Respect du Sauveur pour les femmes
Les auteurs vivent en Utah (États-Unis).
En étudiant les interactions entre le Christ et les femmes mentionnées dans le livre de Jean, nous pouvons mieux comprendre la relation que nous pouvons avoir avec lui.
À une époque où les femmes étaient généralement traitées en inférieures, l’évangile de Jean révèle que Jésus-Christ leur manifestait compassion et respect. Ceci fait que, comme James E. Talmage (1862-1933), qui a fait partie du Collège des douze apôtres, l’a dit : « Le plus grand champion que la femme et la féminité aient eu est Jésus le Christ1. »
Cet article porte sur les femmes suivantes mentionnées dans l’évangile de Jean : (1) Marie, la mère de Jésus (voir Jean 2:1-11 ; 19:25-27) ; (2) la Samaritaine au puits (voir Jean 4:4-30, 39-42) ; (3) la femme adultère (voir Jean 8:1-11) ; et (4) Marie de Magdala (voir Jean 20:1-18). Ces femmes ont eu des vies très différentes mais Jean souligne que le Sauveur comprenait leur situation et il détaille les bénédictions qu’elles ont reçues grâce à leur foi en Jésus-Christ.
La foi de Marie a précédé le premier miracle public
Tôt dans son évangile, Jean présente Marie au lecteur. Dans la description qu’il fait du premier miracle public de Jésus-Christ aux noces de Cana, il rend hommage à la foi de Marie.
Marie a vraisemblablement une position de responsabilité dans l’organisation du mariage2. Quand les invités viennent à manquer de vin, « la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont plus de vin » (Jean 2:3). Ce passage laisse entendre que, lorsque Marie demande de l’aide à Jésus-Christ, elle s’attend probablement, mais respectueusement, à un miracle3.
En réponse, Jésus dit : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue » (Jean 2:4). Dans la version inspirée que Joseph Smith a donnée de ce verset, le Sauveur demande à Marie ce qu’elle veut et lui promet de le faire4. Le titre femme peut sembler dur sinon irrespectueux au lecteur moderne, cependant, le fait que le Sauveur l’a utilisé ici exprimait probablement une intention opposée5. Un érudit explique qu’en grec, l’appellation « ‘Femme’, ou plutôt ‘Dame’, est une marque de respect et est utilisée même lorsqu’on s’adresse à une reine6 ». C’est comme si Jésus avait dit à sa mère : « Noble dame, tout ce que tu me demanderas avec foi, je te l’accorderai. » Cela montre que le Sauveur se souciait des pressions routinières auxquelles cette femme était confrontée. Jésus-Christ a honoré sa mère en lui proposant de la soulager de ses fardeaux et de ses responsabilités.
Le récit rapporte ensuite la foi que continue de manifester Marie quand elle demande à ses serviteurs d’obéir à Jésus-Christ : « Faites ce qu’il vous dira » (Jean 2:5). Les vases ont été remplis d’eau que le Sauveur a transformée en vin pour satisfaire la demande de Marie d’en fournir aux invités du mariage. Quelle belle leçon nous retirons de l’exemple de Marie : Lorsque nous sommes dans le besoin, adressons-nous à Jésus-Christ et faisons-lui confiance car il a tout pouvoir ! Comme Marie, aujourd’hui les saintes des derniers jours peuvent s’appuyer sur Jésus-Christ avec foi quand elles se sentent dépassées par leurs responsabilités.
Ce bref récit non seulement nous enseigne le pouvoir de la foi de Marie mais confirme aussi, par ce premier miracle public, la véritable identité de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Jean présente ensuite au lecteur la Samaritaine.
Jésus-Christ a fait preuve de respect envers une Samaritaine
Le récit de Jean 4 témoigne du respect que Jésus avait à l’égard de toutes les femmes, quelle que soit leur nationalité ou leur religion. Certains Juifs considéraient que les Samaritains étaient plus impurs que les Gentils de toute autre nationalité7 et évitaient tout contact avec eux. Jésus-Christ ne s’est pas préoccupé des traditions de son époque. De plus, M. Russell Ballard, du Collège des douze apôtres, a parlé du grand honneur que le Seigneur avait fait à cette femme : « La première fois que le Seigneur a dit qu’il était le Christ, c’est à une Samaritaine au puits de Jacob8. »
Après avoir voyagé dans la chaleur du jour, Jésus-Christ a fait une halte pour se reposer et s’abreuver. Le Sauveur a commencé à parler avec la Samaritaine au puits en lui demandant à boire. Graduellement, au fil de la conversation, elle a acquis le témoignage de sa divinité. Jean rapporte que, s’adressant à Jésus, elle a commencé par l’appeler « Juif », puis « Seigneur », ensuite « prophète » et finalement « le Christ » (voir Jean 4:9-29). Son choix de titres montrant un respect progressif indique qu’elle a acquis la foi en Jésus-Christ et a été convertie.
Le Sauveur lui a enseigné qu’il avait de « l’eau vive » (Jean 4:10) et que les gens qui en boiraient n’auraient plus jamais soif. Intriguée, la femme a posé plus de questions. Jésus-Christ a alors révélé le passé de la Samaritaine et indiqué l’état de péché dans lequel elle se trouvait à ce moment-là. Elle a dû se sentir gênée mais peut-être a-t-elle senti que Jésus-Christ parlait avec respect parce qu’elle a répondu avec prévenance : « Seigneur […] je vois que tu es prophète » (Jean 4:19). Ses péchés étant révélés et n’ayant plus rien à cacher, la femme a fait preuve de foi en Jésus-Christ pendant qu’il l’instruisait. L’une de ses réponses peut être une clé permettant d’obtenir le salut : « Femme […] crois moi » (Jean 4:21).
En raison de sa foi, la Samaritaine a reçu un témoignage de l’Esprit et a désiré rendre témoignage que Jésus était le Christ, le Messie promis. Laissant sa cruche (symbole des biens terrestres), elle est allée dans la ville et a proclamé : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-ce point le Christ ? » (Jean 4:29). Devenant un instrument entre les mains de Dieu, la Samaritaine, avec sa foi et son zèle missionnaire, a permis d’adoucir le cœur des gens afin qu’ils acceptent Jésus-Christ.
En relatant cette expérience, Jean montre que le Sauveur est conscient des femmes et connaît les détails de leur vie. En outre, il les respecte toutes quel que soit leur milieu social. Pour les femmes qui n’ont pas le sentiment d’avoir de relation avec le Christ ou qui ont l’impression d’être des laissées pour compte dans la société, ce récit montre que Jésus-Christ connaît les difficultés de chacune d’entre elles, qu’il peut l’accepter et l’édifier. L’évangile de Jean appuie ce point en enseignant la compassion du Christ à l’égard d’une femme prise en adultère.
Jésus-Christ a fait preuve de compassion à l’égard de la femme adultère
Jean 8 montre les différences entre la manière impitoyable avec laquelle la femme était traitée par les pharisiens et celle de Jésus, pleine d’un respect empreint de douceur et de compassion. Peut-être pour tenter de permettre aux pharisiens de se rendre compte de la dureté de leur façon de traiter la femme, et de se rétracter, le Sauveur s’est baissé et a écrit avec le doigt sur la terre (voir Jean 8:6). Le fait d’« écrire sur le sol était un geste symbolique connu dans l’antiquité pour signifier le refus de résoudre le problème en question9 ».
Néanmoins, les scribes et les pharisiens ont continué de harceler Jésus-Christ et de fustiger la femme. Par compassion pour la femme, Jésus s’est relevé et leur a dit : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et, s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre » (Jean 8:7-8). Démasqués et réduits à se condamner eux-mêmes, honteux, les accusateurs se sont retirés les uns après les autres, laissant la femme adultère seule face à Jésus.
Elle a eu le mérite de rester aux côtés de Jésus-Christ au lieu de fuir. Elle s’est probablement sentie édifiée et fortifiée d’avoir été traitée avec respect par Jésus. Il lui a demandé : « Femme, où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a-t-il condamnée ? Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit : Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus » (Jean 8:10-11)10.
Là encore, l’évangile de Jean témoigne que Jésus-Christ traitait les femmes avec compassion et respect, quels que soient leurs péchés. Dans la mesure où nous péchons tous, nous pouvons trouver une grande espérance dans l’exemple de cette femme qui a exercé sa foi en Jésus-Christ. Tout comme il a su comprendre cette femme dans une situation mouvementée et pénible, le Sauveur a réconforté Marie de Magdala lorsqu’il l’a trouvée en larmes dans le jardin près du sépulcre.
Marie de Magdala a été choisie comme témoin du Christ ressuscité
Jean est le seul évangéliste qui ait donné le nom de la première personne qui a vu le Seigneur ressuscité, montrant ainsi que les femmes vaillantes et capables peuvent recevoir de grandes manifestations spirituelles. Jean a écrit : « Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur ; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre » (Jean 20:1). Voyant que la pierre avait été enlevée, Marie est vite allée chercher de l’aide et avertir les apôtres que le corps de Jésus avait disparu. Elle a trouvé Pierre et Jean, qui sont allés en courant au tombeau, où ils n’ont plus trouvé que le linceul. Puis les apôtres sont repartis, laissant Marie seule dans le jardin près du sépulcre.
Marie pleurait ; peut-être s’est-elle sentie bouleversée de ne pas savoir ce qu’était devenu le corps du Seigneur. Le Sauveur lui est apparu et lui a parlé, mais au début, elle ne l’a pas reconnu. Puis, « Jésus lui dit : Marie ! » (Jean 20:16). Quelque chose a fait qu’elle a su qu’il s’agissait du Sauveur. « Elle l’a instantanément reconnu. Ses torrents de larmes sont devenus un océan de joie. C’était lui ; il était ressuscité ; il était vivant !11 » Après qu’elle a vu le Seigneur ressuscité, Jésus a dit à Marie de témoigner aux apôtres qu’il était vivant.
Les disciples ont été sceptiques au début (voir Luc 24:11) mais le témoignage de Marie a dû avoir un impact sur eux. Plus tard, les disciples étaient réunis pour discuter des événements de la journée, et probablement de ce que leur avait dit Marie, lorsque Jésus s’est présenté au milieu d’eux, et leur a dit : « La paix soit avec vous ! » (Jean 20:19).
Cette expérience souligne la haute estime que Jésus-Christ avait pour les femmes parce que Marie de Magdala a été choisie pour être la première personne à voir le Sauveur ressuscité puis pour en témoigner. Le Seigneur continue de compter sur les femmes de notre époque pour être ses témoins. M. Russell Ballard, a déclaré : « Notre dispensation a aussi ses héroïnes. D’innombrables femmes dans tous les continents et de tous les milieux ont fait des contributions déterminantes à la cause du Christ. […] La question que je vous pose est : ‘Serez-vous l’une de ces femmes ?’ Et vous, détenteurs de la prêtrise, répondrez-vous au même appel ?12 »
Nous pouvons suivre leur exemple
Grâce à la foi en Jésus-Christ, nous pouvons suivre l’exemple de ces femmes mentionnées dans les écrits de Jean. Nous pouvons être sûrs que le Sauveur comprend les pressions de la vie de tous les jours et peut nous aider à porter nos fardeaux. Nous pouvons croire que Jésus-Christ nous édifiera malgré nos transgressions. De plus, nous pouvons savoir que le Christ a le pouvoir de nous secourir lorsque nous sommes au plus profond de la tristesse, de la souffrance et de l’angoisse.