2004
Le cœur d’une mère
mai 2004


Le cœur d’une mère

En acquérant un « cœur de mère », chaque jeune fille, chaque femme se prépare à sa mission divine et éternelle qui est la maternité.

J’ai souvent entendu mon père dire de ma mère que c’est une femme qui a un « cœur de mère », et c’est vrai. Des centaines, des milliers de personnes peut-être, ont ressenti son influence maternelle, et elle a élevé ce rôle maternel à une forme d’art. Son témoignage de l’Évangile rétabli de Jésus-Christ et sa forte conscience de son identité et de son but ont guidé sa vie.

Il lui a fallu davantage de temps qu’à la plupart des femmes pour trouver un mari, mais, pendant ses années de célibat, elle a consacré sa vie à progresser. Elle avait fréquenté l’université et avançait dans sa carrière, ce qui n’était pas courant à l’époque. Après son mariage, ses enfants sont venus rapidement l’un après l’autre, et, en peu d’années, elle s’est retrouvée à la tête d’une famille nombreuse. Toutes les connaissances qu’elle avait acquises, toutes ses capacités et ses dons naturels, toutes ses compétences ont été canalisés dans une organisation qui n’avait pas de limites terrestres. Fille de Dieu respectueuse de ses alliances, elle s’était préparée toute sa vie en vue de la maternité.

Qu’est-ce qu’un « cœur de mère » et comment l’acquiert-on ? Certaines de ces qualités sont mentionnées dans les Écritures. Pour paraphraser les Proverbes : « Qui peut trouver une femme » ayant un cœur de mère ? « Elle a bien plus de valeur que les perles. » Elle « travaille d’une main joyeuse ; … du fruit de son travail elle plante une vigne… Elle tend la main au malheureux… Elle est revêtue de force et de gloire… Elle ouvre la bouche avec sagesse, et des instructions aimables sont sur sa langue. Elle veille sur ce qui se passe dans sa maison, et elle ne mange pas le pain de la paresse » (Proverbes 31:10, 13, 16, 20, 25-27). La femme qui a un « cœur de mère » possède un témoignage de l’Évangile rétabli, et elle en enseigne les principes sans ambiguïté. Elle respecte les alliances sacrées faites dans les saints temples. Elle fait profiter généreusement autrui de ses talents et de ses capacités. Elle acquiert toute l’instruction qu’elle peut, enrichissant ainsi son esprit dans le but d’enseigner ce qu’elle apprend aux générations suivantes.

Si elle a des enfants, elle est un « bon parent » (1 Néphi 1:1) qui suit et enseigne des principes de comportement exactement dans la ligne des enseignements des prophètes modernes. Elle enseigne à ses « enfants à prier et à marcher en droiture devant le Seigneur » (D&A 68:28). Plutôt que d’écouter les voix et les demi-vérités du monde, elle sait que les principes de l’Évangile sont basés sur des vérités éternelles et immuables. Elle a la conviction que le fait d’avoir « pour première responsabilité d’élever ses enfants » est une « responsabilité sacrée », vitale et pleine de dignité (« La famille, déclaration au monde », octobre 1998, p. 24). Les élever et les nourrir physiquement est tout autant un honneur que les nourrir spirituellement. Elle ne « se lasse pas de faire le bien » et se réjouit de servir sa famille, parce qu’elle sait que « c’est des petites choses que sort ce qui est grand » (D&A 64:33).

Si seulement chaque jeune fille, chaque femme pouvait avoir un témoignage de son potentiel de mère éternelle, si elle respecte ses alliances terrestres. « Chacune est… une fille… aimée de parents célestes et, à ce titre, chacune a… une destinée divine » (« La Famille, déclaration au monde »). En tant que filles spirituelles de Dieu, les femmes ont « reçu leurs premières leçons dans le monde des esprits et [ont] été préparé[e]s pour paraître » (D&A 138:56) sur la terre. Elles étaient parmi « les nobles et les grands » (D&A 138:55) qui ont « poussé des cris de joie » (Job 38:7) au moment de la création de la terre, parce qu’elles allaient recevoir un corps physique ainsi que l’occasion d’être « mises à l’épreuve » dans une sphère mortelle (voir Abraham 3:25).

Elles souhaitaient travailler côte à côte avec des hommes justes, pour atteindre des buts éternels que ni l’homme ni la femme ne peuvent atteindre sans l’autre.

Les rôles de la femme n’ont pas commencé sur la terre et ne s’y terminent pas. La femme qui chérit la maternité ici-bas la chérira dans le monde à venir, « car là où est [son] trésor, là aussi sera [son] cœur » (Matthieu 6:21). En acquérant un « cœur de mère », chaque jeune fille, chaque femme se prépare à sa mission divine et éternelle qui est la maternité. « Quel que soit le degré d’intelligence [qu’elle atteigne] dans cette vie, il se lèvera avec [elle] dans la résurrection. Et si, par sa diligence et son obéissance, une personne acquiert dans cette vie plus de connaissance et d’intelligence qu’une autre, elle en sera avantagée d’autant dans le monde à venir » (D&A 130:18-19).

D’après ce que j’ai vu, certains des plus authentiques « cœurs de mère » battent dans la poitrine de femmes qui n’élèveront pas leurs propres enfants ici-bas, mais elles savent que « tout doit arriver en son temps » et qu’elles posent « les fondements d’une grande œuvre » (D&A 64:32-33). En respectant leurs alliances, elles investissent dans un avenir prestigieux, parce qu’elles savent que les personnes « qui gardent leur second état recevront plus de gloire sur leur tête pour toujours et à jamais » (Abraham 3:26).

Je me trouvais récemment dans un parc où j’ai rencontré un groupe de femmes qui avaient un « cœur de mère ». C’étaient des femmes jeunes qui respectaient leurs alliances. Elles étaient brillantes et avaient obtenu des diplômes importants dans des universités réputées. Ce soir-là, elles consacraient leurs dons considérables à planifier le repas et à échanger des idées concernant la tenue de la maison. Elles enseignaient à des petits de deux ans à être gentils les uns envers les autres. Elles calmaient des bébés, embrassaient des genoux contusionnés et séchaient des larmes. J’ai demandé à l’une de ces mères comment elle arrivait à transférer ses talents si joyeusement au rôle de mère. Elle a répondu : « Je sais qui je suis, et je sais ce que je suis censée faire. Le reste suit ». Cette jeune mère édifiera la foi et la personnalité de la génération montante grâce à une succession de prières en famille, de sessions d’étude des Écritures, de li-vres lus à haute voix, de chants et de repas en famille. Elle est engagée dans une grande œuvre. Elle sait que « les enfants sont un héritage de l’Éternel » et qu’heureuse est la femme qui en a rempli son carquois ! » (Psaumes 127:3, 5, paraphrase de la version du roi Jacques). Elle sait que l’influence maternelle juste, consciencieuse, persistante, journalière est beaucoup plus durable, beaucoup plus puissante, beaucoup plus active que n’importe quelle position ou institution terrestre inventée par l’homme. Elle sait que, si elle en est digne, elle a le potentiel de recevoir la même bénédiction que Rebecca autrefois, c’est-à-dire de devenir « des milliers de myriades » (Genèse 24:60).

Que la maternité vienne tôt ou tard, qu’elles aient la bénédiction d’avoir « un plein carquois » d’enfants dans la mortalité ou non, qu’elles soient célibataires, mariées ou qu’elles doivent assumer seules les responsabilités familiales, les femmes qui respectent leurs alliances avec un cœur de mère savent que, dans les saints temples, elles seront dotées du pouvoir d’en haut (voir D&A 38:32) et, qu’avec cette dotation, elles recevront les bénédictions promises ; elles « les ont vues et saluées de loin » (Hébreux 11:13).

Chaque jeune fille, chaque femme qui contracte des alliances sacrées et les respecte peut avoir un « cœur de mère ». Il n’y a pas de limites à ce que peut accomplir une femme qui a un « cœur de mère ». Des femmes justes ont changé le cours de l’histoire et continueront à le faire, et leur influence s’étendra et croîtra de façon exponentielle au cours des éternités. Combien je suis reconnaissante au Seigneur d’avoir confié aux femmes la mission divine de la maternité ! Comme notre mère, Ève, je me « réjouis » (voir Moïse 5:11) de connaître ces choses. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Imprimer