Avez-vous reçu le bon message ?
Nous devons veiller à ce que notre vie reste en ordre pour que, lorsque nous recevons un message… nous disant ce que le Seigneur veut que nous fassions, nous soyons capables de répondre.
Mes chers frères, sœurs et amis, je vous salue dans l’esprit de fraternité et d’amour. Nous vivons à l’époque merveilleuse des autoroutes de l’information. La quantité d’informations envoyées par courrier électronique, fax, téléphones portables et autres moyens est phénoménale. En fait, il y a une surabondance de messages. Le volume est si vaste qu’il est facile de rater un message capital et le fait de rater des messages peut avoir des conséquences graves.
Par exemple, en temps de guerre, le fait que des messages ne passaient pas entre les officiers et les soldats au front a entraîné une grande confusion et d’énormes pertes en vies humaines. Au cours de la Première Guerre mondiale, le 308e bataillon d’infanterie fut envoyé au front dans une tentative désespérée de prendre et de conserver à tout prix la forêt d’Argonne. La bataille fit rage au point que les troupes à la droite et à la gauche du bataillon se replièrent et que le 308e bataillon fut encerclé et isolé. Du fait que le quartier général avait perdu le contact avec lui, on l’appela le Bataillon perdu.
Le bataillon communiquait avec le quartier général à l’aide de pigeons qui transportaient des messages depuis sa position jusqu’au quartier général. Or dès qu’ils étaient lâchés, ils étaient abattus par les forces adverses. La propre artillerie du Bataillon perdu, ne sachant pas où se situaient ses hommes, ouvrit le feu sur ses positions et leur infligea de lourdes pertes. Le bataillon tomba à court de nourriture, d’eau et de munitions, mais tint ferme et ne se rendit pas en dépit de ses lourdes pertes. Finalement, un pigeon voyageur, appelé Cher Ami, réussit, quoique touché, à atteindre le quartier général porteur d’un message indiquant la position du bataillon. Les survivants furent sauvés parce que cet unique message crucial avait réussi à passer1.
Chaque fois que nous ratons un message important, il en découle des conséquences graves, surtout si ce message vient de Dieu. Pendant toute l’histoire du monde, Dieu a envoyé des messages de toutes sortes de manières. Moïse faisait paître les brebis de son beau-père dans le désert lorsqu’il vit « une flamme de feu, au milieu d’un buisson2 ». Curieux, il voulut savoir pourquoi le buisson ne se consumait pas3. Comme il se retournait pour voir, « Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il répondit : Me voici4 ! » Dieu lui dit : « Ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte5. » Dieu avait choisi de s’adresser à Moïse dans le buisson ardent. Il lui dit qu’il avait une œuvre à lui faire accomplir, très précisément celle de faire sortir d’Égypte les enfants d’Israël pour les amener « dans un pays où coulent le lait et le miel6 ».
La parole du Seigneur ne s’est fait entendre qu’une seule fois d’un buisson qui brûlait sans être consumé. Élie, le prophète, a eu une expérience différente : « L’Éternel passa. Et devant l’Éternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers : l’Éternel n’était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre : l’Éternel n’était pas dans le tremblement de terre. « Et après le tremblement de terre, un feu : l’Éternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger7. »
Les messages se manifestent plus communément par le « murmure doux et léger », qui nous parle à tous par les Écritures, les prophètes modernes et la révélation personnelle.
Parfois nous ne voulons pas entendre les messages de Dieu. Par exemple, la parole de Dieu chargea Jonas d’aller à Ninive pour l’appeler au repentir. Mais Jonas ignora le message et s’enfuit à Japha où il embarqua sur un navire à destination de Tarsis pour s’éloigner de la présence du Seigneur. Mais celui-ci fit en sorte qu’une grande tempête se déchaîne sur la mer. Les marins furent terrifiés et, pour apaiser le Seigneur, ils jetèrent Jonas à la mer. Il fut avalé par un gros poisson et resta trois jours et trois nuits dans son ventre. Il pria pour obtenir le pardon et la délivrance et le poisson le rejeta sur la terre ferme. La deuxième fois que la parole du Seigneur lui parvint, Jonas écouta et s’en alla appeler le peuple de Ninive au repentir8.
Certains parmi nous ont peut-être besoin de quelque chose de frappant comme un buisson ardent pour prendre conscience de la réalité. C’est dans une expérience de ce genre que l’on perçoit tout à coup la nature essentielle de quelque chose, d’une personne, d’une situation, d’un objet. Nous appelons cela l’inspiration. C’est un don spécial que d’être capable de percevoir par inspiration, dans leur signification véritable, les choses courantes et ordinaires de la vie. Beaucoup de gens ne perçoivent pas l’inspiration parce que la grande puissance de Dieu « paraît petite à l’entendement des hommes9 » parce qu’ils sont « de moins en moins étonné[s] devant un signe ou un prodige venu du ciel10 ».
J’ai appris dès ma jeunesse que n’importe qui d’entre nous peut recevoir l’inspiration. À l’époque où je commençais mes études secondaires, je suivais un cours difficile où la plus grande partie de l’enseignement me dépassait. Un jour le professeur m’a posé une question. Je ne l’ai pas comprise, et pouvais encore moins donner la réponse. Celle-ci m’est venue de je ne sais où et je l’ai répétée au professeur. C’était la bonne réponse, mais je savais que ce n’était pas de moi qu’elle venait.
Alors comment pouvons-nous reconnaître l’inspiration quand nous la recevons ? Énos a dit : « Pendant que je luttais ainsi spirituellement, voici, la voix du Seigneur parvint encore à mon esprit11. » La voix de l’esprit de révélation n’est pas nécessairement audible, mais elle nous donne une confirmation divine dans nos pensées et nos sentiments. Comme nous le disent les Doctrine et Alliances : « Je te le dirai dans ton esprit et dans ton cœur par le Saint-Esprit qui viendra sur toi et qui demeurera dans ton cœur12. » Nous devons cultiver notre sensibilité à cette voix divine.
Ma première radio fonctionnait à l’aide d’un cristal. Il était difficile de la régler sur la fréquence d’une station de radio en particulier. Je devais littéralement frotter le fil de réception sur le sommet du cristal rugueux pour trouver la connexion exacte, un petit creux où une petite crête sur le cristal là où le signal passait. Si je le mettais un millimètre à gauche ou à droite de ce point précis, je perdais le signal et j’obtenais de la friture. Avec le temps, avec de la patience et de la persévérance, une bonne vue et une main ferme, j’ai appris à trouver sans trop de difficultés le point voulu sur le cristal.
Il en va de même de l’inspiration. Nous devons nous régler sur l’inspiration de Dieu et éliminer la friture. Nous devons nous efforcer de trouver le bon réglage. La plupart d’entre nous ont besoin de beaucoup de temps pour y parvenir. Au moment où j’ai été appelé comme Autorité générale, Marion G. Romney, qui était septuagénaire à l’époque, nous a dit : « Je sais quand je suis sous l’influence de l’Esprit et quand je n’y suis pas. » Pouvoir reconnaître quand on est guidé par l’Esprit est un don de Dieu.
Dans le domaine de la communication moderne, les postes de radio à cristal nous ont aidés à sortir du Moyen Âge. Grâce à la technologie moderne, nous nous servons actuellement de téléphones portables pour une grande partie de nos communications. Il arrive cependant que nous nous trouvions dans un « trou » où le signal ne parvient plus au téléphone portable. Cela peut arriver dans un tunnel, dans une gorge de montagne ou quand il y a d’autres interférences.
Il en va de même de la communication divine. Le murmure doux et léger, bien que doux et léger, est très puissant. Il « chuchote et pénètre tout13 ». Mais comme mon vieux poste à galène, le message peut être là sans que nous le captions. Il y a peut-être quelque chose dans notre vie qui nous empêche d’entendre le message parce que nous avons « perdu toute sensibilité14 ». Nous nous mettons souvent dans des « trous », des endroits et des situations qui empêchent les messages divins de passer. Parmi ces « trous », il y a la colère, la pornographie, la transgression, l’égoïsme et d’autres situations qui offensent l’Esprit.
Les messages nous parviennent individuellement et directement d’une source divine et par l’intermédiaire de nos officiers présidents de l’Église. Ensuite, par ordre d’importance, viennent les messages qui proviennent de nos parents et de nos grands-parents. Les messages parentaux peuvent ne pas être désirés. Mais, avec l’expérience et avec le temps, nous finissons par nous rendre compte que les messages de notre père et de notre mère sont des messages d’amour. Suivre les recommandations des parents est une manière de respecter le commandement « Honore ton père et ta mère15 ».
Un message que beaucoup de personnes à notre époque ne perçoivent pas est la parole du Seigneur, qui nous commande de nous « préserver des souillures du monde16 ». On nous dit que beaucoup sont appelés mais que peu sont élus et que la raison en est que « leur cœur se porte tellement vers les choses de ce monde17 ».
Le message transcendant que le Sauveur a donné dans le sermon sur la montagne a pour nous l’importance de celui du buisson ardent : « Cherchez premièrement à édifier le royaume de Dieu et à faire régner sa justice18. » Il faut que ce message pénètre notre cœur et notre âme. Quand nous l’acceptons, nous prenons position dans cette vie. La fréquentation régulière du temple nous aidera à nous efforcer constamment d’édifier le royaume de Dieu. Maintenant qu’il y a 117 temples dans le monde, il n’y a jamais eu autant de personnes qui ont eu accès aux maisons sacrées du Seigneur.
Un autre message très important est la nécessité de fortifier et de sauvegarder notre famille. Il y a bien trop de familles qui se brisent. Cette tendance navrante entraîne dans son sillage des conséquences sans fin. Le bonheur dans le mariage commence par un mari et une femme qui vivent ensemble dans l’amour, la gentillesse et le respect mutuels, marchant dans la justice et l’humilité devant le Seigneur. Il dépend de la fidélité à tous les vœux et à toutes les alliances. Lorsqu’une famille se brise, quelle qu’en soit la raison, les parents doivent faire un effort particulier pour soutenir et aider les membres de la famille qui sont innocents.
Un autre message capital est que nous devons être honnêtes avec le Seigneur, honnêtes avec nous-mêmes et honnêtes avec tous les autres. Nous devons payer honnêtement la dîme, vivre selon nos moyens et épargner pour les temps difficiles. Les dettes sont un esclavage parce que « celui qui emprunte est l’esclave de celui qui prête19 ». Certaines dettes peuvent être nécessaires, comme lorsqu’il s’agit d’acheter une maison et de faire des études. Ce que le Seigneur nous recommande à ce sujet, c’est : « Paye la dette que tu as contractée… Libère-toi de la servitude20. »
Dieu nous envoie des messages d’instruction ou d’encouragement pour nous rendre capables de faire sa volonté. Souvent c’est pour nous préparer en vue d’une tâche déterminée. Tel a été le cas de Moïse dans le message du buisson ardent. Nous devons veiller à ce que notre vie reste en ordre pour que, lorsque nous recevons un message du type « buisson ardent », nous disant ce que le Seigneur veut que nous fassions, nous soyons capables de répondre. Nous devons nous assurer que nous sommes en mesure de le reconnaître et d’y obéir.
À notre époque, nous sommes bombardés de messages provenant de nombreuses sources, tant spirituelles que profanes. Comment pouvons-nous dire quels sont ceux qui ont le plus d’importance pour nous ? Je vous recommande de trouver quelles sont la source des messages et la motivation qui en est l’origine. Le Seigneur nous a donné un guide par l’intermédiaire d’Alma, le prophète : « Tout ce qui est bon vient de Dieu, et tout ce qui est mal vient du diable21. » Nous devons nous efforcer d’être dignes pour ne rater aucun des messages profonds qui viennent de Dieu. En fin de compte, ces messages constituent la totalité de l’Évangile de Jésus-Christ.
J’ai eu le grand honneur de rencontrer et de connaître dans une certaine mesure plus de la moitié des présidents de l’Église depuis Joseph, le prophète. J’ai rencontré le président Heber J. Grant lorsque j’étais prêtre dans la Prêtrise d’Aaron. J’ai éprouvé pour lui un amour que j’ai ressenti pour tous les présidents qui lui ont succédé. J’ai voulu vivre en accord avec leurs conseils.
Depuis neuf ans que le président Monson et moi sommes conseillers du président Hinckley, je suis parvenu à la connaissance et au sentiment absolus et sans équivoque que le président Hinckley est le président et prophète inspiré pour notre époque. Je témoigne qu’il a connu et reçu et continuera à recevoir la volonté du Seigneur pour ce peuple et pour le monde entier. Nous devons toujours rechercher et écouter les messages prophétiques qui émanent du président de l’Église. Puisse-t-il en être ainsi, c’est ma prière au nom de Jésus-Christ. Amen.