2019
Purifiés par le repentir
Mai 2019


15:27

Purifiés par le repentir

Du fait du plan de Dieu et du sacrifice expiatoire de Jésus-Christ, nous pouvons être purifiés en suivant le processus du repentir.

Dans la condition mortelle, nous sommes assujettis à la loi des hommes et à la loi de Dieu. J’ai vécu l’expérience inhabituelle de juger des mauvais comportements graves selon ces deux lois, premièrement en tant que juge à la cour suprême d’Utah et maintenant en tant que membre de la Première Présidence. Le contraste que j’ai remarqué entre la loi des hommes et la loi de Dieu a accru ma reconnaissance pour la réalité et le pouvoir de l’expiation de Jésus-Christ. Selon la loi des hommes, une personne coupable des crimes les plus graves peut être condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Mais c’est différent selon le plan miséricordieux d’un Père céleste aimant. J’ai vu que les mêmes péchés graves peuvent être pardonnés dans la condition mortelle grâce au sacrifice expiatoire de notre Sauveur pour les péchés de « tous ceux qui ont le cœur brisé et l’esprit contrit » (2 Néphi 2:7). Le Christ rachète et son expiation est réelle.

La tendre compassion de notre Sauveur est exprimée dans le merveilleux cantique que vient de chanter le chœur.

Venez à Jésus ! il vous écoute,

Vous qui ne l’avez pas écouté !

Il vous remettra sur cette route

Qui mène à la vérité1 !

Le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ permet à tous les hommes de se repentir et de venir à lui (voir Doctrine et Alliances 18:11 ; voir aussi Marc 3:28 ; 1 Néphi 10:18 ; Alma 34:8, 16). Le livre d’Alma rapporte des cas de repentir et de pardon même de personnes qui avaient été méchantes et sanguinaires (voir Alma 25:16 ; 27:27, 30). Aujourd’hui, mon message est un message d’espoir pour nous tous, même ceux qui ne sont plus membres de l’Église suite à une excommunication ou au retrait de leur nom des registres de l’Église. Nous sommes tous des pécheurs pouvant être purifiés par le repentir. Dans une conférence générale passée, Russell M. Nelson a enseigné : « Il n’est pas facile de se repentir du péché. Mais le résultat en vaut la peine2. »

I. Le repentir

Le repentir commence par notre Sauveur et c’est une joie, pas un fardeau. Au cours de la veillée de Noël de décembre dernier, le président Nelson a enseigné : « Le véritable repentir n’est pas un événement ponctuel. C’est un privilège qui n’a pas de fin. Il est essentiel à la progression, à la paix de l’esprit, au réconfort et à la joie3. »

On trouve certains des plus grands enseignements sur le repentir dans le sermon qu’Alma, dans le Livre de Mormon, a adressé aux membres de l’Église qu’il décrira plus tard comme étant dans un grand « état d’incrédulité, […] enflés dans l’orgueil de [leur] cœur », cœur qu’ils avaient mis « dans les richesses et dans les choses vaines du monde » (Alma 7:6). Chaque membre de l’Église rétablie a beaucoup à apprendre des enseignements inspirés d’Alma.

Nous commençons par la foi en Jésus-Christ parce que « c’est lui qui vient pour ôter les péchés du monde » (Alma 5:48). Nous devons nous repentir parce que, comme Alma l’a enseigné, si nous ne nous repentons pas, nous ne pouvons en aucune façon hériter le royaume des cieux (Alma 5:51). Le repentir est une partie essentielle du plan éternel de Dieu. Parce que nous allions tous pécher pendant notre expérience dans la condition mortelle et être coupés de la présence de Dieu, nous ne pourrions pas « être sauvés » sans le repentir (Alma 5:31 ; voir aussi Hélaman 12:22).

Cela a été enseigné depuis le début. Le Seigneur a commandé à Adam : « Enseigne-le à tes enfants, que tous les hommes de partout doivent se repentir, sinon ils ne pourront en aucune façon hériter le royaume de Dieu, car rien d’impur ne peut y demeurer, ou demeurer en sa présence » (Moïse 6:57). Nous devons nous repentir de tous nos péchés, de toutes nos actions ou inactions contraires aux commandements de Dieu. Personne n’est exempté. Hier soir encore, le président Nelson nous a exhortés en ces termes : « Frères, nous devons tous nous repentir4. »

Pour être purifiés par le repentir, nous devons abandonner nos péchés et les confesser au Seigneur et à son juge mortel quand cela est nécessaire (voir Doctrine et Alliances 58:43). Alma a enseigné que nous devons aussi « produire des œuvres de justice » (Alma 5:35). Tout cela fait partie de la fréquente invitation scripturaire à venir au Christ.

Nous devons prendre la Sainte-Cène chaque jour du sabbat. mcmcDans cette ordonnance, nous faisons des alliances et recevons des bénédictions qui nous aident à surmonter tous les actes et désirs qui nous empêchent d’atteindre la perfection à laquelle le Sauveur nous invite (voir Matthieu 5:48 ; 3 Néphi 12:48). Lorsque nous nous « refus[ons] toute impiété et aim[ons] Dieu de tout [n]otre pouvoir, de toute [n]otre pensée et de toute [n]otre force », alors nous pouvons être « rendus parfaits dans le Christ, et « sanctifiés » grâce à l’effusion de son sang, pour devenir « saints, sans tache » (Moroni 10:32–33). Quelle promesse ! Quel miracle ! Quelle bénédiction !

II. Responsabilité et jugements dans la condition mortelle

L’un des buts du plan de Dieu concernant l’expérience de la condition mortelle est de « nous mettre à l’épreuve » pour « voir si nous ferons tout ce que le Seigneur, notre Dieu, nous commande » (voir Abraham 3:25). Selon ce plan, nous sommes responsables vis-à-vis de Dieu et des serviteurs qu’il s’est choisis, et cette responsabilité implique un jugement par des mortels et un jugement divin.

Dans l’Église du Seigneur, les jugements par des mortels envers des membres ou des membres potentiels sont administrés par des dirigeants cherchant à être guidés par Dieu. Ils ont la responsabilité de juger les personnes qui s’efforcent de venir au Christ pour bénéficier du pouvoir de son expiation sur le chemin d’alliance qui mène à la vie éternelle. Les jugements par des mortels déterminent si une personne est prête pour le baptême. Une personne est-elle digne de détenir une recommandation pour aller au temple ? Une personne dont le nom a été retiré des registres de l’Église s’est-elle suffisamment repentie au moyen de l’expiation de Jésus-Christ pour être réadmise par le baptême ?

Lorsqu’un juge mortel appelé de Dieu approuve qu’une personne continue de progresser, par exemple accède aux bénédictions du temple, il n’atteste pas que la personne est parfaite, pas plus qu’il ne lui pardonne un péché quel qu’il soit. Spencer W. Kimball a enseigné qu’après ce qu’il a appelé la « levée des sanctions » terrestres, une personne « doit aussi chercher un repentir définitif et l’obtenir du Dieu des cieux, qui est le seul à pouvoir accorder l’absolution5 ». Si des actes et désirs pécheurs ne font pas l’objet d’un repentir avant le jugement dernier, une personne non repentante restera impure. En dernier ressort, la responsabilité, y compris la pureté finale qu’apporte le repentir, est une affaire entre chacun de nous et Dieu.

III. La résurrection et le jugement dernier

Le jugement dont il est le plus question dans les Écritures est le jugement dernier qui aura lieu après la résurrection (voir 2 Néphi 9:15). De nombreuses Écritures affirment que « nous comparaîtrons tous devant le tribunal du Christ » (Romains 14:10 (traduction littérale de la version du Roi Jacques, N.d.T. ; voir aussi 2 Néphi 9:15 ; Mosiah 27:31) « pour être jugés selon les actes qui ont été accomplis dans le corps mortel » (Alma 5:15 ; voir aussi Alma 41:3 ; 3 Néphi 26:4 ; Apocalypse 20:12). Tous seront jugés « selon leurs œuvres » (3 Néphi 27:15) et « selon le[s] désir[s] de leur cœur » (Doctrine et Alliances 137:9 ; voir aussi Alma 41:6).

Le but du jugement dernier est de déterminer si nous avons réussi à réaliser ce qu’Alma a décrit comme « un grand changement dans notre cœur » (voir Alma 5:14, 26) par lequel nous sommes devenus de nouvelles créatures, « n’ay[ant] plus de disposition à faire le mal, mais à faire continuellement le bien » (Mosiah 5:2). Celui qui en jugera est notre Sauveur, Jésus-Christ (voir Jean 5:22 ; 2 Néphi 9:41). Après son jugement, nous confesserons tous « que ses jugements sont justes » (Mosiah 16:1 ; voir aussi Mosiah 27:31 ; Alma 12:15) parce que son omniscience (voir 2 Néphi 9:15, 20) lui donne la connaissance parfaite de tous nos actes et de tous nos désirs, à la fois ceux qui sont justes ou dont nous nous sommes repentis, et ceux dont nous ne nous sommes pas repentis ou qui n’ont pas changé.

Les Écritures décrivent le déroulement de ce jugement dernier. Alma enseigne que la justice de notre Dieu requiert qu’à la résurrection « tout soit rendu à son ordre propre » (Alma 41:2). Cela signifie que « si leurs œuvres ont été bonnes dans cette vie, et que les désirs de leur cœur ont été bons, [ils seront] rendus […] au dernier jour à ce qui est bon » (Alma 41:3). De même, « si leurs œuvres sont mauvaises [ou leurs désirs mauvais], ils leur seront rendus pour le mal » (Alma 41:4-5 ; voir aussi Hélaman 14:31). De même, le prophète Jacob a enseigné qu’au jugement dernier, « ceux qui sont justes seront encore justes, et ceux qui sont souillés seront encore souillés » (2 Néphi 9:16 ; voir aussi Mormon 9:14 ; 1 Néphi 15:33). C’est le processus qui aura lieu avant que nous nous tenions devant ce que Moroni appelle « la barre agréable du grand Jéhovah, le juge éternel des vivants et des morts » (Moroni 10:34 ; voir aussi 3 Nephi 27:16).

Pour nous assurer que nous serons purs devant Dieu, nous devons nous repentir avant le jugement dernier (voir Mormon 3:22). Comme l’a dit Alma à son fils pécheur, nous ne pouvons pas cacher nos péchés à Dieu « et, si nous ne nous repentons pas, ils resteront comme témoignage contre nous au dernier jour » (voir Alma 39:8 ; italiques ajoutés). L’expiation de Jésus-Christ nous donne le seul moyen de parvenir à la pureté nécessaire par le repentir, et cette vie dans la condition mortelle est le moment pour y parvenir. Bien qu’on nous enseigne qu’un certain repentir puisse se produire dans le monde des esprits (voir Doctrine et Alliances 138:31, 33, 58), ce n’est pas aussi certain. Melvin J. Ballard a enseigné : « Il est beaucoup plus facile de vaincre et de servir le Seigneur quand la chair et l’esprit ne font qu’un. C’est le moment où les hommes sont le plus souples et le plus influençables. […] Cette vie est le moment de se repentir6. »

Si nous nous repentons, nous avons du Seigneur l’assurance que nos péchés, nos actes et nos désirs, seront purifiés et que notre miséricordieux dernier juge « ne s’en souviendra plus » (voir Doctrine et Alliances 58:42 ; voir aussi Ésaïe 1:18 ; Jérémie 31:34 ; Hébreux 8:12 ; Alma 41:6 ; Hélaman 14:18-19). Purifiés par le repentir, nous nous qualifions pour la vie éternelle, que le roi Benjamin a décrite comme étant le fait de « demeurer avec Dieu dans un état de bonheur sans fin » (Mosiah 2:41 ; voir aussi Doctrine et Alliances 14:7).

En accomplissement du « plan de restauration » de Dieu (Alma 41:2), la Résurrection restituera « tout […] à sa forme propre et parfaite » (Alma 40:23). Ainsi, nos déficiences et malformations physiques acquises dans la condition mortelle, à la naissance ou suite à un traumatisme ou à une maladie, n’existeront plus.

Cette restauration nous purifie-telle de tous nos désirs ou de toutes nos dépendances impies ou dont nous ne nous sommes pas débarrassés ? Elle ne le peut pas. Nous savons par la révélation moderne que nous serons jugés selon nos désirs aussi bien que selon nos actes (voir Alma 41:5 ; Doctrine et Alliances 137:9) et que même nos pensés nous condamneront (voir Alma 12:4). Amulek a enseigné que nous ne devons pas « différer le jour de [notre] repentir » jusqu’à la mort (Alma 34:33) parce que le même esprit qui a possédé notre corps pendant cette vie, (l’esprit du Seigneur ou celui du diable) « aura le pouvoir de posséder [notre] corps dans le monde éternel » (Alma 34:34). Notre Sauveur a le pouvoir de nous purifier du mal et est tout disposé à le faire. C’est maintenant que nous devons lui demander son aide pour nous repentir de nos pensées et de nos désirs mauvais ou inconvenants pour être purs et préparés à paraître devant Dieu au jugement dernier.

IV. Les bras de la miséricorde

L’amour de Dieu pour chacun de nous, amour qui est « la plus désirable de toutes les choses […] et la plus joyeuse pour l’âme », sous-tend tout son plan et tous ses commandements (1 Néphi 11:22–23). Le prophète Ésaïe a assuré même au méchant que, s’il « retourne à l’Éternel, [il] aura pitié de lui [car il] ne se lasse pas de pardonner » (Ésaïe 55:7). Alma a enseigné : « Voici, il envoie une invitation à tous les hommes, car les bras de la miséricorde sont étendus vers eux » (Alma 5:33 ; voir aussi 2 Néphi 26:25-33). Le Sauveur ressuscité a dit aux Néphites : « Voici, le bras de ma miséricorde est étendu vers vous, et celui qui viendra, je le recevrai » (3 Néphi 9:14). Nous savons par ces passages d’Écritures et par beaucoup d’autres que notre Sauveur aimant ouvre les bras pour recevoir tous les hommes et toutes les femmes qui satisfont aux conditions inspirées par l’amour qu’il a prescrites pour l’obtention des plus grandes bénédictions que Dieu a à donner à ses enfants7.

En raison du plan de Dieu et de l’expiation de Jésus-Christ, je témoigne avec « une espérance d’une pureté parfaite » que Dieu nous aime et que nous pouvons être rendus purs par le processus du repentir. Nous avons la promesse que, si nous marchons résolument, nous faisant un festin de la parole du Christ, et persévérons jusqu’à la fin, nous aurons, dit le Père, la vie éternelle (voir 2 Néphi 31:20). Je prie avec ferveur pour que nous le fassions tous, au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. « Venez à Jésus ! Il vous appelle », Cantiques, n °62.

  2. Russell M. Nelson, « Repentir et conversion », Le Liahona, mai 2007, p. 102.

  3. Russell M. Nelson, « Quatre dons que Jésus-Christ vous fait », (Veillée de Noël 2018 de la Première Présidence, 2 décembre 2018, broadcasts.

  4. Russell M. Nelson, « Nous pouvons mieux faire et être meilleurs », Le Liahona, mai 2019, p. 69.

  5. The Teachings of Spencer W. Kimball, comp. par Edward L. Kimball 1982, p. 101.

  6. Melvin J. Ballard, dans Melvin R. Ballard, Melvin J. Ballard: Crusader for Righteousness, 1966, p. 212-213.

  7. Voir Tad R. Callister, The Infinite Atonement, 2000, p. 27-29.