L’exemple d’amour de mon père

Anonyme

Mon père m’a montré comment aimer mes enfants égarés.

Je suis devenu membre de l’Église après avoir accepté l’invitation de deux amis d’aller au séminaire. Mes parents m’ont toujours soutenu dans les décisions que j’ai prises de me faire baptiser, de faire une mission et de me marier au temple. Cependant, je me souviens de la douleur que j’ai ressentie (que je supposais partagée par mes parents) en sachant qu’ils attendaient tranquillement dans la salle d’attente du temple de Provo (Utah) pendant que ma fiancée et moi étions scellés.

Plus tard, nous avons eu quatre enfants et je me souviens de ma joie de savoir que chacun d’eux était scellé à nous parce qu’ils étaient nés dans l’alliance. Nos enfants étaient les premiers petits-enfants de la famille et, bien que mes parents et mes frères et sœurs ne se soient jamais joints à l’Église, tous sont devenus très proches de chacun de mes enfants. Pendant de nombreuses années, nous avons vécu à proximité les uns des autres et mes parents ont pu voir nos enfants aller à l’école et à des manifestations sportives pour les jeunes. Ils ont assisté au baptême de chacun de nos enfants.

Cependant, lorsqu’ils étaient adolescents, mes obligations professionnelles nous ont obligés à déménager dans un autre État. Mais même pendant ces années, mes parents sont restés proches de nos enfants en nous rendant visite et en envoyant souvent des lettres.

Vers la cinquantaine, ma mère a commencé à avoir des signes avant-coureurs de la maladie d’Alzheimer. Mon père avait décidé de s’occuper d’elle fidèlement, même lorsque son état a nécessité des soins à plein temps. Même pendant ces dernières années, mon père m’appelait et m’écrivait toutes les semaines et, à certaines périodes, tous les jours. J’avais toujours été très proche de mes parents mais, au cours des dix dernières années de la vie de mon père, nous nous sommes particulièrement rapprochés. Je me suis aussi rendu compte qu’il avait réussi à se rapprocher de la même façon de mes trois frères et sœurs, et ce malgré les choix différents concernant nos intérêts et la religion que nous avions faits en grandissant.

Au cours de ces dernières années, mes parents vivaient sur une côte des États-Unis, et ma famille et moi sur la côte opposée. La maladie d’Alzheimer de ma mère était avancée au point où l’aide dont elle avait besoin pour faire un long voyage en avion était très difficile pour mon père, mais ils ont traversé le pays à deux reprises pour nous rendre visite.

À la même époque, nos enfants ont tous décidé les uns après les autres d’arrêter d’aller à l’église. Deux d’entre eux ont fini par demander à être rayés des registres de l’Église. Cela a été la grande épreuve de notre vie, à ma femme et moi. Et, bien que n’étant pas membre de l’Église, mon père a aussi été attristé et dérouté par les choix de nos enfants. C’était un homme intérieurement religieux et, pendant toutes ces années, il s’est joint à nos prières pour eux.

En 2005, mon père est mort des suites d’un cancer et ma mère est décédée trois ans plus tard. Après leur décès, ma femme et moi avons eu la joie de faire les ordonnances du temple par procuration pour eux.

J’ai longuement prié pour comprendre comment mieux communiquer avec nos enfants qui sont adultes maintenant, dont certains sont mariés et ont des enfants mais dont aucun n’est membre de l’Église. Nous sommes émotionnellement proches d’eux quatre et de leurs enfants, et nous sommes reconnaissants de voir que, souvent, ils se tournent avec amour vers nous.

J’ai fini par recevoir une réponse très claire sur la façon dont je devais me comporter, probablement pour le reste de ma vie, vis-à-vis de ces enfants adultes. Je devais faire ce que mon père avait fait avec moi. Malgré la vie différente et la divergence de perspective religieuse que nous avions, quand j’ai souffert en voyant mes enfants choisir un mode de vie et des croyances différents des miens, mon père avait décidé de se rapprocher de moi en tant que père et ami. Je me suis rendu compte que je devais suivre son exemple qui m’a appris comment traiter des enfants qui ont une autre religion : les aimer complètement, tout comme le ferait le Sauveur.