Les prophètes du temps des pionniers et de notre époque
Les présidents Young et Hinckley sont tous deux des prophètes qui ont dirigé l’Église par inspiration et révélation.
Mes frères et sœurs, debout à la chaire de ce tabernacle ancien mais neuf, je me sens tout petit en pensant aux événements historiques qui s’y sont déroulés. Un pied est dans le passé, l’autre dans l’avenir et je remercie les prophètes et les apôtres pionniers et modernes qui ont eu, et ont encore, la vision de construire et de prolonger dans l’avenir cet édifice remarquable.
Je voudrais parler de deux de ces hommes de vision : Brigham Young et son successeur actuel.
Brigham Young a été le deuxième prophète de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Il a dirigé l’Église pendant trente trois ans. Il a construit ce tabernacle et a présidé à sa consécration pendant la conférence générale d’octobre 1875, il y a plus de cent trente et un ans.
Ses autres réalisations ont été nombreuses, et je ne peux en citer que quelques-unes.
C’était un pionnier, c’est-à-dire quelqu’un qui ouvre et prépare la voie que d’autres suivront. Un écrivain a dit de lui : « Il a conduit un groupe appauvri et en haillons, dépourvu de quasiment tout bien matériel, dans un territoire inconnu. Ses détracteurs et biographes ont remarqué que c’était un homme exceptionnel parmi les dirigeants de l’histoire moderne, car lui seul, sans soutien politique ni financier, a établi à partir de rien une société d’ordre et industrieuse dans le désert, n’ayant pour autorité que la prêtrise et la force spirituelle avec laquelle il donnait ses enseignements. Par ses exhortations et ses instructions constantes, il a uni son peuple et lui a donné l’inspiration nécessaire pour s’acquitter de la tâche confiée par Dieu d’édifier son royaume sur la terre1. »
Lorsque Brigham Young est arrivé dans la vallée du grand lac Salé, il a déclaré : « C’est bien là2 ». Il dira plus tard :
« Dieu m’a montré que c’est l’endroit où établir son peuple, que c’est ici qu’il prospèrera ; Dieu tempèrera les éléments pour le bien des saints, il empêchera le gel et la stérilité du sol, et la terre sera féconde… et nous construirons une ville et un temple au Très-Haut en ce lieu3. »
Nous pouvons tous témoigner aujourd’hui de la véracité de cette prophétie. Le désert et les vallées des montagnes Rocheuses sont une terre fertile et féconde, de promesse et de prophétie.
Il a construit des temples. Il a lancé la construction du temple de Salt Lake City, qui a pris quarante ans. Mais également celle des temples de Manti et de Logan. Il a consacré le temple de Saint George quatre mois et demi avant sa mort.
Il a été l’un des plus grands colons d’Amérique. À sa mort, près de quatre cent colonies avaient été établies.
Il a mis en place le Fonds perpétuel d’immigration pour venir en aide aux personnes dans le besoin, soutenant celles aux moyens limités pour émigrer d’Europe.
Il a fondé des universités. L’université du Deseret est aujourd’hui l’université d’Utah. Le Latter-day Saints’ College est devenu le LDS Business College. Et, bien sûr, il a aussi fondé l’université Brigham Young.
Il aimait l’Église et ses membres. Brigham Young avait une manière qui lui était propre de parler de l’Église :
« Dieu est à la barre. C’est le bateau puissant de Sion. Si vous y restez, l’honorez et veillez à y être bien, vous n’avez besoin de vous soucier de rien…
« … Dieu est au gouvernail, et il nous ramènera à bon port. Tout ce dont nous devons nous soucier c’est de nous-mêmes et de veiller à faire le bien. Manoeuvrons vaillamment le bateau, nous tenant tous fidèlement et fermement à notre poste, et il surmontera toutes les tempêtes et nous conduira sains et saufs au port du bonheur céleste4. »
Il aimait les jeunes de l’Église, comme le prouve l’expérience de Heber J. Grant. Neuf jours après la naissance d’Heber, son père, Jedediah M. Grant, qui était deuxième conseiller du président Young, est mort. Pendant les vingt-et-un ans qui ont suivi, Brigham Young a accordé beaucoup dérêt au jeune Heber J. Grant.
Heber J. Grant a écrit :
« Je me sentais presque aussi chez moi chez le président Young que chez ma propre mère. Si j’avais faim, je me sentais aussi libre d’aller demander quelque chose à manger dans une maison que dans l’autre… Je me suis agenouillé maintes et maintes fois chez lui, dans la Lion House, pour les prières familiales, quand j’étais enfant et jeune homme5. »
Il aimait Joseph Smith, le prophète. Voici ce qu’il a dit à ce sujet :
« Ce que j’ai reçu du Seigneur, je l’ai reçu par Joseph Smith6. »
« J’aime sa doctrine… J’ai envie de crier Alléluia, toutes les fois où je pense que j’ai connu Joseph Smith7 »
Combien j’aime Brigham Young! Son successeur de nos jours est le président Hinckley, qui est également un prophète aimé et vénéré.
Une très belle peinture le montre regardant vers l’avenir, avec une série de plans d’architecture devant lui. En arrière plan se trouve un portrait de Brigham Young, donnant l’impression qu’il regarde par-dessus l’épaule du président Hinckley.
Le portrait de Brigham Young figurant dans cette peinture est accroché dans le bureau du président Hinckley, et il en a souvent parlé. Dans une conférence générale récente, il a dit :
« À la fin d’une journée particulièrement difficile, j’ai regardé un portrait de Brigham Young accroché à mon mur. J’ai demandé : ‘Frère Brigham, qu’est-ce que nous devons faire ?’ Il m’a semblé le voir sourire légèrement et l’entendre dire : ‘De mon temps, j’avais suffisamment de problèmes. Ne me demande pas ce que tu dois faire. C’est ta responsabilité. Demande au Seigneur. En fait, c’est son œuvre8.’ »
Ces deux grands prophètes, les présidents Young et Hinckley, sont liés par leur vision prophétique découlant du fait qu’ils ont vu l’avenir et ont eu la foi de transformer cette vision en une réalité présente.
Le président Hinckley, comme Brigham Young, est un pionnier et un bâtisseur. Il a voyagé dans le monde, a rencontré des rois, des reines et des présidents. Il a été interviewé par les médias du monde. Il continue de faire « sortir l’Église de l’obscurité9 ». Plus de soixante-quinze temples ont été construits au cours des douze dernières années. Et il a eu l’inspiration de construire le majestueux centre de conférence.
Le président Hinckley, comme Brigham Young, répand l’Évangile et accorde de la valeur à l’instruction. La population de l’Église approche maintenant les treize millions de membres, répartis dans cent soixante-seize pays et territoires. Il y a plus de cinquante trois mille missionnaires dans le monde. Cette conférence est interprétée dans quatre-vingt-dix langues. Le président Hinckley continue de soutenir les universités de l’Église et l’enseignement dans l’Église. Plus de vingt six mille membres ont bénéficié à ce jour du Fonds perpétuel d’études.
Le président Hinckley, comme Brigham Young, aime les jeunes et tous les membres de l’Église. Les jeunes de l’Église en particulier se tournent vers le président Hinckley pour recevoir des conseils prophétiques.
Le président Hinckley aime Joseph Smith, le prophète. Il y a quelques années, il a dit :
« J’adore le Dieu des cieux qui est mon Père éternel. J’adore le Seigneur Jésus-Christ qui est mon Sauveur et mon rédempteur. Je n’adore pas Joseph Smith, le prophète, mais je révère et aime ce grand voyant par l’intermédiaire de qui le miracle de l’Évangile a été rétabli. Je deviens vieux à présent, et je sais que selon le cours naturel des choses, je franchirai sous peu le seuil pour me tenir devant mon créateur et mon Seigneur et rendre compte de ma vie. Et j’espère avoir l’occasion d’embrasser Joseph Smith, le prophète, de le remercier et de lui exprimer mon amour10. »
Je rends humblement témoignage que les présidents Young et Hinckley sont tous deux des prophètes qui ont dirigé l’Église par inspiration et révélation. Au nom de Jésus-Christ. Amen.