La mission de votre vie, c’est maintenant
Trois principes peuvent nous aider à affronter l’avenir avec plus de confiance, d’énergie et de foi.
Lorsque j’étais jeune adulte, je passais beaucoup de temps à m’interroger sur mon avenir. La mission, le mariage, les études, le métier faisaient partie des questions ouvertes auxquelles je n’avais pas beaucoup de réponses. J’étais disposée à remplir n’importe quelle mission à laquelle le Seigneur me destinait pourvu que je puisse savoir de quoi il s’agissait.
Ma bénédiction patriarcale me donnait le cadre général du but de ma vie. Mais d’une certaine façon, j’avais l’impression d’essayer de trouver le rayon fruits et légumes à l’aide d’une carte du système solaire. Et si je prenais un mauvais virage quelque part ? Serais-je encore capable de découvrir et d’accomplir la mission que le Seigneur avait pour moi ?
Depuis, j’ai découvert trois principes qui m’ont aidée à avancer dans l’inconnu avec plus de confiance, d’énergie et de foi.
1. Pour un peu de temps
Le premier principe a trait à la valeur du temps présent.
À partir de 1831, beaucoup des premiers saints passèrent environ sept ans à Kirtland (Ohio). Ils avaient laissé derrière eux leurs maisons, leurs affaires et leurs fermes dans les États de New York et de Pennsylvanie pour se risquer dans un lieu inconnu. Et le Seigneur leur dit que cet endroit ne serait que temporaire :
« Et je lui consacre ce pays pour un peu de temps, jusqu’à ce que moi, le Seigneur, je prenne d’autres dispositions à son égard, et lui commande de s’en aller.
« Et l’heure et le jour ne lui sont pas donnés ; qu’il agisse donc dans ce pays comme s’il devait y rester des années, et cela tournera à son avantage » (D&A 51:16-17).
J’aime imaginer ces premiers saints écoutant les instructions du Seigneur et se mettant immédiatement à l’œuvre. Ils labourèrent des champs sans savoir s’ils allaient moissonner, ils plantèrent des arbres dont ils n’allaient peut-être jamais manger les fruits et construisirent un magnifique temple qu’ils allaient finir par devoir quitter. Je les imagine ayant une vie remplie et productive et non en train de scruter sans cesse l’inconnu en se demandant où ils iraient ensuite et quand. Ils agirent comme si c’était pour des années, assurés que leur travail ne serait pas vain.
Lorsqu’ils quittèrent l’Ohio en 1838, les saints avaient contribué à poser des fondements fermes pour la croissance future de l’Église. Réfléchissez à ce qui est ressorti de cette période précieuse et productive :
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Joseph Smith, le prophète, a organisé l’École des prophètes, terminé la traduction inspirée de la Bible et reçu beaucoup de révélations importantes.
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La Première Présidence, le Collège des Douze et le collège des soixante-dix ont été organisés.
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Le temple de Kirtland a été construit et consacré. Et là, Joseph Smith et Oliver Cowdery ont vu Jésus-Christ et reçu les clés de la prêtrise des mains de Moïse, d’Élie et d’Élias.
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Les premiers missionnaires ont été envoyés en Angleterre.
Mes années de jeune adulte ont été un « peu de temps » extrêmement précieux donné par le Seigneur. Pendant nos années de jeunes adultes, l’énergie physique et mentale est à son maximum. Nous pouvons en tirer le meilleur parti si nous décidons de faire confiance au Seigneur et d’agir comme si c’était pour des années. Celles-ci peuvent alors devenir une époque consacrée de productivité, de croissance, d’apprentissage et de service extraordinaires.
2. Une mission chaque jour
Le deuxième principe utile est né d’une simple constatation. La mission de ma vie n’était pas en train de m’attendre quelque part dans un futur vague et lointain. Elle était quotidienne et déjà en cours.
Brigham Young (1801-1877) a expliqué : « Il n’est pas d’homme ni de femme dans l’Église qui ne soit en mission. Cette mission durera aussi longtemps qu’ils vivront. »1 En d’autres termes, la mission de ma vie avait déjà commencé. Je n’avais pas tant besoin de la trouver que de la reconnaître.
J’ai trouvé un moyen d’y arriver en comprenant trois éléments qui faisaient déjà partie de ma vie :
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Un ensemble unique de dons personnels.
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Un ensemble unique de défis personnels.
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Des besoins précis dans le monde auxquels le Seigneur veut que je réponde.
Pour le dire simplement, nous accomplissons notre mission chaque fois que ces trois éléments se conjuguent et que nous décidons d’agir. Regardez de quelle manière cela s’est produit dans la vie de Joseph dans l’Ancien Testament (voir Genèse 37-47).
Joseph avait de nombreux dons. Il avait été élevé au sein d’une famille qui avait la connaissance de Dieu et il était héritier de l’alliance abrahamique. Il avait le don spirituel d’interprétation des songes.
Il a également eu beaucoup de problèmes. Il me semble qu’on pourrait mentionner, entre autres, un père qui lui témoignait du favoritisme, des frères jaloux et son propre manque de tact lorsqu’il s’adressait à eux. Jeune, il a été vendu comme esclave dans un pays étranger, accusé à tort de conduite immorale et jeté en prison.
Mais il était aussi disposé à agir en se servant à la fois de ses dons et de ses problèmes pour répondre à des besoins précis du monde dans lequel il vivait. À plusieurs occasions, y compris en prison, il s’est servi du don spirituel qui était le sien pour interprêter les rêves des gens. Cela lui a permis en retour d’avoir la possibilité de travailler pour le pharaon, qui l’a chargé de faire des réserves de nourriture pour le peuple égyptien. Par la fidélité et la diligence qu’il a démontrées dans son travail, Joseph a été en mesure d’accomplir une mission salvatrice, faisant échapper beaucoup de personnes, dont sa propre famille, à la famine.
Les dons et les problèmes de Joseph se sont combinés pour le mettre dans une position unique afin de faire face lorsque la famine s’est abattue sur le pays. Parce que Joseph était ce qu’il était et où il était, et parce qu’il a choisi d’agir avec fidélité et obéissance, il a accompli une mission unique au service du Seigneur, du peuple d’Égypte et de sa propre famille.
Mais ces trois éléments ne se conjuguent pas seulement dans la vie des personnes dont il est question dans les Écritures. Ils se conjuguent aussi chaque jour dans la vie de tout un chacun.
Une jeune adulte avait un talent d’écrivain et avait fait l’expérience personnelle de la dépression. Quand sa sœur adolescente dut faire face à une situation difficile à l’école, elle put se rendre compte de l’état de découragement dans lequel elle glissait. Au cours d’une période de quinze jours particulièrement éprouvante, obéissant aux chuchotements de l’Esprit, elle écrivit une série de belles notes à sa sœur, une chaque jour, pour lui exprimer son amour et sa confiance. Par ce petit geste qui avait pour but de répondre au besoin de sa sœur, cette jeune fille vivait sa mission.
Lorsque le choix d’écouter l’Esprit et d’agir se produit jour après jour, semaine après semaine et année après année, cela crée un comportement plus général que nous reconnaîtrons plus tard comme étant la mission que le Seigneur voulait que nous accomplissions.
3. Arrêtez et sachez
Aujourd’hui, bien loin de mes vingt ans, je suis à même de voir que finalement ma vie s’est déroulée exactement comme elle était décrite dans ma bénédiction patriarcale il y a bien longtemps. Ça ne tient pas au fait que je savais exactement ce que je faisais ou ce que l’avenir me réservait. Absolument pas.
Ma vie a connu quelques zigzags et déceptions qui m’ont fait me demander si elle n’était pas en train de dérailler. Il s’avère que je n’avais pas de raison de m’inquiéter. Le Seigneur savait constamment où j’étais et où il voulait que j’aille. J’ai toujours fait de mon mieux pour suivre ses commandements, pour le servir et pour écouter l’Esprit. Je me rends compte aujourd’hui que sa main guidait constamment ma vie, même si à l’époque je ne le voyais pas.
Les premières années de l’âge adulte sont chargées de décisions cruciales et d’une part d’incertitude et de stress inhérents à cette phase de la vie. Mais on acquiert une plus grande confiance quand on apprend à compter sur la capacité du Seigneur de réaliser jour après jour ses desseins à notre égard. Nous sommes alors mieux à même de nous « arrêter et de [savoir qu’il est] Dieu » (Psaumes 46:10). En faisant ainsi, nous connaissons la paix.