Le sacrifice, investissement éternel
«Le sacrifice est un principe étonnant… [Il] peut développer en nous un amour profond pour notre prochain et pour notre Sauveur, Jésus-Christ.»
En tant que mère, je trouve que l’une des histoires les plus poignantes de l’Ancien Testament est celle d’Abraham à qui le Seigneur a demandé d’offrir en sacrifice son jeune fils, Isaac. Sarah devait avoir au moins 100 ans quand Isaac a été emmené dans la montagne. Par gentillesse envers elle, je pense qu’Abraham n’a pas dû lui dire ce qu’il avait l’intention de faire, ce qui signifie qu’il a dû supporter seul cette grande épreuve de la foi.
Lorenzo Snow a dit un jour: «Aucun mortel n’aurait pu faire ce qu’Abraham a fait… à moins d’être inspiré et d’avoir en lui une portion de divinité pour recevoir cette inspiration» (The Teachings of Lorenzo Snow, édité par Clyde J. Williams, 1984, p. 116).
En commençant par Adam, tous les prophètes de l’Ancien Testament ont respecté la loi de sacrifice. Le sacrifice fait partie intégrante de la loi céleste, et dirige notre attention vers le plus glorieux de tous les sacrifices, celui de notre Sauveur, Jésus-Christ.
Le président Hinckley a magnifiquement défini le sacrifice en disant: «Sans sacrifice, il n’y a pas de véritable culte à Dieu… ‹Le Père a donné son Fils, et le Fils a donné sa vie›, et nous ne rendons pas de culte à moins de donner, donner de nos biens… de notre temps… de notre force… de nos talents… de notre foi… [et] de notre témoignage» (Teachings of Gordon B. Hinckley, 1997, p. 565).
Mes frères et sœurs, la loi de sacrifice est l’une des choses qui nous distinguent du reste du monde. Nous sommes un peuple d’alliances et nous avons la bénédiction d’avoir des occasions d’adorer et de donner; mais sommes-nous pleinement convertis au principe du sacrifice? Cela me rappelle le jeune homme riche que le Seigneur instruisait et qui a demandé: «Que me manque-t-il encore?» (Matthieu 19:20). Jésus lui dit: «Si tu veux être parfait, va, vends [tout] ce que tu possèdes… Puis viens, et suis-moi» (Matthieu 19:21).
Voyons trois moyens par lesquels le sacrifice peut nous aider à suivre le Sauveur: instruire nos enfants, donner aux pauvres et aux nécessiteux, et donner de nous-mêmes dans l’œuvre missionnaire.
Premièrement, comment pouvons-nous apprendre à nos enfants à faire des sacrifices?
Mon grand-père, Isaac Jacob, était un grand exemple pour moi. Grand-père élevait des moutons et il a envoyé quatre fils en mission. Durant la Grande Dépression, c’est ma mère qui a eu l’occasion de servir et elle a reçu l’appel de partir au Canada.
Grand-père s’est trouvé dans une situation financière critique quand sa banque l’a appelé pour lui demander quels étaient ces 50 dollars qui partaient tous les mois pour la mission de ma mère. Il avait fait un emprunt et payait 12 pour cent d’intérêts. Les banquiers n’ont pas été satisfaits de sa réponse et lui ont demandé de faire revenir ma mère de mission.
Le lendemain, Grand-père a donné sa réponse: «Si ma fille rentre à la maison, les moutons vous appartiennent et je vous les amène devant votre porte.» Les banquiers ont été pris au dépourvu. Grand-père s’occupait de troupeaux qu’ils avaient achetés, et ils n’auraient eu personne d’autre pour s’occuper de tous ces moutons. Ma mère a terminé sa mission, et l’exemple de Grand-père a enseigné l’importance du sacrifice à sa famille.
Lorsque nous enseignons le sacrifice à nos enfants, nous devons aussi leur apprendre l’abnégation. On raconte qu’une femme avait demandé conseil à Robert E. Lee pour savoir comment élever son enfant, qui était général pendant la Guerre d’Indépendance; il avait répondu: «Apprenez l’abnégation à votre enfant» (voir Recollections of a Long Life, Joseph Packard, 1902, p. 158).
Nous devons éviter de combler nos enfants de biens matériels. Nous risquons de priver un enfant de joie en lui donnant trop. Si nous ne lui permettons jamais de désirer quelque chose, il n’aura jamais le plaisir de l’obtenir.
Est-ce que nous incitons nos enfants à faire des sacrifices en donnant de leur temps et de leurs moyens, par exemple en aidant un voisin qui est seul ou en se liant d’amitié avec quelqu’un qui en a besoin? S’ils se concentrent sur les besoins des autres, leurs propres besoins deviendront moins importants. La véritable joie s’obtient en se sacrifiant pour les autres.
Deuxièmement, nous pouvons donner plus généreusement aux pauvres et aux nécessiteux. Lorsque je rends visite aux membres de l’Eglise, je suis ravie de voir la bonté des saints des derniers jours fidèles. Un jeune homme de Colombie, qui avait été élevé par sa grand-mère, possédait plusieurs cordonneries et travaillait comme gardien dans sa paroisse. Lorsqu’il a été appelé en mission, non seulement il avait suffisamment d’économies pour financer sa mission, mais il a aussi versé de l’argent pour aider un autre missionnaire.
Devons-nous aussi partager notre nourriture, nos vêtements et nos meubles? Le Seigneur nous a commandé de ne pas convoiter nos propres biens (voir D&A 19:26). En de nombreux endroits, nous avons la bénédiction d’avoir Deseret Industries. Nous pouvons apprendre à nos enfants à vérifier régulièrement le contenu de leurs placards pour donner des vêtements, sans attendre qu’ils soient démodés, pour permettre à d’autres d’être aussi habillés à la mode.
On reçoit de nombreuses récompenses en partageant ses biens matériels. Le roi Benjamin nous le rappelle en disant: «Pour conserver de jour en jour le pardon de vos péchés, afin de marcher innocents devant Dieu, je voudrais que vous accordiez de vos biens aux pauvres… [pour] nourrir les affamés, vêtir les nus, visiter les malades et leur apporter du soulagement» (Mosiah 4:26). Nous pouvons tous chercher des occasions de donner et de partager.
Le troisième domaine de sacrifice est l’œuvre missionnaire. Lorsque nous sommes appelés à rendre visite aux paroisses et aux branches partout dans l’Eglise, nous constatons un énorme besoin de missionnaires d’âge mûr. Vous ne pouvez pas imaginer tout le bien qu’ils font en aimant les missionnaires et en enseignant la doctrine et la culture de l’Eglise aux membres locaux.
Le président Hinckley s’est récemment rendu à une conférence de pieu dans une région aisée, et seulement quatre couples étaient partis en mission. Espérant encourager davantage de membres à le faire, il leur a promis qu’ils ne manqueraient pas à leurs enfants et à leurs petits-enfants pendant leur absence. Avec l’invention du courrier électronique, les couples en mission peuvent envoyer et recevoir des lettres pleines d’amour presque chaque jour.
Vos années d’expérience seront une bénédiction pour d’autres personnes et vous découvrirez combien les gens sont merveilleux. Les missions du monde ont besoin de vous! Priez pour avoir cet esprit d’aventure et le désir de remplir une mission. Ce sera plus passionnant que les voyages en camping-car et les séances de fauteuil à bascule.
Jeunes gens, nous espérons que l’œuvre missionnaire vous enthousiasme. La semaine dernière, chaque jeune fille de l’Eglise a été invitée à aider une autre jeune fille à redevenir pratiquante. Ce serait formidable si les jeunes gens le faisaient aussi!
Beaucoup d’entre vous font des choses remarquables. Une jeune fille, Megan, a prié plusieurs mois pour deux amies qui n’étaient pas membres de l’Eglise, elle a réussi à ce que l’une d’elles s’inscrive au séminaire, et elle a proposé à l’autre de suivre les leçons des missionnaires. Récemment, ces deux jeunes filles se sont fait baptiser. L’Eglise a besoin de vous. Le président Hinckley ne peut pas parcourir les couloirs de votre école pour instruire vos amis, mais vous pouvez le faire, et le Seigneur compte sur vous. Nous sommes vraiment fiers du courage dont vous faites preuve en parlant de votre amour pour l’Evangile à vos amis.
Le sacrifice est un principe étonnant. Lorsque nous donnons volontairement de notre temps, de nos talents et tout ce que nous possédons, cela devient l’une des formes de culte les plus véritables. Cela peut nous donner un amour profond pour notre prochain et pour notre Sauveur, Jésus-Christ. Lorsque nous nous sacrifions, notre cœur peut changer, nous vivons plus proches de l’Esprit et nous avons moins d’appétit pour les choses du monde.
Le président Hinckley a enseigné une grande vérité lorsqu’il a dit: «Ce n’est pas un sacrifice de vivre l’Evangile de Jésus-Christ. Ce n’est jamais un sacrifice lorsqu’on reçoit plus qu’on ne donne. C’est un investissement… le plus grand de tous les investissements… Les dividendes en sont éternels» (Teachings of Gordon B. Hinckley, 1997, pp. 567-568).
Comme il est réconfortant de savoir qu’il ne nous est pas demandé d’être seuls pour faire cet investissement! Comme Abraham, nous avons une parcelle de divinité en nous pour recevoir l’inspiration grâce aux pouvoirs des cieux. Mes frères et sœurs, je prie pour qu’en faisant ces choses nous en venions à aimer davantage le principe du sacrifice et pour que ce grand principe nous rapproche de notre Sauveur, au nom de Jésus-Christ. Amen.s