2009
Soyez prêts
Novembre 2009


Soyez prêts

La préparation qui importe sera faite par les jeunes gens eux-mêmes, qui choisissent de se montrer à la hauteur de leur grande destinée de détenteurs de la prêtrise au service de Dieu.

President Henry B. Eyring

Quel que soit l’endroit où je me trouve le jour ou la nuit, j’ai à proximité un petit flacon d’huile d’olive. Voici celui que je garde dans un tiroir du bureau sur lequel je travaille. J’en garde un dans ma poche lorsque je travaille à l’extérieur ou que je voyage. J’en garde un également chez moi dans le buffet de la cuisine.

Celui que je tiens en ce moment porte une date. C’est celle du jour où quelqu’un a exercé le pouvoir de la prêtrise pour consacrer de l’huile pure pour la guérison des malades. Les jeunes gens de la Prêtrise d’Aaron et même leurs pères peuvent penser que j’exagère un peu dans ma préparation.

Mais l’appel dans la journée ou les coups à la porte surviennent toujours par surprise. Quelqu’un demandera : « S’il vous plait, pouvez-vous venir rapidement ?» Un jour, il y a des années, un père a appelé d’un hôpital. Sa fille de trois ans avait été renversée par une voiture qui l’avait projetée quinze mètres plus loin, alors qu’elle traversait la rue en courant pour rejoindre sa mère. Lorsque je suis arrivé à l’hôpital, le père a supplié que le pouvoir de la prêtrise préserve sa vie. Avec réticence, les médecins et les infirmières nous ont laissés atteindre la seule ouverture des épais bandages qui enveloppaient sa tête pour y déposer une goutte d’huile à travers une barrière de plastique. Un médecin m’a dit avec de l’irritation dans la voix : « Dépêchez-vous de faire ce que vous allez faire. Elle est en train de mourir. »

Il se trompait. Elle a survécu et, contrairement à ce qu’avait dit le médecin, elle a non seulement survécu mais aussi réappris à marcher.

Lorsque l’appel est venu, j’étais prêt. La préparation consistait en bien plus qu’avoir de l’huile consacrée à portée de main. Elle doit commencer longtemps avant la crise qui nécessite le pouvoir de la prêtrise. Les frères qui sont préparés seront prêts à répondre.

La préparation commence en famille, dans les collèges de la Prêtrise d’Aaron et, surtout, dans la vie privée des jeunes gens. Les collèges et les familles doivent aider, mais la préparation qui importe sera faite par les jeunes gens eux-mêmes, qui choisissent de se montrer à la hauteur de leur grande destinée de détenteurs de la prêtrise au service de Dieu.

La destinée de la génération montante de détenteurs de la prêtrise consiste en bien plus qu’être prêt à faire intervenir la puissance de Dieu pour guérir les malades. La préparation consiste à être prêt à aller faire ce que le Seigneur veut qu’il se fasse tandis que le monde se prépare à sa venue. Aucun de nous ne sait exactement en quoi consisteront ces tâches. Mais nous savons ce qu’il nous faut faire pour être prêt, afin que chacun d’entre nous se prépare.

Vous aurez développé ce dont vous aurez besoin au moment opportun par l’accomplissement constant d’un service obéissant. Je vais vous indiquer deux des choses dont vous aurez besoin et la préparation nécessaire pour être prêt.

La première est d’avoir la foi. La prêtrise est l’autorité d’agir au nom de Dieu. C’est le droit de faire intervenir les pouvoirs du ciel. Ainsi, vous devez avoir foi que Dieu vit et que vous avez gagné sa confiance pour vous permettre d’utiliser son pouvoir pour ses desseins.

Un exemple tiré du Livre de Mormon vous aidera à voir comment un homme s’est préparé. Il y avait un détenteur de la prêtrise du nom de Néphi à qui le Seigneur avait donné une tâche difficile. Dieu l’avait envoyé appeler des méchants au repentir avant qune soit trop tard pour eux. Dans leur méchanceté et leur haine ils s’entretuaient. Même leur chagrin ne leur avait pas donné assez d’humilité pour se repentir et obéir à Dieu.

Parce que Néphi s’était préparé, Dieu lui a accordé le pouvoir d’accomplir cette tâche. Dans les paroles empreintes d’amour et de pouvoir qu’il a adressées à Néphi nous trouvons un guide :

« Béni es-tu, Néphi, pour les choses que tu as faites, car j’ai vu que tu as annoncé inlassablement à ce peuple la parole que je t’ai donnée. Et tu ne l’as pas craint et n’as pas cherché à préserver ta propre vie, mais tu as cherché à faire ma volonté et à garder mes commandements.

« Et maintenant, parce que tu as fait cela aussi inlassablement, voici, je te bénirai à jamais ; et je te rendrai puissant en paroles et en actes, en foi et en œuvres ; oui, de sorte que tout te sera fait selon ta parole, car tu ne demanderas pas ce qui est contraire à ma volonté.

« Voici, tu es Néphi et je suis Dieu. Voici je te déclare, en la présence de mes anges que tu auras du pouvoir sur ce peuple et frapperas la terre de famine, et de peste, et de destruction, selon la méchanceté de ce peuple.

« Voici, je te donne du pouvoir pour que tout ce que tu scelleras sur la terre soit scellé au ciel, et que tout ce que tu délieras sur la terre soit délié au ciel; et ainsi, tu auras du pouvoir parmi ce peuple1

Comme nous le dit ce récit du Livre de Mormon, le peuple ne s’est pas repenti. Alors Néphi a demandé à Dieu de changer les saisons. Il a demandé un miracle pour aider les gens à choisir de se repentir à cause de la famine. La famine est venue. Le peuple s’est repenti et ensuite il a demandé à Néphi de demander à Dieu d’envoyer la pluie. C’est ce qu’a fait Néphi et Dieu a honoré sa foi inébranlable.

Cette foi n’est pas venue au moment où Néphi en avait besoin pas plus que la confiance de Dieu en Néphi. Il a obtenu cette grande foi et la confiance de Dieu par des efforts courageux et soutenus au service de Dieu. Jeunes gens, vous êtes en train d’édifier cette foi maintenant pour les jours à venir où vous en aurez besoin.

Ce peut être une petite tâche comme la rédaction minutieuse du procès-verbal dans un collège de diacres ou d’instructeurs. Il y a des années, des jeunes gens ont tenu méticuleusement des comptes rendus de ce qui avait été décidé et ce qui avait été fait par des garçons qui n’avaient que quelques mois de plus qu’eux. Il a fallu de la foi pour que Dieu appelle à son service des garçons de douze ans qui étaient guidés par la révélation. Certains de ces secrétaires de collège d’il y a longtemps sont maintenant assis dans les conseils présidents de l’Église. Ils lisent maintenant les comptes rendus que d’autres préparent. Et ils reçoivent des révélations maintenant comme les dirigeants qu’ils ont servis quand ils étaient jeunes comme vous. Ils avaient été préparés à avoir confiance que Dieu révèle sa volonté dans son royaume, même dans des choses qui paraissent petites.

Donc, le Seigneur a dit qu’il pouvait avoir confiance en Néphi car il ne demandait rien de contraire à la volonté de Dieu. Pour avoir cette confiance en Néphi, le Seigneur devait s’assurer que celui-ci croyait en la révélation, qu’il la recherchait et qu’il la suivait. Avoir suivi pendant longtemps l’inspiration de Dieu faisait partie de la préparation à la prêtrise de Néphi. Elle doit faire partie de la vôtre.

Je vois cela se produire aujour-d’hui. Ces mois derniers j’ai entendu des diacres, des instructeurs et des prêtres faire des discours qui sont clairement aussi inspirés et aussi puissants que ceux que vous entendrez lors de cette conférence générale. Lorsque j’ai ressenti le pouvoir donné aux jeunes détenteurs de la prêtrise, j’ai pensé que la génération montante se lève autour de nous, comme une marée montante. Ma prière est que ceux d’entre nous et moi-même, qui appartiennent aux générations précédentes s’élèvent dans la marée avec eux. La préparation des frères de la Prêtrise d’Aaron est une bénédiction pour nous tous ainsi que pour les personnes qu’ils serviront dans leur génération et dans les générations à venir.

Cependant, tout n’est pas parfait en Sion. Tous les jeunes gens ne choisissent pas de se préparer. Ce choix doit être le leur. Ils sont responsables d’eux-mêmes. C’est la manière du Seigneur dans son plan d’amour. Mais de nombreux jeunes gens ont peu ou pas de soutien de la part des personnes qui pourraient les aider à se préparer. Ceux d’entre nous qui peuvent aider seront tenus pour responsables par le Seigneur. Un père qui néglige ou gêne le développement de la foi de son fils ou sa capacité de suivre l’inspiration connaîtra un jour le chagrin. Ce sera vrai pour quiconque détient un poste qui lui donne le devoir d’aider ces jeunes gens à faire des choix sages et bons pendant la période où ils détiennent la prêtrise préparatoire.

Maintenant la deuxième chose dont ils auront besoin est la confiance qu’ils peuvent se montrer à la hauteur des bénédictions et de la confiance que Dieu leur a offertes. La plupart des influences qui les entourent les conduisent à douter de l’existence de Dieu, de son amour pour eux et de la réalité des messages paisibles qu’ils reçoivent parfois du Saint-Esprit et de l’Esprit du Christ. Leurs camarades peuvent les inciter à choisir de pécher. Si les jeunes gens choisissent de pécher, les messages de Dieu deviendront plus faibles.

Nous pouvons les aider à choisir de se préparer en les aimant, en les mettant en garde et en leur montrant que nous leur faisons confiance. Mais nous pouvons les aider encore plus en étant un exemple de serviteur fidèle et inspiré. Dans notre famille, dans les collèges, dans les classes, et dans n’importe quel cadre où nous nous trouvons en leur compagnie, nous pouvons agir en vrais détenteurs de la prêtrise qui utilisent ce pouvoir comme Dieu nous l’a enseigné.

En ce qui me concerne, cette instruction est la plus claire dans la section 121 des Doctrine et Alliances. Le Seigneur nous y recommande d’avoir des motivations pures: « Aucun pouvoir, aucune influence ne peuvent ou ne devraient être exercés en vertu de la prêtrise autrement que par la persuasion, par la longanimité, par la gentillesse et la douceur, et par l’amour sincère2. » Lorsque nous dirigeons ces jeunes gens ou sommes une influence pour eux, nous ne devons jamais agir dans le but d’assouvir notre orgueil ou notre ambition. Nous ne devons jamais exercer de contrainte avec le moindre degré d’injustice. C’est là le niveau élevé d’exemple que nous devons montrer à nos jeunes.

Je l’ai vu faire lorsque j’étais instructeur et prêtre. Mon évêque et les frères qui servaient sous son autorité étaient déterminés à ne perdre aucun d’entre nous. D’après ce que j’ai vu, leur détermination était motivée par leur amour pour Dieu et pour nous, et pas par un quelconque but égoïste.

L’évêque avait un système. Chaque consultant de chaque collège devait prendre contact avec chaque jeune homme avec qui il n’avait pas parlé ce dimanche-là. Ils n’allaient pas se coucher tant qu’ils n’avaient pas parlé au garçon absent, à ses parents ou à un ami proche. L’évêque leur avait promis qu’il n’éteindrait pas sa lumière tant qu’il n’aurait pas eu des nouvelles de chaque garçon. Je ne pense pas qu’il leur ait donné un ordre. Il leur a simplement expliqué qu’il ne voulait pas qu’ils éteignent leurs lumières tant qu’ils n’avaient pas fait rapport.

Les frères qui servaient sous son autorité et lui-même faisaient plus que veiller sur nous. Ils nous montraient par l’exemple ce que signifie prendre soin des brebis du Seigneur. Aucun effort n’était trop grand pour lui ou pour les frères qui nous servaient dans nos collèges. Par leur exemple ils nous ont enseigné ce que signifiait servir inlassablement le Seigneur. Le Seigneur nous préparait par l’exemple.

Je ne sais absolument pas s’ils pensaient que nous deviendrions des personnes spéciales. Mais ils nous traitaient comme s’ils le pensaient, en étant disposés à payer de leur personne pour nous empêcher de perdre la foi.

Je ne sais pas comment l’évêque a pu faire en sorte que tant de gens aient de si grandes attentes. Pour autant que je sache, cela s’est fait « par la persuasion, par la longanimité, la gentillesse, la douceur et l’amour sincère. » La méthode de ne pas éteindre la lumière, que l’évêque a utilisée, ne fonctionnerait pas dans certains endroits. Mais l’exemple qu’il a montré en se souciant de chaque jeune homme et en lui venant en aide rapidement a apporté le pouvoir des cieux dans notre vie. Ce sera toujours le cas. Cela a aidé des jeunes gens à se préparer pour les jours où Dieu a eu besoin d’eux dans des familles et dans son royaume.

Mon père était l’exemple pour moi de ce que le Seigneur enseigne dans la section 121 des Doctrine et Alliances à propos d’obtenir l’aide des cieux dans la préparation des jeunes gens. Pendant ma jeunesse, il a été parfois déçu de ma conduite. Il me le disait. Dans sa voix, je sentais qu’il pensait que je valais mieux que ça. Mais il le faisait à la manière du Seigneur : « réprimandant avec rigueur en temps opportun, sous l’inspiration du Saint-Esprit ; et faisant preuve ensuite d’un redoublement d’amour envers celui que tu as réprimandé, de peur qu’il ne te considère comme son ennemi3. »

Je savais, même après la correction la plus directe, que mon père me réprimandait avec amour. En fait, son amour semblait augmenter lorsqu’il utilisait sa correction la plus forte, qui consistait en un regard réprobateur et déçu. Il était mon dirigeant et mon formateur ; il n’a jamais utilisé de moyens de contrainte et je suis sûr que la promesse donnée dans les Doctrine et Alliances s’accomplira pour lui. Son influence sur moi affluera vers lui «pour toujours et à jamais4. »

Lorsqu’ils entendront les paroles de la section 121 des Doctrine et Alliances, de nombreux pères et de nombreux dirigeants ressentiront qu’ils devront faire plus d’efforts pour atteindre ce principe. C’est ce que je ressens. Vous souvenez-vous d’une fois où vous avez réprimandé un enfant ou un jeune avec rigueur et que vous l’avez fait poussé par autre chose que l’inspiration ? Vous souvenez-vous d’une fois où vous avez dit à votre fils de faire quelque chose ou de faire un sacrifice que vous n’étiez pas prêt à faire vous-même ? Ces regrets peuvent nous pousser au repentir pour nous rapprocher des exemples que nous avons fait alliance d’être.

En remplissant nos obligations de pères et de dirigeants nous aiderons la prochaine génération à atteindre son avenir glorieux. Ils seront meilleurs que nous, tout comme vous avez essayé d’être de meilleurs parents que vos parents et de meilleurs dirigeants que les grands dirigeants qui vous ont aidés.

Je prie pour que nous soyons déterminés à faire mieux tous les jours pour préparer la génération montante. Chaque fois que je verrai un flacon d’huile consacré, je me souviendrai de ce soir et du désir que j’éprouve à présent de faire mieux pour aider les jeunes gens à se préparer pour leurs jours de service et de possibilités. Je prie pour qu’ils soient bénis dans leur préparation. Je suis certain qu’avec l’aide du Seigneur, et la nôtre, ils seront prêts.

Je vous témoigne que Dieu le Père vit, que Jésus-Christ vit et qu’il dirige son Église. Il est l’exemple parfait de la prêtrise. Le président Monson détient et exerce toutes les clés de la prêtrise sur terre. C’est la vérité. J’en témoigne. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Hélaman 10:4-7.

  2. D&A 121:41.

  3. D&A 121:43.

  4. Voir D&A 121:46.