve avant d’atteindre leur fin heureuse. Réfléchissez-y. Y a-t-il jamais eu une personne qui n’ait pas dû traverser sa vallée sombre de tentation, d’épreuve et de chagrin ?

Entre leur « il était une fois » et leur « ils vécurent heureux à jamais », elles ont toutes dû connaître une grande adversité. Pourquoi devons-nous tous connaître le chagrin et la tragédie ? Pourquoi ne pourrions-nous pas simplement vivre dans la félicité et la paix et pourquoi chaque jour ne peut-il pas être rempli de merveilles, de joie et d’amour ?

Les Écritures nous disent qu’il doit y avoir une opposition en toutes choses, sinon nous ne pourrions pas faire la différence entre le doux et l’amer2. La coureuse de marathon ressentirait-elle le triomphe de terminer la course si elle n’avait pas ressenti la souffrance des heures qu’elle a passées à repousser ses limites ? La pianiste ressentirait-elle la joie de maîtriser une sonate complexe sans les heures d’entraînement appliqué ?

Dans les contes, comme dans la vie, l’adversité nous enseigne des choses que nous ne pourrions pas apprendre autrement. L’adversité nous aide à acquérir une profondeur qui ne s’obtient d’aucune autre manière. Notre Père céleste aimant nous a placés dans un monde rempli de défis à relever et d’épreuves à surmonter afin que, par l’opposition, nous apprenions la sagesse, devenions plus forts et connaissions la joie.

Je vais vous raconter une expérience que j’ai vécue quand j’étais adolescent, lorsque ma famille allait à l’église à Francfort, en Allemagne.

Un dimanche, les missionnaires sont venus à nos réunions avec une famille que je n’avais encore jamais vue. C’était une mère et ses deux jolies filles. J’ai pensé que ces missionnaires faisaient un excellent travail !

J’ai particulièrement remarqué celle des filles qui avait de splendides cheveux noirs et de grands yeux marron. Elle s’appelait Harriet et je pense être tombé amoureux d’elle dès l’instant où je l’ai vue. Malheureusement, cette belle jeune fille n’avait pas l’air d’avoir les mêmes sentiments pour moi. Beaucoup de jeunes gens voulaient faire sa connaissance et j’ai commencé à me demander si elle me verrait un jour comme autre chose qu’un ami. Mais je ne me suis pas laissé décourager. J’ai trouvé des moyens d’être là où elle était. Lorsque je distribuais la Sainte-Cène, je m’assurais d’être à la bonne place pour être celui qui lui donnerait la Sainte-Cène.

Quand nous avions des activités spéciales à l’église, j’allais chez Harriet à vélo et je sonnais à la porte. C’était généralement sa mère qui répondait. En fait, elle ouvrait la fenêtre de la cuisine de leur appartement, au quatrième étage, et me demandait ce que je voulais. Je demandais si Harriet voulait que je l’emmène à l’église sur mon vélo. Elle répondait : « Non, elle viendra plus tard mais je veux bien que tu m’emmènes à l’église sur ton vélo. » Ce n’était pas exactement ce que j’avais à l’esprit mais comment pouvais-je refuser ?

Nous allions donc à l’église à vélo. Je dois admettre que j’avais un vélo de course très impressionnant. La mère de Harriet s’asseyait sur le cadre, juste devant moi et j’essayais d’être le cycliste le plus élégant sur les routes pavées.

Le temps a passé. La belle Harriet voyait beaucoup d’autres jeunes gens et il semblait que je ne pourrais faire aucun progrès avec elle.

Est-ce que j’étais déçu ? Oui.

Est-ce que je m’avouais vaincu ? Absolument pas !

En fait, avec le recul, je m’aperçois que cela ne fait pas de mal du tout d’être en bons termes avec la mère de la jeune fille de ses rêves.

Des années plus tard, après la fin de ma formation de pilote de chasse dans l’armée de l’air, j’ai assisté à un miracle moderne dans la façon dont Harriet a réagi à ma cour incessante. Un jour, elle m’a dit : « Dieter, tu as beaucoup mûri ces dernières années. »

Après cela, j’ai agi rapidement et, quelques mois plus tard, j’étais marié avec la femme que j’aimais depuis la première fois que je l’avais vue. Cela n’avait pas été facile, il y avait eu des moments de souffrance et de désespoir, mais, finalement, mon bonheur était complet et il l’est toujours et de plus en plus.

Mes chères jeunes sœurs, vous devez savoir que vous connaîtrez votre propre adversité. Personne n’en est exempté. Vous souffrirez, vous serez tentées et vous ferez des erreurs. Vous apprendrez par vous-mêmes ce que chaque héroïne a appris : C’est en surmontant les difficultés que l’on progresse et que l’on devient plus fort.

C’est votre réaction face à l’adversité, et non l’adversité en soi, qui détermine le déroulement de l’histoire de votre vie.

Malgré votre jeune âge, certaines d’entre vous ont déjà reçu leur pleine mesure de tristesse et de chagrin. Mon cœur est rempli de compassion et d’amour pour vous. Comme vous êtes chères à l’Église ! Comme vous êtes aimées de votre Père céleste ! Vous avez peut-être l’impression d’être seules mais des anges vous servent. Vous avez peut-être l’impression que personne ne peut comprendre la profondeur de votre désespoir mais notre Sauveur, Jésus-Christ, comprend. Il a souffert plus que nous ne pouvons imaginer et il l’a fait pour nous ; il l’a fait pour vous. Vous n’êtes pas seules.

Si un jour votre fardeau vous semble trop lourd à porter, élevez votre cœur vers votre Père céleste. Il vous soutiendra et vous bénira. Il vous dit, comme il l’a dit à Joseph Smith : « Ton adversité et tes afflictions ne seront que pour un peu de temps ; et alors, si tu les supportes bien, Dieu t’exaltera en haut3. »

Supporter l’adversité n’est pas la seule chose que vous deviez faire pour avoir une vie heureuse. Je le répète : la façon dont vous réagissez à l’adversité et à la tentation est un facteur déterminant dans la réalisation ou non de votre propre fin heureuse.

Restez fidèles à ce que vous savez être juste

Mes sœurs, mes jeunes sœurs, mes jeunes sœurs bien-aimées, restez fidèles à ce que vous savez être juste. Où que l’on se tourne aujourd’hui, on trouve des promesses de bonheur. Dans les magazines, les publicités promettent le bonheur total pour peu qu’on achète telle tenue, tel shampoing ou tel maquillage. Dans les médias, certaines productions idéalisent les personnes qui adoptent le mal ou qui cèdent à de bas instincts. Souvent, ces mêmes personnes sont présentées comme des modèles de réussite et d’accomplissement.

Dans un monde où le mal est présenté comme bien et le bien comme mal, il est parfois difficile de connaître la vérité. À certains égards, c’est un peu comme le dilemme du petit chaperon rouge : vous ne savez pas ce que vous voyez. Est-ce votre grand-mère bien-aimée ou un loup dangereux ?

J’ai passé de nombreuses années aux commandes d’un avion. Mon travail consistait à acheminer en toute sécurité un gros avion à réaction de n’importe quelle région du monde jusqu’à notre destination souhaitée. Je savais sans l’ombre d’un doute que, si je voulais relier New York à Rome, je devais aller vers l’est. Si certains m’avaient dit d’aller vers le sud, j’aurais su qu’il n’y avait pas de vérité dans leurs paroles. Je ne leur aurais pas fait confiance parce que je savais par moi-même. Toutes les persuasions, les flatteries, les tentatives de corruption et les menaces n’auraient pu me convaincre qu’en allant vers le sud j’arriverais à ma destination parce que je savais.

Nous recherchons tous le bonheur et nous essayons tous d’avoir notre propre fin heureuse de conte de fées. La vérité, c’est que Dieu sait comment y arriver ! Et il a créé une carte pour vous. Il connaît le chemin. Il est votre Père céleste bien-aimé et veut votre bien, votre bonheur. Avec tout l’amour d’un Père parfait et pur, il souhaite que vous atteigniez votre destination céleste. La carte est à la disposition de tout le monde. Elle donne à toutes les personnes qui s’efforcent d’aller au Christ et d’être les témoins de Dieu en tout temps, en toutes choses et en tout lieu4, des instructions précises sur ce qu’il faut faire et sur l’endroit où il faut se rendre. Tout ce qu’il vous faut, c’est avoir confiance en votre Père céleste. Ayez assez de confiance en lui pour suivre son plan.

Cependant, tout le monde ne suit pas cette carte. Certains la regardent. Ils peuvent penser qu’elle est raisonnable, peut-être même vraie. Mais ils ne suivent pas les instructions divines. Beaucoup croient que n’importe quelle route les mènera à leur fin heureuse de conte de fées. Certains se mettent même en colère quand d’autres, qui connaissent le chemin, essayent de les aider et de leur dire où aller. Ils supposent que ces conseils sont dépassés, hors sujet et déconnectés de la vie moderne.

Mes sœurs, ils ont tort.

L’Évangile est le chemin qui mène au bonheur sans fin

Je sais que parfois, certains se demandent pourquoi ils vont aux réunions de l’Église ou pourquoi il est si important de lire les Écritures régulièrement ou de prier notre Père céleste tous les jours. Voici ma réponse : Vous faites ces choses parce qu’elles font partie du chemin que Dieu vous a préparé. Et ce chemin vous mènera à votre fin heureuse de conte de fées.

« Et ils vécurent heureux à jamais » ne se trouve pas que dans les contes de fées. Vous pouvez l’avoir ! Cette destination vous est accessible. Mais vous devez suivre la carte de votre Père céleste.

Mes sœurs, s’il vous plaît, embrassez l’Évangile de Jésus-Christ ! Apprenez à aimer votre Père céleste de tout votre cœur, de tout votre pouvoir et de tout votre esprit. Remplissez votre âme de vertu et aimez la bonté. Efforcez-vous toujours de faire ressortir le meilleur en vous-mêmes et dans les autres.

Apprenez à accepter les idéaux des Jeunes Filles et à les mettre en pratique. Suivez les principes énoncés dans Jeunes, soyez forts. Ces principes vous guident vers votre bonheur sans fin. Le respect de ces principes vous préparera à contracter des alliances sacrées dans le temple et à créer votre propre héritage de bonté selon votre situation personnelle. « Tenez-vous en des lieux saints et ne vous laissez pas ébranler5 » quelles que soient les tentations ou les difficultés. Je vous promets que les générations futures seront reconnaissantes envers vous et loueront votre nom pour votre courage et votre fidélité à cette époque cruciale de votre vie.

Mes chères jeunes sœurs, vous qui défendez la vérité et la justice, vous qui recherchez la bonté, vous qui êtes entrées dans les eaux du baptême et qui marchez dans les voies du Seigneur, votre Père céleste vous a promis que vous prendrez votre envol comme les aigles, que vous courrez et vous ne vous lasserez point, que vous marcherez et vous ne vous fatiguerez point6. Vous ne serez pas séduites7. Dieu vous bénira et vous fera prospérer8. « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre vous… et le Seigneur Dieu dispersera les pouvoirs des ténèbres devant vous et ébranlera les cieux pour votre bien et pour la gloire de son nom9. »

Sœurs, nous vous aimons. Nous prions pour vous. Soyez fortes et prenez courage. Vous êtes véritablement les filles royales d’esprit du Dieu tout-puissant. Vous êtes des princesses, destinées à devenir reines. Votre histoire merveilleuse à vous a déjà commencé. Vous êtes en plein dans votre « il était une fois ».

En ma qualité d’apôtre du Seigneur Jésus-Christ, je vous donne ma bénédiction et je vous promets que, si vous acceptez les idéaux et les principes de l’Évangile rétabli de Jésus-Christ et si vous les mettez en pratique, vous serez prêtes « à fortifier le foyer et la famille, à faire et à respecter des alliances sacrées, et à recevoir les ordonnances du temple et les bénédictions de l’exaltation10 ». Et le jour viendra où, quand vous tournerez les dernières pages de votre propre merveilleuse histoire, vous lirez et connaîtrez la réalisation de ces mots merveilleux : « Et ils vécurent heureux à jamais ». J’en témoigne au saint nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Jeunes Filles, Mon progrès personnel, livret, 2009, p. 1.

  2. Voir 2 Néphi 2:11, 15.

  3. Doctrine et Alliances 121:7-8.

  4. Voir Mosiah 18:9.

  5. Doctrine et Alliances 87:8.

  6. Voir Ésaïe 40:31.

  7. Voir Joseph Smith, Matthieu 1:37.

  8. Voir Mosiah 2:22-24.

  9. Doctrine et Alliances 21:6.

  10. Jeunes Filles, Mon progrès personnel, p. 3.