Une conversation sur des histoires précieuses

Par Ulisses Soares, du Collège des douze apôtres, et Sœur Rosana Soares.

Frère Soares : Dans de nombreuses familles latino-américaines, les souvenirs se créent autour de la table à manger – et c’était ainsi dans ma famille. On saisissait toutes les occasions de se réunir, de cuisiner et de manger des plats savoureux. Les anniversaires, les vacances et même les dimanches étaient passés en famille. C’était une tradition qui a été transmise de génération en génération ; et même lorsque nous avons fondé notre propre famille avec nos trois enfants, nous rendions visite à ma famille tous les dimanches – nous cuisinions ensemble, partagions un repas ensemble et passions des heures et des heures ensemble dans l’amour et le soutien mutuel.

Sœur Soares : Ces histoires et traditions familiales font partie de notre identité. Certaines de ces histoires et traditions sont transmises et d’autres sont découvertes. Lorsque nous participons à l’histoire familiale et que nous en découvrons davantage sur ceux qui nous ont précédés, nous pouvons puiser du pouvoir de cette découverte – un pouvoir qui peut nous conduire à une meilleure compréhension de qui nous sommes et de notre place.

Frère Soares : De quelles histoires familiales puisez-vous de la force ? Quelles sont les traditions que vous préservez ?

Histoires d’enfance

Frère Soares : J’avais un frère qui avait deux ans de plus que moi et qui avait un problème d’audition. Il avait beaucoup de difficultés à communiquer, et je me souviens que je suis devenu son compagnon pour l’aider à faire des choses et à communiquer avec les gens. Il me fallait apprendre à communiquer en langue des signes à l’église. Par exemple, on lui a demandé un jour de faire un discours à l’église. Mais, il n’était pas capable de parler. Alors je me suis assis à côté de lui et je l’ai aidé à préparer son discours en lui parlant en langue des signes. Lors de la réunion de Sainte-Cène, il s’est tenu à côté de moi à l’estrade tandis que je lisais le discours qu’il avait préparé.

Histoires relatives à la création d’une famille

Frère Soares : J’ai rencontré Sœur Soares lors d’une danse à l’église, six mois après mon retour de mission. Elle aussi était récemment rentrée de mission.

Sœur Soares : Je pouvais voir ton regard sur moi, et j’ai commencé à ressentir quelque chose en moi. Et dès que la musique s’est arrêtée, tu es venu vers moi et tu m’as demandé de danser.

Frère Soares : Nous sommes restés amis, mais c’est ce soir-là que nos yeux se sont ouverts. Nous avons tous deux remarqué un jeune saint des derniers jours fidèle et la possibilité d’une relation. Et deux semaines plus tard, nous avons commencé à sortir en couple. Cela remonte à 41 ans.

Les enfants de Dieu et le temple

Frère Soares : Il est important de se souvenir de notre culture, de notre patrimoine et de nos traditions. Avec les expériences qui constituent l’histoire de notre vie, elles contribuent à notre compréhension de qui nous sommes. Mais l’on ne peut pas comprendre pleinement l’étendue de ce que l’on est sans comprendre à qui l’on appartient !

Sœur Soares : La fréquentation du temple peut permettre à chacun d’entre nous de renouer avec ses racines spirituelles. C’est là que l’on peut apprendre et réapprendre le plan de Dieu pour nous. C’est là que nous avons l’occasion de faire avancer la plus grande œuvre du rassemblement pour ceux de notre famille qui n’ont jamais eu la chance de recevoir les ordonnances sacrées de leur vivant.

Je sais qu’il y en a beaucoup qui attendent du Seigneur l’occasion d’être unis en tant que couple ou d’être scellés à leurs parents ou enfants pour le temps et l’éternité.

Le fait de comprendre qui nous sommes, d’où nous venons et de qui nous venons, peut apporter à nos vies le plus grand sentiment de paix, de perspective et de but.

Frère Soares : C’est dans le temple que vous pouvez découvrir non seulement qui vous êtes et à qui vous appartenez, mais aussi qui vous êtes censé devenir.

Sœur Soares : Les découvertes dont nous parlons peuvent avoir un effet puissant et durable non seulement sur nos vies individuelles mais aussi sur celles de ceux avec qui nous partageons notre patrimoine.

L’histoire la plus importante

Frère Soares : Il est tout aussi important, voire plus important, que de transmettre la culture et le patrimoine, de transmettre nos témoignages de l’Évangile de Jésus-Christ et nos témoignages de Lui et de son expiation. Ce patrimoine de foi transmis de génération en génération est le patrimoine ultime que nous pouvons transmettre aux générations futures.

Au sommet du mont Corcovado se dresse le Cristo Redentor. Cette statue majestueuse qui représente le Sauveur avec ses bras étendus est devenue l’une des images les plus reconnaissables du Brésil.

Il y a des jours où l’on peut voir clairement ce monument surplombant la ville, mais il arrive aussi que les nuages s’amoncellent et empêchent de voir la statue. Dans ces moments-là, pour voir, il faut se hisser au-dessus. Pour voir, il faut entreprendre des montées escarpées. Il en va de même pour notre Sauveur, Jésus-Christ. Pour le découvrir, pour savoir qui il est, chacun de nous doit se hisser au-dessus et entreprendre ces montées escarpées.

Vous pouvez découvrir, en apprenant à le connaître, que le pouvoir et une place dans la famille de Dieu sont à votre portée. Il vous prendra tel que vous êtes, et à mesure que vous vous rapprocherez de Lui et que vous recevez ses instructions, vous pourrez et deviendrez de plus en plus semblable à Lui.

Pour ce faire, il faut notamment se joindre aux efforts de rassemblement des deux côtés du voile. Lorsque vous aidez le Seigneur à réaliser « l’immortalité et la vie éternelle de l’homme » (Moïse 1:39), les écritures enseignent que nous devenons littéralement des libérateurs sur la montagne de Sion (voir Abdias 1:21). Mais qu’est-ce que cela signifie ? Tout comme le Sauveur a sacrifié sa vie pour toute l’humanité, nous devenons, dans une certaine mesure, des sauveurs pour ceux qui n’ont aucun moyen de recevoir les ordonnances du salut et de l’exaltation sans l’aide de ceux d’entre nous qui sont ici sur terre. En fait, le fait de s’engager dans cet œuvre nous aide dans notre quête pour devenir plus semblable à Jésus-Christ.

Je vous promets qu’en Le rejoignant pour accomplir l’œuvre de notre Père, en aidant ceux qui n’ont jamais eu la chance de Le recevoir à faire des pas sur le chemin des alliances, vous commencerez à Le voir tel qu’Il est. Vous serez comme Lui, et vous découvrirez qui vous êtes et à quel point vous pouvez être extraordinaire !