Nombreux et unis pour sauver une âme
Alors que j’observais les membres fidèles de l’Église œuvrant dans le temple de Paris, au cours de l’année 2017, je me suis souvenu d’un événement survenu il y a de nombreuses années, à l’époque où je commandais une compagnie de Sapeurs-Pompiers à la Rochelle.
Notre caserne avait reçu un appel à intervenir suite à un accident de la route : un camion lourdement chargé s’était retourné en empruntant un rond-point et avait fini sa course dans le fossé. Beaucoup de voitures s’étaient agglutinées, rendant difficile l’accès de nos secours. Quand nous sommes finalement arrivés sur les lieux, j’ai découvert que le conducteur avait été éjecté de son véhicule et se trouvait coincé sous le camion, la cage thoracique comprimée par la carrosserie. J’ignorais le niveau de gravité de ses blessures, ou même s’il était encore en vie, mais nous devions le sortir de là pour qu’il ait une chance de survivre.
En considérant rapidement les différentes possibilités pour le dégager, j’ai réalisé que nous aurions besoin d’une grue lourde pour déplacer le camion endommagé. Malheureusement, la grue la plus proche de notre position était à plus de vingt minutes de route. Comme cela faisait plus de quinze minutes que l’accident avait eu lieu, je savais que le conducteur ne survivrait pas à une attente supplémentaire.
Tandis que je cherchais du regard un autre moyen pour soulever le camion, j’ai vu une foule de badauds bloqués par l’accident et je me suis senti poussé à leur demander de se rassembler autour du camion accidenté pour le soulever.
J’ai entendu des objections comme : « C’est impossible de soulever une masse pareille », mais j’ai insisté. Dès que nous avons eu autant de personnes en position que possible, je leur ai demandé de se serrer les uns contre les autres et de tous lever en même temps. Alors que tous s’exécutaient, le camion s’est levé suffisamment pour qu’un de mes hommes puisse se glisser dessous, tirer le conducteur et le sortir de là.
Il ne respirait plus et son cœur était à l’arrêt, mais j’ai quand même décidé de pratiquer les gestes de réanimation et de massage cardiaque. Après plusieurs minutes d’efforts, le blessé a commencé à respirer de manière autonome et son cœur s’est remis à battre. Alors qu’une de nos équipes d’ambulanciers le prenait en charge, une femme m’a touché le bras et m’a dit : « Tu lui as sauvé la vie, mon garçon. » Je lui ai répondu : « Je ne l’ai pas sauvé, Madame, nous l’avons fait tous ensemble, grâce à votre aide et à l’aide des autres personnes. »
Il en va de même au temple : il faut être nombreux et unis pour sauver une âme : de l’usager du temple au servant des ordonnances, en passant par tous ceux qui œuvrent dans l’ombre : les employés du bureau du temple, les techniciens de maintenance et de nettoyage, les ingénieurs, celles et ceux qui ont effectué les recherches généalogiques, saisi les données informatiques, préparé et soumis les actes, et les milliers qui contribuent financièrement à la construction de nouveaux temples. Il en faut des mains aimantes, désintéressées et tendues vers le même but pour délivrer une âme de sa prison !
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