Jusqu’au revoir
Se battre, fuir ou prendre les coups ?
Face à la persécution, quels choix avons-nous, nous les disciples du Christ ?
À treize ans, un après-midi, je n’étais pas sûr de ce que je devais faire. On m’avait plaqué contre le mur extérieur de mon école et une brute me frappait. Étant donné que j’étais encerclé par une demi-douzaine de ses copains, j’ai décidé de prendre les coups.
Il m’a donné plein de coups de poing et de coups de pied.
Ses copains et lui ont fini par partir. Mon bus est arrivé et j’y suis monté. Je n’ai levé les yeux que quand mon bus est arrivé à mon arrêt. Cinquante ans plus tard, je me demande toujours si j’ai agi par lâcheté ou par patience chrétienne.
Cette expérience met en lumière des questions déconcertantes auxquelles nous, les saints des derniers jours, nous devons faire face. Lorsque nos croyances sont attaquées, nous battons-nous, fuyons-nous ou prenons-nous juste les coups?
Les paroles du Sauveur semblent claires : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre » (Matthieu 5:39). Je me suis souvent demandé si Jésus avait simplement utilisé une métaphore pour apprendre à ses disciples à ne pas répondre aux insultes par des vengeances sanglantes comme le voulait la coutume ? Peut-être.
Et pourtant, regardez le conseil donné dans Doctrine et Alliances.
En 1833, l’Église subit une persécution intense, surtout au Missouri. Pour se défendre, les membres de l’Église ont pris les armes. C’est à ce moment que le Seigneur révèle la section 98 dans laquelle il leur demande de supporter patiemment les persécutions jusqu’à une certaine limite. Ils avaient le droit de se défendre mais, s’ils s’abstenaient, le Seigneur les récompenserait. Si les coupables demandaient pardon, les saints devaient leur pardonner « soixante-dix fois sept fois » (verset 40). Pour ce qui était d’aller à la bataille, ils devaient d’abord rechercher la paix et ne s’engager au combat que si le Seigneur le leur commandait.
Les temps ont changé depuis cette époque terrible mais à certains égards l’Église est toujours attaquée. Notre doctrine est généralement incomprise. On fait circuler, comme si c’était la vérité, des suppositions provenant d’une mauvaise information, des accusations illogiques et de purs mensonges.
Que devons-nous faire ? Nous, disciples qui essayons d’être les témoins de Dieu en tout temps, en toutes choses et en tous lieux (voir Mosiah 18 :9), nous devons faire quelque chose. Nous ne pouvons pas fuir. Alors devons-nous nous battre ou juste prendre les coups?
Pour ces questions, nous pouvons nous tourner vers les prophètes. Lors de conférences générales récentes, j’ai remarqué qu’un bon nombre de discours exposaient la position de l’Église sur des sujets à controverse. Les orateurs ne fustigent pas, mais ils ne capitulent pas non plus. Ils recherchent souvent les points communs que nous avons avec les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous. Ils sont respectueux. Ils essaient de comprendre et de se faire comprendre1. »
Il y a des fois où le seul choix à faire est de se battre, de fuir ou de prendre les coups. Mais le plus souvent un meilleur choix s’offre à nous. Nous pouvons tendre la main avec amour comme Jésus et ses apôtres l’ont fait.