Les tendres miséricordes du Seigneur
Extrait d’un discours de la conférence générale d’avril 2005.
La foi et l’obéissance nous permettent de recevoir ces dons précieux et, souvent, c’est le moment choisi par le Seigneur qui nous permet de les reconnaître.
J’ai de nombreuses fois réfléchi au verset suivant du Livre de Mormon : « Mais voici, moi, Néphi, je vais vous montrer que les tendres miséricordes du Seigneur sont sur tous ceux qu’il a choisis à cause de leur foi, pour les rendre puissants au point même d’avoir le pouvoir de délivrance » (1 Néphi 1:20).
Je témoigne que les tendres miséricordes du Seigneur sont réelles et qu’elles ne se produisent pas par hasard ou par simple coïncidence. Souvent, le moment que le Seigneur choisit pour accorder ses tendres miséricordes nous aide à la fois à les discerner et à les reconnaître.
Que sont les tendres miséricordes du Seigneur ?
Les tendres miséricordes du Seigneur sont les bénédictions, la force, la protection, les promesses, les conseils, les bontés, le réconfort, le soutien et les dons spirituels très personnels et individualisés que nous recevons de Jésus-Christ, grâce à Jésus-Christ et par l’intermédiaire de Jésus-Christ. En vérité, le Seigneur « adapte sa miséricorde à la situation des enfants des hommes » (voir D&A 46:15).
Rappelez-vous comment le Sauveur a enseigné à ses apôtres qu’il ne les laisserait pas orphelins. Il a dit qu’il leur enverrait « un autre consolateur » (Jean 14:16), le Saint-Esprit, et aussi dit qu’il viendrait à eux (voir Jean 14:18). Je pense que l’une des façons par lesquelles le Sauveur vient à chacun de nous, c’est par l’intermédiaire de ses nombreuses et tendres miséricordes. Quand vous et moi rencontrons des difficultés et des épreuves dans la vie, le don de la foi, ainsi qu’une légitime confiance en soi qui dépasse nos propres capacités, sont deux exemples des tendres miséricordes du Seigneur. Le repentir, le pardon des péchés et la paix de la conscience sont des exemples des tendres miséricordes du Seigneur. La ténacité et la force morale qui nous permettent d’aller de l’avant avec bonne humeur malgré les handicaps physiques et les difficultés spirituelles sont des exemples des tendres miséricordes du Seigneur.
Lors d’une récente conférence de pieu, les tendres miséricordes du Seigneur étaient manifestes dans le témoignage émouvant d’une jeune épouse, mère de quatre enfants, dont le mari a été tué en Irak en décembre 2003. Cette sœur inébranlable a raconté comment, après avoir été avertie de la mort de son mari, elle a reçu sa carte et son message de Noël. Au milieu de la brutale réalité d’une vie totalement bouleversée, le rappel tendre et opportun que les membres de la famille peuvent réellement être ensemble à jamais est parvenu à cette sœur fidèle. Avec sa permission, je cite un passage de cette carte de Noël :
« À la meilleure famille au monde ! Passez de bonnes fêtes ensemble et souvenez-vous du véritable sens de Noël ! Le Seigneur a permis que nous puissions être ensemble à jamais. C’est pourquoi, bien que nous soyons séparés, nous serons quand même ensemble en famille.
« Que Dieu vous bénisse, vous protège tous et puisse ce Noël être le don d’amour que nous lui faisons !!!
« Avec tout mon amour, votre père et mari aimant ! »
De toute évidence, l’allusion de ce mari à leur séparation, dans ses vœux de Noël, faisait référence à celle causée par son affectation militaire. Mais à cette sœur, telle une voix sortant de la poussière, venant de son compagnon pour l’éternité et du père de ses enfants, sont parvenus un réconfort et un témoignage spirituels des plus nécessaires. Comme je l’ai indiqué plus tôt, les tendres miséricordes du Seigneur ne se produisent pas par hasard ni par simple coïncidence. La foi, l’obéissance et l’humilité attirent les tendres miséricordes dans notre vie et c’est souvent le moment choisi par le Seigneur qui nous permet de reconnaître et de chérir ces grandes bénédictions.
Il y a quelque temps, j’ai parlé avec un dirigeant de la prêtrise qui s’est senti poussé à mémoriser les noms de tous les jeunes de treize à vingt-et-un ans de son pieu. Utilisant des photographies des jeunes gens et des jeunes filles, il a fait des fiches qu’il revoyait chaque fois qu’il voyageait pour ses affaires et à d’autres moments. En peu de temps, il a appris les noms de tous les jeunes.
Une nuit, ce frère a rêvé d’un des jeunes gens qu’il ne connaissait que par sa photo. Dans ce rêve, il a vu le jeune homme portant une chemise blanche et une plaque missionnaire. Avec son collègue à ses côtés, le jeune homme enseignait l’Évangile à une famille. Il tenait le Livre de Mormon dans la main et il semblait rendre témoignage de sa véracité. C’est alors que ce dirigeant de prêtrise s’est réveillé.
Plus tard, lors d’une réunion de la prêtrise, le dirigeant a abordé le jeune homme qu’il avait vu dans son rêve et a demandé à lui parler pendant quelques minutes. Après s’être brièvement présenté, il a appelé le jeune homme par son nom et lui a dit : « Je ne suis pas un rêveur. Je n’ai jamais rêvé d’aucun des membres de ce pieu, excepté vous. Je vais vous raconter mon rêve et ensuite j’aimerais que vous m’aidiez à comprendre ce qu’il signifie. »
Le dirigeant a raconté son rêve et a demandé au jeune homme ce qu’il signifiait. Très ému, le jeune homme a simplement répondu: « Cela signifie que Dieu sait qui je suis. » Le reste de la conversation entre ce jeune homme et son dirigeant de la prêtrise a été des plus constructifs et ils ont convenu de se rencontrer pour discuter ensemble de temps à autre au cours des mois à venir.
Ce jeune homme a reçu les tendres miséricordes du Seigneur par l’intermédiaire d’un dirigeant de la prêtrise inspiré. Je le répète : les tendres miséricordes du Seigneur ne se produisent pas par hasard ni par simple coïncidence. La foi et l’obéissance nous permettent de recevoir ces dons précieux et, fréquemment, c’est le moment choisi par le Seigneur qui nous aide à les reconnaître.
Nous ne devons pas sous-estimer ou négliger le pouvoir des tendres miséricordes du Seigneur. La simplicité, la bonté et la constance des tendres miséricordes du Seigneur contribueront beaucoup à nous fortifier et à nous protéger dans les temps troublés que nous avons maintenant et que nous aurons encore à vivre. Lorsque les mots ne peuvent fournir la consolation dont nous avons besoin ni exprimer la joie que nous ressentons, quand il est vain d’essayer d’expliquer ce qui est inexplicable, lorsque la logique et la raison ne peuvent pas donner de compréhension adéquate des injustices et des inégalités de la vie, quand l’expérience et le jugement des mortels sont insuffisants pour produire un résultat espéré et lorsqu’il semble que nous sommes peut-être entièrement seuls, en vérité, nous sommes bénis par les tendres miséricordes du Seigneur et rendus puissants au point même d’avoir le pouvoir de délivrance (voir 1 Néphi 1:20).
Qui le Seigneur a-t-il choisi pour recevoir ses tendres miséricordes ?
Le mot choisis dans 1 Néphi 1:20 est essentiel pour comprendre ce principe des tendres miséricordes du Seigneur. Le dictionnaire indique que choisi désigne quelqu’un qui est sélectionné, pris de préférence. Le terme peut aussi être utilisé pour faire référence aux élus ou choisis de Dieu1.
Certaines personnes, qui entendent ou lisent ce message, peuvent négliger ou rejeter à tort dans leur vie personnelle la possibilité de recevoir ces tendres miséricordes du Seigneur, croyant qu’ils ne sont pas ceux qui ont été ou seront jamais choisis. Nous pouvons penser à tort que de telles bénédictions et de tels dons sont réservés à d’autres personnes qui semblent être plus justes ou qui servent dans des appels importants. Je témoigne que les tendres miséricordes du Seigneur sont accessibles à chacun de nous et que le Rédempteur d’Israël désire ardemment nous conférer ces dons.
C’est vous et moi qui, en fin de compte, déterminons si nous sommes choisis. S’il vous plaît, remarquez l’utilisation du mot élu [équivalent de choisi, NdT] dans les versets suivants :
« Voici, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Et pourquoi ne sont-ils pas élus ?
« Parce que leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde et aspire tant aux honneurs des hommes » (D&A 121:34-35).
Je crois que l’implication de ces versets est assez simple à comprendre. Dieu n’a pas une liste de favoris à laquelle nous devons espérer qu’un jour notre nom sera ajouté. Il ne limite pas les « choisis » à un petit nombre. Mais ce sont notre cœur, nos aspirations et notre obéissance qui déterminent finalement si nous sommes comptés parmi ceux qui sont choisis de Dieu.
Le Seigneur a instruit Hénoc sur ce même point de doctrine. Remarquez l’utilisation du mot choisir dans les versets suivants :
« Regarde ceux-ci qui sont tes frères ; ils sont l’œuvre de mes mains ; je leur ai donné leur connaissance le jour où je les ai créés ; et dans le jardin d’Éden, j’ai donné à l’homme son libre-arbitre.
« Et j’ai dit à tes frères, et je leur ai aussi donné le commandement, de s’aimer les uns les autres et de me choisir, moi, leur Père » (Moïse 7:32-33; italiques ajoutés).
Comme nous l’apprenons dans ces Écritures, le but fondamental du don du libre arbitre était que nous nous aimions les uns les autres et que nous choisissions Dieu. Ainsi, lorsque nous exerçons notre libre arbitre pour choisir Dieu, nous devenons ses élus et nous nous attirons ses tendres miséricordes.
L’un des passages d’Écriture les plus connus et les plus fréquemment cités se trouve dans Moïse 1:39. Il décrit clairement et brièvement l’œuvre du Père éternel : « Car voici mon œuvre et ma gloire : réaliser l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (italiques ajoutés).
Un passage semblable de Doctrine et Alliances décrit avec une clarté et une concision égales notre œuvre fondamentale de fils et filles du Père éternel. Il est intéressant de noter que ce verset ne semble pas aussi bien connu et n’est pas cité très souvent. « Voici, ton œuvre, c’est de garder mes commandements ; oui, de tout ton pouvoir, de tout ton esprit et de toute ta force » (D&A 11:20 ; italiques ajoutés).
Ainsi, le plan du Père consiste à réaliser l’immortalité et la vie éternelle de ses enfants. Notre œuvre consiste à garder ses commandements de tout notre pouvoir, de tout notre esprit et de toutes nos forces. Ainsi, nous devenons choisis et grâce au Saint-Esprit nous recevons et reconnaissons les tendres miséricordes du Seigneur dans notre vie quotidienne.
Nous sommes bénis de recevoir les conseils inspirés des dirigeants de l’Église du Sauveur, des conseils convenant à notre époque, à la situation et aux épreuves qui sont les nôtres. Nous sommes instruits, élevés, édifiés, appelés à nous repentir et fortifiés. Comme vous, je suis impatient de mettre en application les rappels, les recommandations et l’inspiration personnelle que nous avons la bénédiction de recevoir de la part de nos dirigeants de la prêtrise. En vérité, « L’Éternel est bon envers tous, et ses compassions s’étendent sur toutes ses œuvres » (Psaumes 145:9).
Je suis reconnaissant du rétablissement de l’Évangile de Jésus-Christ par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, et de la connaissance que nous avons aujourd’hui des tendres miséricordes du Seigneur. Nos désirs, notre fidélité et notre obéissance nous attirent ses miséricordes et nous aident à les discerner. Moi, l’un de ses serviteurs, je témoigne que Jésus est le Christ, notre Rédempteur et notre Sauveur. Je sais qu’il vit et que ses tendres miséricordes nous sont accessibles à tous. Chacun de nous peut voir clairement de ses yeux, et entendre distinctement de ses oreilles les tendres miséricordes du Seigneur quand elles nous fortifient et nous aident en ces derniers jours. Que notre cœur soit toujours rempli de gratitude pour ses abondantes et tendres miséricordes.