Un don du cœur
En décembre 1996, j’étais en mission à plein temps au nord de Monterrey, au Mexique. Ma collègue était une jeune sœur d’Utah. C’était mon premier Noël loin de chez moi, sans mes enfants et mes petits-enfants. Je ne pouvais m’empêcher de penser à ce que mes enfants faisaient et à qui préparait le repas puisque je n’étais pas là pour le faire.
J’étais inhabituellement silencieuse, aussi ma collègue m’a serrée dans ses bras et m’a dit : « Je vais vous faire un bon repas. » J’ai vu son joli visage et ses beaux yeux bleus qui me regardaient avec infiniment d’amour, de la façon dont mes enfants et mes petits-enfants me regardent. Je lui ai souri.
Le repas qu’elle a préparé n’était qu’une boisson chaude à la cannelle, mais pour moi, c’était un délice. J’avais 46 ans et elle, seule-ment 21. J’ai toujours été très encline à donner et je n’ai jamais beaucoup pensé à recevoir. En tant que missionnaires, nous n’avions pas d’argent à donner, alors, nous donnions de l’amour et du service. Sans que ma collègue le sache, j’avais acheté une paire de gants et une écharpe pour la protéger du froid. C’était mon cadeau pour elle. Elle m’a donné quelque chose qui ne pouvait être acheté, même avec tout l’argent du monde : l’amour et le service.
Ce soir-là, son cadeau m’a enseigné que Noël est destiné à donner la meilleure part de nous-mêmes, les sentiments de notre cœur. J’ai timidement donné mes cadeaux à ma chère collègue. Je me sentais si mal à l’aise de lui donner ce que j’avais acheté comparé à son grand amour.
Chaque Noël, une fois rentrée chez moi après ma mission, j’ai raconté à mes enfants et mes petits-enfants ce merveilleux Noël. Je serai toujours reconnaissante à mon Père céleste et à Jésus-Christ pour l’époque bénie de Noël et à ma collègue pour son exemple d’amour.
Lucía Rivero Romero est membre de la paroisse de Juárez, pieu de Tenayo (Mexique).