2020
Le don raffiné du Fils
Novembre 2020


9:46

Le don raffiné du Fils

Grâce à Jésus-Christ, nous pouvons échapper aux angoisses méritées qu’engendrent nos défaillances morales et surmonter les angoisses imméritées qu’engendrent nos mésaventures terrestres.

Cet été, pendant que je lisais le Livre de Mormon en préparation d’une leçon de Viens et suis-moi, j’ai été frappé par l’affirmation d’Alma qui a déclaré que, quand il avait pris pleinement conscience de ses péchés, « il ne pouvait rien y avoir d’aussi raffiné ni d’aussi cruel que [s]es souffrances1 ». J’avoue que la notion de souffrance raffinée a particulièrement attiré mon attention du fait que cette semaine-là je menais un combat contre un calcul rénal de sept millimètres. L’ironie est qu’une chose aussi petite et simple ait eu le pouvoir de produire d’aussi grandes souffrances2.

Le langage d’Alma m’a frappé également parce que l’adjectif raffiné dans la traduction du Livre de Mormon en anglais, décrit généralement des choses d’une beauté exceptionnelle ou d’une magnificence sans précédent. Par exemple, Joseph Smith a mentionné que l’ange Moroni portait une tunique de la blancheur la plus raffinée, une blancheur qui « surpassait tout ce [qu’il avait] jamais vu de terrestre3 ». Néanmoins, le terme raffiné peut aussi évoquer une intensité extrême, même dans les choses horribles. Ainsi, Alma et les meilleurs dictionnaires associent une douleur raffinée au fait d’être « tourmenté », « tenaillé » et « déchiré » de manière « extrêmement vive4 ».

Le langage imagé d’Alma exprime la dure réalité qu’à un moment ou à un autre, il faut que nous endurions la pleine et atroce culpabilité de chaque péché que nous commettons. La justice l’exige et Dieu lui-même ne peut rien y changer5. Lorsqu’Alma s’est souvenu de « tous » ses péchés (surtout de ceux qui avaient détruit la foi d’autres personnes), sa douleur était pratiquement insupportable, et l’idée de se tenir devant Dieu le remplissait « d’une horreur inexprimable ». Il aspirait à « être anéanti corps et âme6 ».

Cependant, il a dit que tout a commencé à changer au moment où son esprit s’est emparé de la prophétie de « la venue d’un certain Jésus-Christ […] pour expier les péchés du monde », et où il s’est écrié au-dedans de son cœur : « Ô Jésus, Fils de Dieu, sois miséricordieux envers moi ». À cette seule pensée et cette seule supplique, il a été rempli « d’une joie aussi extrême que l’avait été sa souffrance7 ».

Nous ne devons jamais oublier que l’objectif même du repentir est de prendre la détresse certaine et de la transformer en pur bonheur. Grâce à la « bonté directe8 » du Sauveur, dès l’instant où nous allons au Christ, en prouvant notre foi en lui et un véritable changement de cœur, le poids écrasant de nos péchés commence à se déplacer de notre dos au sien. Cela n’est possible que parce que lui qui est sans péché a subi l’angoisse infinie et indescriptible9 de chaque péché dans l’univers de ses créations, pour toutes ses créations, des souffrances tellement atroces que du sang a coulé de chacun de ses pores. Dans les Écritures modernes, le Sauveur nous avertit, par expérience personnelle directe, que nous n’avons aucune idée de combien nos souffrances seront extrêmes si nous ne nous repentons pas. Cependant, avec une générosité insondable, il précise que lui, Dieu, a « souffert ces choses pour tous afin qu’ils ne souffrent pas s’ils se repentent10 », un repentir qui nous permet de « goûter à la joie extrême » à laquelle Alma a goûté11. Pour ce seul point de doctrine, je m’écrie : « Oh, que c’est merveilleux12 ! » Pourtant, étonnamment, le Christ offre encore plus.

Les douleurs extrêmes ne sont pas toujours le résultat du péché mais parfois d’erreurs involontaires, d’actions d’autres personnes ou de forces indépendantes de notre volonté. Dans ces moments-là, vous pouvez vous exclamer comme le Psalmiste juste :

« Mon cœur tremble au dedans de moi, Et les terreurs de la mort me surprennent ;

« […] Et le frisson m’enveloppe.

« […] Oh ! si j’avais les ailes de la colombe, Je m’envolerais, et je trouverais le repos13. »

La médecine, les psychothérapies ou des mesures juridiques peuvent soulager de telles souffrances. Mais remarquez que tous les bons dons, y compris ceux-là, viennent du Sauveur14. Quelles que soient les causes de nos pires souffrances et chagrins, la source suprême de soulagement est la même : Jésus-Christ. Lui seul détient le pouvoir complet et le baume guérisseur pour corriger chaque faute, redresser chaque tort, transformer chaque imperfection, guérir chaque blessure et accorder chaque bénédiction différée. Comme des témoins d’autrefois, j’atteste que « nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses15 », au contraire, nous avons un Rédempteur aimant qui est descendu de son trône divin et est allé « subissant des souffrances, et des afflictions, et des tentations de toute espèce ; […] afin qu’il sache […] comment secourir son peuple16 ».

Vous qui aujourd’hui éprouvez des douleurs si intenses ou si uniques qu’il vous semble que personne ne peut les comprendre pleinement, vous avez partiellement raison. Il se peut qu’aucun membre de votre famille, ami ou dirigeant de la prêtrise, aussi compatissant et bien intentionné soit-il, sache exactement ce que vous ressentez ou trouve les bons mots pour vous aider à guérir. Mais sachez ceci : il existe quelqu’un qui comprend parfaitement ce que vous vivez, qui est « plus puissant que toute la terre17 » et qui est capable d’agir en vous, infiniment au-delà de tout ce que vous demandez ou pensez18. Le processus se produira à sa manière et en son temps, mais le Christ est toujours prêt à guérir chaque particule de votre angoisse.

Si vous le laissez faire, vous découvrirez que votre souffrance n’a pas été vaine. Parlant de bon nombre des plus grands héros de la Bible et de leurs souffrances, l’apôtre Paul a dit que « Dieu avait en vue quelque chose de meilleur pour eux par leur souffrance, car sans souffrance ils ne pouvaient être rendus parfaits19 ». Voyez-vous, la nature même de Dieu et le but de notre existence terrestre est le bonheur20, mais nous ne pouvons pas devenir des êtres parfaits de joie divine sans connaître des expériences qui nous éprouvent, parfois au plus profond de notre être. Paul a même dit que le Sauveur lui-même a été « élev[é] à la perfection par les souffrances21 ». Alors méfiez-vous des chuchotements de Satan qui insinuent que, si vous étiez une meilleure personne, de telles épreuves vous seraient épargnées.

Vous devez également résister au mensonge apparenté selon lequel vos souffrances indiquent d’une façon ou d’une autre que vous n’appartenez pas au cercle des élus de Dieu qui semblent flotter d’un état béni à un autre. Au lieu de cela, considérez-vous comme faisant partie, sans nul doute, des personnes que Jean le Révélateur a vues dans sa majestueuse révélation des derniers jours. Car Jean a vu « une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue [qui] se ten[ait] devant le trône et devant l’agneau, revêtu[e] de robes blanches […] [qui] cri[ait] d’une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu22 ».

À la question : « Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? », Jean a répondu : « Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau23 ».

Frères et sœurs, la souffrance dans la justice, loin de vous exclure des élus de Dieu, vous qualifie pour devenir l’un d’eux. Ainsi, les promesses qui leur sont faites deviennent les vôtres. Comme Jean le déclare, vous « n’aur[ez] plus faim, [vous n’aurez] plus soif, et le soleil ne [vous] frappera point, ni aucune chaleur. « Car l’Agneau qui est au milieu du trône [vous] paîtra et [vous] conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de [vos] yeux24. »

« La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur25 ».

Je vous témoigne que, grâce à la bonté extraordinaire de Jésus-Christ et à son expiation infinie, nous pouvons échapper aux angoisses méritées qu’engendrent nos défaillances morales et surmonter les angoisses imméritées qu’engendrent nos mésaventures terrestres. Sous sa direction, vous êtes voué à une destinée divine d’une magnificence sans précédent accompagnée d’une joie indescriptible, une joie si intense et si personnelle que vos « cendres » deviendront un « diadème » d’une beauté qui surpasse tout ce qui est terrestre26. Pour que vous goûtiez à ce bonheur maintenant et en soyez remplis pour toujours, je vous recommande de suivre l’exemple d’Alma et de laisser votre esprit se saisir du don raffiné du Fils de Dieu, tel que son Évangile l’a révélé dans cette Église, son Église vraie et vivante. Au nom de Jésus-Christ. Amen.