La loi du jeûne
«Associé à la prière fervente, le jeûne est puissant. Il peut nous fortifier pour les périodes de tentations.»
Mes chers frères et sœurs, j’ai le sentiment, tout comme vous, que les paroles de David B. Haight sont inspirantes pour l’Eglise toute entière, ainsi que les paroles de tant d’autres personnes.
Il y a deux mille ans, un homme parcourait les chemins rocailleux et poussiéreux de Galilée mais peu de gens l’ont reconnu pour ce qu’il était réellement: le Créateur de mondes, le Rédempteur, le Fils de Dieu.
Un docteur de la loi est venu lui demander: «Quel est le plus grand commandement?»
Jésus a répondu: «Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.
«C’est le premier et le plus grand commandement.
«Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
«De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.»
Par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, le Seigneur a établi son Eglise à nouveau parmi les hommes. L’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, rétablie sur la terre en ces derniers jours, est centrée sur ces commandements que le Sauveur a proclamé être les plus grands: aimer notre Père céleste et aimer notre prochain. Notre Sauveur a dit: «Si tu m’aimes, tu me serviras et garderas tous mes commandements.» Une manière de montrer notre amour est d’observer la loi du jeûne.
Cette loi est basée sur un principe simple, mais pourtant profond, une pratique simple, qui est que, si nous observons ce principe dans l’esprit qui convient, nous nous rapprochons de notre Père céleste et nous fortifions notre foi tout en soulageant le fardeau d’autres personnes.
Dans l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, il est demandé aux membres de jeûner chaque fois qu’ils ont particulièrement besoin de fortifier leur foi, et de jeûner une fois par mois le jour de jeûne. Ce jour-là, nous nous abstenons de deux repas consécutifs, nourriture et boisson, nous prions notre Père céleste et nous faisons une offrande de jeûne pour aider les pauvres. L’offrande doit être au moins égale à la valeur des aliments que nous aurions mangés. Généralement, le dimanche de jeûne est le premier dimanche du mois. Ce jour-là, il est demandé aux membres qui en sont physiquement capables de jeûner, de prier, de rendre témoignage de la véracité de l’Evangile et de faire une offrande de jeûne généreuse.
Milton R. Hunter a dit: «La loi du jeûne est probablement aussi vieille que la famille humaine… Dans les temps anciens, les prophètes dirigeants ont donné à nombreuses reprises aux membres de l’Eglise le commandement d’observer la loi du jeûne et de la prière.»
Nous remarquons que dans les Ecritures, le jeûne est presque toujours associé à la prière. Sans la prière, le jeûne n’est pas complet, c’est simplement avoir faim. Si nous voulons que notre jeûne soit plus que simplement avoir faim, nous devons élever notre cœur, notre esprit et notre voix en communion avec notre Père céleste. Associé à la prière fervente, le jeûne, est puissant. Il peut nous remplir l’esprit des révélations de l’Esprit. Il peut nous fortifier pour les périodes de tentations.
Le jeûne et la prière peuvent nous aider à acquérir plus de courage et de confiance. Ils peuvent affermir notre personnalité et édifier la maîtrise de soi et la discipline personnelle. Souvent, lorsque nous jeûnons, nos prières et nos supplications justes ont plus de force. Notre témoignage grandit. Nous mûrissons spirituellement et émotionnellement, et nous sanctifions notre âme. Chaque fois que nous jeûnons, nous maîtrisons un peu plus nos appétits et nos passions pour les choses du monde.
Le jeûne et la prière peuvent nous aider dans notre famille et dans notre travail quotidien. Ils peuvent nous aider à magnifier nos appels dans l’Eglise. Ezra Taft Benson, ancien président de l’Eglise, a dit: «Si vous voulez obtenir l’esprit de votre office et de votre appel comme nouveau président d’un collège, nouveau [membre] d’un grand conseil, nouvel évêque [je pourrais dire aussi nouvelle présidente de la Société de Secours], essayez de jeûner pendant un temps. Je ne veux pas dire simplement sauter un repas puis manger deux fois plus au repas suivant. Je veux dire jeûner réellement, et prier durant cette période. Cela fera plus que quoi que ce soit d’autre que je connaisse pour vous donner la vision réelle de votre office et de votre appel et permettre à l’Esprit d’agir par votre intermédiaire.»
Joseph Smith, le prophète, a enseigné: «Qu’il y ait une règle pour tous les saints, et il n’y aura jamais de pénurie de nourriture: Lorsque les pauvres ont faim, que les nantis jeûnent un jour et donnent ce qu’ils auraient mangé aux évêques pour les pauvres, et tout le monde sera dans l’abondance pendant longtemps… Et aussi longtemps que les saints appliqueront tous ce principe le cœur heureux et le visage réjoui, ils seront dans l’abondance.»
Les prophètes du Livre de Mormon ont enseigné la loi du jeûne. «Voici, il arriva que le peuple de Néphi se réjouit extrêmement, parce que le Seigneur l’avait de nouveau délivré des mains de ses ennemis; c’est pourquoi, ils rendirent grâces au Seigneur, leur Dieu; oui, et ils jeûnèrent beaucoup et prièrent beaucoup, et ils adorèrent Dieu avec une joie extrêmement grande.»
Les quatre fils de Mosiah ont montré la puissance de l’association du jeûne et de la prière. Ils ont rencontré des difficultés énormes, mais ils ont pourtant accompli des miracles en amenant des milliers de Lamanites à connaître la vérité. Ils ont donné le secret de leur réussite. Ils ont sondé les Ecritures et ils se sont «beaucoup livrés à la prière et au jeûne». Quel en a été le résultat? «Ils avaient l’esprit de prophétie, et l’esprit de révélation, et lorsqu’ils enseignaient, ils enseignaient avec une puissance et une autorité venant de Dieu.»
Lorsque nous jeûnons, mes frères et sœurs, nous ressentons la faim, et, pour une courte période, nous nous mettons littéralement dans la position des personnes qui ont faim et qui sont dans le besoin. Ce faisant, nous comprenons mieux les privations qu’ils subissent. Lorsque nous faisons à l’évêque une offrande pour soulager la souffrance d’autrui, nous faisons non seulement quelque chose de sublime pour les autres, mais faisons aussi quelque chose de merveilleux pour nous-mêmes. Le roi Benjamin a enseigné que lorsque nous donnons de nos biens aux pauvres, nous conservons «de jour en jour le pardon de [nos] péchés».
Un autre prophète du Livre de Mormon, Amulek, a expliqué que souvent nos prières sont vaines parce que nous renvoyons les nécessiteux.
Si vous avez le sentiment que notre Père céleste n’écoute pas vos supplications, demandez-vous si vous écoutez les cris des pauvres, des malades, des affamés et des affligés qui vous entourent.
Certaines personnes, voyant les besoins énormes qu’il y a dans le monde, se disent: Que pourrais-je bien faire pour changer cela?
Je vais vous dire simplement une chose que vous pouvez faire. Vous pouvez vivre la loi du jeûne et faire une offrande de jeûne généreuse.
Les offrandes de jeûne sont utilisées dans un seul but: aider les nécessiteux. Tout l’argent remis à l’évêque sous forme d’offrande de jeûne sert à aider les pauvres. Lorsque les dons sont plus importants que les besoins locaux, ils sont transmis pour servir à répondre à des besoins ailleurs.
En tant qu’apôtre du Seigneur Jésus-Christ, je parcours le monde pour témoigner de lui. Je viens devant vous aujourd’hui pour rendre un autre témoignage, le témoignage de la souffrance et des besoins de millions d’enfants de notre Père céleste.
Beaucoup trop de gens dans le monde aujourd’hui, des centaines de milliers de familles, sont dans le besoin chaque jour. Ils ont faim. Ils souffrent du froid. Ils souffrent de maladies. Ils ont de la peine pour leurs enfants. Ils se lamentent pour la sécurité de leur famille. Ces gens ne sont pas des étrangers ni des gens du dehors, ce sont des enfants de notre Père céleste. Ils sont nos frères et nos sœurs. Ils sont «concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu».
Leurs prières ferventes montent aux cieux, suppliant d’avoir du répit, le soulagement de leurs souffrances. Aujourd’hui même, à cette heure, même des membres de notre Eglise prient pour le miracle qui leur permettrait de surmonter les souffrances qui les entourent.
Si, alors que nous avons les moyens de le faire, nous n’avons pas de compassion pour eux et nous ne nous précipitons pas à leur aide, nous risquons fort de faire partie des gens dont parlait le prophète Moroni lorsqu’il a dit: «Car voici, vous aimez l’argent, et vos biens, et vos beaux habits… plus que vous n’aimez les pauvres et les nécessiteux, les malades et les affligés.»
Je me souviens très bien que mon père, l’évêque de notre paroisse, remplissait mon petit chariot rouge de nourriture et de vêtements, et m’envoyait, en tant que diacre de l’Eglise, rendre visite aux familles nécessiteuses de notre paroisse, tirant mon chariot derrière moi.
Souvent, lorsque les offrandes de jeûne étaient épuisées, mon père prenait de l’argent de sa poche pour fournir à ses ouailles nécessiteuses la nourriture qui leur éviterait d’avoir faim. C’était l’époque de la Grande Dépression et beaucoup de familles souffraient.
Je me souviens avoir rendu visite à une famille en particulier: une mère malade, un père au chômage et découragé, et cinq enfants au visage creux, tous désespérés et affamés. Je me souviens de la gratitude qui rayonnait sur leur visage lorsque je suis arrivé à leur porte avec mon petit chariot débordant presque de ce dont ils avaient besoin. Je me souviens du large sourire des enfants. Je me souviens des larmes de la mère. Et je me souviens du père, debout, la tête inclinée, incapable de parler.
Ces impressions et beaucoup d’autres ont forgé en moi l’amour des pauvres, l’amour de mon père qui servait comme berger de son troupeau, et l’amour des membres de l’Eglise fidèles et généreux qui faisaient tant de sacrifices pour soulager les souffrances des autres.
Mes frères et sœurs, dans un certain sens, vous aussi vous pouvez apporter un chariot débordant d’espoir à une famille nécessiteuse. Comment? En faisant une offrande de jeûne généreuse.
Parents, enseignez à vos enfants les joies d’un jeûne convenable. Et comment peut-on le faire? Comme pour tout autre principe de l’Evangile, montrez-leur que vous le faites par votre exemple. Puis aidez-les à vivre eux-mêmes la loi du jeûne, peu à peu. Ils peuvent jeûner et ils peuvent aussi faire une offrande de jeûne, s’ils choisissent de le faire. Si nous enseignons à jeûner à nos enfants, cela peut leur donner le pouvoir de résister aux tentations tout au long du voyage de la vie.
Quel doit être le montant de nos offrandes de jeûne? Mes frères et sœurs, la mesure de notre offrande pour bénir les pauvres est la mesure de notre gratitude envers notre Père céleste. Nous qui avons été bénis si abondamment, allons-nous tourner le dos aux gens qui ont besoin de notre aide? Le don d’une offrande de jeûne généreuse est l’indication de notre volonté de nous consacrer au soulagement de la souffrance des autres.
Marion G. Romney, qui était évêque de notre paroisse lorsque j’ai été appelé en mission et qui est devenu plus tard membre de la Première Présidence de l’Eglise, a lancé l’exhortation suivante: «Donnez généreusement pour que vous-mêmes, vous puissiez progresser. Ne donnez pas seulement pour en faire bénéficier les pauvres, mais donnez aussi pour votre bien-être personnel. Donnez assez pour faire don de vous-même au royaume de Dieu par la consécration de vos moyens et de votre temps.»
Les diacres de l’Eglise ont l’obligation sacrée d’aller rendre visite à chaque foyer de membres pour collecter les offrandes de jeûne pour les pauvres. Thomas S. Monson m’a raconté un jour que lorsqu’il était jeune évêque, il avait commencé à sentir que les jeunes diacres de sa paroisse se plaignaient d’avoir à se lever si tôt pour collecter les offrandes de jeûne. Au lieu d’appeler les jeunes gens à la tâche, l’évêque plein de sagesse les avait emmenés au centre d’entraide de Salt Lake City.
Là, les garçons ont rencontré une femme handicapée qui tenait le standard téléphonique. Ils ont vu un aveugle qui mettait des étiquettes sur des boîtes de conserve, et un frère âgé qui remplissait des étagères.
Le président Monson a dit: «Un profond silence est tombé sur les garçons tandis qu’ils voyaient le résultat de leurs efforts de chaque mois pour collecter les fonds sacrés des offrandes de jeûne qui aidaient les nécessiteux et fournissaient un emploi à ces personnes qui, sans cela, n’auraient rien eu à faire.»
En tant que membres de l’Eglise, nous avons la responsabilité sacrée d’aider les personnes qui sont dans le besoin et d’alléger leurs lourds fardeaux.
L’observance de la loi du jeûne peut aider tous les gens de tous les pays. Le président Hinckley a demandé: «Qu’arriverait-il si les principes du jour de jeûne et des offrandes de jeûne étaient respectés dans le monde entier? Les affamés seraient nourris, les nus seraient vêtus et les sans-abri auraient un toit… La sollicitude et la générosité se développeraient dans le cœur des gens de partout.»
En jeûnant dans un bon esprit et à la manière du Seigneur nous recevrons de l’énergie spirituelle, nous deviendrons davantage maîtres de nous-mêmes, nous remplirons notre foyer de paix, notre cœur se gonflera de joie, nous serons fortifiés contre la tentation, nous serons préparés pour les temps d’adversité et nous ouvrirons les écluses des cieux.
Ecoutez quelles sont les bénédictions abondantes qui sont prophétisées pour les gens qui vivent la loi du jeûne: «Alors tu appelleras, et l’Eternel répondra; tu crieras, et il dira: Me voici!… L’Eternel sera toujours ton guide, il rassasiera ton âme dans les lieux arides… tu seras comme un jardin arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent pas.»
En vivant la loi du jeûne, non seulement nous nous approchons de Dieu par la prière, mais nous nourrissons les affamés et nous prenons soin des pauvres. Chaque fois que nous le faisons, nous accomplissons les deux grands commandements dont «dépendent toute la loi et les prophètes».
Je sais que Jésus-Christ est vivant. Je sais que Gordon B. Hinckley est notre prophète, voyant et révélateur. Je témoigne solennellement de cette réalité. Je rends aussi témoignage que celui qui a eu compassion «de ces plus petits», veille avec amour et compassion sur les personnes qui aujourd’hui vont au secours des faibles, fortifient les mains languissantes et affermissent les genoux qui chancellent.
J’élève ma voix pour témoigner et promettre, comme l’ont fait les grands apôtres qui nous ont précédés, qu’il est certain que les personnes qui vivent la loi du jeûne découvriront les grandes bénédictions liées à ce saint principe. J’en rends solennellement témoignage au nom de Jésus-Christ. Amen. 9