2016
Par l’étude et par la foi
Décembre 2016


Par l’étude et par la foi

Puissiez-vous trouver la joie et la paix que l’on ressent lorsqu’on apprend que l’enseignement que l’on a dispensé a édifié et influencé l’un des enfants de notre Père céleste dans son parcours pour revenir en sa présence.

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Au cours d’une réunion de formation des Autorités générales, Gordon B. Hinckley (1910-2008) a dit au sujet de l’enseignement de la doctrine de l’Église : « Nous ne pouvons être trop prudents. Nous devons faire attention à ne pas nous éloigner de notre sujet. Dans nos efforts pour être originaux, novateurs et différents, nous risquons d’enseigner des choses qui ne sont pas parfaitement conformes à la doctrine de base de l’Église de Jésus-Christ rétablie. […] Nous ferions bien d’être plus vigilants. […] Nous devons être des sentinelles sur la tour1. »

Alors que le Département d’Éducation de l’Église progresse dans le vingt et unième siècle, nos instructeurs doivent réfléchir aux changements qu’ils doivent opérer dans leur préparation des leçons, leurs méthodes pédagogiques et le contenu de leur enseignement, afin d’édifier une foi inébranlable dans le cœur de nos précieux jeunes.

Le temps est révolu où, lorsqu’un élève posait une question honnête, l’instructeur répondait : « Ne t’inquiète pas de cela ! ». Le temps est révolu où, lorsqu’un élève exprimait une interrogation sincère, l’instructeur rendait témoignage en guise de réponse afin d’éviter le sujet. Le temps est révolu où les élèves étaient protégés des attaques portées contre l’Église.

Heureusement, le Seigneur a donné ce conseil pertinent et intemporel aux instructeurs : « Et comme tous n’ont pas la foi, cherchez diligemment et enseignez-vous les uns aux autres des paroles de sagesse ; oui, cherchez des paroles de sagesse dans les meilleurs livres ; cherchez la connaissance par l’étude et aussi par la foi » (D&A 88:118).

C’est particulièrement d’application à notre époque car tous nos élèves n’ont pas une foi suffisante pour affronter les difficultés qui se présenteront à eux, et parce que beaucoup d’entre eux sont déjà exposés, à travers l’Internet, aux forces destructrices d’un monde de plus en plus profane, hostile à la foi, à la famille et aux principes de l’Évangile. L’Internet étend sa portée à travers le monde pour atteindre presque tous les foyers, parvenant entre les mains de nos élèves et influant sur leur esprit.

Vous pouvez aider vos élèves en leur enseignant ce que cela signifie associer l’étude à la foi tandis qu’ils apprennent. Instruisez-les en leur donnant la démonstration de cette compétence et de cette méthode.

Harold B. Lee (1899-1973) a enseigné :

« Nous vous rappelons que l’acquisition de la connaissance par la foi n’est pas chose facile. Cela exige des efforts ardus et incessants assistés de la foi. […]

« Apprendre par la foi n’est pas pour les paresseux. En effet, quelqu’un a dit que ce processus requiert le fléchissement total de l’âme, l’appel aux profondeurs de l’esprit humain et l’établissement d’un lien entre elle et Dieu. La bonne connexion doit être établie. Alors seulement s’obtient la ‘connaissance par la foi’2. »

La connaissance acquise par la foi produira un témoignage pur, et un témoignage pur a le pouvoir de changer des vies. Les trois histoires suivantes illustrent cette vérité.

Trois histoires

Dans les années 1830, Phoebe Carter quitta son foyer dans le Maine, aux États–Unis, pour rejoindre les saints en Ohio. Elle raconta par la suite : « Tout comme moi, mes amis ont été surpris de la direction que je prenais, mais quelque chose en moi me poussait à partir. La peine qu’a éprouvée ma mère en apprenant que je partais m’était presque insupportable et, sans l’esprit qui m’habitait, j’aurais fini par abandonner3. »

Phoebe a suivi Joseph Smith, le prophète, et s’est jointe aux saints en Ohio puis finalement en Utah, où elle est morte en sainte des derniers jours fidèle et en épouse et partenaire égale de Wilford Woodruff (1807-1898), qui est devenu président de l’Église.

Alors qu’il était étudiant, Marion G. Romney (1897-1988) a décidé qu’il ne pourrait pas faire de mission en raison de la situation financière de sa famille. Cependant, il a écouté un jour un discours de Melvin J. Ballard (1873-1939). Une biographie rapporte : « Marion ne se doutait guère que le cours de sa vie, en un bref instant, était sur le point de complètement changer.

Pour la première fois, il […] comprenait pleinement ce que signifiait être sous l’influence de l’inspiration. Une vive sensation de picotement emplit son âme. Il […] n’avait jamais été aussi touché qu’il le fut à ce moment-là, en écoutant les paroles du plus récent des apôtres. […]

« […] L’éclat du visage de l’apôtre et la sincérité de [son] témoignage le remplirent du désir irrésistible de partir en mission. […] Il sut qu’il lui fallait reporter ses projets d’études supérieures4. »

Bientôt, Marion fut en route pour l’Australie, où il servit fidèlement. Plus tard, il devint un apôtre et un membre de la Première Présidence d’une grande puissance spirituelle.

La dernière histoire a été racontée par Boyd K. Packer (1924-2015), président du Collège des douze apôtres, au sujet de l’influence qu’a eue un enseignant âgé sur William E. Berrett. L’instructeur, converti originaire de Norvège, ne maîtrisait pas parfaitement l’anglais. Le président Packer rappelait que, malgré ce handicap, frère Berrett témoignait au sujet de son instructeur : « Nous pouvions nous chauffer les mains au feu de sa foi5. »

Plus tard, William devint directeur des Séminaires et Instituts, et des écoles de l’Église.

Le témoignage pur qu’ils entendirent fut, pour Phoebe, Marion et William, le catalyseur qui changea leur vie à jamais. Il peut se produire la même chose pour les personnes que vous instruisez. Cependant, étant donné les réalités du monde d’aujourd’hui, un témoignage pur peut parfois ne pas être suffisant. Phoebe, Marion et William étaient irréprochables et purs, exempts de l’influence de la pornographie et de la mondanité lorsqu’ils ont été instruits par des missionnaires, des enseignants et des dirigeants inspirés. L’Esprit a pénétré aisément leur cœur doux et pur.

Aujourd’hui, l’histoire est bien différente. Certains de vos élèves sont déjà infectés par la pornographie et la mondanité avant même d’entrer dans votre classe.

Il y a une génération, l’accès de nos jeunes à l’information sur notre histoire, notre doctrine et nos pratiques était essentiellement limité aux ouvrages édités par l’Église. Peu d’élèves entraient en contact avec d’autres interprétations. Pour la plupart, nos jeunes menaient une vie protégée.

Notre programme éducatif de l’époque, aussi bien intentionné fût-il, ne préparait pas les élèves pour la nôtre – une époque où ils ont instantanément accès à quasiment tout au sujet de l’Église de tous les points de vue possibles. Aujourd’hui, ce qu’ils voient sur leurs appareils mobiles peut aussi bien éprouver leur foi que la fortifier. Nombre de nos jeunes connaissent mieux Google que l’Évangile, sont plus sur la longueur d’ondes de l’Internet que de l’inspiration, et plus impliqués sur Facebook que dans leur foi.

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Maîtrise de la doctrine

À la lumière de ces enjeux, le Bureau d’Éducation de l’Église a récemment approuvé pour le séminaire un projet appelé Maîtrise de la doctrine. Élaborant à partir de ce qui avait déjà été fait dans le cadre de la Maîtrise des Écritures, ce nouveau programme a pour objectif d’édifier et de fortifier la foi en Jésus-Christ de nos élèves et d’augmenter leur capacité de vivre l’Évangile. En s’appuyant sur les Écritures et sur les paroles des prophètes, ils apprendront comment agir avec foi au Christ pour acquérir la connaissance spirituelle et la compréhension de son Évangile. Ils auront aussi des occasions d’apprendre à appliquer la doctrine du Christ et les principes de l’Évangile aux questions et aux remises en cause qu’ils entendent et voient chaque jour quand ils sont parmi leurs camarades et qu’ils consultent les réseaux sociaux.

Ce programme est inspiré et arrive à point nommé. Il aura une merveilleuse influence sur nos jeunes. Toutefois, le succès de la Maîtrise de la doctrine, comme de tout autre programme d’étude du Département d’Éducation de l’Église, dépendra dans une large mesure de nos instructeurs.

Face à ces défis, quelles sont les possibilités et les responsabilités des instructeurs de l’Évangile au XXIe siècle ? De toute évidence, vous, instructeurs devez aimer le Seigneur, son Église et vos élèves. Vous devez aussi rendre souvent un témoignage pur et sincère. En outre, plus qu’à n’importe quelle époque de notre histoire, vos élèves doivent aussi avoir la bénédiction de découvrir des contenus et des contextes doctrinaux ou historiques par l’étude et par la foi associées à un témoignage pur, afin de connaître une conversion à l’Évangile profonde et durable et d’avoir un engagement à vie envers Jésus-Christ. Qu’ils aient une conversion profonde et durable signifie qu’ils « resteront sur le bateau et tiendront fermement » tout au long de leur vie6.

woman in Sunday School class

Pour que vous compreniez le contenu doctrinal et le contexte des Écritures ainsi que de notre histoire, vous devez étudier dans les « meilleurs livres », comme le Seigneur l’a commandé (D&A 88:118). Les « meilleurs livres » incluent les Écritures, les enseignements des prophètes et apôtres modernes et les meilleurs ouvrages d’érudits de l’Église disponibles. Par vos efforts diligents pour apprendre par l’étude et par la foi, vous serez capables d’aider vos élèves à acquérir les compétences et les attitudes nécessaires pour faire la distinction entre les informations fiables qui les élèveront, et les demi-vérités et les interprétations erronées de la doctrine, de l’histoire et des pratiques, qui les abaisseront.

Instruisez-les des difficultés qu’ils rencontreront s’ils se fient à l’Internet pour répondre à des questions d’une portée éternelle. Rappelez-leur que Jacques n’a pas dit : « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Google ! » (voir Jacques 1:5).

Les personnes qui ont de la sagesse ne s’en remettent pas à l’Internet pour diagnostiquer et traiter les problèmes de santé émotionnels, mentaux et physiques, surtout s’ils peuvent être mortels. En fait, elles vont consulter des experts de la santé, formés et agréés par des autorités médicales et des organismes gouvernementaux reconnus. Ensuite, les personnes prudentes demandent même une seconde opinion.

Si c’est la voie raisonnable à suivre pour trouver des réponses aux problèmes d’ordre émotionnel, mental et physique, elle l’est encore davantage lorsque la vie éternelle est en jeu. Si quoi que ce soit risque de menacer notre vie spirituelle, nos relations familiales les plus précieuses et notre appartenance au Royaume, nous devons rechercher des dirigeants de l’Église réfléchis et fidèles qui nous aideront. Et, si nécessaire, nous devons nous adresser aux personnes qui disposent de la formation, de l’expérience et des compétences pour nous aider.

C’est exactement ce que je fais quand je cherche une réponse à des questions que je me pose et auxquelles je ne peux répondre moi-même. Je demande l’aide de mes Frères du Collège des Douze et d’autres personnes compétentes dans les domaines de la doctrine et de l’histoire de l’Église.

Les instructeurs devraient être parmi les premiers, en dehors de la famille de l’élève, à indiquer les sources fiables sur des sujets pouvant être moins connus ou controversés afin que les élèves évaluent ce qu’ils entendront ou liront par rapport à ce qui leur aura déjà été enseigné.

Vaccination spirituelle

Nous vaccinons nos chers missionnaires avant de les envoyer dans le champ de la mission pour qu’ils soient protégés des maladies. De même, avant d’envoyer vos élèves dans le monde, vaccinez–les en leur donnant une interprétation de l’Évangile, des Écritures, de notre histoire et des sujets parfois mal compris, qui soit fidèle, réfléchie et exacte.

Entre autres nombreux sujets qui sont méconnus ou controversés, je pense au mariage plural, aux pierres de voyants, aux récits divergents de la Première Vision, au processus de traduction du Livre de Mormon ou du Livre d’Abraham, aux questions relatives aux genres, aux races et à la Prêtrise, à une Mère céleste.

Les efforts pour vacciner nos jeunes incombent souvent aux instructeurs du Département d’Éducation de l’Église. Avec cette pensée à l’esprit, prenez le temps de réfléchir à ce que sont vos possibilités et vos responsabilités.

Les dirigeants de l’Église aujourd’hui sont pleinement conscients de l’accès illimité à l’information, et nous faisons des efforts extraordinaires pour fournir un contexte et une compréhension corrects des enseignements du Rétablissement. On a un parfait exemple de cet effort avec les onze essais sur des sujets de l’Évangile, qui se trouvent sur le site LDS.org7 et donnent des explications objectives et fiables concernant les sujets les plus controversés et mal connus relatifs à l’Église.

Il est important que vous connaissiez le contenu de ces essais. Si vous avez des questions à leur sujet, veuillez interroger quelqu’un qui les a étudiés et qui les comprend. En d’autres termes, « cherchez la connaissance par l’étude et aussi par la foi » (D&A 88:118) en étudiant le contenu de ces essais.

Vous devriez également bien connaître le site Internet Josephsmithpapers.org8, la section histoire de l’Église sur LDS.org et d’autres ouvrages de fidèles érudits saints des derniers jours.

L’effort pour parvenir à la transparence sur l’Évangile et inoculer un vaccin spirituel par l’étude approfondie de la doctrine et de l’histoire, associé à un témoignage brûlant, est le meilleur antidote dont nous disposons pour aider les élèves à éviter et/ou à faire face aux questions, aux doutes et aux épreuves de leur foi, qu’ils risquent de rencontrer dans l’ère de l’information où nous sommes et y répondre.

Si vous, instructeurs, faites les efforts nécessaires pour mieux comprendre notre histoire, notre doctrine et nos pratiques – mieux que vous ne le faites maintenant – vous serez préparés à apporter des réponses réfléchies et inspirées aux questions de vos élèves.

youth Sunday School class

Une des façons de connaître les questions qu’ont vos élèves est de les écouter. Tous les bons instructeurs doivent savoir écouter. En plus d’écouter vos élèves, invitez-les durant la classe ou en privé à vous poser des questions sur n’importe quel sujet. Une des questions les plus importantes que vos élèves pourront vous poser est : « Pourquoi ? ». Lorsqu’elle est posée avec le désir sincère de comprendre, « pourquoi ? » est une excellente question. C’est la question que les missionnaires souhaitent que leurs amis de l’Église leur posent. Pourquoi sommes-nous ici ? Pourquoi arrive-t-il de mauvaises choses à de braves gens ? Pourquoi devons-nous prier ? Pourquoi devons-nous suivre le Christ ? Ce sont souvent les questions commençant par « pourquoi ? » qui mènent à l’inspiration et à la révélation. La connaissance du plan de salut de notre Père céleste vous permettra de répondre à de nombreuses questions commençant par « pourquoi ? ».

Voici un dernier point concernant la façon de répondre aux questions. Il est important que vous enseigniez à vos élèves que, bien que l’Évangile fournisse, sinon la plupart, du moins beaucoup des réponses aux questions essentielles de la vie, certaines questions n’obtiendront pas de réponses durant la mortalité car nous ne disposons pas des informations nécessaires. Ainsi que nous l’apprenons dans Jacob, « voici, grandes et merveilleuses sont les œuvres du Seigneur. Comme elles sont insondables, les profondeurs de ses mystères, et il est impossible que l’homme découvre toutes ses voies. Et nul n’a connaissance de ses voies, si cela ne lui est révélé ». (Jacob 4:8 ; voir aussi D&A 101:32-34).

Mise en garde

Je lance maintenant une mise en garde. Admettez, s’il vous plaît, que vous serez peut-être amenés à croire, tout comme beaucoup de vos élèves, que vous êtes devenus un expert des Écritures, de la doctrine et de l’histoire de l’Église. Une étude récente a révélé que « plus les gens pensent connaître un sujet, plus ils ont tendance à faire des allégations qui dépassent leur savoir, au point même de feindre qu’ils savent et d’inventer des informations9 ».

Vous, instructeurs du Département d’Éducation de l’Église, devez éviter cette tentation identifiée comme de la sur-déclaration. Il est tout à fait acceptable de dire : « Je ne sais pas ». Cela dit, vous avez cependant la responsabilité de trouver les meilleures réponses aux questions réfléchies que vos élèves posent (voir D&A 101:32-34).

Tandis que vous instruisez vos élèves et répondez à leurs questions, veillez à ne pas rapporter d’histoires visant à susciter la foi ni de rumeurs non fondées, ni encore de points de vue ou d’explications désuètes de notre doctrine et des pratiques du passé. Il est toujours sage de prendre l’habitude d’étudier les paroles des prophètes et des apôtres vivants, de rester informé des sujets d’actualité, des règles et des déclarations de l’Église sur les sites mormonnewsroom.org et LDS.org, de consulter les travaux des érudits saints des derniers jours reconnus, sensés et fidèles afin de vous assurer que vous n’enseignez rien d’incorrect, de désuet, d’étrange ou de tendancieux.

Les auteurs de l’étude sur la « sur-déclaration » ont remarqué que « cette tendance, spécialement chez les personnes qui se considèrent comme expertes, est susceptible de les dissuader de s’instruire précisément dans les domaines où elles s’estiment savantes10 ».

En plus de devenir des apprenants à vie, vous devez également faire personnellement ce qui permettra au Saint-Esprit d’opérer en vous. Les choses que vous devez faire sont, entre autres, la prière quotidienne, le jeûne accompagné de la foi, l’étude et la méditation régulières des Écritures et des paroles des prophètes vivants. Vous devez aussi faire du jour du sabbat un délice, prendre la Sainte-Cène avec humilité et vous souvenir toujours du Sauveur, adorer Dieu dans le temple le plus souvent possible, et, finalement, tendre la main aux nécessiteux, aux pauvres et aux personnes qui se sentent seules – tant parmi vos proches qu’à travers le monde.

Pour réaliser vos possibilités et assumer vos responsabilités correctement, vous devez mettre en pratique ce que vous prêchez !

Montrez-vous courageux en demandant aux personnes en qui vous avez confiance – votre conjoint, vos dirigeants de la prêtrise ou vos responsables, de vous conseiller et de vous corriger. Demandez-leur comment vous pouvez devenir un meilleur disciple. Évitez tout ce qui éloigne l’Esprit.

De plus, je vous suggère d’avoir, de temps en temps, un entretien avec vous-même et de relire 2 Néphi 26:29-32, Alma 5:14-30, et D&A 121:33-46. Cette habitude vous aidera à identifier les tentations que nous pouvons tous rencontrer. Si vous devez changer quelque chose dans votre vie, prenez la résolution de le faire.

Évitez la tentation de vous interroger sur les motivations de vos collaborateurs. Faites plutôt une introspection et sondez vos propres désirs et motivations. Alors seulement le Sauveur pourra changer votre cœur et accorder vos motivations et vos désirs aux siens.

La génération montante a besoin de connaître, de comprendre et d’embrasser le plan du salut de Dieu, et d’y prendre une part active. La compréhension de ce plan donnera aux jeunes une perspective divine grâce à laquelle ils se verront en fils et filles de Dieu. À travers ce prisme, ils pourront comprendre presque chaque point de doctrine, chaque pratique et chaque règle de l’Église.

Les personnes qui enseignent l’Évangile aujourd’hui doivent accepter la possibilité et la responsabilité d’enseigner aux jeunes du XXIe siècle les principes corrects relatifs au plan, entre autres la doctrine du mariage approuvée par Dieu et le rôle de la famille tel qu’il est défini dans la Déclaration sur la famille11.

La doctrine du mariage éternel

La doctrine du mariage et de la famille est un élément essentiel du plan du bonheur de Dieu. Elle implique que notre famille scellée au temple pourra un jour faire partie de la famille éternelle de notre Père céleste dans le royaume des cieux. Parce que cette doctrine a un rapport direct avec la famille et les enfants d’esprit de Dieu, nous apprenons dans Genèse qu’il « créa l’homme et la femme », et qu’il commanda à notre père Adam et à notre mère Ève : « multipliez, remplissez la terre » (voir Genèse 1:27-28).

Il a été dit que le plan du bonheur commence et se termine avec la famille. En effet, le commencement de la famille a eu lieu dans le monde prémortel où nous avons vécu en tant que membres de la famille de nos parents célestes. Et, à la fin, les engagements et les relations aimantes de la famille continueront non seulement d’exister mais aussi de se développer à travers le processus de procréation (voir D&A 131:1-4 ; 132:19).

L’élément charnière qui relie tout – duquel le plan de Dieu et notre destinée dépendent et sur lequel tout le reste pivote – est notre Sauveur Jésus-Christ. Son sacrifice expiatoire rend tout possible, y compris un mariage et une famille éternels où règnent l’amour et le souci de l’autre.

Portrait of Jesus Christ

Le Seigneur nous enseigne qu’aucune personne seule, quel que soit son degré de justice, ne peut obtenir tout ce que notre Père céleste a pour ses enfants. Une personne seule n’est que la moitié de l’équation ; elle ne peut demeurer dans le plus haut degré du royaume céleste (voir 1 Corinthiens 11:11 ; D&A 131:1-4).

Vos élèves doivent comprendre que le but de la condition mortelle est que nous devenions davantage semblables à Dieu en acquérant un corps physique, en exerçant notre libre arbitre et en assumant des rôles qui auparavant n’appartenaient qu’à nos parents célestes – ceux de mari, de femme et de parent.

Les prophètes ont assuré que tous les gens qui sont dignes et qui placent leur confiance en Jésus-Christ mais qui n’ont pas pu être scellés à un conjoint éternel ou n’ont pas pu avoir d’enfants dans cette vie, auront ces possibilités dans le monde à venir.

Enseignez aux jeunes que, dans l’Église du Seigneur, il y a de la place pour tous, pour adorer Dieu, servir, et progresser ensemble en tant que frères et sœurs dans l’Évangile. Rappelez-leur ce que Léhi a enseigné, à savoir que le but et l’espoir de Dieu pour tous ses enfants peuvent se résumer ainsi : « Adam tomba pour que les hommes fussent, et les hommes sont pour avoir la joie » (2 Néphi 2:25).

Dieu veut que nous acceptions sa définition du mariage et que nous obéissions à son premier commandement de multiplier et remplir la terre (voir Genèse 1:28) – non seulement pour accomplir son plan, mais aussi pour trouver la joie que ce plan était destiné à donner à ses fils et filles.

Vous qui êtes instructeurs de l’Église, aidez nos jeunes à avoir une compréhension claire du plan du bonheur de Dieu grâce auquel ses enfants trouvent la vraie joie. Aidez-les à le connaître, à y adhérer, à y prendre part et à le défendre. Fort de mes quarante années d’expérience en tant qu’Autorité générale, je suis préoccupé par le grand nombre de nos membres, jeunes et vieux, qui ne comprennent tout simplement pas le plan conçu pour leur destinée divine et éternelle.

Ainsi donc, mes compagnons instructeurs, nous devons rechercher et savourer ces occasions d’expliquer, par la doctrine et par l’Esprit, pourquoi nous croyons que la connaissance du grand plan du bonheur de Dieu répond à la plupart des questions commençant par « pourquoi » qui peuvent nous être posées. Si nous exprimons notre croyance en une vie prémortelle où nous avons vécu comme enfants d’esprit d’un Père et d’une Mère célestes, cela nous permet d’expliquer pourquoi cette terre a été créée. L’un des buts essentiels de la vie dans la condition mortelle est de nous permettre de reproduire nous-mêmes cette expérience familiale, cette fois en tant que parents et non plus seulement en tant qu’enfants. Chérissez votre compréhension fondamentale de la doctrine et du but du plan de notre Père céleste pour notre bonheur éternel. Et continuez à l’enseigner.

Conclusion

Pour conclure et résumer, voici les points que je vous ai indiqués :

  • Enseignez à vos élèves à allier l’apprentissage par l’étude et par la foi à un témoignage pur.

  • Enseignez à vos élèves à rester dans le bateau et à s’y tenir fermement !

  • Apprenez à vos élèves à maîtriser l’usage qu’ils font des appareils mobiles et à se concentrer pour être davantage connectés au Saint-Esprit qu’à l’Internet.

  • Inoculez à vos élèves les vérités du plan du salut énoncées dans l’Évangile du Christ.

  • Rappelez-vous que « pourquoi ? » peut-être une excellente question qui amène à la compréhension de l’Évangile.

  • Connaissez bien le contenu des Essais sur les sujets de l’Évangile.

  • Ne « sur-déclarez » pas, et ne craignez pas de dire : « Je ne sais pas ».

  • Devenez des apprenants à vie.

  • Demandez à des personnes en qui vous avez confiance de vous conseiller et de vous corriger.

  • Envisagez d’avoir un entretien avec vous-même de temps en temps afin d’évaluer votre préparation spirituelle, votre diligence et votre efficacité.

  • Enseignez que le plan du bonheur commence et se termine avec la famille. Gardez toujours le plan du salut à l’esprit.

  • Enseignez que le mariage et la famille apportent une joie durable.

Rappelez-vous que l’apprentissage par l’étude allié à la foi et au témoignage pur engendre une conversion réelle et durable. Plus que tout, une foi profonde en l’expiation du Seigneur Jésus-Christ est essentielle à votre force et à votre progression spirituelles.

Puissiez-vous trouver la joie et la paix que l’on ressent lorsqu’on apprend que l’enseignement qu’on a dispensé a édifié et influencé l’un des enfants de notre Père céleste dans son parcours pour revenir en sa présence.

Notes

  1. Réunion de formation des Autorités générales, Salt Lake City, 29 sept. 1992.

  2. Harold B. Lee, in Clyde J. Williams, éd., Les enseignements de Harold B. Lee(1996), p. 331.

  3. Voir Edward W. Tullidge, The Women of Mormondom, 1877, p. 411-14.

  4. Voir F. Burton Howard, Marion G. Romney : His Life and Faith, 1988, p. 62-64.

  5. Boyd K. Packer, « A Tribute to the Rank and File of the Church », Ensign, mai 1980, p. 62.

  6. Voir M. Russell Ballard : « Restez à bord et tenez-vous fermement ! » Le Liahona, novembre 2014, p. 89-92.

  7. Voir lds.org/topics/essays.

  8. Voir josephsmithpapers.org.

  9. Brent W. Webb, « Quest for Perfection and Eternal Life » (Brigham Young University annual university conference faculty session, 24 août, 2015), p. 10, speeches.byu.edu; voir aussi Stav Atir, Emily Rosenzweig et David Dunning, « When Knowledge Knows No Bounds : Self-Perceived Expertise Predicts Claims of Impossible Knowledge », Psychological Science, août. 2015, p. 1295-1303.

  10. Dans Brent W. Webb, « Quest for Perfection and Eternal Life », p. 10.

  11. Voir « La famille : Déclaration au monde », Le Liahona, novembre 2010, p. 129.