« M. Russell Ballard : Une vie consacrée à la proclamation de l’Évangile », Le Liahona, janvier 2024.

In Memoriam

M. Russel Ballard : Une vie consacrée à la proclamation de l’Évangile

« Jésus-Christ, le Sauveur et Rédempteur de toute l’humanité, n’est pas mort. Il vit, le Fils de Dieu ressuscité vit, c’est là mon témoignage, et il guide les affaires de son Église aujourd’hui¹. »

Quand M. Russell Ballard était un jeune détenteur de la prêtrise d’Aaron, ses amis et lui ont assisté à une réunion générale de la prêtrise dans le Tabernacle de Salt Lake City. Il expliquera plus tard : « [Nous nous] sommes retrouvés […] près des marches où nous n’étions pas supposés être. George Albert Smith [1870-1951], avec sa gentillesse habituelle, a vu notre détresse et nous a invités à nous asseoir sur les marches. Assis là, à regarder le déroulement de la réunion, je pensais que je ne n’aurais plus jamais l’occasion de m’approcher aussi près de cette chaire. Je me souviens avoir dit à mon ami en quittant le Tabernacle : ‘Ce serait vraiment bien d’être Autorité générale ; on pourrait alors avoir l’un de ces sièges sur l’estrade.’

« […] Je n’avais pas la moindre idée que le temps viendrait où je serais évêque, président de mission, soixante-dix et […] apôtre. Nous ne pouvons pas prévoir ce que le Seigneur a en vue pour nous. La seule chose que nous puissions faire, c’est de nous préparer et d’être dignes de ce qu’il nous demandera². »

M. Russell Ballard a passé sa vie à se préparer et à remplir les missions auxquelles il a été appelé. Rempli d’un zèle et d’un enthousiasme particuliers pour l’œuvre missionnaire, son exemple et son témoignage ont touché d’innombrables personnes, les encourageant à être à la hauteur et à être pleinement préparées à servir le Seigneur³.

Travailleur acharné et dirigeant

Né à Salt Lake City (Utah, États-Unis) le 8 octobre 1928, Melvin Russell Ballard est le fils de Melvin Russell Ballard et de Geraldine Smith Ballard. Seul garçon d’une famille de quatre enfants, Russel a appris très tôt à respecter les femmes.

M. Russell Ballard, enfant — M. Russell Ballard, bébé.

Son père, un homme d’affaires avisé, était propriétaire d’une concession automobile appelée Ballard Motor Company. Il n’était pas pratiquant quand Russell était enfant, mais ce dernier a cependant écrit : « Il a eu une grande influence dans ma vie. Il m’a inculqué le désir de travailler dur⁴. »

Ce n’est pas seulement dans son métier qu’il lui a montré comment travailler dur. Le père de Russell avait un petit verger planté de pêchers à Holladay, en Utah, où il élevait des abeilles qui pollinisaient les fleurs des arbres. « Mon père aimait ses abeilles. […] [Il] essayait toujours de me faire participer à son travail avec ses ruches, mais j’étais très content de le laisser s’occuper de ses abeilles⁵. »

L’influence de cet héritage de travailleur acharné qu’il tenait de son père se fera sentir tout au long de la vie de Russell Ballard. Sa sœur, Ann Keddington, se souvient : « Il a toujours eu un travail, même quand il était petit. » Au début, il tondait des pelouses et faisait de l’entretien de jardins, mais il a commencé à travailler les samedis et les autres jours après l’école dans la concession automobile de son père⁶.

Pendant ses études secondaires, Russell a eu l’occasion de développer ses talents de dirigeant en représentant les élèves de l’établissement East High School de Salt Lake City et en étant président du séminaire d’East High en dernière année⁷. Après ses études secondaires, il est allé à l’université d’Utah, où il a rejoint l’association d’étudiants Sigma Chi dont les membres l’ont surnommé « l’évêque », en raison de sa fidélité à sa foi⁸.

Bénédictions de la mission

M. Russell Ballard, jeune missionnaire — Portrait de M. Russell Ballard en tant que jeune missionnaire.

En 1948, Russell a été appelé à servir dans la mission britannique, où il a été conseiller dans la présidence de mission sous deux présidents de mission. Il était missionnaire juste après la Seconde Guerre mondiale et il expliquera plus tard qu’à cette époque, « les mormons étaient ‘un sujet de sarcasme et de fable’ (3 Néphi 16:9), et les missionnaires étaient l’objet de railleries et de moqueries ». Il se souvient : « Les gens jetaient même des projectiles sur nous et certains nous crachaient dessus. Cependant, nous ne nous sommes pas retirés⁹. » Ses expériences ont été instructives et il dira : « J’ai aimé être missionnaire en Angleterre¹⁰. »

L’une des plus grandes bénédictions que Russell a retirées de son service missionnaire a été un témoignage inébranlable. Il a dit : « Grâce à mon expérience missionnaire, je me suis retrouvé ancré à un témoignage de la réalité du rétablissement de l’Église de Jésus-Christ par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète. À Hyde Park et dans de nombreuses autres rues des îles Britanniques, j’ai témoigné que Joseph Smith est un prophète de Dieu, que l’Évangile a été rétabli dans sa plénitude et que la prêtrise, l’autorité de bénir l’humanité, est de nouveau sur la terre. Plus je témoignais, plus mon témoignage devenait une partie de moi-même¹¹. »

M. Russell Ballard prêchant sur une place de marché — En 1949, Elder Ballard prêche sur une place de marché à Nottingham (Angleterre).

En fait, son service missionnaire l’a préparé aux nombreux appels qu’il allait recevoir par la suite. Juste avant son appel au Collège des douze apôtres, frère Ballard a écrit : « De toutes les formations que j’ai reçues en remplissant mes appels dans l’Église, nulle n’a été plus importante que la mission que j’ai faite, à l’âge de dix-neuf ans, dans les îles Britanniques. Avec le recul, je peux constater aujourd’hui qu’aucune autre formation n’a été plus importante, en vue de ce que je fais maintenant dans l’Église, que celle que j’ai reçue comme missionnaire à plein temps¹². »

Dévoué à sa famille

Après sa mission, Russell a repris ses études à l’université d’Utah. Peu de temps après son retour, il a assisté à un bal de début d’année. Il a expliqué : « Un ami […] m’a parlé d’une belle étudiante de deuxième année du nom de Barbara Bowen que, selon lui, je devais rencontrer. Il est allé la chercher et a fait les présentations, puis nous avons commencé à danser.

« Malheureusement, c’était ce que nous avions l’habitude d’appeler une ‘danse à relais’ ce qui signifiait que vous pouviez danser avec la jeune fille jusqu’à ce que quelqu’un vous tape sur l’épaule pour que vous lui laissiez la place. Barbara était enjouée et populaire. Je n’ai donc pu danser avec elle qu’un peu moins d’une minute avant qu’un autre jeune homme me tape sur l’épaule.

« Je ne pouvais tout simplement pas accepter cela. Ayant appris l’importance du suivi pendant ma mission, je me suis procuré son numéro de téléphone et l’ai appelée le lendemain pour lui demander de sortir avec moi. Mais elle était prise par ses études et ses obligations sociales. Heureusement, ma mission m’avait appris à être persévérant même face au découragement et j’ai finalement réussi à fixer un rendez-vous avec elle. Ce rendez-vous en a amené d’autres. Pendant ces rendez-vous, je suis parvenu tant bien que mal à la convaincre que j’étais le seul ancien missionnaire vrai et vivant, du moins en ce qui la concernait¹³. »

photo de mariage de M. Russell Ballard et de sa femme, Barbara — Russell et Barbara se sont mariés le 28 août 1951.

Sa persistance et sa persévérance ont porté leurs fruits, et Barbara et lui se sont mariés au temple de Salt Lake City le 28 août 1951. Ils ont eu sept enfants : Clark, Holly, Meleea, Tamara, Stacey, Brynn et Craig.

Frère Ballard a raconté une expérience qui lui est arrivée quand il était jeune père, au cours de laquelle il a appris à quel point le rôle de mère pouvait être exigeant. « J’ai été conseiller puis évêque pendant dix ans. Pendant cette période, nous avons eu la bénédiction d’avoir six de nos sept enfants. Barbara était souvent épuisée quand je rentrais à la maison le dimanche soir. Elle essayait d’expliquer ce que c’était de passer les réunions de Sainte-Cène assise au dernier rang avec nos jeunes enfants. Puis le jour de ma relève est arrivé. Après avoir été assis sur l’estrade pendant dix ans, j’étais maintenant assis avec ma famille au dernier rang.

« La musique était interprétée par un chœur composé des mères de la paroisse et j’étais donc assis seul avec nos six enfants. Je n’ai jamais été aussi occupé de toute ma vie. J’avais une marionnette à chaque main et ça ne marchait pas si bien. Les [encas] m’ont glissé des mains, ce qui était embarrassant. Les livres de coloriage n’avaient pas l’air aussi intéressants qu’ils l’auraient dû.

« Alors que je me débattais avec les enfants pendant la réunion, j’ai levé les yeux vers Barbara qui me regardait en souriant. J’ai davantage apprécié ce que […] vous toutes, chères mères, faites si bien et si fidèlement¹⁴. »

La famille Ballard — Frère Ballard et sa famille pour son 80^e anniversaire en octobre 2008.

Sa femme a parlé également du temps qu’il consacrait à sa famille. Elle a dit : « Il était extrêmement dévoué à sa famille et il l’a toujours fait passer en premier. Il a été évêque pendant de nombreuses années et a eu beaucoup de responsabilités dans l’Église, mais cela n’a jamais été au détriment de sa famille. Quand il était à la maison, il faisait en sorte que ce soit du temps de qualité¹⁵. »

Plus tard au cours de leur vie, frère et sœur Ballard aimaient passer du temps avec leurs enfants, leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants. Ses enfants et petits-enfants chérissent leurs souvenirs de vacances en famille à visiter les sites historiques de l’Église comme Palmyra, Kirtland et Nauvoo, à assister à la consécration du temple de Preston (Angleterre) en 1998, à voyager en Terre sainte et à faire des randonnées sur des tronçons de la piste des pionniers.

Après le décès de sa femme en octobre 2018, frère Ballard a dit : « Comme je suis reconnaissant de savoir où est ma chère Barbara et que nous serons de nouveau ensemble, avec notre famille, pour toute l’éternité¹⁶. »

Fortifié par un héritage de foi

En tant que descendant de Hyrum Smith, le frère de Joseph Smith, le prophète, Russell Ballard a toujours été fier de ses ancêtres pionniers. Ses deux grands-pères et l’un de ses arrière-grands-pères ont fait partie du Collège des douze apôtres. Après avoir été appelé à cet office, frère Ballard a dit : « Je considère que c’est une bénédiction d’être aujourd’hui un représentant de la famille de Joseph et de Hyrum, et de reconnaître publiquement que c’est un grand honneur et une grande responsabilité de suivre les traces de mon arrière-grand-père, Joseph F. Smith, et de mes deux grands-pères, Hyrum Mack Smith et Melvin J. Ballard, au Collège des douze apôtres. Je ferai de mon mieux pour être un serviteur digne d’une telle lignée.

« À plusieurs occasions, j’ai reçu l’assurance de mes Frères qu’ils ont ressenti que mes ancêtres soutenaient mon appel dans les conseils de l’autre côté du voile comme l’ont fait de ce côté du voile la Première Présidence et le Collège des Douze¹⁷. »

La vision qu’a eue son grand-père, Melvin J. Ballard, dans laquelle il embrassait le Sauveur dans le temple de Salt Lake City, a aidé frère Ballard à traverser les moments difficiles¹⁸. Dans son bureau est accrochée une plaque sur laquelle sont gravées les dernières paroles de son grand-père dans la condition mortelle : « Frères, avant toute chose, réfléchissons clairement. » Frère Ballard a expliqué : « Quel que soit le jour de la semaine, je vois ces mots quand j’entre dans mon bureau. Je trouve qu’ils m’aident énormément¹⁹. » En effet, ces deux mots « réfléchissons clairement » sont devenus la devise familiale de frère Ballard quand il encourageait les membres de sa famille à réfléchir clairement afin de prendre de bonnes décisions et à se souvenir de la simplicité de l’Évangile²⁰.

La manière qu’avait frère Ballard de s’appuyer sur un héritage familial de foi, et de le perpétrer, était exemplaire. Pour lui, l’histoire de l’Église et la foi des premiers saints étaient liées de manière indélébile à sa propre histoire familiale. Il nous a rappelé que nous pouvons tous « tirer une grande force, surtout nos jeunes, de la compréhension de l’histoire de notre Église²¹ ». Bien que la foi de nombreux saints ait été mise à l’épreuve lors de « la marche historique des pionniers [de l’Église] du dix-neuvième siècle, nous devons nous souvenir que ‘le long voyage de la vie continue’ pour chacun de nous qui faisons nos preuves sur notre propre ‘piste de la foi’²² ».

En août 2009, frère Ballard a effectué le premier lancer lors de la cérémonie d’ouverture de la rencontre des Dodgers de Los Angeles.

Photo prise par Lori Shepler/AP

Réussites et revers professionnels

Au cours de sa vie professionnelle, Russell Ballard a travaillé dans l’automobile, l’immobilier et l’investissement. Il a appris d’importantes leçons de vie de façons inattendues et il a découvert personnellement l’importance d’écouter les conseils de son père et les murmures de l’Esprit sur des sujets tant spirituels que temporels.

Il a raconté : « La société Ford recherchait des concessionnaires pour sa nouvelle génération de voitures. Les dirigeants de Ford nous ont invités, mon père et moi, à une présentation en avant-première de ce qui serait, à leur avis, un produit qui aurait une réussite spectaculaire. Quand nous avons vu les voitures, mon père, qui avait plus de trente-cinq ans de métier, m’a mis en garde et m’a dit de ne pas devenir concessionnaire. »

Frère Ballard a expliqué : « Alors que je me débattais avec cette question, j’ai également interrogé le Seigneur à ce sujet, lui demandant conseil. C’était une décision importante ; elle impliquait beaucoup d’argent, un grand engagement de ma part. Au moment même où mon père et moi avons vu les voitures, j’ai eu la nette impression qu’il ne fallait pas prendre cette franchise.

« Cependant, le personnel des ventes de Ford a été très persuasif et j’ai choisi de devenir le premier – et en réalité aussi le dernier – revendeur de Ford Edsel à Salt Lake City. Si vous ne savez pas ce qu’est une Edsel, demandez à votre grand-père. Il vous dira que l’Edsel a connu un échec retentissant. »

Une Ford Edsel, que Russell Ballard vendait dans sa concession automobile à Salt Lake City.

Frère Ballard a fait la remarque suivante : « Je me suis laissé éloigner de l’inspiration que j’avais reçue de l’Esprit un peu plus tôt. J’avais suivi le conseil de la neuvième section des Doctrine et Alliances, mais je me suis éloigné de l’inspiration que le Seigneur m’avait donnée. Voici la leçon que j’en ai tirée : ‘Quand vous êtes disposés à écouter et à apprendre, certains des enseignements les plus importants de la vie viennent des personnes qui vous ont précédé. […] Si vous écoutez et suivez leurs conseils, ils peuvent vous guider vers des choix qui seront pour votre avantage et votre bien et qui vous détourneront de décisions qui peuvent vous détruire.’²³ »

Bien qu’il ait plutôt bien réussi dans toutes ses autres entreprises professionnelles, Russell a considéré ce revers comme une leçon qui l’a aidé à « réfléchir clairement » avant de prendre ce genre de décision par la suite²⁴.

Au service du Seigneur

Après avoir été évêque à deux reprises, Russell Ballard a été membre de grands conseils et consultant de collège de prêtres avant d’être appelé à présider la mission de Toronto (Canada) en juillet 1974. Cet appel s’est avéré être une préparation inestimable à ses futurs appels à plein temps dans l’Église. Deux ans plus tard, le 3 avril 1976, il a été appelé membre du premier collège des soixante-dix. Le 21 février 1980, il a été appelé dans la présidence de ce collège. Le 6 octobre 1985, à l’âge de cinquante-sept ans, il a été appelé membre du Collège des douze apôtres. Son ordination à cet office le 10 octobre 1985 par Spencer W Kimball (1895-1985) a été la dernière ordonnance de la prêtrise accomplie par le président Kimball de son vivant.

Le 14 janvier 2018, après le décès du président Monson (1927-2018) et la mise à part de Russell M. Nelson en tant que 17^e président de l’Église, frère Ballard a été mis à part en tant que président suppléant du Collège des douze apôtres.

Frère Ballard et le président Nelson — En mars 2019, Russell M. Nelson et frère Ballard à l’extérieur du Vatican, à Rome (Italie).

En qualité d’Autorité générale, frère Ballard a eu l’occasion de participer à l’œuvre du Seigneur de différentes manières. Il a été directeur exécutif du département missionnaire et a aussi dirigé le département des programmes et celui de la coordination. Il a aussi participé à la supervision du comité de la communication de l’Église.

En 1980, il a donné l’autorisation pour la construction de la première église au Nigeria. Quatre ans plus tard, il est retourné en Afrique, se rendant en Éthiopie après une famine pour décider de la façon de distribuer les fonds qui avaient été récoltés après un jeûne spécial dans toute l’Église. En compagnie de Glenn L. Pace, alors directeur du département des services d’entraide de l’Église, il a rencontré le seul membre de l’Église en Éthiopie à cette époque, un détenteur de la prêtrise de Melchisédek. Au cours de cette rencontre, frère Ballard a fait une prière et a prononcé une bénédiction sur l’Éthiopie dans laquelle, se souvient frère Pace : « [Il] a invoqué le pouvoir et l’autorité de la sainte prêtrise de Melchisédek et a commandé aux éléments de se rassembler pour qu’il pleuve sur le pays pour que les personnes qui souffraient depuis tant d’années soient soulagées. Il n’avait pas plu depuis un an et la prière a été faite par un beau dimanche matin ensoleillé. »

Plus tard dans la journée, frère Pace a indiqué : « J’étais assis à un petit bureau en train d’écrire dans mon journal quand j’ai entendu un coup de tonnerre. Je suis allé sur le patio juste à temps pour voir le début d’une averse torrentielle. […] Je suis allé dans le couloir et j’ai frappé à la porte de frère Ballard. Quand il est arrivé à la porte, j’ai pu voir qu’il était ému [comme je l’étais]. Nous avons prié pour remercier le Seigneur, puis nous sommes retournés dans l’intimité de nos chambres et de nos pensées. À partir de ce jour, partout où nous nous sommes rendus, il a plu²⁵. » Cette expérience a changé la vie de frère Ballard.

Frère Ballard en Éthiopie pendant la famine de 1985 pour déterminer la meilleure façon d’utiliser les plus de six millions de dollars dont les membres de l’Église avaient fait don à l’occasion d’un jeûne spécial.

Il a vécu une autre expérience mémorable en 1988 lorsqu’il a organisé, en un week-end, sept nouveaux pieux à Lima (Pérou). En 1925, son grand-père, Melvin J. Ballard, avait consacré l’Amérique du Sud à la prédication de l’Évangile, présageant la croissance remarquable de l’Église dans cette partie du monde. Frère Ballard a dit : « [Cette expérience] a suscité en moi […] un sentiment particulier parce que j’ai senti l’influence de mon grand-père de façon assez spectaculaire sachant que j’accomplissais en partie sa prophétie remarquable²⁶. »

Enseignements

Dans tous ses enseignements, frère Ballard a souligné l’importance d’obtenir un témoignage et de faire part du message de l’Évangile rétabli : « Si nous ne comprenons pas et n’allons pas volontairement enseigner aux gens que l’Évangile de Jésus-Christ a été rétabli par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, qui le fera²⁷ ? » Il a souvent lancé aux membres le défi de se fixer une date à laquelle ils trouveraient quelqu’un à qui parler de l’Évangile, et il a veillé à en assurer le suivi.

Il a aussi salué le rôle vital des femmes au sein du foyer et de l’Église, il a enseigné comment utiliser efficacement les conseils et il parlait fréquemment et avec ferveur de l’œuvre des missionnaires à plein temps et du rôle missionnaire des membres, à tel point que l’un des apôtres a dit, dans un trait d’humour, que le « M. » de son nom signifiait « missionnaire²⁸ ».

Par sa vision optimiste de l’œuvre missionnaire, il a encouragé les missionnaires et les membres du monde entier. À l’université Brigham Young, il a rappelé aux étudiants, dont un grand nombre étaient d’anciens ou de futurs missionnaires, que « la croissance de l’Église [était] vraiment entre [leurs] mains et entre les [siennes], et entre les mains des membres pratiquants de l’Église ». Il a expliqué que lorsqu’il entendait que l’Évangile devait être proclamé à toute âme vivante, il se disait : « Le Seigneur nous a demandé de faire une chose qui est impossible. [Mais] ce n’est pas impossible. Ce n’est pas impossible si les membres de l’Église se consacrent à ce qu’il leur a demandé de faire, qui est d’être énergiquement engagé à faire avancer l’Évangile sur la terre. »

Il a dit : « Nous n’avons pas à nous inquiéter de la croissance de l’Église. Le Seigneur pourvoira, le Seigneur édifiera, le Seigneur inspirera et le Seigneur fera en sorte que son œuvre s’étende. […] Donc, que Dieu vous bénisse, et qu’il me bénisse, afin que nous ayons le courage, le jugement sain, la discipline et la préparation personnelle pour être prêts en tout à faire notre part, quelle qu’elle soit, pour édifier le royaume de Dieu sur la terre²⁹. »

En Écosse, en octobre 2021, à l’occasion d’une rencontre avec les dirigeants du gouvernement, frère Ballard s’est rendu à l’église où allaient ses arrière-arrière-arrière-grands-parents, ainsi qu’au cimetière où ils ont été enterrés.

Photo Jeffrey D. Allred, Deseret News

Témoignage de l’Évangile rétabli

Le témoignage qui a été semé dans son enfance, affermi en mission et fortifié grâce à une vie de service, a toujours été enraciné dans la simplicité des vérités de l’Évangile. « J’élève la voix pour témoigner au monde entier que je sais sans l’ombre d’un doute que Joseph Smith a ouvert cette dispensation par la révélation divine et qu’il a commencé le rétablissement de la véritable Église de Jésus-Christ sur la terre³⁰. »

dirigeants de l’Église au centre d’accueil des visiteurs du temple de Rome — Avec la Première Présidence et le Collège des douze apôtres pour la consécration du temple de Rome en 2019.

Il a déclaré : « Notre foi […] doit être centrée sur Jésus-Christ, sur sa vie, sur son expiation et sur le rétablissement de son Évangile sur la terre dans les derniers jours. […]

« Rien n’est plus remarquable ou important dans cette vie que de savoir que Dieu, notre Père éternel, et son Fils, Jésus-Christ, ont de nouveau parlé des cieux et ont appelé des prophètes et des apôtres pour enseigner de nouveau la plénitude de l’Évangile éternel sur la terre³¹. »

Assurément, sa vie entière consacrée au service et à l’avancement de l’œuvre du Seigneur lui a permis de devenir celui que le Seigneur voulait qu’il soit. « Ma compréhension de l’Évangile m’a guidé pour être le genre de père et de grand-père que je dois être. Mon témoignage, acquis dans ma jeunesse, m’a aidé à répondre à chaque appel dans l’Église, y compris l’appel écrasant de membre du Collège des douze apôtres. Mon témoignage, acquis il y a longtemps dans les rues d’Angleterre a grandi ligne sur ligne et précepte sur précepte jusqu’à ce que je puisse me tenir devant vous […] et témoigner en qualité de témoin spécial du Seigneur Jésus-Christ que notre Sauveur vit et qu’il est le Fils de Dieu, notre Père éternel. Ma vie n’a plus jamais été la même après que j’ai ancré mon âme aux vérités de l’Évangile rétabli de Jésus-Christ³². »

Sélection d’enseignements

Classés chronologiquement

Le travail : « L’amour du travail doit retrouver sa place dans notre vie. Chaque famille doit avoir un plan de travail qui touche la vie de chaque membre de la famille pour que ce principe éternel soit ancré dans leur vie » (« Pourvoyons à nos besoins », L’Étoile, octobre 1981, p. 157).

La tenue de conseil : « Les dirigeants et les parents doivent établir un climat propice à la franchise, où tout le monde est important et où toutes les opinions ont leur valeur. Le Seigneur nous a recommandé : ‘Qu’une personne parle à la fois, et que tous écoutent ce qu’elle dit, afin que lorsque tous ont parlé, tous soient édifiés’ (D&A 88:122 ; italiques ajoutés). Les dirigeants doivent prévoir un temps suffisant pour les réunions de conseil et se souvenir que les conseils sont des endroits où les dirigeants doivent écouter au moins autant que parler » (« La force dans le conseil », L’Étoile, janvier 1994, p. 88).

La proclamation de l’Évangile : « Mais aussi beau et puissant que soit notre message, nous ne pouvons pas l’imposer aux gens. On ne peut qu’en parler, de cœur à cœur, d’âme à âme, d’esprit à esprit, en étant de bons voisins et en faisant preuve de sollicitude et d’amour » (« Le rôle essentiel des membres dans l’œuvre missionnaire », Le Liahona, mai 2003, p. 40).

La famille : « Dans la routine de la vie, nous considérons souvent notre famille – nos parents, nos enfants, nos frères et sœurs – comme quelque chose d’acquis. Mais en période de danger, de besoin et de changement, il ne fait aucun doute que ce dont nous nous soucions le plus, c’est notre famille ! […] Ce qui importe le plus, c’est ce qui dure le plus longtemps, et notre famille est pour l’éternité » (« Ce qui importe le plus est ce qui dure le plus longtemps », Le Liahona, novembre 2005, p. 41, 44).

L’expiation de Jésus-Christ : « Combien nous sommes bénis de connaître l’expiation du Seigneur Jésus-Christ. Je suis bouleversé en pensant à la douleur et à la souffrance qu’il a subies pour nous à Gethsémané et sur la croix. Je ne peux pas comprendre comment il l’a supporté. Mais je le remercie et je l’aime plus profondément que les paroles ne peuvent l’exprimer » (« Créer un foyer où l’on proclame l’Évangile », Le Liahona, mai 2006, p. 84).

Le repentir : « Chaque soir, dans ma prière, lorsque je passe en revue ma journée avec mon Père céleste, je demande à être pardonné si j’ai fait quelque chose de mal et je promets d’essayer de faire mieux le lendemain. Je pense que ce repentir quotidien permet à mon esprit de rappeler à mon corps qui est aux commandes » (« Donner à notre esprit le contrôle sur notre corps », Le Liahona, novembre 2019, p. 109).

L’exaltation : « Les Écritures et les prophètes des derniers jours confirment que toutes les personnes qui respectent fidèlement les alliances de l’Évangile auront la possibilité de recevoir l’exaltation » (« L’espérance en Christ », Le Liahona, mai 2021, p. 54).

Le fait de se confier en l’Éternel : « Se confier en l’Éternel ne signifie pas attendre en passant le temps. Nous ne devons jamais avoir l’impression d’être dans une salle d’attente. Se confier en l’Éternel suppose d’agir. Au fil des ans, j’ai découvert que notre espérance en Christ augmente lorsque nous rendons service à autrui » (« L’espérance en Christ », Le Liahona, mai 2021, p. 55).

La foi en Jésus-Christ : « La foi en Jésus-Christ est le fondement de notre témoignage. Un témoignage est la confirmation d’une vérité éternelle qui s’imprime dans le cœur et l’âme d’une personne sous l’effet du Saint-Esprit. Un témoignage de Jésus-Christ, issu de l’Esprit et confirmé par lui, change notre façon de penser et de vivre. Un témoignage nous incite à connaître la volonté de notre Père céleste et de son Fils divin » (« Souvenez-vous de ce qui importe le plus », Le Liahona, mai 2023, p. 107).

Le Rétablissement : « Je pense que ce sont les choses les plus glorieuses et les plus merveilleuses que quiconque puisse savoir, que notre Père céleste et le Seigneur, Jésus-Christ, se sont révélés en ces derniers jours et que Joseph a été suscité pour rétablir la plénitude de l’Évangile éternel de Jésus-Christ » (« Au grand prophète », Le Liahona, novembre 2023, p. 74).