Articles numériques : Jeunes adultes

Et si je n’avais pas ma place dans le plan de notre Père céleste ?

Par Jeff Bennion

Je me posais souvent cette question, mais je me suis rendu compte que tout le monde avait sa place dans le royaume de Dieu.

Quand j’étais célibataire et que j’assistais aux réunions dans ma paroisse de jeunes adultes seuls, beaucoup de mes amis et moi rencontrions de nombreuses difficultés tandis que nous nous efforcions de recevoir les bénédictions du mariage éternel et de la famille dont nous entendions parler dans l’Évangile de Jésus-Christ. Certains de ces amis étaient célibataires depuis bien plus longtemps qu’ils ne l’auraient souhaité, d’autres s’étaient mariés mais s’étaient soudainement retrouvés veuf ou divorcé et d’autres rencontraient de graves problèmes de santé qui compromettaient leurs chances de se marier ou d’avoir leurs propres enfants.

Chacun à notre manière, nous nous efforcions de garder la foi en dépit de nos espoirs perdus et de nos rêves brisés.

À mon retour de mission, j’espérais me marier rapidement. J’avais récemment admis éprouver une attirance envers les personnes du même sexe et j’avais décidé de rester fidèlement sur le chemin des alliances et d’être optimiste quant à mon avenir dans l’Évangile plutôt que d’abandonner. Mais j’avais toujours du mal à sortir en couple avec une femme. À mesure que les années après ma mission s’allongeait, mon espoir de me marier s’amenuisait et cette possibilité me semblait au contraire pratiquement impossible.

J’avais un témoignage de la doctrine enseignée dans la déclaration sur la famille¹, mais c’était parfois douloureux pour moi de la lire parce que la magnifique famille éternelle qu’elle décrit me semblait inaccessible.

Je me demandais si mes amis et moi avions une place dans le plan de notre Père céleste.

Le Seigneur se soucie de nous

Un soir, alors que j’étais accablé par mes épreuves, j’ai fait un rêve. Dans ce rêve, j’ai éprouvé un immense sentiment d’amour. J’ai rêvé que Dieu m’invitait à lui demander de la nourriture, que je me couchais et qu’à mon réveil cette nourriture m’avait été miraculeusement fournie. Ce rêve m’a semblé si réel qu’à mon réveil, j’ai presque été surpris de ne pas trouver de nourriture au pied de mon lit. Il m’a donné la conviction absolue que Dieu m’avait toujours nourri et qu’il continuerait de le faire.

Ce rêve m’a accompagné toute la journée et je me suis vaguement souvenu d’une histoire de l’Ancien Testament dans laquelle d’un prophète épuisé s’endort et trouve un repas fourni par un ange à son réveil, mais je ne me rappelais pas de qui il s’agissait. Ce soir-là, je voulais retrouver l’histoire dans les Écritures, mais je me suis senti poussé à tout d’abord lire l’Ensign. En ouvrant le magazine, j’ai remarqué un beau tableau sur la troisième page de couverture.

Il s’agissait du tableau « An Angel Came to Elijah [Un ange vint à Élie] », de Walter Rane, qui représente l’histoire de l’Ancien Testament dont j’essayais de me souvenir.

J’étais stupéfait. Quelles étaient les probabilités que cela se produise ?

L’histoire que je cherchais se trouve dans 1 Rois 19. Le prophète Élie est épuisé car il est constamment en fuite. Il veut abandonner et demande au Seigneur de lui ôter la vie, puis il se couche et s’endort sous un genêt (voir le verset 4). Un ange le réveille, et il trouve de l’eau et du pain chaud, qu’il mange, puis il se rendort. L’ange le réveille une deuxième fois et lui dit : « Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi » (verset 7). Il obéit « et avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits » (verset 8).

Je n’étais pas au bout de mes surprises, car ce numéro du magazine contenait un article édifiant sur l’attirance envers les personnes du même sexe².

J’étais émerveillé par l’attention que le Seigneur me portait. Le Saint-Esprit m’a confirmé que ces paroles inspirées d’autres personnes m’étaient destinées et qu’elles me parvenaient au moment opportun. Il m’était impossible de nier que Dieu se souciait de moi et qu’il pourvoirait à mes besoins si je continuais de le suivre.

Suivre Jésus-Christ est la clé

Comme Élie, j’ai parfois eu l’impression que le chemin était aux dessus de mes forces. Mais dans ces moment-là, je me sentais vraiment aimé et compris par le Seigneur. Je savais qu’il comprenait ma situation et que mes souffrances étaient importantes à ses yeux. Et que si je mangeais la nourriture spirituelle que lui seul pouvait fournir, j’aurais la force de continuer mon voyage.

Mes épreuves et mes expériences spirituelles m’ont appris que les nombreux obstacles sur la route et les détours de la vie ne nous empêchent pas d’avoir une place dans le plan de notre Père céleste.

J’ai appris que le meilleur plan de vie consiste à vivre par la foi en Jésus-Christ ! Si nous marchons par la foi et respectons nos alliances, quelle que soit notre situation personnelle ou familiale, nous avançons dans le plan de Dieu.

Marcher avec le Christ

Tout comme beaucoup d’amis de ma paroisse de JAS et moi avons parfois eu du mal à espérer en l’avenir, je connais de nombreuses personnes qui sont dans des situations particulières qui leur donnent l’impression de ne pas avoir leur place dans le plan divin du salut. Mais en étant plus dévoués à l’Évangile et en nous appuyant sur le Sauveur dans notre plan de vie, mes amis et moi avons ressenti et vu son amour, sa direction et ses miracles.

Comme le dit Paul dans 2 Corinthiens 5:7 : « Car nous marchons par la foi, non par la vue ». Quelles que soient les déceptions, les insatisfactions ou les difficultés que nous rencontrons, si nous marchons par la foi et chérissons nos alliances, non seulement nous avons notre place dans son plan pour ses enfants, mais nous sommes aussi « enserrés éternellement dans les bras de son amour » (2 Néphi 1:15).

Bien que nous devions œuvrer avec zèle à suivre le Christ et à accomplir son œuvre (voir Doctrine et Alliances 58:27), son plan n’est pas là pour nous angoisser chaque fois que notre vie ne se passe pas comme nous l’avions prévu. Au lieu de cela, il veut que nous nous reposions sur lui, contractions des alliances avec lui, nous conduisions à lui les uns les autres, et connaissions la joie et la progression grâce à nos propres expériences dans la condition mortelle.

C’est l’essence même du plan de Dieu : nous guider le long du chemin des alliances et ramener chacun de nous dans ses bras aimants. Si nous le suivons, nous saurons avec certitude voir que chacun de nous a une place dans son plan.