Message de la Première Présidence
La sécurité dans les conseils
Le Sauveur a toujours été le protecteur de ceux qui acceptaient sa protection. Il a dit plus d’une fois: «Combien de fois ne vous aurais-je pas rassemblés comme une poule rassemble ses poussins, et vous ne l’avez pas voulu» (3 Néphi 10:5 ; voir aussi, par exemple, Matthieu 23:37 ; D&A 29:2).
Le Seigneur a exprimé la même plainte au cours de notre dispensation après avoir décrit les nombreuses façons dont il nous a appelés à la sécurité:
«Combien de fois ne vous ai-je pas appelées par la bouche de mes serviteurs, par le ministère d’anges, par ma propre voix, par la voix des tonnerres, par la voix des éclairs, par la voix des tempêtes, par la voix des tremblements de terre et de grandes tempêtes de grêle, par la voix des famines et des pestes de toutes sortes, par le grand son d’une trompette, par la voix du jugement, par la voix de la miséricorde toute la journée, par la voix de la gloire, de l’honneur et des richesses de la vie éternelle, et je vous aurais sauvées dans un salut éternel, mais vous ne l’avez pas voulu!» (D&A 43:25).
Le désir du Sauveur de nous mener à la sécurité semble n’avoir pas de fin, et il y a une constance dans la façon dont il nous montre le chemin. Il utilise plus d’un moyen pour appeler, afin que cela touche ceux qui sont disposés à l’accepter. Parmi ces moyens il y a toujours l’envoi du message par la bouche de ses prophètes, chaque fois que les hommes se sont qualifiés pour avoir les prophètes de Dieu parmi eux. Ces serviteurs autorisés sont toujours chargés d’avertir le peuple et de lui montrer le chemin de la sécurité.
Un avertissement prophétique
Lorsque la tension monta fortement dans le nord du Missouri au cours de l’automne 1838, Joseph Smith, le prophète, demanda que tous les saints se rassemblent à Far West pour y trouver protection. Beaucoup se trouvaient dans des fermes isolées ou des colonies dispersées. Il fit une recommandation expresse à Jacob Haun, fondateur d’une petite colonie appelée «Haun’s Mill». On lit dans un document de l’époque: «Frère Joseph avait fait prévenir Haun, qui possédait la scierie, lui demandant de dire aux frères qui habitaient là de partir et de venir à Far West, mais M. Haun n’a pas remis le message1. » Plus tard, le prophète Joseph écrivit dans son histoire: «Jusqu’à ce jour, Dieu m’avait donné la sagesse de sauver ceux qui écoutaient les conseils. Personne de ceux qui avaient écouté mes conseils n’avait jamais été tué2.» Le prophète rapporte alors la triste vérité que des vies innocentes auraient été sauvées à Haun’s Mill si ces conseils avaient été acceptés et suivis.
De nos jours, nous avons reçu des conseils qui nous ont avertis de ce qu’il faut faire pour être à l’abri du péché et du chagrin. L’une des façons de reconnaître ces avertissements c’est qu’ils sont répétés. Par exemple, plus d’une fois, au cours des conférences générales, vous avez entendu notre prophète dire qu’il citait un prophète précédent et était par conséquent un second et parfois même un troisième témoin. Tous ceux d’entre nous qui sont assez âgés pour avoir entendu le président Kimball (1895-1985) donner des conseils quant à l’importance que la mère reste au foyer, ont ensuite entendu le président Benson (1899- 1994) le citer, et nous avons entendu le président Hinckley (1910-2008) les citer tous les deux3.
L’apôtre Paul a écrit: «Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins» (2 Corinthiens 13:1). L’une des façons dont nous pouvons savoir que l’avertissement vient du Seigneur est que la loi des témoins, de témoins autorisés, a été invoquée. Lorsque les paroles des prophètes paraissent se répéter, cela devrait capter notre attention et remplir notre coeur de reconnaissance de vivre à une époque aussi bénie.
Rechercher la voie de la sécurité en écoutant les conseils des prophètes est quelque chose de logique pour ceux qui ont une foi forte. Lorsqu’un prophète parle, ceux qui ont peu de foi peuvent penser qu’ils entendent simplement un homme sage donner de bons conseils. Par conséquent, si son conseil paraît facile à suivre, raisonnable et conforme à ce qu’ils veulent faire, ils l’acceptent. Si ce n’est pas le cas, ils considèrent soit que c’est un mauvais conseil soit que leur situation justifie le fait quconstituent l’exception à ce conseil. Ceux qui n’ont pas la foi peuvent penser qu’ils entendent simplement des hommes qui cherchent à exercer une influence dans un but égoïste. Ils peuvent se moquer et railler, comme l’a fait un homme appelé Korihor, en ces termes rapportés dans le Livre de Mormon :
« Et vous entraînez ainsi ce peuple dans les folles traditions de vos pères, pour satisfaire vos propres désirs; vous les tenez, pour ainsi dire, en état de servitude, pour vous assouvir des travaux de leurs mains, de sorte qu’ils n’osent pas lever les yeux avec hardiesse, n’osant pas non plus jouir de leurs droits et privilèges » (Alma 30:27).
Korihor prétendait, comme le font à tort des hommes et des femmes depuis le début des temps, que suivre les conseils des serviteurs de Dieu c’est renoncer au droit divin à l’indépendance. Mais l’argument est faux parce qu’il déforme la réalité. Lorsque nous rejetons les conseils qui viennent de Dieu, nous ne décidons pas d’être indépendants des influences extérieures. Nous choisissons une autre influence. Nous rejetons la protection d’un Père céleste parfaitement aimant, tout-puissant et omniscient, dont le seul but, comme celui de son Fils bien-aimé, est de nous donner la vie éternelle, de nous donner tout ce qu’il a et de nous ramener en famille chez nous dans le cercle de son amour. Lorsque nous rejetons ses conseils, nous choisissons l’influence dautre puissance, dont le but est de nous rendre malheureux et dont le mobile est la haine. Nous avons reçu de Dieu le don du libre arbitre. Ce n’est pas le droit de décider d’être indépendant de toute influence, mais le droit inaliénable de nous soumettre à celui de ces pouvoirs que nous choisissons.
Être en lieu sûr
Une autre erreur est de croire que la décision d’accepter ou de ne pas accepter les conseils des prophètes n’est rien d’autre que la décision d’accepter ou non de bons conseils et d’en bénéficier, ou de rester là où nous sommes. Mais la décision de ne pas accepter les conseils des prophètes change le terrain même sur lequel nous nous trouvons. Celui-ci devient plus dangereux. Le fait de ne pas accepter les conseils des prophètes diminue notre faculté d’accepter à l’avenir les conseils inspirés. Le meilleur moment pour décider d’aider Noé à construire l’arche était la première fois qu’il l’avait demandé. Chaque fois qu’il le demandait après cela, chaque refus ne faisait que diminuer la sensibilité à l’Esprit. Et ainsi chaque fois sa demande paraissait plus insensée, jusqu’à ce que la pluie tombe. Et à ce moment-là, il était trop tard.
Personnellement chaque fois que j’ai décidé de remettre à plus tard la mise en application de conseils inspirés ou que j’ai décidé que je faisais exception, je me suis rendu compte que je me mettais en danger. Chaque fois que j’ai écouté les conseils des prophètes, que j’en ai ressenti la confirmation dans mes prières et qu’ensuite je les ai suivis, j’ai constaté que je me mettais en sécurité. En chemin, j’ai constaté que la voie avait été préparée pour moi et que mes sentiers avaient été aplanis. Dieu m’avait conduit en sécurité le long d’un chemin qui avait été préparé avec une sollicitude aimante, et parfois préparé longtemps à l’avance.
Le récit qui se trouve au début du Livre de Mormon est celui d’un prophète de Dieu appelé Léhi. Il était aussi chef de famille. Dieu l’a averti qu’il devait mettre en sécurité ceux qui lui étaient chers. Ce qui est arrivé à Léhi est un symbole de ce qui arrive lorsque Dieu donne des conseils par l’intermédiaire de ses serviteurs. Dans la famille de Léhi, seuls ceux qui avaient la foi et qui avaient eux-mêmes reçu la confirmation par la révélation ont vu le danger et le chemin de la sécurité. Pour ceux qui n’avaient pas la foi, l’expédition dans le désert paraissait non seulement insensée mais dangereuse. Comme tous les prophètes, Léhi, jusqu’au jour de sa mort, a essayé de montrer à sa famille où se trouvait la sécurité.
Il savait que le Sauveur tient pour responsables ceux à qui il délègue les clefs de la prêtrise. Ces clefs s’accompagnent du pouvoir de donner des conseils qui nous montreront le chemin de la sécurité. Ceux qui détiennent les clefs ont la responsabilité de mettre les gens en garde même si leur conseil risque de ne pas être suivi.
Les clefs sont déléguées le long d’une ligne qui va du prophète aux familles et aux individus en passant par les responsables de groupes de membres de plus en plus petits. C’est là une des façons que le Seigneur utilise pour faire d’un pieu un lieu de sécurité. Par exemple, je me suis trouvé avec ma femme à une réunion de parents convoquée par notre évêque, pour nous mettre en garde contre les dangers spirituels que rencontrent nos enfants. Ce que j’ai entendu, était plus que la voix d’un ami plein de sagesse. Ce que j’ai entendu, c’était un serviteur de Jésus-Christ, qui avait des clefs et qui s’acquittait de sa responsabilité de nous mettre en garde et qui nous transférait la responsabilité d’agir. Lorsque nous honorons les clefs dans cette ligne d’autorité de la prêtrise en écoutant et en obéissant, nous nous attachons à un filin de sauvetage qui ne nous fera défaut dans aucune tempête.
Notre Père céleste nous aime. Il a envoyé son Fils unique pour qu’il soit notre Sauveur. Il savait que dans la condition mortelle, nous courions de graves dangers, dont le pire viendrait des tentations d’un Adversaire terrible. L’une des raisons pour lesquelles le Sauveur a donné les clefs de la prêtrise, c’est que ceux qui ont des oreilles pour entendre et la foi pour obéir puissent se rendre dans des lieux de sécurité.
Avoir des oreilles attentives
Pour avoir une oreille attentive, il faut de l’humilité. Souvenez-vous de l’avertissement lancé par le Seigneur à Thomas B. Marsh. Celui-ci était alors président du Collège des douze apôtres. Le Seigneur savait que le président Marsh et ses frères des Douze seraient mis à l’épreuve. Il recommanda de suivre les conseils. Il dit :
«Sois humble, et le Seigneur ton Dieu te conduira par la main et exaucera tes prières» (D&A 112:10).
Le Seigneur ajouta un avertissement qui s’applique à quiconque suit un prophète vivant :
«Ne vous exaltez pas, ne vous rebellez pas contre mon serviteur Joseph, car en vérité, je vous le dis, je suis avec lui et ma main sera sur lui; et les clefs que je lui ai données, et qui vous sont également destinées, ne lui seront pas enlevées avant que je vienne» (D&A 112:15).
Dieu nous donne des conseils, pas simplement pour notre sécurité, mais pour la sécurité de ses autres enfants, que nous devons aimer. Peu de choses nous apportent une consolation aussi douce que le fait de savoir que nous avons été un instrument entre les mains de Dieu pour amener quelqu’un d’autre en sécurité. Cette bénédiction réclame généralement la foi nécessaire pour suivre les conseils lorsque c’est difficile à faire.
Dans l’histoire de l’Eglise, nous avons un exemple en la personne de Reddick Newton Allred. Il faisait partie de l’équipe de secours envoyée par Brigham Young (1801-1877) pour ramener les convois de charrettes à bras Willie et Martin. Au bord de la Sweetwater River, près du col du Sud, le capitaine George Grant demanda à Reddick Allred de rester avec quelques hommes et quelques chariots et de se tenir prêt à aider quand les sauveteurs reviendraient avec les pionniers des charrettes à bras.
Les sauveteurs trouvèrent le convoi Willie bloqué dans la neige, gelant, mourant de froid. Certains des sauveteurs continuèrent à chercher le convoi Martin, tandis que les autres aidèrent le convoi Willie à franchir Rocky Ridge, entreprise forcenée. Peu après qu’ils eurent établi leur camp, Reddick Allred et ses hommes arrivèrent, apportant une aide et des provisions indispensables.
Allred attendit ensuite que le capitaine Grant revienne avec le convoi Martin. Les semaines passèrent, sans signe d’eux. Le blizzard hurlait, le temps devenait dangereux. Deux des hommes décidèrent qu’il était insensé de rester là. Ils se dirent que le convoi Martin s’était installé quelque part pour l’hiver ou avait péri. Ils décidèrent de retourner dans la vallée du lac Salé et essayèrent de persuader tous les autres de faire de même. Allred refusa de bouger. Brigham les avait envoyés là-bas et le capitaine Grant, son dirigeant de prêtrise lui avait dit d’attendre là.
Ceux qui prirent le chemin du retour emportèrent plusieurs chariots remplis du ravitaillement nécessaire. Chose plus tragique encore, ils firent également faire demi-tour à soixante-dix-sept chariots en provenance de Salt Lake City qu’ils rencontrèrent. Certains refirent tout le chemin jusqu’à Little Mountain, avant que des messagers envoyés par le président Young les croise et leur donna l’ordre de repartir.
Enfin, plus de trois semaines après que Reddick Allred eut aidé le convoi Willie, le capitaine Grant arriva avec le convoi Martin. Ces pionniers étaient dans un dénuement encore plus grand et avaient subi des dizaines de morts. L’équipe de sauveteurs du capitaine Grant était peu nombreuse et manquait de provisions, et il restait encore plus de trois cents kilomètres jusqu’à la vallée du lac Salé. Une fois encore, parce que Reddick Allred était resté fidèle à la tâche qui lui avait été confiée, dans la pire des situations, il put apporter une aide et des provisions vitales4.
Tendre la main
Vous allez entendre et lire des conseils inspirés de prophètes de Dieu, par exemple celui de tendre la main aux nouveaux membres de l’Église. Ceux qui ont la foi de Reddick Newton Allred continueront à offrir leur amitié, même lorsque les gens auront l’air de ne pas en avoir besoin ou qu’elle n’aura pas l’air de faire d’effet. Ils persévéreront. Lorsqu’un nouveau membre arrivera au stade de l’épuisement spirituel, les membres qui ont la foi seront là pour offrir des paroles gentilles et leur amitié. Ils ressentiront alors la même approbation divine que frère Allred a ressentie lorsqu’il a vu les pionniers des charrettes à bras approcher péniblement, sachant qu’il pouvait leur offrir la sécurité parce qu’il avait suivi les conseils à un moment où c’était difficile à faire.
Bien qu’il n’y ait pas de document qui l’atteste, je suis sûr que frère Allred a prié pendant qu’il attendait. Je suis certain que ses prières ont été exaucées. Il a su alors que le conseil de tenir bon venait de Dieu. Nous devons prier pour le savoir. Je vous promets que des prières pleines de foi telles que celles-là auront leur réponse.
Il nous arrivera de recevoir des conseils que nous ne pouvons pas comprendre ou qui semblent ne pas s’appliquer à nous, même après que nous aurons dûment prié et réfléchi. Ne négligez pas les conseils, mais gardez-les dans votre coeur. Si quelqu’un en qui vous avez confiance vous remettait ce qui vous semblerait n’être rien d’autre que du sable en vous garantissant qu’il s’y trouve de l’or, il serait sage de votre part de le garder un certain temps dans votre main en le secouant légèrement. Chaque fois que j’ai fait cela avec les conseils d’un prophète, au bout d’un certain temps, les paillettes d’or ont commencé à apparaître et j’en ai été reconnaissant.
Nous avons la bénédiction de vivre à une époque où les clefs de la prêtrise sont sur la terre. Nous avons la bénédiction de savoir vers qui nous tourner et comment écouter pour entendre la voix qui accomplira la promesse faite par le Seigneur qu’il nous rassemblera en lieu sûr. Je prie pour que vous et moi ayons le coeur humble, que nous écoutions, que nous priions et que nous attendions la délivrance que le Seigneur nous accordera à coup sûr si nous sommes fidèles.