Semailles du dimanche
Desire Koami Gbedjangni (Togo, Afrique de l’Ouest)
Il y a quelques années, juste avant le weekend de Pâques, il a plu toute la semaine. J’étais alors au Bénin, en Afrique de l’Ouest, mais je rentrais chez moi au Togo pour Pâques. Il n’a pas plu le samedi, le jour de mon arrivée mais, cette nuit-là, il a recommencé à pleuvoir.
Je savais que les réunions du dimanche commençaient à neuf heures mais, en raison des fortes pluies et de mon arrivée tardive, j’ai décidé que c’était trop tôt pour moi.
Je me suis dit : « J’irai un peu en retard à l’église. J’y serai pour dix heures. » Puis, je suis allé voir mon frère. Je lui ai dit : « Au lieu d’aller à l’église pour neuf heures, allons voir cette parcelle de terrain à côté de ma maison. »
Lorsque nous y sommes arrivés, nous avons remarqué que la terre était malléable et humide du fait de la pluie. Je me suis dit : « C’est dimanche, et nous n’allons à l’église qu’à dix heures. Pourquoi ne pas semer quelques haricots avant de partir ? »
Mon frère et moi en avons donc semé sur une petite parcelle de terrain d’environ six mètres carrés. Nous sommes ensuite allés à l’église, une heure en retard. Le lendemain, nous nous sommes rendus dans une ville voisine où j’avais une autre parcelle de terrain. Nous y avons semé du maïs et encore des haricots.
Deux mois plus tard, lorsque je suis rentré à nouveau chez moi, je suis allé voir la petite parcelle de terrain à côté de ma maison. Elle était vide à l’exception d’une petite touffe de mauvaises herbes sur laquelle j’ai trébuché en entrant sur le terrain. Je me suis souvenu que nous y avions semé des haricots le dimanche de Pâques.
Toutes les graines que nous avions semées n’avaient donné que cette touffe de mauvaises herbes. Les haricots et le maïs que nous avions semés sur l’autre terrain le lendemain du dimanche de Pâques, eux, ont bien poussé. Depuis, tout ce que nous avons semé sur la parcelle de terrain à côté de ma maison a poussé normalement.
Je n’avais pas sanctifié le jour du sabbat en ce dimanche de Pâques et j’ai trébuché sur une touffe de mauvaises herbes pour me rappeler ce que j’avais fait. Depuis, je me souviens que je ne peux pas faire tout ce qui me chante le jour du Seigneur. Dorénavant, je me souviens toujours de sanctifier le jour du sabbat.