Un réservoir de témoignages
Quand j’avais quinze ans, mes parents ont divorcé. Pendant des années, j’avais vu mon père ne pas prendre la Sainte-Cène. Je savais qu’il avait des difficultés à respecter les commandements, mais je ne comprenais pas l’étendue ni la portée de ces difficultés. Ce n’est que lorsque mes parents m’ont annoncé son excommunication que ma sœur et moi avons enfin su les détails.
En sanglots, je n’ai cessé de crier : « Je te déteste ! » J’étais furieux. Comment avait-il pu faire ça à notre famille ? Comment a-t-il pu nous mentir pendant si longtemps ? me suis-je demandé.
Le choc et la colère initiale n’ont pas duré longtemps. Au bout de quelques semaines, ma colère a fait place à la torpeur. Au début, cette torpeur m’a soulagé de la colère et de la douleur que j’éprouvais, mais ce soulagement s’est finalement transformé en désespoir. J’ai eu l’impression que ma vie s’écroulait autour de moi. Plus que jamais, j’avais besoin de me sentir proche des cieux. J’avais besoin de ressentir l’amour de Dieu, son soutien, sa paix et sa guérison.
Bientôt, la conférence générale est arrivée. Au cours d’une session, j’ai écouté, attendant de ressentir le réconfort de Dieu. Mais il n’est pas venu. Là, dans la salle de culte obscure, j’ai pensé : Je ne peux pas ressentir le Saint-Esprit, mais je suis sûr qu’il est là. C’est certain qu’il est là. En pensant à ça, j’ai commencé à me rappeler les nombreux petits témoignages que j’avais reçus m’attestant que les Écritures étaient vraies, que Joseph Smith était un prophète, que notre Père céleste avait béni ma famille et que le respect des commandements procurait la paix. C’était comme si j’avais en ma possession un réservoir de témoignages.
Plus je réfléchissais à mes expériences spirituelles passées, plus je comprenais que, bien que j’eusse voulu désespérément ressentir l’Esprit, cela n’avait pas vraiment d’importance que je ne puisse pas percevoir son influence à cet instant précis. Je possédais déjà une réserve de témoignages paisibles et constants que l’Évangile était vrai.
Cette connaissance m’a soutenu et m’a donné le désir de continuer de respecter les commandements même s’il semblait ne pas y avoir de récompense immédiate. Progressivement, j’ai davantage ressenti l’amour de notre Père céleste et du Sauveur. Le fait de rester proche d’eux, même quand je ne les sentais pas toujours tout près, m’a apporté une paix indéniable et un témoignage plus fort de l’Évangile du Sauveur. Cela continue d’avoir une influence sur moi aujourd’hui, lorsque je suis dans l’incertitude ou le chagrin. Je sais que je peux faire confiance à notre Père céleste et au Sauveur, et qu’ils nous guériront, nous soutiendront et nous fortifieront, moi et chacun d’entre vous.