Libre arbitre et réponses : reconnaître la révélation
Je me suis aperçu que ce qui semble parfois être un obstacle infranchissable à la communication est un pas de géant à faire avec confiance.
En face de moi était assise une femme qui sanglotait. Les yeux remplis de larmes, elle me dit : « Je ne sais plus ce que je crois. » Elle dit qu’elle avait lutté et prié pendant bien des jours pour savoir comment prendre une décision d’importance capitale, et ce, sans succès. Elle dit, pleine d’angoisse : « Je ne sais pas quoi faire. Si vous me dites ce que je dois faire, je le ferai. » La main sur les Écritures, elle dit : « Dieu nous a dit qu’il nous aiderait. Il répond aux prières de tous les autres. Pourquoi ne répond-il pas aux miennes ? »
Quand on est pris dans un tourbillon d’émotions, il est difficile de s’en sortir seul. Je prie pour pouvoir aider ceux d’entre vous qui ressentent le même genre de choses.
Lorsque les réponses à des prières urgentes semblent ne pas venir, c’est peut-être parce que nous ne comprenons pas certaines vérités concernant la prière ou que nous ne reconnaissons pas les réponses quand elles nous sont données.
Principes de la prière
La communication avec notre Père céleste n’est pas une chose anodine. C’est un privilège sacré. Elle est basée sur des principes immuables. Quand nous recevons l’aide de notre Père céleste, c’est en réponse à notre foi, à notre obéissance et au bon usage du libre arbitre.
C’est une erreur de croire que toutes les prières que nous faisons seront exaucées immédiatement. Il y a des prières qui demandent beaucoup d’efforts de notre part. Il est vrai qu’il arrive que des sentiments nous viennent alors que nous ne les recherchons pas particulièrement. Ils concernent généralement quelque chose que nous avons besoin de savoir et ne pouvons pas découvrir d’une autre façon.
Nous sommes ici-bas pour acquérir une expérience que nous ne pouvons obtenir d’aucune autre façon. L’occasion nous est donnée de progresser, de nous développer et d’acquérir de la maturité spirituelle. Pour ce faire, nous devons apprendre à appliquer la vérité. La façon dont nous affrontons les difficultés et résolvons les problèmes difficiles est d’une importance cruciale pour notre bonheur.
Pour mieux comprendre la prière, j’ai écouté les avis des autres, médité sur les Écritures et étudié la vie des prophètes et d’autres personnes. Cependant, ce qui me paraît le plus utile, c’est de m’imaginer un enfant qui s’adresse avec confiance à un Père aimant, bon, sage et compréhensif, qui veut que nous réussissions.
Ne vous faites pas de souci si vous exprimez vos sentiments avec maladresse. Parlez simplement avec votre Père. Il entend toutes les prières et y répond à sa façon.
Quand nous expliquons un problème et la solution proposée, il répond tantôt oui, tantôt non. Souvent il ne donne pas de réponse, non par manque de sollicitude, mais parce qu’il nous aime d’une manière parfaite. Il veut que nous mettions en pratique les vérités qu’il nous a données. Pour que nous puissions progresser, nous devons avoir confiance en notre capacité de prendre de bonnes décisions. Nous devons faire ce que nous sentons être juste. En temps voulu, Dieu répondra. Il ne nous abandonnera pas.
J’ai décrit nos relations avec notre Père telles qu’elles sont. Il n’y a rien sur nous qu’il ne sache. Il est conscient de tous nos besoins et pourrait fournir toutes les réponses. Et cependant, parce que son but est d’assurer notre bonheur éternel, il nous encourage à faire les bons choix.
Trois manières de trouver des réponses
1. Cherchez les signes indiquant qu’il vous a déjà répondu
Comme beaucoup d’entre nous, Oliver Cowdery n’avait pas reconnu les réponses que le Seigneur avait déjà faites à ses prières. C’est pour lui ouvrir les yeux, et les nôtres, que cette révélation a été donnée par l’intermédiaire de Joseph Smith :
« Tu es béni pour ce que tu as fait, car tu m’as interrogé, et voici, toutes les fois que tu m’as interrogé tu as reçu des instructions de mon Esprit. S’il n’en avait pas été ainsi, tu ne serais pas venu là où tu te trouves en ce moment.
« Voici, tu sais que tu m’as interrogé et que j’ai éclairé ton esprit ; et maintenant je te dis ces choses pour que tu saches que tu as été éclairé par l’Esprit de vérité » (D&A 6:14-15 ; italiques ajoutés).
Si vous avez le sentiment que Dieu n’a pas exaucé vos prières, méditez sur ces Écritures, puis recherchez soigneusement dans votre vie les signes indiquant qu’il vous a peut-être déjà répondu.
2. Prêtez attention aux sentiments
Pour aider chacun d’entre nous à reconnaître les réponses données, le Seigneur a dit :
« Si tu désires un témoignage de plus, reporte-toi à la nuit où tu as crié vers moi dans ton cœur, afin de connaître la vérité de ces choses.
« N’ai-je pas apaisé ton esprit à ce sujet ? » (D&A 6:22–23 ; italiques ajoutés).
Le Seigneur poursuit en nous recommandant d’étudier le problème dans notre esprit et ensuite de demander si c’est juste :
« Si c’est juste, je ferai en sorte que ton sein brûle au-dedans de toi ; c’est ainsi que tu sentiras que c’est juste.
« Mais si ce n’est pas juste, tu ne sentiras rien de la sorte, mais tu auras un engourdissement de pensée » (D&A 9:8-9 ; italiques ajoutés).
3. Agissez quand il ne donne pas de réponse
Il est capital de reconnaître que le Seigneur répond aussi d’une troisième manière à nos prières, en ne nous donnant pas de réponse quand nous prions. Pourquoi ?
C’est un Père parfait. Il nous aime au-delà de ce que nous pouvons comprendre. Il sait ce qui est le mieux pour nous. Il voit la fin dès le commencement. Il veut que nous agissions de manière à acquérir l’expérience dont nous avons besoin.
Quand il répond oui, c’est pour nous donner de l’assurance.
Quand il répond non, c’est pour empêcher une erreur.
Quand il ne donne pas de réponse, c’est pour que nous progressions par la foi en lui, par l’obéissance à ses commandements et par notre disposition à mettre les vérités en application. Il est attendu de nous que nous assumions nos responsabilités en prenant une décision conforme à ses enseignements, sans confirmation préalable. Nous ne devons pas attendre passivement ou murmurer parce que le Seigneur n’a pas parlé. Nous devons agir.
La plupart du temps, ce que nous avons choisi de faire est correct. À sa manière, il confirme que nos choix sont justes. Cette confirmation se manifeste généralement sous la forme de petites inspirations données en chemin. Nous les découvrons grâce à notre sensibilité spirituelle. Ce sont comme les petits mots laissés par un Père aimant montrant son approbation. Si nous commençons avec confiance quelque chose qui n’est pas juste, il nous en informe avant que nous n’allions trop loin. Nous sentons cette aide quand nous éprouvons des sentiments de trouble ou de malaise.
Les efforts de Néphi pour obtenir les plaques d’airain montrent comment opèrent les principes (voir 1 Néphi 3:6-7). Après deux tentatives infructueuses, Néphi resta confiant. Il se glissa dans la ville et alla vers la maison de Laban sans avoir toutes les réponses. Il nota : « J’étais guidé par l’Esprit, ne sachant pas d’avance ce que je ferais », ajoutant, et c’est important : « Cependant, je m’avançai » (1 Néphi 4:6-7 ; italiques ajoutés).
Néphi était disposé à essayer sans relâche, faisant tous ses efforts. Il exprima sa foi qu’il serait aidé. Il refusa de se laisser décourager. Mais, parce qu’il agissait, avait confiance au Seigneur, était obéissant et utilisait correctement son libre arbitre, il fut guidé. Il fut inspiré pas à pas vers le succès et, pour employer les termes de sa mère, reçut « le pouvoir [d’]accomplir ce que le Seigneur… a commandé » (1 Néphi 5:8 ; italiques ajoutés).
Néphi savait qu’il était tenu de se fier à Dieu, de faire preuve de foi et d’agir de manière à recevoir de l’aide, pas à pas. Il ne murmura pas ni n’exigea d’explications complètes. Mais, remarquez-le bien, il n’attendit pas passivement que l’aide vienne. Il agit ! En suivant la loi spirituelle, il fut inspiré et reçut le pouvoir d’agir.
Faites confiance à la volonté et à la manière de Dieu
Parfois, nous ne reconnaissons pas les réponses à nos prières parce que nous cherchons trop à avoir la confirmation de nos désirs. Nous ne voyons pas que le Seigneur voudrait que nous fassions autre chose. Veillez à rechercher sa volonté.
Je confesse que je ne sais pas comment prendre une décision correcte s’il n’y a pas de justice ni de confiance en notre Père céleste. Les principes ne marchent tout simplement pas lorsqu’on utilise intentionnellement son libre arbitre à l’encontre de la volonté de Dieu. Si nous péchons et ne nous en repentons pas, nous sommes abandonnés à nous-mêmes, nous pataugeons et nous débattons tout seuls. Nous pouvons être sauvés grâce à notre repentir.
Quand nous recherchons l’inspiration pour nous aider à prendre des décisions, le Seigneur nous donne de petites inspirations. Cela nécessite de notre part que nous réfléchissions, fassions preuve de foi, travaillions, luttions parfois et agissions. Il est rare que l’on reçoive d’une traite toute la réponse à une question capitale ou à un problème complexe. La plupart du temps, cela vient petit à petit, sans que la fin ne soit en vue.
J’ai gardé la partie la plus importante de la prière pour la fin. C’est la reconnaissance ! Nos efforts sincères pour remercier notre Père bien-aimé suscite merveilleusement en nous la paix, la valeur personnelle et l’amour.
Pourquoi donc les plus démunis paraissent-ils mieux savoir remercier le Seigneur ? Dans les hauts plateaux du Guatemala, les membres ne font que survivre. Ils doivent faire de grands sacrifices pour se rendre au temple. Un séjour nécessite une année de préparation. Ces gens doivent travailler dur et faire des sacrifices pour économiser l’argent et la nourrriture, en filant, en tissant et en teignant de nouveaux vêtements. Il y a un long chemin à faire pieds nus pour descendre des montagnes, pour traverser le lac Isabel et il faut voyager en bus avec peu de nourriture. Ils arrivent au temple fatigués, et même épuisés. Ils se frictionnent jusqu’à briller, revêtent leurs nouveaux vêtements et pénètrent dans la maison du Seigneur.
Tout de blanc vêtus, ils sont instruits par l’Esprit, reçoivent des ordonnances et contractent des alliances. Une femme des hauts plateaux a ressenti très fort l’esprit et l’importance de la dotation. À son entrée de la salle céleste, elle a vu d’autres personnes assises la tête inclinée avec recueillement. Elle s’est candidement agenouillée à l’entrée, sans penser aux autres. Elle a baissé la tête, a sangloté, et, pendant vingt minutes, a déversé son cœur à son Père céleste. Enfin, la robe imprégnée de larmes, elle a relevé la tête. Touchée, l’intendante du temple lui a demandé : « Puis-je vous aider ? » Elle a répondu : « Oh, vraiment ? Voici mon problème : j’essaie d’exprimer à mon Père céleste ma gratitude pour toutes mes bénédictions mais j’ai l’impression de ne pas avoir réussi à communiquer. Vous voulez bien m’aider à lui dire combien je lui suis reconnaissante ? »
Cette recommandation concernant la prière est vraie. Je l’ai mise à l’épreuve d’une manière approfondie au cours des expériences de ma vie. Je me suis aperçu que ce qui semble parfois être un obstacle infranchissable à la communication est un pas de géant à faire avec confiance.
Si vous recherchez son aide, assurez-vous que votre vie est pure, que vos mobiles sont dignes et que vous êtes disposé à faire ce qu’il demande, car il répondra à vos prières, c’est certain. Il est votre Père aimant, vous êtes son enfant bien-aimé. Il vous aime d’une manière parfaite et veut vous aider.