Des possibilités nouvelles
Commémoration des dix ans du Fonds perpétuel d’études
Dix ans après l’annonce par Gordon B. Hinckley de la création du Fonds perpétuel d’études, le programme et ses bénéficiaires sont florissants.
En 1850, trois ans seulement après être arrivé dans la vallée du lac Salé, Brigham Young (1801-1877) commença à fonder des académies et des universités pour instruire les saints des derniers jours. Tous les prophètes de cette dispensation ont recommandé aux membres de l’Église de s’instruire.
L’un d’entre eux, le président Hinckley (1910-2008), a lancé le Fonds perpétuel d’études, créé sur le modèle d’un autre programme de Brigham Young au dix-neuvième siècle, le Fonds perpétuel d’émigration. Ce nouveau fonds pour l’instruction allait devenir, selon les paroles de Thomas S. Monson, l’un des faits marquants de la présidence de frère Hinckley1. Le président Hinckley avait vu la pauvreté ainsi que le manque d’instruction et de formation empêcher de nombreux jeunes adultes de l’Église de réaliser leur potentiel. Il chercha des réponses auprès du Seigneur.
Le 31 mars 2001, lors de la conférence générale, le président Hinckley annonça sa vision du programme. Il admettait que c’était une « initiative audacieuse » mais soutenait que « l’instruction ouvre des possibilités2 ». Il invitait tous les gens qui le souhaitaient à apporter leur contribution. Le programme était lancé.
Maintenant, dix ans plus tard, les contributions petites et grandes des donateurs du monde entier ont permis au programme et à ses bénéficiaires de prospérer. John K. Carmack, membre émérite des soixante-dix et directeur exécutif du FPE, dit qu’il « sauve les saints du fléau de la pauvreté ». Ce sauvetage a réussi, dit Rex Allen, directeur bénévole de la formation et de la communication du FPE, parce que le programme est basé sur des principes éternels et s’accompagne des promesses du prophète qui ont « une influence beaucoup plus considérable que nous ne pouvons le comprendre ».
Une initiative audacieuse
Comme le président Hinckley l’expliquait en 2001, le fonds a été créé à partir de dons ; les intérêts produits par le capital sont prêtés aux futurs étudiants.
Les jeunes adultes qui souhaitent en bénéficier peuvent s’adresser aux dirigeants de la prêtrise et aux directeurs d’institut locaux. Avec leur approbation, ces « jeunes filles et ces jeunes gens ambitieux », pour la plupart anciens missionnaires, reçoivent un prêt leur permettant de fréquenter une école dans leur propre région3. Dès qu’ils trouvent du travail, ils commencent à rembourser le prêt, ce qui permet à d’autres étudiants de bénéficier aussi du fonds.
Au cours des dix années depuis sa création, le programme a amélioré la vie de quelque cinquante mille bénéficiaires dans plus de cinquante pays, les aidant à « sortir de la pauvreté qu’eux-mêmes et des générations avant eux avaient connue » comme l’avait annoncé le président Hinckley4.
Frère Allen décrit le FPE de la façon suivante : « Ce jour-là, le prophète a fait quelque chose de remarquable. Il y a bien longtemps, Moïse étendait son bâton au-dessus de la Mer Rouge pour séparer les eaux. Le président Hinckley incarnait cette même foi lorsqu’il a tenu symboliquement son manteau de prophète au-dessus de la mer sombre de la pauvreté pour instaurer le FPE. »
Principes
Le Fonds perpétuel d’études repose sur les principes de l’Évangile : la foi et l’espérance en Jésus-Christ, l’instruction, le travail, le sacrifice, l’autonomie, l’intégrité et le service. Dans le monde entier, les bénéficiaires et les diplômés du FPE mettent ces principes en pratique dans leur vie.
Carolina Tello Vargas, diplômée de Colombie, dit que le FPE a été « une lueur d’espoir » et la preuve de l’aide de notre Père céleste, qui « [la] guide et ouvre le chemin de la progression ».
Elle comprend l’importance de l’instruction, du travail et des sacrifices nécessaires. Avant de participer au FPE, Carolina avait plusieurs emplois et avait vendu tous ses bijoux pour pouvoir étudier le droit. Sa famille aussi avait fait des sacrifices.
Carolina explique : « Je savais que, pour étudier, je devais faire des sacrifices. J’étais prête à les faire afin d’avoir, plus tard, de meilleures possibilités d’emploi.
Mais ensuite, des difficultés familiales survinrent pendant sa dernière année d’étude et elle n’arriva plus à payer les frais de scolarité. Elle reçut un prêt du FPE et l’utilisa pour terminer ses études.
Shirley Mwelase, d’Afrique du Sud, illustre également ces principes. Elle a utilisé un prêt du FPE pour terminer un cours de programmation informatique et, après avoir trouvé du travail dans une compagnie d’assurance, a rapidement remboursé son prêt, ce qui l’a aidée à se sentir « autonome et digne de confiance ».
Shirley explique : « Un emploi mieux payé signifiait une meilleure qualité de vie. Cela voulait dire que je pouvais aider mes parents et ma famille ; de plus, les connaissances et le perfectionnement acquis depuis grâce au travail m’ont beaucoup aidée à améliorer la qualité de mon service dans tous mes appels dans l’Église. »
En travaillant comme programmeuse, elle a beaucoup accompli. Elle dit : « Je pense que sans mes études et ma participation constante à l’Église, je n’aurais pas trouvé de travail et je n’aurais pas non plus pu accomplir toutes ces bonnes choses. »
Promesses et bénédictions
Quand le président Hinckley a annoncé le Fonds perpétuel d’études, il a promis qu’il apporterait des bénédictions aux personnes, à leur famille, à leur collectivité et à l’Église tout entière grâce aux possibilités d’emploi, de service et de direction.
Le président Hinckley a promis que les bénéficiaires pourraient faire des études qui les sortiraient du fléau de la pauvreté. » Il a ajouté : « Ils se marieront et obtiendront des compétences qui leur permettront de bien gagner leur vie, de trouver leur place dans la société et d’y apporter une contribution considérable5. »
Cette promesse s’est réalisée pour des milliers de participants au FPE, dont Pablo Benitez, d’Uruguay. Pablo travaillait douze heures par jour dans une épicerie, gagnant à peine de quoi survivre, quand il a décidé de changer de vie. Il a commencé à prendre des cours, mais comme leur prix et les frais de scolarité augmentaient, il s’est trouvé dans l’incapacité de financer seul ses études.
Grâce au FPE, il a pu obtenir un diplôme en éducation physique. Ce qui lui a permis, au cours des années qui ont suivi, d’occuper plusieurs emplois, chacun mieux rétribué que le précédent. Il raconte même : « Je reçois souvent des offres d’emploi à plein temps ou de remplacements que je ne peux pas accepter car je n’ai pas assez de temps. Et tout cela, c’est grâce au FPE et aux possibilités qui se sont ouvertes à moi du fait de mes études. »
Grâce aux possibilités que l’instruction lui a ouvertes, Pablo peut subvenir aux besoins de sa famille tout en travaillant pour sa collectivité qu’il édifie en tant que professeur.
Lorsqu’on travaille de longues heures pour gagner à peine de quoi vivre et payer sa dîme, il est difficile d’accepter des appels dans l’Église, dit frère Allen. Beaucoup de membres, dans le monde entier, connaissent ce genre de problème, mais le président Hinckley a fait cette promesse aux bénéficiaires du FPE : « Ils deviendront des dirigeants de l’Église dans leur pays. Ils paieront la dîme et les offrandes, ce qui permettra à l’Église de développer son œuvre partout dans le monde6. »
De nombreux bénéficiaires découvrent que l’instruction acquise grâce au FPE mène à de meilleurs emplois, avec des horaires qui leur permettent d’avoir davantage de temps pour servir dans l’Église. Miriam Erquiza, ancienne missionnaire des Philippines, a terminé une formation de deux ans pour la conception de sites Internet et, grâce au « pouvoir de la prière », a obtenu un emploi dans une agence de voyage. Cette situation lui a permis de faire vivre sa famille et de trouver le temps de remplir les fonctions de présidente des Jeunes Filles et d’instructrice de l’institut.
Vanderlei Lira, du Brésil, a été président de branche pendant six ans, aidant sa branche à passer de dix-huit à cent dix membres pratiquants, tout en travaillant comme manœuvre, parce qu’il n’avait pas suffisamment d’instruction. Quand le FPE a été annoncé, il a pu étudier la sécurité du travail et trouver un nouvel emploi, qui l’a aidé à améliorer son salaire et à rembourser rapidement son prêt. Il continue de servir dans l’Église aujourd’hui. Son président de pieu dit de lui qu’il est un grand dirigeant et un père formidable, « un géant libéré par les possibilités qui lui ont été données ».
Le président Hinckley disait aux membres de l’Église que le programme serait un succès parce que l’Église a « l’organisation… et les serviteurs dévoués du Seigneur » nécessaires pour réussir7. Le Fonds perpétuel d’études est effectivement une réussite, parce qu’il implique la collaboration des bénéficiaires avec les dirigeants locaux de la prêtrise, sous la direction de la Première Présidence, du Collège des douze apôtres et d’autres dirigeants généraux de l’Église. Le centre d’aide à l’emploi de l’Église, les séminaires et les instituts sont également totalement engagés dans cette aventure.
Les effets du fonds sont permanents, non seulement au plan financier, puisque l’argent est remboursé, puis prêté à d’autres étudiants, mais aussi spirituellement et socialement puisque les bénéficiaires, les donateurs, les administrateurs et d’innombrables autres personnes reçoivent indirectement des bénédictions. Frère Allen dit : « L’instruction est la clé qui ouvre une porte dans un mur compact, pas seulement pour des personnes mais aussi pour leur famille et leur collectivité. »
Pendant les dix dernières années, la technologie et l’expérience ont contribué à améliorer le processus pour les bénéficiaires et les encadrants, mais le Fonds perpétuel d’études continue de s’efforcer de réaliser la vision du prophète pour laquelle il a été instauré. Cette « initiative audacieuse » restera une entreprise inspirée par un prophète. Le président Monson poursuit l’œuvre du fonds, qui, comme il le dit, « va perdurer à très long terme8 ».