Voir papa chanter
Maria Oka
Californie (États-Unis)
Je n’étais en mission à Honolulu (Hawaï, États-Unis) que depuis quatre mois et demi quand j’ai eu une forte crise de convulsions et, par la suite, on a découvert que j’étais épileptique. Des visites à l’hôpital, d’innombrables examens et un nouveau médicament aux effets secondaires indésirables ont ponctué les mois suivants.
Jusque-là, j’étais tellement concentrée sur l’œuvre missionnaire que je n’avais pas beaucoup souffert du mal du pays mais, depuis ma crise, j’avais beaucoup de chagrin. Mes parents me manquaient et je me sentais seule, bien qu’étant entourée de personnes merveilleuses et attentionnées. Je ne voulais pas rentrer chez moi mais je voulais ressentir la paix.
Avec la permission de mon président de mission, j’ai parlé de mes médicaments au téléphone avec mes parents. Mon père, qui venait juste de réaliser le rêve de sa vie en devenant membre du Chœur du Tabernacle de Temple Square, m’a assuré qu’il chanterait de tout son cœur pour moi à la conférence générale, qui commençait le lendemain.
Le lendemain matin, j’ai prié avec ferveur pour ressentir la paix dont j’avais si désespérément besoin. J’avais déjà reçu la réponse à des questions précises pendant des conférences générales et j’étais sûre de recevoir de nouveau des conseils. À l’ouverture de la conférence, le chœur a chanté : « Chers enfants, sur vous Dieu veille » (Cantiques, n° 190). Dès la première minute, j’ai vu mon père sur l’écran de télévision. La caméra a fait un gros plan sur son visage pendant assez longtemps.
Les larmes me sont montées aux yeux et un immense sentiment de paix m’a enveloppée. J’ai su que Dieu m’aimait. Il savait exactement ce dont j’avais besoin ce jour-là, une simple assurance qu’il était près de moi et était conscient de mon existence. J’ai ressenti l’amour de Dieu et, de surcroît, celui de ma famille, de mes collègues et de mon président de mission. Au lieu de me sentir accablée, je voyais à présent une occasion de me rapprocher du Seigneur.
Mes ennuis de santé n’ont pas disparu. J’ai quand même dû quitter le champ de la mission prématurément, mais je savais que Dieu était là et qu’il m’aimait. Cette assurance m’a accompagnée à travers de nombreux autres chagrins et m’a donné de l’espérance pendant mes heures les plus sombres. Certains diront qu’il s’agit d’une coïncidence, mais je sais que le fait d’avoir vu mon père chanter l’amour de Dieu était un petit miracle à un moment où j’en avais besoin.