La prêtrise, puissante armée du Seigneur
L’une des plus grandes protections que nous ayons dans l’Eglise est une Prêtrise de Melchisédek forte, ferme, engagée, consacrée et qui rend témoignage.
C’est pour moi un honneur d’être ce soir avec la grande armée de détenteurs de la prêtrise qui, chaque jour, répondent à des appels de service, enseignent diligemment comme le Seigneur l’a commandé et travaillent de toutes leurs forces pour mieux relever le défi qui se présente à l’Eglise: vivre dans le monde sans être du monde.
A notre époque, le déversement d’immoralité, d’irresponsabilité et de malhonnêteté menace les fondements même de notre vie. Si nous ne veillons pas à sauvegarder ces fondements, si nous n’avons par d’assise profonde et ferme pour résister à ce travail de sape, nous allons connaître des difficultés.
L’une des plus grandes protections que nous ayons dans l’Eglise est une Prêtrise de Melchisédek forte, ferme, engagée, consacrée et qui rend témoignage.
Dans mon bureau, j’ai deux petits récipients en terre. L’un d’eux contient de l’eau de la mer Morte, l’autre de l’eau de la mer de Galilée. De temps en temps, je secoue l’un de ces récipients pour m’assurer que l’eau n’a pas diminué. Lorsque je le fais, mon esprit se tourne vers deux étendues d’eau différentes. La mer Morte ne contient aucun organisme vivant. La mer de Galilée est pleine de vie et de souvenirs de la mission du Seigneur, Jésus-Christ.
On peut comparer cette eau à un groupe réparti dans toute l’Eglise, de nos jours. Je parle du réservoir que constituent les anciens potentiels de chaque paroisse et de chaque pieu. Imaginez une rivière se déversant dans un étang. Puis voyez un mince filet d’eau sortant de cet étang à l’eau stagnante: ce filet représente les frères qui avancent et reçoivent la Prêtrise de Melchisédek. Le réservoir d’anciens potentiels s’agrandit, s’élargit, s’approfondit plus rapidement qu’on ne peut le penser.
Il est essentiel, voire critique, que nous étudiions la voie que suivent les détenteurs de la Prêtrise d’Aaron, puisqu’un bien trop grand nombre d’entre eux hésitent, trébuchent sans atteindre les collèges de la Prêtrise de Melchisédek, érodant la base active de détenteurs de la prêtrise de l’Eglise et limitant l’activité d’épouses pleines d’amour et d’enfants de grande valeur.
Que pouvons-nous faire, nous, dirigeants, pour inverser cette tendance? C’est en amont du flot de la Prêtrise d’Aaron que nous devons commencer. Un proverbe ancien prétend permettre de déterminer le bon sens des gens. On montre à quelqu’un un cours d’eau qui se déverse dans une mare d’eau stagnante. On donne un seau à la personne et on lui demande de commencer à draîner la mare. Si elle commence par installer un barrage sur le cours d’eau qui se jette dans la mare, on juge qu’elle a du bon sens. Si, par contre, elle ne fait pas attention à l’eau qui arrive, et essaie de vider la mare seau après seau, on la considère comme stupide.
La révélation dit que l’évêque est le président de la Prêtrise d’Aaron et le président du collège des prêtres de sa paroisse. Il ne peut pas déléguer ces responsabilités données par Dieu. Cependant, il peut responsabiliser ceux qui sont appelés comme consultants de collège, qui sont des hommes qui peuvent influencer les garçons.
Les conseillers de l’évêque, les autres officiers et instructeurs de la paroisse, et surtout le père et la mère de nos jeunes gens peuvent être d’une aide immense. Le service rendu par les présidences de collèges de la Prêtrise d’Aaron peut être lui aussi très efficace.
Voici donc quel est notre but: sauver chaque jeune homme, assurant ainsi un mari digne à chacune de nos jeunes filles, des collèges de la Prêtrise de Melchisédek forts et des missionnaires formés et capables d’accomplir ce que le Seigneur attend d’eux.
Il est sage de commencer par amener chaque diacre à prendre spirituellement conscience de la nature sacrée de son ordination. Dans une paroisse, cette leçon a été enseignée avec efficacité à propos de la collecte des offrandes de jeûne.
Le jour de jeûne, les diacres et les instructeurs rendaient visite aux membres de la paroisse afin que chaque famille puisse verser une contribution. Les diacres étaient un peu mécontents, parce qu’ils devaient se lever plus tôt que d’habitude pour accomplir cette tâche.
L’épiscopat a eu l’idée d’emmener un bus plein de diacres et d’instructeurs à Welfare Square (locaux et usines des services d’entraide, N.d.T.), à Salt Lake City. Ils y ont vu des enfants nécessiteux recevoir des chaussures neuves et d’autres vêtements, des paniers vides que l’on remplissait d’épicerie. On ne demandait pas d’argent en contrepartie. Un bref commentaire a été fait: «Jeunes gens, c’est ce que l’argent que vous collectez le jour de jeûne permet d’acheter: de la nourriture, des vêtements et de quoi s’abriter.» Après cette visite, les jeunes gens de la Prêtrise d’Aaron étaient plus souriants, accomplissaient mieux leur tâche et servaient avec un esprit bien disposé dans leur appel.
Je pose la question: Chaque instructeur reçoit-il la tâche de faire des visites aux foyer? Quelle merveilleuse occasion de se préparer à la mission! Quel honneur d’apprendre la discipline du devoir! Un garçon se détourne automatiquement de ses préoccupations égoïstes lorsqu’il est chargé de «veiller sur» les autres.
Et les prêtres? Ces jeunes gens ont l’occasion de bénir la Sainte-Cène, de continuer à faire de l’enseignement au foyer et d’administrer l’ordonnance sacrée du baptême.
Je me rappelle qu’étant diacre, je regardais les prêtres lorsqu’ils officiaient à la table de Sainte-Cène. L’un d’eux se nommait Barry et il avait une belle voix. Il lisait clairement les prières de Sainte-Cène, comme s’il participait à un concours d’art oratoire. Les autres membres de la paroisse, surtout les sœurs âgées, le complimentaient pour sa «voix d’or». Je crois qu’il est devenu un peu fier. Jack, un autre prêtre de la paroisse était malentendant, ce qui le faisait parler d’une manière qui ne paraissait pas naturelle. Lorsque Jack bénissait le pain et l’eau, nous, les diacres, avions l’habitude de ricaner. Je ne sais pas comment nous osions le faire, car Jack, avec ses mains larges comme des pattes d’ours, aurait pu écraser n’importe lequel d’entre nous.
Une fois, Barry, avec sa belle voix, et Jack, qui s’exprimait mal, avaient été mis ensemble à la table de Sainte-Cène. On a chanté le cantique; les deux prêtres ont rompu le pain. Barry s’est agenouillé pour la prière et nous avons fermé les yeux. Mais rien ne s’est passé. Nous, les diacres, n’avons pas tardé à rouvrir les yeux pour voir ce qui causait ce retard. Je me rappellerai toujours Barry en train de chercher frénétiquement sur la table la petite carte blanche sur laquelle étaient imprimées les prières de Sainte-Cène. On ne la retrouvait nulle part. Que devait-il faire? Le visage de Barry est devenu rose puis rouge lorsque l’assemblée a commencé à regarder dans sa direction.
Alors, s’étant relevé, Jack a gentiment fait asseoir Barry sur le banc. Il s’est agenouillé sur le petit tabouret et a commencé à dire la prière: «O Dieu, Père éternel, nous te demandons, au nom de ton Fils, Jésus-Christ, de bénir et de sanctifier ce pain pour l’âme de tous ceux qui en prennent... 1» il a continué la prière et on a distribué le pain. Jack a aussi béni l’eau et on l’a distribuée. Combien nous avons appris, nous, les diacres, à respecter Jack qui, malgré ses problèmes d’élocution, avait appris par cœur les prières sacrées! Barry, lui aussi, a mieux apprécié Jack. Une amitié durable était née.
En plus de celle de l’épiscopat et des consultants de collège de la Prêtrise d’Aaron, il y a l’influence du foyer. L’aide des parents, utilisée avec sagesse, est souvent ce qui assure le succès. Une enquête que nous avons menée récemment révèle que l’influence du foyer est un facteur déterminant dans le choix de partir en mission et de se marier au temple.
Je ne connais, personnellement, que trois paroisses qui aient un collège complet de 48 prêtres. Ces paroisses ont été présidées par Joseph B. Wirthlin, Alfred B. Smith, et Alvin R. Dyer. Presque tous les jeunes gens ont fait une mission et se sont mariés au temple. L’une des clés de leur succès a été d’appeler comme consultants de la Prêtrise d’Aaron des hommes qui étaient des exemples pour les jeunes gens. Un frère qui revient juste de sa mission et qui possède un grand témoignage est un exemple idéal. Un jeune détenteur de la Prêtrise d’Aaron peut dire: «Voilà l’homme que je veux suivre.»
Si nous bloquons l’apport de détenteurs de la Prêtrise d’Aaron dans le réservoir des anciens potentiels, nous résoudrons davantage de problèmes que nous ne l’imaginons. Nous garantirons que chaque jeune homme aura plus de chances de partir en mission et de se marier au temple. Ensuite, il n’y aura pas ce déséquilibre entre le nombre de jeunes filles dignes et les quelques jeunes gens dignes pour le choix d’un conjoint éternel. Nous ne parlons pas d’un garçon; nous parlons de maris, de pères, de grands-pères, de patriarches dans leur famille. Donnons des bases solides aux jeunes gens de la Prêtrise d’Aaron.
Ne négligeons pas les convertis adultes qui reçoivent la Prêtrise d’Aaron, mais qui ne sont pas ordonnés à l’office d’ancien au moment où il le faut. Ils vont alors rejoindre les frères qui restent dans les eaux stagnantes des non-pratiquants. Certaines paroisses et pieux ont sauvé un grand nombre d’hommes de qualité qui croyaient ne pas pouvoir recevoir la Prêtrise de Melchisédek. En me déplaçant dans l’Eglise, j’ai gardé trace des unités qui avaient la vision de la manière de sauver ces frères. Elles ont toutes eu la même expérience. Elles ont appris que ce sauvetage réussit mieux s’il est fait individuellement et au niveau de la paroisse. L’évêque a été mis à contribution. En effet, n’est-il pas le président de la Prêtrise d’Aaron ainsi que le grand prêtre président de sa paroisse?
Il faut appeler des instructeurs dignes et bien préparés pour apporter leur aide à cet effort important. Mes frères, examinez votre situation en vous aidant de la prière, puis appelez ceux que le Seigneur a préparés pour qu’ils soient des serviteurs et des sauveurs. «Souvenez-vous que les âmes ont une grande valeur aux yeux de Dieu2.» Imaginez la joie d’une femme et de ses enfants lorsque son mari, leur père comprend, corrige ses voies, et marche dans les traces de Jésus-Christ, notre Seigneur.
La vie du regretté James Collier à été un exemple d’amour sincère et d’enseignement inspiré. Par ses efforts personnels, il a ramené à l’Eglise un grand nombre de frères de l’interrégion de Bountiful, en Utah. Frère Collier m’a invité à m’adresser à ceux qui, à présent, avaient été ordonnés anciens et qui, avec leur femme et leurs enfants, étaient allés au temple de Salt Lake City pour recevoir les alliances et les bénédictions éternelles qu’ils s’étaient si ardemment efforcés de recevoir.
Au repas donné en cet honneur, j’ai pu voir et ressentir l’amour que Jim avait pour ceux qu’il avait instruits et sauvés et l’amour qu’ils avaient pour lui. Malheureusement, Jim Collier souffrait alors d’une maladie incurable et avait dû persuader les médecins de le laisser quitter l’hôpital pour assister à cette dernière soirée d’hommage.
Debout au pupitre, Jim avait un grand sourire. Il était ému lorsqu’il a exprimé son amour pour ce groupe. Tout le monde pleurait. Frère Collier a fait remarquer avec humour: «Tout le monde veut aller au royaume céleste, mais personne ne veut mourir pour y aller.» Puis, baissant la voix, Jim a poursuivi: «Je suis prêt à partir, et je vous attendrai de l’autre côté pour accueillir chacun d’entre vous, mes chers amis.»
Jim est retourné à l’hôpital. Son enterrement a eu lieu peu après.
Lorsque nous assumons notre responsabilité envers ceux qui détiennent la Prêtrise d’Aaron, jeunes et anciens potentiels, rappelons-nous que nous ne sommes pas obligés de faire cavalier seul. Nous pouvons lever les yeux et demander l’aide divine. « Le fait que l’homme reconnaisse qu’il existe une puissance supérieure à lui ne le diminue nullement. Si, dans sa foi, il attribue des bienfaits et un objectif supérieur au pouvoir qui lui est supérieur, il acquiert la vision d’une destinée supérieure et d’attributs plus nobles pour le genre humain, et il est stimulé et encouragé dans le combat de l’existence… Il doit chercher, croyant, priant et espérant qu’il trouvera. Cet effort sincère et soutenu par la prière ne restera pas sans réponse: c’est le principe même de la foi3.» C’est ce qu’a enseigné Stephen L Richards.
Un passage d’une excellente pièce, «The King and I», nous encourage dans nos efforts. Le roi du Siam est étendu, mourant. Anna, sa préceptrice anglaise, est à ses côtés et son fils lui demande: «A-t-il été aussi bon… qu’il l’aurait pu? » Anna répond avec sagesse: «Je crois qu’aucun homme n’a jamais été aussi bon… qu’il l’aurait pu, mais lui, il a [vraiment] essayé4.»
Le prophète Joseph a déclaré: «Le bonheur est l’objet et le but de notre existence et en sera la fin si nous suivons le chemin qui y mène; et ce chemin, c’est la vertu, l’intégrité, la fidélité, la sainteté et le respect de tous les commandements de Dieu5.»
Parcourons ces chemins clairement balisés. Pour nous aider à le faire, nous pouvons suivre le sermon le plus cours du monde: «Choisis le bien.»
C’est le conseil que Joe a trouvé et suivi. On lui avait demandé de se lever à six heures le matin et de conduire un enfant blessé jusqu’à l’hôpital qui se trouvait à près de quatre-vingts kilomètres de là. Il ne voulait pas le faire, mais il ne savait pas comment refuser. Une femme en pleurs a porté l’enfant jusqu’à la voiture et l’a mis sur le siège du passager en bredouillant des remerciements. Jœ a dit que tout irait bien et est parti rapidement.
Deux ou trois kilomètres plus loin, l’enfant a demandé timidement: «Vous êtes Dieu, n’est-ce pas?»
«J’ai bien peur que non, mon petit», a répondu Jœ.
«J’ai cru que vous deviez être Dieu», a dit l’enfant. «J’ai entendu maman prier à côté de mon lit et demander à Dieu de m’aider à aller à l’hôpital pour que je puisse guérir et jouer avec les autres garçons. Vous travaillez pour Dieu?»
«Oui, de temps en temps», a dit Jœ, «mais pas régulièrement. Je crois que maintenant, je vais travailler beaucoup plus pour lui.»
Mes chers frères, allez-vous le faire? Vais-je le faire? Allons-nous le faire? Je prie pour cela, humblement et sincèrement.
Au nom du Seigneur, Jésus-Christ. Amen. 9