Laissons la trompette résonner
Le monde a besoin de disciples capables de transmettre le message de l’Évangile avec clarté et sincérité de cœur.
L’été dernier, mon épouse et moi avons gardé deux de nos petits-fils chez nous tandis que leurs parents participaient à une activité de randonnée pionnière avec leur pieu. Notre fille voulait être sûre que ses fils travailleraient leur piano pendant leur absence. Elle savait que le fait de rester quelques jours chez leurs grands-parents leur ferait facilement oublier cette tâche. Un après-midi, j’ai décidé de m’asseoir aux côtés de mon petit-fils de treize ans, Andrew, et de l’écouter jouer.
Ce garçon est plein d’énergie et adore être dehors. Il pourrait volontiers passer ses journées à chasser ou à pêcher. En l’écoutant jouer du piano, je voyais bien qu’il aurait préféré être en train de pêcher dans la rivière à côté de chez nous. Je l’ai écouté marteler les accords d’un chant bien connu. Il jouait chaque note avec la même intensité et le même rythme, ce qui rendait la mélodie difficile à reconnaître. Je me suis assis à ses côtés sur le banc et lui ai expliqué l’importance d’appuyer légèrement plus fort sur les notes de la mélodie et un peu moins fort sur les notes qui accompagnent la mélodie. Nous avons parlé du fait que le piano était plus qu’un miracle mécanique. Il peut être un prolongement de notre propre voix et de nos sentiments et devenir un merveilleux instrument de communication. De même qu’une personne prononce un mot après l’autre de manière fluide, de même la mélodie doit s’écouler alors que l’on joue une note après l’autre.
Nous avons bien ri tous les deux alors qu’il essayait encore et encore. Son sourire à fossettes s’élargissait à mesure que la mélodie bien connue commençait à se faire entendre, remplaçant ainsi la cacophonie qui avait précédé. Le message devint clair : « Je suis enfant de Dieu, et il m’a mis ici. » J’ai demandé à Andrew s’il pouvait sentir la différence dans le message. Il m’a répondu : « Oui grand-père, je la sens ! »
L’apôtre Paul a comparé la communication aux instruments de musique lorsqu’il a écrit aux Corinthiens :
« Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe ? »
« Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat ? »
Jamais dans l’histoire du monde les disciples du Christ n’ont eu autant besoin de transmettre le message de l’Évangile avec clarté et sincérité de cœur qu’aujourd’hui. Nous avons besoin de l’appel vibrant de la trompette.
Le Christ est notre meilleur exemple. Il a toujours fait preuve de courage pour défendre ce qui était juste. Ses paroles résonnent à travers les siècles lorsqu’il nous invite à nous souvenir d’aimer Dieu et notre prochain, de garder tous les commandements de Dieu et de vivre en étant une lumière pour le monde. Il n’avait pas peur de parler contre les puissants et les dirigeants de son époque, même lorsque ceux-ci s’opposaient à la mission que son Père céleste lui avait confiée. Ses paroles n’avaient pas pour but de confondre, mais de toucher le cœur des hommes. Il connaissait parfaitement la volonté de son Père dans ce qu’il disait et accomplissait.
J’aime aussi l’exemple de Pierre, qui a fait face aux hommes du monde avec courage et clarté le jour de la Pentecôte. Ce jour-là, des gens originaires de nombreux pays étaient assemblés et critiquaient les premiers saints parce qu’ils les entendaient parler en langues et pensaient qu’ils étaient ivres. Mais l’Esprit ayant touché l’âme de Pierre, il se leva pour défendre l’Église et ses membres. Il rendit témoignage en ces termes : « Hommes Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ! »
Il cita ensuite les prophéties concernant le Christ contenues dans les Écritures et rendit un témoignage clair : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. »
Beaucoup entendirent ses paroles et ressentirent l’Esprit, et 3 000 âmes se joignirent à l’Église naissante. Ceci est une preuve puissante qu’un seul homme ou qu’une seule femme peut faire la différence lorsqu’il ou elle est prêt à rendre témoignage, quand bien même le monde semble aller dans la direction opposée.
Lorsque nous, membres de l’Église, prenons la décision de nous lever et de rendre témoignage avec puissance de la doctrine de Dieu et de son Église, quelque chose change en nous. Notre visage est empreint de son image. Nous sommes plus proches de son Esprit. En retour, il ira devant nous et « sera à [notre] droite et à [notre] gauche, et [son] Esprit sera dans [notre] cœur, et [ses] anges seront tout autour de [nous] pour [nous] soutenir ».
Les vrais disciples du Christ ne cherchent pas d’excuses à la doctrine lorsque celle-ci ne s’accorde pas avec les idées actuelles du monde. Paul était un autre disciple vaillant qui déclara : « Je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » Les vrais disciples représentent le Seigneur que cela soit commode ou non. Les vrais disciples ont le désir d’inspirer le cœur des hommes, et non pas de les impressionner.
Se lever pour le Christ n’est, le plus souvent, ni commode ni confortable. Je suis certain que ça ne l’était pas pour Paul lorsqu’il a été convoqué devant le roi Agrippa pour se justifier et raconter son histoire. Sans hésiter, Paul proclama sa foi avec un tel pouvoir que ce roi intimidant admit avoir presque été persuadé de devenir chrétien.
La réponse de Paul témoigne de son souhait de voir le peuple comprendre parfaitement ce qu’il avait à dire. Il dit au roi Agrippa qu’il désirait non pas que tous ceux qui l’écoutaient devinssent « bientôt » chrétiens, mais plutôt qu’ils devinssent tous des disciples du Christ. Ceux qui parlent avec clarté peuvent produire ce genre d’effet chez les autres.
Toutes ces années où j’ai étudié l’histoire du rêve de Léhi dans le Livre de Mormon, j’ai toujours pensé que le grand et spacieux édifice était un lieu où seuls les plus rebelles résidaient. L’édifice est rempli de personnes qui se moquent et pointent du doigt les fidèles qui s’agrippent à la barre de fer, laquelle représente la parole de Dieu, et se frayent un chemin vers l’arbre de vie, lequel représente l’amour de Dieu. Certains ne peuvent supporter la pression exercée par ceux qui se moquent et finissent par se perdre. D’autres décident de rejoindre les moqueurs dans l’édifice. N’avaient-ils pas le courage de parler avec audace contre les critiques ou les messages du monde ?
Alors que j’observe la façon dont le monde actuel s’éloigne de Dieu, je pense que cet édifice est en train de gagner en superficie. Aujourd’hui, beaucoup se retrouvent en train d’errer dans les couloirs du grand et spacieux édifice sans se rendre compte qu’ils sont en train de se laisser influencer par lui. Ils finissent souvent par succomber aux tentations et à ses messages. Nous les voyons même parfois rejoindre les rangs de ceux qui critiquent et se moquent.
Pendant des années, j’ai cru que la foule se moquait de la façon de vivre des fidèles, mais les voix qui se font entendre de l’édifice ont aujourd’hui changé de ton et d’approche. Ceux qui se moquent essayent souvent de noyer le message simple de l’Évangile en s’attaquant à certains aspects de l’histoire de l’Église ou en critiquant de façon ciblée un prophète ou un autre dirigeant. Ils attaquent également le cœur même de la doctrine et les lois de Dieu, données depuis la création du monde. En tant que disciples de Jésus-Christ et membres de son Église, nous ne devons jamais lâcher cette barre de fer. Nous devons laisser la trompette résonner dans notre âme.
Ce message simple c’est que Dieu est notre Père céleste aimant et que Jésus-Christ est son fils. L’Évangile a été rétabli dans ces derniers jours par l’intermédiaire de prophètes vivants, et le Livre de Mormon en est la preuve. Le bonheur ne peut être obtenu que par l’intermédiaire de l’unité de base que constitue la famille, telle qu’elle a été organisée dès le début et révélée par notre Père céleste. C’est la mélodie bien connue du message que beaucoup reconnaîtront car ils l’ont entendue dans leur vie prémortelle.
Il est temps pour nous, saints des derniers jours, de nous lever et de rendre témoignage. Il est temps que les notes de la mélodie de l’Évangile s’élèvent au-dessus des bruits du monde. J’ajoute mon témoignage au message du Sauveur et Rédempteur de ce monde. Il vit ! Son Évangile est rétabli et les bénédictions du bonheur et de la paix peuvent être obtenues de façon certaine dans cette vie en vivant ses commandements et en marchant sur son sentier. J’en témoigne, au nom du Seigneur Jésus-Christ. Amen.