2011
Ce que j’espère que mes petites-filles (et mes petits-fils) comprendront au sujet de la Société de Secours
Novembre 2011


Ce que j’espère que mes petites-filles (et mes petits-fils) comprendront au sujet de la Société de Secours

Depuis le jour où l’Évangile a commencé à être rétabli dans cette dispensation, le Seigneur a eu besoin que des femmes fidèles participent à son œuvre en tant que disciples.

Julie B. Beck

C’est un honneur de prendre la parole devant vous à cette réunion historique. C’est une bénédiction pour nous d’être ensemble. Pendant mon service en tant que présidente générale de la Société de Secours, j’ai acquis un profond amour pour les sœurs de la Société de Secours de l’Église, et le Seigneur a élargi ma vision de ce qu’il éprouve pour nous et de ce qu’il attend de nous.

J’ai intitulé ce message : « Ce que j’espère que mes petites-filles (et mes petits-fils) comprendront au sujet de la Société de Secours ». Mes petites-filles les plus âgées travaillent activement à leur Progrès personnel et acquièrent les habitudes et les traits de caractère de femmes qui vivent selon la justice. Bientôt, leurs camarades et elles endosseront la responsabilité de cette organisation mondiale de sœurs.

J’espère que ce que je vais dire leur donnera, à elles et à toutes les personnes qui écouteront ou liront ce message, une compréhension claire de ce que le Seigneur avait à l’esprit pour ses filles lorsque la Société de Secours a été organisée.

Un modèle ancien de fidélité au Christ

J’espère que mes petites-filles comprendront que la Société de Secours d’aujourd’hui est organisée selon un modèle qui existait dans l’Église dans les temps anciens. Lorsque le Sauveur a organisé son Église à l’époque du Nouveau Testament, les femmes « ont participé de façon vitale [à son] ministère1 ». Il a rendu visite à Marthe et Marie, deux de ses disciples les plus ferventes, chez Marthe. Quand Marthe l’a écouté et l’a servi selon la coutume de l’époque, il l’a aidée à voir qu’elle pouvait faire plus que cela. Il a aidé Marthe et Marie à comprendre qu’elles pouvaient choisir « la bonne part », qui ne leur serait pas ôtée2. Ce gentil commentaire était une invitation à participer au ministère du Seigneur. Plus tard dans le Nouveau Testament, le fort témoignage de Marthe concernant la nature divine du Sauveur nous laisse entrevoir sa foi et son engagement3.

En poursuivant notre lecture du Nouveau Testament, nous apprenons que les apôtres ont continué d’établir l’Église du Seigneur. Nous faisons également la connaissance de femmes fidèles dont l’engagement a contribué à la progression de l’Église. Paul parle de femmes disciples qui se trouvaient dans des endroits tels que Éphèse4 et Philippes5. Mais lorsque l’Église du Seigneur a été perdue avec l’apostasie, ce mode d’engagement a également été perdu.

Quand le Seigneur a commencé à rétablir son Église par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète, il a de nouveau inclus les femmes dans un type d’engagement. Quelques mois après l’organisation officielle de l’Église, le Seigneur a révélé qu’Emma Smith devait être mise à part comme dirigeante et instructrice dans l’Église, ainsi que comme aide officielle pour son mari, le prophète6. Dans son appel à aider le Seigneur à édifier son royaume, elle a reçu des instructions sur la manière d’augmenter sa foi et sa justice personnelle, de fortifier sa famille et son foyer, et de servir autrui.

J’espère que mes petites-filles comprendront que, depuis le jour où l’Évangile a commencé à être rétabli dans cette dispensation, le Seigneur a eu besoin que des femmes fidèles participent à son œuvre en tant que disciples.

Un exemple parmi d’autres de leur apport extraordinaire concerne l’œuvre missionnaire. Au début de l’Église, la grande progression qui a eu lieu a été possible grâce aux hommes fidèles qui ont accepté de quitter leur famille pour aller dans des endroits inconnus et subir des privations et des tribulations pour enseigner l’Évangile. Cependant, ces hommes comprenaient que leur mission n’aurait pas été possible sans la foi et le partenariat complets des femmes de leur vie, qui se sont occupées de leur foyer et de leur entreprise, et ont gagné de l’argent pour leur famille et les missionnaires. Les sœurs ont également pris soin des milliers de convertis qui se sont rassemblés dans leurs localités. Elles étaient profondément engagées vis-à-vis d’un nouveau mode de vie, participant à l’édification du royaume du Seigneur et à son œuvre de salut.

Lien avec la prêtrise

J’espère que mes petites-filles comprendront que le Seigneur a inspiré Joseph Smith, le prophète, pour qu’il organise les femmes de l’Église « sous l’égide de la prêtrise, selon le modèle de la prêtrise7 » et pour qu’il leur enseigne « comment [elles] recevraient les faveurs, les bénédictions et les dons de la prêtrise8 ».

Quand la Société de Secours a officiellement été organisée, Emma Smith a continué son appel de dirigeante. Elle a été nommée présidente de l’organisation et deux conseillères ont œuvré à ses côtés dans la présidence. Au lieu d’être choisies par vote populaire, comme c’était souvent le cas dans les organisations en dehors de l’Église, les sœurs de cette présidence ont été appelées par révélation, soutenues par les personnes qu’elles dirigeraient et mises à part par les dirigeants de la prêtrise pour remplir leur appel, étant ainsi « appelé[es] de Dieu par prophétie, et par l’imposition des mains de ceux qui détiennent l’autorité9 ». Du fait qu’elle était organisée sous l’égide de la prêtrise, la présidence pouvait recevoir des directives du Seigneur et de ses prophètes pour une œuvre précise. L’organisation de la Société de Secours a permis que le magasin du Seigneur, composé des talents, du temps et des moyens des saints, soit géré avec sagesse et ordre.

Ce premier groupe de femmes comprenait qu’il avait reçu l’autorité d’enseigner, d’inspirer et d’organiser les sœurs en tant que disciples pour participer à l’œuvre du salut du Seigneur. Au cours de leurs premières réunions, les sœurs ont reçu des enseignements sur les objectifs directeurs de la Société de Secours : faire grandir la foi et la justice personnelle, fortifier la famille et le foyer, et rechercher et aider les personnes dans le besoin.

J’espère que mes petites-filles comprendront que l’organisation de la Société de Secours était une partie essentielle de la préparation des saints pour recevoir les faveurs, les bénédictions et les dons que l’on ne trouve que dans le temple. Joseph Fielding Smith a enseigné que la Société de Secours « joue un rôle essentiel dans le royaume de Dieu » et qu’elle est « conçue et gérée d’une manière telle qu’elle aide ses membres fidèles à obtenir la vie éternelle dans le royaume de notre Père10 ». Nous pouvons imaginer ce que cela a dû être pour les sœurs, dans le magasin en briques rouges de Joseph Smith, lors de ces premières réunions de la Société de Secours, en face de la colline sur laquelle un temple était en cours de construction, quand le prophète leur a enseigné qu’il devait y avoir « une société à part de tous les maux du monde, choisie, vertueuse et sainte11 ».

J’espère que mes petites-filles attachent beaucoup d’importance au temple, comme les sœurs de la première Société de Secours, qui croyaient que les bénédictions du temple étaient la grande récompense et le but élevé de toute sainte des derniers jours. J’espère que, comme les premières sœurs de la Société de Secours, mes petites-filles s’efforceront chaque jour d’être suffisamment mûres pour contracter et respecter les alliances sacrées du temple et que, lorsqu’elles iront au temple, elles feront attention à tout ce qui y est dit et fait. Grâce aux bénédictions du temple, elles seront armées de pouvoir12 et auront la bénédiction de recevoir « la clef de la connaissance de Dieu13 ». Grâce aux ordonnances de la prêtrise qui ne se trouvent qu’au temple, elles auront la bénédiction de remplir leurs responsabilités divines et éternelles et elles promettront de mener une vie de disciples engagées. Je suis reconnaissante que l’un des objectifs principaux du Seigneur dans l’organisation de la Société de Secours ait été de donner aux femmes la responsabilité de s’aider mutuellement à se préparer « aux plus grandes bénédictions de la prêtrise qui se trouvent dans les ordonnances et les alliances du temple14 ».

La protection et l’influence d’une organisation mondiale de sœurs

J’espère que mes petites-filles comprendront l’influence et la capacité importantes de cette grande organisation mondiale de sœurs qu’est la Société de Secours. Depuis 1842, l’Église s’est répandue bien au-delà de Nauvoo et la Société de Secours se trouve maintenant dans plus de cent soixante-quinze pays, où les sœurs parlent plus de quatre-vingt langues différentes. Chaque semaine, de nouvelles paroisses et branches sont organisées et de nouvelles Sociétés de Secours rejoignent le cercle de sœurs en continuelle augmentation, « étendu sur les continents15 ». Quand la Société de Secours comptait relativement peu de membres et qu’elle était principalement organisée en Utah, ses dirigeantes pouvaient concentrer principalement leur organisation et leur engagement de disciples sur les programmes sociaux locaux et sur le secours à apporter aux autres. Elles ont mis en place des industries artisanales et ont réalisé des projets de construction d’hôpitaux et d’entreposage de céréales. Ces premières initiatives de la Société de Secours ont donné naissance à des traditions de service qui sont maintenant appliquées dans le monde entier. Avec la progression de l’Église, la Société de Secours peut maintenant atteindre ses objectifs dans chaque paroisse, dans chaque branche, dans chaque pieu et dans chaque district, tout en s’adaptant à un monde en constante évolution.

Chaque jour, les sœurs de la Société de Secours du monde entier connaissent toute la gamme des difficultés et des expériences de la condition mortelle. Les femmes et les familles d’aujourd’hui se retrouvent face à face avec des attentes non satisfaites, des maladies mentales, physiques et spirituelles, des accidents et la mort. Certaines sœurs connaissent la solitude et la déception parce qu’elles n’ont pas de famille à elles. D’autres souffrent des conséquences de mauvais choix de membres de leur famille. Certaines ont connu la guerre, la faim ou des catastrophes naturelles. D’autres découvrent les tensions provoquées par les dépendances, le chômage ou un manque d’études et de formation. Toutes ces difficultés ont le potentiel de saper la foi et d’épuiser la personne et la famille. L’un des objectifs poursuivis par le Seigneur en organisant les sœurs en une société de disciples était d’apporter une aide qui leur enlèverait « tout ce qui fait obstacle à la joie et à la progression de la femme16 ». Dans chaque paroisse ou branche, il y a une Société de Secours avec des sœurs qui peuvent rechercher et recevoir la révélation et les recommandations des dirigeants de la prêtrise pour se fortifier mutuellement et trouver des solutions applicables à leur foyer et à leur collectivité.

J’espère que mes petites-filles comprendront que, grâce à la Société de Secours, elles auront plus de possibilités d’agir en tant que disciples et qu’elles pourront s’engager avec d’autres dans une œuvre impressionnante et héroïque semblable à celle que le Sauveur a faite. Le genre d’œuvre que l’on demande aux sœurs de cette Église de faire à notre époque n’a jamais été d’une portée trop modeste et n’est pas sans importance pour le Seigneur. Par leur fidélité, elles peuvent sentir son approbation et bénéficier de la compagnie de son Esprit.

Il faut également que mes petites-filles sachent que le cercle de sœurs de la Société de Secours peut être un abri, un refuge et une protection17. Devant les difficultés grandissantes de notre époque, les sœurs fidèles de la Société de Secours s’uniront pour protéger les foyers de Sion des voix criardes du monde et de l’influence prédatrice et provocatrice de l’adversaire. Et, grâce à la Société de Secours, elles seront instruites et fortifiées encore et encore, et l’influence des femmes justes peut être une bénédiction pour beaucoup d’autres enfants de notre Père.

Une organisation de disciples permettant de veiller sur les autres

J’espère que mes petites-filles comprendront que les visites d’enseignement sont une expression de leur engagement de disciples et une manière importante d’honorer leurs alliances. Cet élément de notre fidélité doit ressembler beaucoup au ministère de notre Sauveur. Dans les premiers temps de la Société de Secours, un comité de visites de chaque paroisse recevait la responsabilité d’évaluer les besoins et de collecter les dons à distribuer aux personnes dans le besoin. Au fil des ans, les sœurs de la Société de Secours et leurs dirigeantes ont appris pas à pas et ont amélioré leur capacité de veiller sur les autres. À certains moments, les sœurs se sont davantage concentrées sur les visites à effectuer, les leçons à donner et les petits mots à laisser quand elles passaient chez leurs sœurs. Ces pratiques ont aidé les sœurs à instaurer des traditions de sollicitude. Tout comme les gens de l’époque de Moïse qui se concentraient sur de longues listes de règles à suivre, les sœurs de la Société de Secours se sont parfois imposé beaucoup de règles écrites et non écrites, par souci de comprendre comment se fortifier les unes les autres.

Aujourd’hui où il existe un si grand besoin de secours dans la vie des sœurs et de leur famille, notre Père céleste a besoin que nous suivions un chemin plus élevé et que nous montrions que nous sommes ses disciples en nous souciant sincèrement de ses enfants. Avec cet objectif important à l’esprit, il est maintenant enseigné aux dirigeantes de demander des rapports sur le bien-être spirituel et temporel des sœurs et de leur famille et sur les services rendus18. Maintenant les instructrices visiteuses ont la responsabilité d’apprendre sincèrement à connaître et à aimer chacune des sœurs, de les aider à fortifier leur foi et de leur rendre service19.

En tant que disciples engagées du Sauveur, nous augmentons notre capacité de faire ce qu’il ferait s’il était ici. Nous savons que, pour lui, c’est notre sollicitude qui compte, aussi essayons-nous de nous concentrer sur le soin apporté à nos sœurs plutôt que sur des listes de choses à faire. Le véritable ministère se mesure plus à la profondeur de notre charité qu’à la perfection de nos statistiques. Nous saurons si nous réussissons dans notre ministère d’instructrices visiteuses quand nos sœurs pourront dire : « Mon instructrice visiteuse m’aide à progresser spirituellement », « Je sais que mon instructrice visiteuse se soucie sincèrement de moi et de ma famille » et « Je sais que, si j’ai des problèmes, mon instructrice visiteuse agira sans attendre d’y être invitée. » Les dirigeantes qui comprennent l’importance de prendre soin des autres se concertent pour rechercher et recevoir la révélation sur la manière d’édifier les instructrices visiteuses et sur la manière d’organiser et d’accomplir un ministère inspiré.

De plus, les visites d’enseignement sont un prolongement de la responsabilité de l’évêque de prendre soin du troupeau du Seigneur. L’évêque et la présidente de la Société de Secours ont besoin du service d’instructrices visiteuses inspirées pour les aider à s’acquitter de leurs responsabilités. Par le ministère d’instructrices visiteuses, la présidente de la Société de Secours peut être informée du bien-être de chaque sœur de la paroisse et en faire rapport quand elle a un entretien avec son évêque.

Thomas S. Monson nous a enseigné : « Quand nous nous efforçons avec foi d’accomplir les devoirs qui nous incombent, sans faiblir, quand nous recherchons l’inspiration du Tout-Puissant dans l’accomplissement de nos responsabilités, nous pouvons faire des miracles20. » J’espère que mes petites-filles participeront à des miracles en faisant en sorte que les visites d’enseignement deviennent une tradition chez les disciples que le Seigneur approuvera quand il reviendra.

Accomplir les objectifs de la Société de Secours

Mes petites-filles pourront maintenant étudier ces enseignements et d’autres leçons essentielles sur la Société de Secours dans le livre Filles dans mon royaume : L’histoire et l’œuvre de la Société de Secours. Il décrit l’héritage de la Société de Secours et des femmes de notre Église. Il unifiera les sœurs de notre organisation mondiale et les orientera vers les objectifs de la Société de Secours, ainsi que le mode de vie et les bénédictions des disciples. Ce livre témoigne du rôle essentiel des femmes dans le plan de bonheur de notre Père et représente un manifeste immuable de ce que nous croyons, de ce que nous faisons et de ce que nous défendrons. La Première Présidence nous a incitées à « étudier ce livre et… [à] laisser les vérités intemporelles et les exemples inspirants qu’il contient influencer [notre] vie21 ».

Sachant que la Société de Secours avait été divinement instituée, Joseph F. Smith a dit aux sœurs de la Société de Secours : « C’est à vous de mener le monde et particulièrement d’être à la tête des femmes de ce monde… Vous êtes celles qui doivent donner l’élan, pas celles qui suivent22. » À l’approche du retour du Seigneur, j’espère que mes petites-filles deviendront des femmes fortes et fidèles qui appliqueront les principes et les traditions de la Société de Secours. J’espère qu’une fois que la Société de Secours sera devenue un mode de vie pour elles, elles œuvreront dans l’unité avec d’autres pour accomplir ses objectifs divins. J’ai le témoignage de la véritable Église rétablie de Jésus-Christ et je suis reconnaissante du moyen d’agir en tant que disciples qui a été rétabli lorsque le Seigneur a inspiré à Joseph Smith, le prophète, de fonder la Société de Secours. Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. Filles dans mon royaume : L’histoire et l’œuvre de la Société de Secours, 2011, p. 3.

  2. Voir Luc 10:38-42.

  3. Voir Jean 11:20-27.

  4. Voir Actes 18:24-26 ; Romains 16:3-5.

  5. Voir Philippiens 4:1-4.

  6. Voir Doctrine et Alliances 25.

  7. Joseph Smith, Filles dans mon royaume, p. 14.

  8. Joseph Smith, History of the Church, 4:602.

  9. 5e article de foi.

  10. Joseph Fielding Smith, Filles dans mon royaume, p. 107.

  11. Joseph Smith, Filles dans mon royaume, p. 18.

  12. Voir Doctrine et Alliances 109:22 ; voir aussi Sheri L. Dew, Filles dans mon royaume, p. 142.

  13. Doctrine et Alliances 84:19 ; voir aussi Ezra Taft Benson, Filles dans mon royaume, p. 143.

  14. Filles dans mon royaume, p. 146.

  15. Boyd K. Packer, Filles dans mon royaume, p. 110.

  16. John A. Widtsoe, Filles dans mon royaume, p. 28.

  17. Voir Filles dans mon royaume, p. 97.

  18. Voir Manuel 2 : Administration de l’Église, 2010, 9.5.4.

  19. Voir Manuel 2, 9.5.1.

  20. Thomas S. Monson, Filles dans mon royaume, p. 101.

  21. Première Présidence, Filles dans mon royaume, p. ix.

  22. Joseph F. Smith, Filles dans mon royaume, p. 74.