Notre foyer, notre famille
Le Seigneur n’a jamais crié sur moi
Je me sentais impuissante en voyant notre fils aîné tomber dans les pièges de Satan et je communiquais souvent ma peur en me mettant en colère. Je devais me changer moi-même au lieu d’essayer de changer mon fils.
Quand nos quatre enfants étaient jeunes, mon mari et moi supposions que si nous étions de bons exemples et les élevions dans l’Évangile avec beaucoup d’amour et de cohérence, ils ne quitteraient certainement pas ce chemin.
Un jour d’été, nous avons été forcés d’abandonner cette idée. Notre fils aîné, âgé de quatorze ans, était parti nager avec ses amis. Quand je suis arrivée à la piscine avec les enfants plus jeunes, j’ai cru le voir avec une cigarette à la main. J’étais inquiète alors je lui en ai parlé plus tard. Il a simplement dit que je m’étais trompée. Malheureusement, c’était le début de ses mensonges.
Avec le temps, il s’est éloigné de plus en plus de nous. On ne pouvait plus lui parler et il se mettait souvent en colère sans raison. À la cigarette se sont ajoutés l’alcool, la drogue, le langage grossier et une foule de mensonges. Et son comportement envers les membres de la famille est devenu insupportable.
Au début, nous avons essayé de restreindre ses activités afin de le protéger, mais cela a amené davantage de résistance de sa part. La discipline ne donnait aucun résultat. Quand je lui faisais des reproches et l’engageais à changer, nos discussions se transformaient souvent en disputes bruyantes qui nous éloignaient encore plus l’un de l’autre.
Nos craintes à l’égard de notre fils aîné étaient dures à supporter pour mon mari et moi. Nous avons essayé de trouver du soutien dans la prière, mais je me sentais impuissante en voyant mon fils aîné choisir un chemin si dangereux. En priant, nous avons ressenti qu’il fallait laisser à notre fils plus d’espace au lieu de le contrôler par des règles plus strictes. Cela semblait extrêmement néfaste et absurde, mais toutes les autres tentatives que nous avions faites pour mettre fin à son comportement avaient échoué. Nous avons donc choisi de ne le punir ou de ne le restreindre que quand ses actions avaient un effet direct sur notre vie de famille.
Malgré nos efforts pour suivre les recommandations du Seigneur, la situation a empiré. J’avais du mal à surmonter mes doutes personnels et le découragement. Mon mari et moi avons essayé de faire régulièrement la soirée familiale et la prière familiale, mais j’étais envahie par la culpabilité quand je pensais à toutes les fois où nous n’avions pas été à la hauteur et à toutes les fois où je m’étais mal comportée envers notre fils. J’ai beaucoup pleuré, peu dormi et j’étais parfois si épuisée physiquement que je gérais seulement le minimum.
La vie de famille telle que nous l’avions connue n’existait presque plus. Les soirées familiales se terminaient régulièrement dans la confusion et les disputes. J’étais particulièrement impatiente envers mes proches et je le leur faisais savoir haut et fort.
Mon mari et moi avons reconnu que nous ne pouvions pas laisser la situation détruire notre famille. Nous avons décidé de continuer de suivre les recommandations du Seigneur et des prophètes. Nous avons donc fait des efforts pour tenir des soirées familiales spontanées et informelles avec les enfants qui le souhaitaient. Mais je ne parvenais toujours pas à accepter que notre fils aîné soit pris dans les pièges de Satan. Avec la prière, le jeûne et l’espérance, tout ce qui semblait nous rester, nous avons placé notre fardeau sur le Seigneur et lui avons fait confiance.
Les problèmes ont empiré. À un moment particulièrement difficile, j’ai demandé à mon mari de me donner une bénédiction de la prêtrise. J’espérais des paroles de réconfort et d’encouragement. Mais le Seigneur connaissait mes véritables besoins. J’ai été réprimandée pour mes disputes si bruyantes avec mon fils. Le Seigneur m’a fait comprendre qu’il n’avait jamais crié sur moi, alors que je criais sur mes enfants tout le temps.
Dans cette bénédiction, il m’a aussi conseillé de parler à mon fils de mes inquiétudes à son égard au lieu de lui faire des reproches. J’ai pris conscience que ma colère et mes critiques étaient en fait une manifestation de ma peur pour lui. Je l’attaquais constamment et il se défendait comme il pouvait. J’ai réfléchi à des façons de changer de comportement.
À ce moment-là, j’étais instructrice de l’institut. Je trouvais que ce n’était pas difficile de m’occuper calmement et avec égards des jeunes de l’Église parce que, vis-à-vis d’eux, je n’étais pas en proie aux émotions d’une mère.
J’ai essayé de regarder mon fils non pas avec les yeux d’une mère soucieuse mais comme quelqu’un d’extérieur. Cette stratégie, et beaucoup de prière et de jeûne, m’ont aidée à contrôler mes émotions et à voir mon fils, qui avait maintenant presque dix-huit ans, avec d’autres yeux. Je pouvais à nouveau voir ses qualités. Je parvenais à lui exprimer sincèrement mes sentiments et mes inquiétudes sans être tendue.
Cela a été un tournant dans notre relation. Mon fils et moi avons parlé de nombreuses choses et j’ai pu le laisser supporter les conséquences de son comportement tout seul. Mon mari et moi lui avons simplement donné des conseils sur la façon de résoudre ses problèmes lui-même.
Peu à peu, il a commencé à accepter notre amour et notre soutien. Nos rapports avec lui, après cinq années difficiles, sont maintenant marqués avant tout par le respect. À bien des égards, sa vie est encore brisée, mais il est en voie de la mettre en ordre. Peu à peu, il reconnaît ce qui est vraiment important dans la vie et ce qui apporte une satisfaction durable.
Agir selon les recommandations du Seigneur a aidé notre famille à retrouver une vie beaucoup plus heureuse. Mon mari et moi avons appris à façonner notre propre vie et la vie de notre famille plutôt que d’essayer de façonner celle de notre fils.
Maintenant, je sais ce que cela signifie de confier mes enfants au Seigneur. Il les connaît mieux que je ne les connais. J’ai appris à ne pas me sentir responsable de toutes les décisions de mes enfants. Mon mari et moi avons découvert que la meilleure aide que nous puissions apporter à notre fils était de nous tourner vers le Seigneur et d’avoir confiance en sa volonté et ses recommandations.