2019
Quand les ténèbres me menacent ou que la lumière m’entoure, Seigneur reste avec moi !
Novembre 2019


Quand les ténèbres me menacent ou que la lumière m’entoure, Seigneur reste avec moi !

Je témoigne que « quand les ténèbres nous menacent ou que la lumière nous entoure » le Seigneur reste avec nous et que nos « afflictions [peuvent être] englouties dans la joie du Christ. »

L’un de nos cantiques bien-aimés comporte la supplique suivante : « Quand les ténèbres nous menacent tous, Reste avec nous, Seigneur, reste avec nous1 ! » Je me suis trouvée un jour dans un avion sur le point de traverser une forte tempête. À travers le hublot, j’apercevais en dessous de nous une épaisse nappe de nuages. Les rayons du soleil couchant se réfléchissaient sur ces nuages, les faisant briller d’un éclat éblouissant. Très rapidement, l’avion est descendu à travers l’épaisse couche nuageuse, et nous nous sommes soudain trouvés au milieu de ténèbres obscures occultant complètement la lumière intense qui nous éblouissait quelques instants auparavant2.

Rayons du soleil couchant
Nuages sombres

Ces nuages peuvent nous empêcher de voir la lumière de Dieu et même nous amener à nous demander si elle existe encore pour nous. Il peut s’agir de nuages de dépression, d’anxiété ou d’autres formes d’afflictions mentales et émotionnelles. Ceux-ci peuvent déformer notre perception de nous-même, d’autrui et même de Dieu. Ils touchent les femmes et les hommes de tous âges et de tous les coins du monde.

Le nuage de scepticisme insensibilisant qui touche parfois les personnes qui ne connaissent pas ces difficultés cause également des dommages. Comme toute partie du corps, le cerveau est sujet aux maladies, aux traumatismes et aux déséquilibres chimiques. Lorsque notre esprit souffre, il est approprié de demander l’aide de Dieu, de notre entourage et de professionnels de la santé physique et mentale.

« Tous les êtres humains, hommes et femmes, sont créés à l’image de Dieu. Chacun est un fils ou une fille d’esprit aimé de parents célestes, et […] chacun a une nature et une destinée divines3 ». Tout comme nos parents célestes et notre Sauveur, nous avons un corps physique4 et éprouvons des émotions5.

Mes chères sœurs, il est normal que vous soyez tristes ou soucieuses de temps en temps. La tristesse et l’anxiété sont des émotions naturelles de la condition humaine6. Toutefois, si nous sommes constamment tristes et si notre douleur altère notre capacité de ressentir l’amour de notre Père céleste et de son Fils et l’influence du Saint-Esprit, alors il est possible que nous souffrions de dépression, d’anxiété ou d’un autre trouble émotionnel.

Ma fille a écrit : « Il y a eu une époque […] où je me sentais tout le temps extrêmement triste. Je croyais depuis toujours que la tristesse était un sentiment dont on devait avoir honte et que c’était une marque de faiblesse. Alors je l’ai gardée enfouie en moi. […] J’avais l’impression de n’avoir aucune valeur7. »

Une amie a fait cette description : « Depuis ma plus tendre enfance, je mène un combat constant contre des sentiments de désespoir, de ténèbres, de solitude, de peur et l’impression d’être brisée ou déficiente. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour cacher ma douleur et ne jamais paraître autrement que forte et épanouie8. »

Mes chères amies, cela peut arriver à chacune de nous : en particulier lorsque, croyant au plan du bonheur, nous nous chargeons inutilement de fardeaux parce que nous pensons que nous devons être parfaites maintenant. Ce genre de pensées peut nous accabler. L’atteinte de la perfection est un processus qui durera tout au long de notre vie mortelle et au-delà, et qui n’est possible que par la grâce de Jésus-Christ9.

En revanche, lorsque nous sommes franches à propos de nos difficultés émotionnelles et que nous admettons notre imperfection, nous permettons à d’autres de parler de leurs problèmes. Ensemble, nous nous rendons compte qu’il y a de l’espoir et que nous n’avons pas à souffrir seules10.

Espérance dans lLa Seconde Venue

En tant que disciples de Jésus-Christ, nous avons fait alliance avec Dieu que nous sommes « [disposées] à porter les fardeaux les uns des autres » et à « pleurer avec ceux qui pleurent11 ». Cela peut signifier s’informer au sujet des maladies psychiques, trouver des ressources pouvant aider à la résolution de ces difficultés, et, en fin de compte, nous rapprocher du Christ, le Maître guérisseur, et amener à lui notre prochain12. Même si nous ne comprenons pas personnellement ce que d’autres personnes traversent, le fait de reconnaître que leur douleur est réelle peut être une première étape importante pour qu’elles trouvent de la compassion et la guérison13.

Dans certains cas, il est possible d’identifier la cause de la dépression ou de l’anxiété, dans d’autres, elle peut être plus difficile à discerner14. Notre cerveau peut souffrir parce que nous subissons du stress15 ou sommes accablées de fatigue16, ce qu’il est parfois possible d’améliorer par une modification des habitudes alimentaires, de sommeil et d’exercices physiques. Parfois, il est aussi nécessaire de suivre une thérapie ou un traitement médicamenteux sous le suivi d’un professionnel de santé qualifié.

Une maladie mentale ou émotionnelle non traitée peut entraîner un isolement accru, de l’incompréhension, la destruction de relations, l’automutilation et même le suicide. Je le sais par expérience car mon père s’est suicidé il y a de nombreuses années. Sa mort a été un choc et un déchirement pour ma famille et moi. Il m’a fallu des années pour surmonter mon chagrin et ce n’est que récemment que j’ai appris que parler du suicide de manière appropriée aide en réalité à l’empêcher au lieu de l’encourager17. Depuis, j’ai parlé ouvertement de la mort de mon père avec mes enfants et j’ai été témoin de la guérison que le Sauveur peut accorder des deux côtés du voile18.

Malheureusement, de nombreuses personnes souffrant de dépression grave s’éloignent de leurs amis membres de l’Église parce qu’elles ont l’impression de ne pas entrer dans le moule imaginaire qu’elles se représentent. Nous pouvons les aider à se rendre compte et à ressentir qu’elles ont véritablement leur place parmi nous. Il est important de reconnaître que la dépression ne résulte pas d’une faiblesse ni généralement du péché19. Elle « prospère dans le secret mais diminue dans l’empathie20 ». Ensemble, nous pouvons percer les nuages de l’isolement et de la stigmatisation pour lever le fardeau de la honte et pour que les miracles de la guérison se produisent.

Au cours de son ministère dans la condition mortelle, Jésus-Christ a guéri les malades et les affligés, mais ceux-ci ont dû faire preuve de foi en lui et agir pour recevoir sa guérison. Certains ont parcouru de longues distances, d’autres ont tendu la main pour toucher son vêtement, d’autres ont dû être portés jusqu’à lui pour être guéris21. En matière de guérison, n’avons-nous pas tous désespérément besoin de lui ? « Ne sommes-nous pas tous mendiants22 ? »

Suivons le chemin du Sauveur et faisons davantage preuve de compassion, soyons moins enclines à juger et cessons d’être les inspectrices de la spiritualité d’autrui. Écouter avec amour est l’un des plus grands dons que nous puissions faire qui permettra peut-être ainsi d’aider à lever ou percer les lourds nuages qui étouffent nos proches et nos amis23 afin que, par notre amour, ils ressentent à nouveau le Saint-Esprit et perçoivent la lumière qui émane de Jésus-Christ.

Si vous êtes constamment entourées d’un « brouillard de ténèbres24 », faites appel à notre Père céleste. Rien de ce que vous avez vécu ne peut changer la vérité éternelle que vous êtes son enfant et qu’il vous aime25. Souvenez-vous que le Christ est votre Sauveur et votre Rédempteur, et que Dieu est votre Père. Ils comprennent. Imaginez qu’ils sont assis près de vous, qu’ils vous écoutent et qu’ils vous offrent leur soutien26. Ils « vous [consoleront] dans vos afflictions27 ». Faites tout votre possible et faites confiance à la grâce expiatoire du Seigneur.

Vos difficultés ne définissent pas qui vous êtes, mais elles peuvent vous raffiner28. Une « écharde dans la chair29 » peut vous donner la capacité de ressentir plus de compassion envers autrui. Suivant l’inspiration du Saint-Esprit, racontez votre histoire afin d’aller « au secours des faibles, [de fortifier] les mains languissantes et [d’affermir] les genoux qui chancellent30 ».

À celles d’entre nous qui souffrent actuellement ou qui soutiennent quelqu’un qui souffre : soyez disposées à suivre les commandements de Dieu afin d’avoir toujours son Esprit avec vous31. Faisons les choses petites et simples32 qui nous apporteront de la force spirituelle. Comme le président Nelson l’a enseigné, « rien n’ouvre les cieux autant que l’association d’une pureté accrue, d’une obéissance rigoureuse, d’une quête sincère, d’un festin quotidien des paroles du Christ dans le Livre de Mormon et d’un temps régulier consacré à l’œuvre de l’histoire familiale et du temple33 ».

Le Sauveur guérissant un enfant

Rappelons-nous que notre Sauveur, Jésus-Christ, a pris « sur lui [nos] infirmités, afin que ses entrailles soient remplies de miséricorde, selon la chair, afin qu’il sache, […] comment [nous secourir] selon [nos] infirmités34 ». Il est venu « pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, […] pour consoler tous les affligés ; […] pour leur donner un diadème au lieu de cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d’un esprit abattu35 ».

La Seconde Venue

Je témoigne que, « quand les ténèbres nous menacent ou que la lumière nous entoure », le Seigneur reste avec nous, que nos afflictions peuvent être « [englouties] dans la joie du Christ36 », et que « c’est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire37. Je témoigne que Jésus-Christ reviendra sur la terre « avec la guérison sous ses ailes38 ». Quand tout sera terminé, il « essuiera toute larme de [nos] yeux, […] et il n’y aura plus [aucune tristesse39] ». Et pour tous ceux qui « [iront] au Christ et [seront] rendus parfaits en lui40, le « soleil ne se couchera plus, […] car l’Éternel sera [leur] lumière à toujours, et les jours de [leur] deuil seront passés41 ». Au nom de Jésus-Christ. Amen.

Notes

  1. « Reste avec nous, Seigneur », Cantiques, n° 92.

  2. Quand nous étions au-dessus des nuages, nous ne pouvions pas imaginer les ténèbres qui se trouvaient à quelques mètres au-dessous de nous, et quand nous étions enveloppés dans les ténèbres, il était difficile de soupçonner l’éclat du soleil qui brillait quelques mètres au-dessus.

  3. « La famille : Déclaration au monde », Le Liahona, mai 2017, p. 145.

  4. « L’esprit et le corps sont l’âme de l’homme » (Doctrine et Alliances 88:15). « Votre corps est le temple de votre esprit. Et l’usage que vous faites de votre corps a des répercussions sur votre esprit. » (Russell M. Nelson, « Des décisions pour l’éternité », Le Liahona, novembre 2013, p.107).

  5. Voir, par exemple, Ésaïe 65:19 ; Luc 7:13 ; 3 Néphi 17:6-7 ; Moïse 7:28. Apprendre à reconnaître et à accorder de la valeur à nos émotions peut nous aider à nous en servir de manière constructive pour devenir davantage comme notre Sauveur, Jésus-Christ.

  6. Voir l’article « Sadness and Depression », kidshealth.org/en/kids/depression.html.

  7. Voir le blog d’Elena Aburto, hermanaelenaaburto.blogspot.com/2015/08. Elle a aussi écrit :

    « Cette épreuve m’a donné l’occasion de véritablement exercer ma foi dans le plan du salut. Car je savais que mon Père céleste m’aimait, et qu’il avait un dessein pour moi en particulier, et que le Christ comprenait exactement ce que je ressentais »

    et « Dieu ne vous pointe pas du doigt avec mépris quand vous ne réussissez pas à faire quelque chose. Il est heureux de vous aider à vous améliorer et à vous repentir. Il n’attend pas de vous que vous soyez capable de tout régler d’un coup. Vous n’avez pas à affronter cela seul » (iwillhealthee.blogspot.com/2018/09).

  8. Correspondance personnelle. Elle a aussi écrit : « Le baume guérisseur de l’expiation de mon Sauveur a été pour moi la source la plus constante de paix et un refuge tout au long de mon parcours. Quand j’ai l’impression d’être seule dans mon combat, je me rappelle qu’il a déjà vécu pour moi exactement ce que je vis. […] Quel réconfort de savoir que je ressusciterai avec un corps parfait qui sera libéré de cette affliction terrestre. »

  9. Voir Russell M. Nelson, « La perfection à la clé », L’Étoile, janvier 1996, p. 98-101 ; Jeffrey R. Holland, « Soyez donc parfaits — finalement », Le Liahona, novembre 2017, p. 40-42 ; J. Devn Cornish, « Suis-je assez bon ? Vais-je y arriver ? », Le Liahona, novembre 2016, p. 32-34 ; Cecil O. Samuelson, « What Does It Mean to Be Perfect? », New Era, janvier 2006, p. 10-13.

  10. Il est important que nous abordions ces sujets avec nos enfants, les membres de notre famille et nos amis, chez nous, dans nos paroisses et dans nos collectivités.

  11. Mosiah 18:8-9.

  12. Voir Russell. M. Nelson, « Jésus-Christ, le Maître-guérisseur », Le Liahona, novembre 2005, p. 85-88 ; Carole M. Stephens, « le Maître-guérisseur », Le Liahona, novembre 2016, p. 9-12.

  13. Savoir reconnaître les signes et les symptômes que nous observons chez nous-mêmes et chez d’autres personnes peut être utile. Nous pouvons aussi apprendre à reconnaître les modes de pensée erronés ou nuisibles et à les remplacer par les bons.

  14. La dépression peut également résulter de changements positifs, comme la naissance d’un enfant ou un nouvel emploi. Elle peut survenir alors que tout va bien dans la vie d’une personne.

  15. Voir « Compréhension du stress », L’adaptation à la vie missionnaire, 2013, p. 5–10.

  16. Voir Jeffrey R. Holland, « Comme un vase brisé », Le Liahona, novembre 2013, p. 40.

  17. Voir Dale G. Renlund, « Understanding Suicide » [Comprendre le suicide]  (vidéo), ChurchofJesusChrist.org ; « Talking about Suicide » [Parler du suicide] (vidéo), ChurchofJesusChrist.org ; Kenishi Shimokawa, « Comprendre le suicide : signes d’alerte et prévention », Le Liahona, octobre 2016, p. 35–39.

  18. « Pour commencer à guérir, vous devez avoir une foi semblable à celle d’un enfant et croire au fait inaltérable que notre Père céleste vous aime et qu’il a fourni le moyen de guérir. Son Fils bien-aimé, Jésus-Christ, a donné sa vie pour apporter cette guérison. Mais il n’y a pas de solution magique, pas de simple baume à appliquer pour guérir ni de chemin facile à parcourir pour trouver un remède complet. La guérison nécessite une foi profonde en Jésus-Christ et en sa capacité infinie de guérir » (Richard G. Scott, « Guérir les conséquences désastreuses des sévices », Le Liahona, mai 2008, p. 42). Quand quelque chose va mal, nous avons tendance à vouloir le régler. Mais nous ne sommes pas les seules personnes capables d’arranger les choses dans notre vie ou dans celle d’autrui. Nous n’avons pas besoin de tout faire tout seul. Plus d’une fois, j’ai fait appel à des thérapeutes pour m’aider à surmonter des moments difficiles.

  19. Voir Jean 9:1-7.

  20. Jane Clayson Johnson, Silent Souls Weeping, 2018, p. 197.

  21. Voir Matthieu 9:2-7, 20-22 ; 14:35-36 ; Marc 1:40-42 ; 2:3-5 ; 3 Néphi 17:6-7.

  22. Mosiah 4:19 ; voir aussi Jeffrey R. Holland, « Ne sommes-nous pas tous mendiants ? », Le Liahona, novembre 2014, p. 40-42.

  23. Voir Romains 2:19 ; 13:12 ; voir aussi Jeffrey R. Holland, « Come unto Me » (Veillée du département d’éducation de l’Église, 2 mars 1997), speeches.byu.edu.

  24. Voir 1 Néphi 8:23-24 ; voir aussi 1 Néphi 12:4, 17 ; 3 Néphi 8:22.

  25. Voir Psaumes 82:6 ; Romains 8:16-18 ; Doctrine et Alliances 24:1 ; 76:24 ; Moïse 1:1-39.

  26. Voir L’adaptation à la vie missionnaire, p. 20 ; voir aussi Michée 7:8 ; Matthieu 4:16  Luc 1:78-79 ; Jean 8:12.

  27. Jacob 3:1 ; voir aussi Éphésiens 5:8 ; Colossiens 1:10-14 ; Mosiah 24:13-14 ; Alma 38:5. Relisez votre bénédiction patriarcale ou demandez une bénédiction de la prêtrise pour vous rappeler ou réentendre à quel point notre Père céleste vous aime et veut vous bénir.

  28. Voir 2 Corinthiens 4:16-18 ; Doctrine et Alliances 121:7-8, 33 ; 122:5-9.

  29. 2 Corinthiens 12:7.

  30. Doctrine et Alliances 81:5 ; voir aussi Ésaïe 35:3.

  31. Voir Moroni 4:3 ; Doctrine et Alliances 20:77.

  32. Alma 37:6.

  33. Russell M. Nelson, « Révélation pour l’Église, révélation pour notre vie », Le Liahona, mai 2018, p. 95.

  34. Alma 7:12 ; voir aussi Ésaïe 53:4 ; 2 Néphi 9:21 ; Mosiah 14:4.

  35. Ésaïe 61:1-3 ; voir aussi Luc 4:18.

  36. Alma 31:38 ; voir aussi Alma 32:43 ; 33:23.

  37. 2 Néphi 27:23.

  38. Malachie 4:2 ; 3 Néphi 25:2.

  39. Apocalypse 21:4.

  40. Moroni 10:32.

  41. Ésaïe 60:20.