Veillées de Noël
14oaks


12:28

L’Évangile de paix

À cette époque de Noël, l’ensemble du monde chrétien célèbre la naissance de Jésus-Christ, le « Prince de la paix ». Nous nous réjouissons tous de l’annonce que l’ange a faite de cet événement :

bergers levant les yeux vers une lumière éblouissante

« C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. […]

« Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant :

« Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée1 ! »

Les paroles que Charles Dickens a écrites à ses propres enfants sont une bonne illustration de la manière dont les chrétiens honorent le Sauveur :

portrait de Charles Dickens

« Mes chers enfants, je suis vivement désireux que vous connaissiez quelque peu l’histoire de Jésus-Christ. Car tout le monde devrait la connaître. La terre n’a jamais porté quelqu’un d’aussi bon, d’aussi aimable, d’aussi gentil et d’aussi désolé pour toutes les personnes qui font le mal. »

C’était l’introduction de Charles Dickens. Voici sa conclusion :

portrait de Charles Dickens

« Souvenez-vous, la chrétienté, c’est faire toujours le bien, même aux personnes qui nous font du mal. La chrétienté, c’est aimer notre prochain comme nous-même et faire à tous les hommes ce que l’on aimerait qu’ils nous fassent. La chrétienté, c’est être gentil, miséricordieux et clément, conserver ces qualités discrètement dans le cœur sans jamais s’en vanter, pas plus que de nos prières ou de notre amour pour Dieu, mais toujours montrer que nous l’aimons en essayant humblement de faire le bien en tout. Si nous faisons cela et nous souvenons de la vie et des leçons de notre Seigneur Jésus-Christ, et si nous essayons de nous y conformer, nous pouvons espérer avec confiance que Dieu pardonnera nos péchés et nos erreurs et nous permettra de vivre et de mourir en paix2. »

Comme Charles Dickens l’a écrit, « la vie et les leçons de notre Seigneur Jésus-Christ » nous conduisent à la paix. L’apôtre Paul a qualifié les enseignements de notre Sauveur d’« Évangile de paix3 ».

Le mot paix revêt de nombreux sens différents dans les Écritures. Quand Jésus a dit : « La paix soit avec vous », il décrivait apparemment le genre de paix dont parlait le prophète Ésaïe quand il a déclaré : « L’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours4. » Le Sauveur a accompli cette prophétie. Il a expliqué : « Je vous ai dit ces choses afin que vous ayez la paix en moi5. »

Jésus parle à ses apôtres

Dans ses dernières instructions, il a dit à ses apôtres : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point6. »

La visite de Jésus en Amérique

Peu après, lors de la visite qu’il a rendue aux justes dans le nouveau monde, le Sauveur a cité ces paroles d’Ésaïe : « Tous tes fils seront disciples du Seigneur, et grande sera la prospérité de tes fils7. »

Ce que notre Sauveur a enseigné au sujet de la paix dans notre vie s’applique également à la paix dans une famille, dans un pays et dans le monde.

Le Sauveur et ses apôtres n’avaient d’autre programme pour la paix mondiale que la droiture individuelle. Ils n’ont orchestré aucune campagne d’opposition au gouvernement de Rome ni au régime de ses tyrans locaux. Ils ont prêché la droiture personnelle et enseigné que les enfants de Dieu devaient aimer leurs ennemis8 et être « en paix avec tous les hommes9 ».

La guerre et le conflit sont le résultat de la méchanceté ; la paix est le produit de la droiture. Les bénédictions de l’Évangile sont universelles, tout comme l’est la recette pour la paix : respecter les commandements de Dieu.

Howard W. Hunter, a enseigné ce qui suit :

Howard Hunter

« La paix que le monde attend avec impatience est une époque où les hostilités seront suspendues ; mais les hommes ne comprennent pas que la paix est un état de l’existence qui n’est donné à l’homme que selon les termes que Dieu a fixés, pas autrement. […]

« Si nous nous tournons vers l’homme et les voies du monde, nous trouverons la tourmente et la confusion. Mais si nous nous tournons vers Dieu, nous trouverons la paix pour notre âme agitée. […]

« Cette paix nous protège de l’agitation du monde10. »

Dans la révélation moderne, nous lisons : « Mais apprenez que celui qui accomplit les œuvres de la justice recevra sa récompense, c’est-à-dire la paix dans ce monde et la vie éternelle dans le monde à venir11. »

La paix est la promesse de notre Sauveur et la paix est notre objectif. Cette paix promise est le sentiment de bien-être et de sérénité qui découle du respect de ses commandements. Le président Kimball a dit :

Spencer<nb/>W. Kimball

« La paix est le fruit de la justice. Elle ne peut être achetée avec de l’argent, ni échangée ou troquée. Il faut la mériter12. » Nous chantons ces paroles : « Douce est la paix que procure l’Évangile13 », et dans un autre beau cantique, nous entonnons cette prière mélodieuse :

« Qu’il y ait de la paix sur la terre

Et qu’elle commence avec moi14 ! »

Nous ne pouvons pas avoir la paix entre les pays sans parvenir à une droiture générale parmi les peuples qui les habitent. Dans les années tumultueuses de la Seconde Guerre mondiale, John A. Widtsoe a enseigné ceci :

John<nb/>A. Widtsoe

« La seule manière de créer une communauté paisible, c’est de créer des hommes et des femmes qui aiment et font régner la paix. Chaque personne, par cette doctrine du Christ et son Église, a entre ses mains la paix du monde.

« Cela [nous] rend, [vous et moi], responsables de la paix du monde. Cette responsabilité ne peut pas être transférée à quelqu’un d’autre15. »

Environ trente ans plus tard, une autre dirigeant général de l’Église, Eldred G. Smith, a enseigné cette même vérité :

« Si chacun avait la paix dans son âme, il y aurait de la paix dans la famille. S’il y a de la paix dans chaque famille, il y aura de la paix dans le pays. S’il y a de la paix dans les pays, il y aura de la paix dans le monde.

« Ne nous contentons pas de chanter : ‘Qu’il y ait de la paix sur la terre et qu’elle commence avec moi’, mais pensons-le. Faisons-en mon but, votre but16. »

L’une de mes histoires de Noël préférées a été publiée dans le journal Deseret News il y a plus de trente ans. Elle parle d’une fillette de onze ans et de ce qu’elle apprend grâce à son chagrin de n’avoir pas reçu le cadeau qu’elle désirait, et sa paix en apprenant la raison pour laquelle nous offrons des cadeaux à Noël. Je la raconte surtout pour les enfants et les jeunes qui sont parmi nous.

Une fillette de onze ans était peinée de ne pas avoir reçu la nouvelle poupée qu’elle voulait depuis si longtemps.

une mère parle à sa fille

Pour tenter de la consoler, sa mère lui dit : « Tu es trop grande pour cela. » La fillette se demanda si elle était trop grande pour Noël. Son père expliqua :

un père parle à sa fille

« Ma très chère petite fille. Grandir cause tant de douleur et de joie. Non, mon enfant, tu n’es pas trop grande pour Noël. Ce qui t’arrive est bien plus important. Tu commences à te rendre compte que de nombreuses choses ont un sens beaucoup plus profond et important que ce que tu comprenais plus jeune. […] Tu as entendu dire que nous offrons des cadeaux à Noël parce que des bergers et des rois mages en ont apporté à l’enfant Jésus mais laisse-moi te parler du véritable premier cadeau de Noël. »

Son père témoigna alors alors du grand amour de notre Père céleste pour son Fils aîné, « qui lui avait été loyal au milieu de beaucoup de difficultés et de rébellion et l’avait même aidé à créer le monde sur lequel nous vivons ». Il lui dit que notre Père céleste avait donné ce Fils, le Seigneur Jésus-Christ, pour qu’il soit notre Sauveur.

un père lit à sa fille

Il lut dans le Livre de Mormon que ce Fils « descendra[it] du ciel avec puissance parmi les enfants des hommes, et demeurera[it] dans un tabernacle d’argile. […] « Et voici, il souffrira[it] les tentations, et la souffrance du corps, la faim, la soif et la fatigue, plus encore que l’homme ne peut en souffrir sans en mourir ; car voici, du sang lui sort[irait] de chaque pore, si grande sera[it] son angoisse pour la méchanceté et les abominations de son peuple. « Et il sera[it] appelé Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le Père du ciel et de la terre » (Mosiah 3:5, 7-8).

Refermant le livre, son père expliqua :

un père parle à sa fille

« Notre Père céleste savait ce qui attendait son Fils bien-aimé mais, dans son amour et sa sagesse infinis, il l’a donné au monde. Et la deuxième facette de ce cadeau merveilleux, c’est que le Christ, le Fils, sachant lui aussi tout cela, s’est donné de plein gré afin que nous puissions avoir la vie éternelle. »

Des années plus tard, cette petite fille devenue femme a écrit :

fillette en train de dormir

« C’était la première nuit de Noël dont je me souviens où je ne me suis pas endormie avec ma poupée de Noël sur l’oreiller. J’avais quelque chose de mieux. Il régnait dans mon cœur une paix nouvelle et fascinante. J’avais trouvé un cadeau qui ne pouvait ni s’user ni se perdre, un cadeau pour lequel je ne serais jamais trop grande mais un cadeau pour lequel, avec l’aide de Dieu, je devais grandir. […] Et j’ai prié […] afin d’avoir un jour de vrais enfants et connaître alors le reste du cadeau d’amour17. »

Je termine mon discours en citant l’enseignement que le président Nelson a donné l’an dernier, lors de la veillée de Noël de la Première Présidence : « Jésus-Christ est le don sublime de Dieu, le don du Père à tous ses enfants18. »

« Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle19. »

Je prie pour que cette vérité éternelle imprègne tout ce que nous faisons en cette période de Noël. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Luc 2:11, 13-14.

  2. Charles Dickens, The Life of Our Lord, 1934, p. 11, 127.

  3. Voir Éphésiens 6:15 ; Romains 10:15.

  4. Ésaïe 32:17.

  5. Jean 16:33.

  6. Jean 14:27.

  7. 3 Néphi 22:13.

  8. Voir Matthieu 5:44.

  9. Romains 12:18.

  10. Enseignements des présidents de l’Église : Howard W. Hunter, 2015, p. 54, 60.

  11. Doctrine et Alliances 59:23.

  12. The Teachings of Spencer W. Kimball, 2011, p. 157.

  13. « Sweet Is the Peace the Gospel Brings », Hymns, n° 14.

  14. Paroles protégées par droits d’auteur de « Let There Be Peace on Earth », par Sy Miller et Jill Jackson, 1955. © 1955, 1983 par Jan-Lee Music, ASCAP, protection internationale des droits d’auteur. Tous droits réservés.

  15. John A. Widtsoe, « The Nature of Peace », dans Conference Report, octobre 1943, p. 113.

  16. Eldred G. Smith, « La paix », L’Étoile, novembre 1972, p. 473.

  17. Janice Jensen Barton, « The Christmas I Remember Best », Deseret News, 24 décembre 1959, page de couverture.

  18. Russell M. Nelson, « Quatre dons du Sauveur », Le Liahona, décembre. 2019, p. 7.

  19. Jean 3:16.