MESSAGE DES DIRIGEANTS LOCAUX DE LA PRÊTRISE
Comme un bol de Kintsugi
« La touche magique du Maître, démontrant son amour infini et déployant son pouvoir rédempteur incommensurable, réparant métaphoriquement chaque partie brisée de mon cœur, de mon esprit et de mon âme avec sa ‘laque d’or d’amour’ et faisant de moi une ‘pièce de poterie’ beaucoup plus précieuse, dont les marques mêmes proviennent de cette ‘expérience, et [sont] pour [mon] bien.’ »
J’ai récemment découvert l’existence d’une forme d’art japonais appelée Kintsugi, qui signifie littéralement « réparation en or », qui consiste à réparer la poterie brisée en réparant les parties brisées au moyen de la laque saupoudrée ou mélangée avec de l’or en poudre. Une fois terminées, les belles jointures en or deviennent ostentatoires dans les fissures réparées, donnant un aspect unique à chaque pièce réparée. Cette méthode unique relie les bris du vase au lieu de les masquer ou de les dissimuler. En effet, le Kintsugi fait souvent paraître la pièce réparée encore plus belle que la pièce originale, lui donnant une nouvelle apparence et une seconde vie.
En réfléchissant à cela, je me suis rendu compte que c’était ce que le Seigneur faisait avec moi. Il y a bien des années, j’étais dans une situation pareille à celle d’un « vase brisé », comme écrit dans Psaumes 31:13. Après avoir essayé en vain à plusieurs reprises de sauver une relation que je pensais être idyllique, mais en réalité embourbée dans des malentendus et des complications, j’étais émotionnellement, mentalement et spirituellement « brisé ». C’était comme si la chose même sur laquelle j’avais concentré toute mon énergie avait soudainement disparu. Il ne restait plus que moi, accablé par mes études de médecine à l’approche des examens. Je n’avais pas l’esprit et la force de poursuivre une tâche aussi difficile – un étudiant affaibli que j’étais en ce temps-là. La seule chose que je pouvais faire était de tenir avec fermeté à la petite flamme de la foi qui commençait à brûler en moi en trouvant la paix dans la lecture du jeu d’Écritures que je venais de recevoir.
Et alors la touche magique du Maître est intervenue, démontrant son amour infini et déployant son pouvoir rédempteur incommensurable, réparant métaphoriquement chaque partie brisée de mon cœur, de mon esprit et de mon âme avec sa « laque d’or d’amour » et faisant de moi une « pièce de poterie » beaucoup plus précieuse – dont les marques même proviennent de cette « expérience, et [sont] pour [mon] bien. »1 Tout au long de ce processus de réparation, le Seigneur m’a opéré et m’a amené à découvrir le Livre de Mormon, puis à passer par le processus douloureux – mais en même temps joyeux – du repentir, et plus tard à recevoir les saintes ordonnances de l’Évangile rétabli de Jésus-Christ.
Apprécier le pouvoir de l’expiation
À chaque période de Pâques, ma famille et moi avons l’habitude de regarder des vidéos produites par l’Église mettant en scène les derniers jours du ministère du Seigneur dans la condition mortelle jusqu’au matin de sa glorieuse résurrection. Chaque fois que je les regarde, je suis émerveillé de voir combien le Seigneur Jésus-Christ m’aime et aime toute l’humanité, qu’il a volontairement soumis sa volonté à celle de son Père, étant, comme l’a enseigné Jeffrey R. Holland du Collège des douze apôtres, « l’agneau sacrificiel offert en expiation pour les péchés et les chagrins d’un monde déchu et de toutes les personnes déchues qui le peuplent. »2 Frère Holland a en outre enseigné : « Ce n’est que l’appréciation de cet amour divin qui rendra notre souffrance personnelle moins grande, d’abord supportable, puis compréhensible et finalement rédemptrice. »3 C’est cet amour qui me pousse à vouloir plaire au Père céleste et au Seigneur Jésus-Christ, en restant sur le chemin de l’alliance du repentir continu et en y avançant dans l’esprit de pardon envers les autres.
Le pouvoir du repentir et du pardon
Après sa résurrection, Jésus rendit visite aux Néphites et leur dit : « Et vous ne m’offrirez plus l’effusion du sang ; …
« Et vous m’offrirez en sacrifice un cœur brisé et un esprit contrit. Et quiconque vient à moi, le cœur brisé et l’esprit contrit, je le baptiserai de feu et du Saint-Esprit, …
« C’est pourquoi, [repentez-vous]… et soyez sauvés ».4
Aussi puissante que soit cette promesse, « Trop de personnes considèrent le repentir comme un châtiment, quelque chose à éviter… Mais ce sentiment d’être pénalisé est engendré par Satan. Il essaie de nous empêcher de nous tourner vers Jésus-Christ, qui se tient les bras ouverts, disposé à nous guérir, nous pardonner, nous fortifier, nous purifier et nous sanctifier, et espérant le faire. »5
Il y a quelques années, un ami de l’Église s’est approché de moi en tant que son dirigeant de la prêtrise et a confessé un péché grave. Cela avait duré de nombreuses années et était recouvert de tous les mensonges qu’il avait dits à moi et à beaucoup d’autres dirigeants de la prêtrise. J’ai d’abord éprouvé un profond sentiment de détresse, sans doute parce que je me concentrais trop sur son abus de confiance. Mais mon cœur s’est adouci le dimanche suivant. Pendant que j’étais assis à l’estrade lors de l’ordonnance de Sainte-Cène, j’ai été poussé à lire les trois paraboles du chapitre 15 de Luc, qui expliquent la joie que le Père céleste ressent pour une âme qui se repent. Comment pourrais-je être bouleversé ou éprouver un sentiment de détresse à l’égard de mon ami alors que le Seigneur lui-même ressent certainement de la joie, tout comme le père du fils prodigue ? Dans la douceur, je me suis rappelé que « de [moi] il est requis de pardonner à tous les hommes. »6 Cette prise de conscience m’a rendu humble et tandis que je commençais à lui pardonner, un sentiment indescriptible de paix et de gratitude enveloppait tout mon corps.
Pendant le processus difficile mais joyeux du repentir et de pardon, frère Holland nous conseille ceci : « Ne [perdons] jamais la foi en [notre] Père céleste qui [nous] aime plus que [nous] ne [pouvons le concevoir… [Poursuivons] fidèlement les activités spirituelles qui ont fait leurs preuves pour amener l’Esprit du Seigneur dans [notre] vie… [Prenons] la Sainte-Cène chaque semaine et [tenons-nous] avec fermeté aux promesses de perfection de l’expiation de Jésus-Christ. »7
Invitation
Puis-je inviter chacun de nous à se repentir, à se convertir et à devenir plus chrétien. Russell M. Nelson a dit : « quand Jésus nous demande, à vous et moi, de nous ‘repentir’, il nous invite à changer notre façon de penser, notre connaissance, notre esprit, même la manière dont nous respirons. Il nous demande de changer notre façon d’aimer, de penser, de servir, de passer notre temps, de traiter notre femme, d’instruire nos enfants et même de prendre soin de notre corps. »8
Puissions-nous, en cette période de Pâques – lorsque nous nous souvenons de l’agonie du Seigneur à Gethsémani, de sa mort sur la croix et de sa glorieuse résurrection – renouveler notre engagement à nous repentir chaque jour et à pardonner aux autres. En agissant ainsi, peu importe à quel point nous sommes « brisés », nous permettrons au Seigneur de nous réparer avec le ciment d’or du sang du Christ et de nous rendre comme un bol de Kintsugi dont la valeur est beaucoup plus grande. Nous aurons alors accès à la pureté, qui « [fera] de nous des instruments puissants entre les mains de Dieu »… [et] nous donnera du pouvoir pour participer au rassemblement d’Israël. »9
Ifanomezana Rasolondraibe a été appelé comme soixante-dix d’interrégion en avril 2019. Il travaille actuellement en qualité de médecin auprès du Ministère de l’économie et des finances de Madagascar. Il est marié à Felambolafotsy Cardiss Keithy Suman Ratsitobaina ; ils ont trois enfants. Frère et sœur Rasolondraibe résident à Antananarivo au Madagascar.