Missionnaires d’âge mûr : Réponse à l’appel du prophète
Les missionnaires d’âge mûr du monde entier parlent des grandes bénédictions qu’ils ont obtenues en surmontant les obstacles pour faire une mission.
Chanta et Sounthara Luangrath étaient chez eux en Californie (États-Unis) à se demander ce qu’ils devaient faire. Ils avaient préparé leurs quatre enfants à faire une mission et maintenant ils savaient que c’était leur tour. La décision était plus difficile que ce qu’ils avaient imaginé : leurs petits-enfants allaient tellement leur manquer ! Ils avaient aussi quelques problèmes de santé. Et qu’allaient-ils faire de leur maison et de leurs biens pendant qu’ils seraient partis ?
Les Luangrath ne sont pas les seuls à se poser ces questions lorsqu’il s’agit d’envisager une mission. En fait, Robert D. Hales, du Collège des douze apôtres, distingue quatre catégories d’obstacles à l’œuvre missionnaire pour les couples d’âge mûr : la peur, les soucis familiaux, la difficulté de trouver la bonne occasion missionnaire et les finances1 .
Il faut beaucoup de foi pour surmonter ces obstacles, une qualité dont les Luandgrath ont fait preuve quand ils ont entendu l’appel du président Monson à la conférence générale d’octobre 2010, cet appel à l’augmentation du nombre de missionnaires. « Nous avons ressenti l’Esprit très fort, disent-ils. Nous voulions suivre le prophète ; alors nous avons envoyé notre candidature missionnaire. »
Ils ont été appelés comme missionnaires humanitaires au Laos, pays où ils sont nés, ont grandi et se sont mariés. Leurs soucis se sont dissipés tandis qu’ils se préparaient à leur service : leur famille les a soutenus, ils ont résolu leurs problèmes de santé et ont mis leur maison en location. Ils étaient confiants parce qu’ils faisaient ce que le Seigneur avait commandé : « Viens, et suis-moi » (Marc 10:21).
Les personnes d’âge mûr peuvent faire une mission de nombreuses manières et dans beaucoup d’endroits. Comme les histoires suivantes l’illustrent, que ce soit à temps plein ou à mi-temps, en couple ou seul, dans leur pays ou à l’étranger, les personnes d’âge mûr peuvent fidèlement surmonter les obstacles qui se dressent devant elles.
Faire face à la peur
« La peur de l’inconnu ou la peur de ne pas avoir les compétences scripturaires ou linguistiques requises peuvent dissuader de servir. Mais le Seigneur a promis : ‘ Si vous êtes préparés, vous ne craindrez pas ’ (D&A 38:30).Votre vie est votre préparation. Partez et soyez vous-mêmes2. »
Robert D. Hales, du Collège des douze apôtres.
La peur peut aller à l’encontre de l’œuvre missionnaire. Certains ont peur de ne pas avoir les qualités et la connaissance nécessaires pour œuvrer. D’autres s’inquiètent de vivre dans un endroit du monde différent ou de travailler parmi des gens qu’ils ne connaissent pas.
Martha Marin, de Veracruz (Mexique), a éprouvé certaines de ses craintes en faisant une mission à plein temps dans le centre d’aide à l’emploi de Puebla (Mexique). Elle était mal à l’aise avec les ordinateurs, qui sont très utilisés au centre d’aide à l’emploi. Mais, avec l’aide et le soutien de sa collègue et des autres personnes avec qui elle travaillait, elle a acquis les connaissances nécessaires. « Cet obstacle s’est transformé en bénédiction, dit-elle. Je sais que je ne suis pas seule dans cette œuvre. »
Sondra Jones, d’Utah (États-Unis), a été appelée dans les îles Marshall avec son mari, Neldon. « J’étais terrifiée à l’idée de ce dans quoi je me lançais. Je ne me suis jamais sentie à l’aise lorsque j’ai essayé d’enseigner l’Évangile », dit-elle. Après avoir eu tout d’abord l’impression qu’elle n’avait rien à apporter, elle a décidé de se concentrer sur ses talents et ses capacités. Elle a appris à aimer les habitants des îles Marshall et les a servis en leur coupant les cheveux et en leur apprenant à coudre.
Après dix-huit mois, elle s’est rendu compte qu’elle avait fait quelque sept cents coupes de cheveux. En utilisant ses talents avec empressement, elle a pu rendre service et nouer des liens avec des centaines de personnes, membres de l’Église, amis de l’Église et autres.
Résoudre les problèmes familiaux
« Quel don plus grand les grands-parents peuvent-ils faire à leur postérité que de dire par l’action aussi bien que par la parole : ‘Dans notre famille nous faisons des missions3’ !
Jeffrey R. Holland, du Collège des douze apôtres.
La pensée de laisser des enfants en difficulté ou des petits-enfants en pleine croissance semble insupportable à beaucoup de gens. Pourtant, les missionnaires disent que le service fortifie leur famille de façon inattendue.
Raymond et Gwen Petersen, du Wyoming (États-Unis), ont accompli quatre missions. Le départ pour leur deuxième mission aux îles Samoa fut au début une épreuve pour leurs enfants, qui ne comprenaient pas pourquoi leurs parents avaient besoin de faire encore une mission.
La famille s’est rapidement rendu compte des grandes bénédictions qui découlaient de leur service. « Ils ont tous connu la prospérité ! affirme sœur Petersen. L’un des couples, qui n’avait pas pu avoir d’enfants, a eu un petit garçon, un autre a eu une rémission miraculeuse du cancer, un autre, dont un enfant avait des difficultés, a vu de grands progrès s’accomplir et d’autres ont connu leur meilleure année dans les affaires. »
Leur dur labeur a laissé un sillage de foi pour leur descendance. « Actuellement, nous avons quatre petits-enfants en mission qui nous disent que nous les avons inspirés à partir, dit sœur Petersen. Peut-il y avoir plus belle récompense que celle-là ? »
Trouver la bonne occasion missionnaire
« Je suis constamment émerveillé de voir comme le Saint-Esprit fait correspondre les caractéristiques et besoins de chaque missionnaire et de chaque couple aux circonstances variées de l’œuvre missionnaire à travers le monde4. »
Richard G. Scott, du Collège des douze apôtres
Le service des couples missionnaires d’âge mûr est nécessaire, entre autres, dans les centres d’aide à l’emploi, les bureaux de mission, les centres d’histoire familiale et les centres d’accueil des visiteurs. Les candidats peuvent indiquer l’endroit où ils voudraient être affectés, mais au final l’appel vient du Seigneur, par son prophète. Le Seigneur sait quelle est la bonne occasion missionnaire pour chaque sœur seule et chaque couple bien disposés.
George et Hine Chase, de Nouvelle-Zélande, disent que leur appel en mission était parfait pour eux ; ils ont été agréablement surpris que tant de leurs talents professionnels et familiaux les aient aidés pour leur œuvre humanitaire en Papouasie-Nouvelle Guinée.
Frère Chase avait été menuisier et a pu évaluer et organiser des projets comme la création de puits. Sœur Chase avait travaillé pendant dix-huit ans comme chef de service. « Mes connaissances en informatique et en administration ont été inestimables », déclare-t-elle. Frère Chase et elle ont combiné leurs capacités pour gérer un programme de stage de recherche d’emploi qui aide les autochtones à apprendre des techniques telles que la gestion du temps, l’organisation, les techniques de direction, l’hygiène et la communication.
Ensemble, les Chase ont utilisé l’expérience acquise dans leurs appels pour l’Église et surtout dans leur rôle de parents. En distribuant du matériel scolaire et en améliorant les soins prodigués aux jeunes enfants, ils ont eu recours à leur expérience de parents pour comprendre les difficultés que les familles et les écoles locales rencontraient.
Questions financières
« Tenez conseil avec toute votre famille et votre évêque ou président de branche. Les serviteurs du Seigneur comprendront votre situation matérielle et vous pourrez recevoir la bénédiction éternelle du service missionnaire à plein temps5. »
Robert D. Hales, du Collège des douze apôtres.
Beaucoup de couples craignent de ne pas avoir assez d’argent pour faire une mission. Ils pensent à leurs dépenses courantes, de santé et de logement et se demandent comment les financer toutes. Les dirigeants de l’Église savent que ce sont de réelles préoccupations et ont changé les règles pour aider à les soulager de leur fardeau (voir l’encadré à gauche). Néanmoins, pour répondre aux inquiétudes financières, il faut de la foi, une planification rigoureuse et du sacrifice.
Leonard et Vera Chisango, du Zimbabwe, ont eu des épreuves malgré une planification efficace. Ils s’étaient préparés pendant toute leur vie à deux à accomplir des missions et ils savaient que leurs pensions de retraite et leurs investissements pourraient les soutenir dans leur première mission au temple de Johannesburg (Afrique du Sud). Mais, pendant leur service, l’économie a connu une baisse dramatique et leurs investissements ont été fortement réduits.
Avec l’aide de leur famille, les Chisango ont pu rester en mission. Les bénédictions qui ont découlé de ce sacrifice ont été une source de satisfaction : l’entreprise de leur fils s’est bien portée, leur fille a reçu une promotion à son travail et leurs enfants ont appris à travailler ensemble pour soutenir leurs parents.
Beaucoup de missionnaires d’âge mûr témoignent que les bénédictions du service dépassent largement le coût matériel. Peter Sackley, missionnaire canadien qui fait une mission avec sa femme, Kelly, au bureau de l’interrégion de Hong Kong, résume ainsi le sentiment de beaucoup : « J’ai abandonné un travail qui me donnait de l’argent pour un travail qui me donne des bénédictions. »
Surmonter les obstacles en fortifiant la foi
« Beaucoup d’humbles saints des derniers jours craignent de ne pas être qualifiés pour le labeur missionnaire. Mais c’est à un futur missionnaire de ce genre que le Seigneur a donné cette assurance : « La foi, l’espérance, la charité et l’amour, avec l’œil fixé sur la gloire de Dieu le qualifient pour l’œuvre 6. »
Russell M. Nelson, du Collège des douze apôtres
Pour contrer les quatre obstacles au service missionnaire des personnes d’âge mûr, frère Hales suggère un remède simple : « Ayez la foi ; le Seigneur sait où l’on a besoin de vous7. » La foi bannit la peur, fortifie la famille, aide le missionnaire d’âge mûr à trouver la bonne occasion de rendre service et procure la sécurité financière.
C’est ce genre de foi qui grandissait, il y a de nombreuses années, chez Stanislawa Habel, jeune Polonaise. Plus tard au cours de sa vie, sa foi l’a conduite à accepter l’Évangile rétabli et, adulte, à être missionnaire d’histoire familiale en Utah.
Le service de sœur Habel lui a enseigné un secret connu de peu de personnes : « La mission permet de rester jeune. » Elle sourit et dit : « Quand on oublie ses difficultés, on apprend à être reconnaissant. On apprend à devenir davantage semblable au Christ en servant les autres et cela prépare à vivre avec notre Père céleste. Une mission peut changer la vie d’une personne d’âge mûr. »
C’est vrai, aussi bien pour eux que les gens qu’ils servent humblement.