2020
La consécration du temple de Durban (Afrique du Sud)
Juillet 2020


Les temples dans notre vie

La consécration du temple de Durban (Afrique du Sud)

« Le rôle que les temples ont joué pour notre peuple en Afrique du Sud, ainsi que pour l’Église et l’Évangile, est d’avoir élargi leurs horizons et leurs buts. »

La diversité dominait la scène par des sourires accueillants, des poignées de main cordiales, des étreintes chaleureuses et des selfies en groupe lorsque la foule des saints des derniers jours se rassemblait devant le temple de Durban (Afrique du Sud) avant, pendant et après les trois sessions de consécration, le dimanche 16 février.

Les robes, les chemisiers et les cravates aux couleurs vives agrémentaient les costumes sombres et les chemises blanches. Les participants représentaient les différentes couleurs de peau : les blancs, les bruns et les noirs. Les langues parlées variaient de l’anglais et un peu de portugais aux clics et arrêts du xhosa, du zoulou et d’autres langues tribales.

Tout cela représente la diversité du secteur du temple de Durban (Afrique du Sud), qui englobe le Lesotho et le Mozambique. Le tout représente une famille mélangée et croissante de saints des derniers jours d’Afrique du Sud et des pays voisins. Et tous sont à l’image des fils et des filles de Dieu.

« L’Église a une excellente manière de minimiser ces différences et de créer une culture évangélique séparée de ces traditions et de ces ethnicités », a dit Ronald A. Rasband, du Collège des douze apôtres, qui a présidé et parlé lors des trois sessions de consécration et prononcé la prière de consécration.

« Ce que vous avez vu à l’extérieur, c’est la manière dont la doctrine de l’Évangile de Jésus-Christ nous unit, et je me suis senti très uni en tant que peuple aujourd’hui. Quelle que soit l’apparence, quelle que soit la tenue vestimentaire, nous étions un seul peuple aujourd’hui, le peuple de l’Église de Jésus-Christ. »

La consécration du deuxième temple en Afrique du Sud

À l’occasion de la consécration, y compris la cérémonie de la pose de la pierre angulaire devant le public au début de la première session, le temple de Durban devient le 168e temple de l’Église en activité dans le monde et le cinquième sur le continent africain.

Pendant les dix jours précédant la consécration, frère Rasband et son épouse, sœur Mélanie Rasband, se sont entretenus avec les membres, les missionnaires, les jeunes et les amis de l’Église se trouvant dans le secteur du temple, dont deux rois et leurs reines, respectivement du Lesotho et de la tribu zoulou.

« Bien que j’aie été en compagnie de deux rois, aujourd’hui, j’ai eu la forte impression que nous étions ici pour adorer et honorer le Roi des rois », a dit frère Rasband, qualifiant cette impression de « véritable bénédiction pour leur voyage ».

Sœur Rasband a dit que, pour elle, un des meilleurs moments était de voir ses enfants et ses petits-enfants les rejoindre dans le temple et de se voir rappeler que « les familles sont éternelles.

« La musique vient de nous élever vers de plus hauts sommets de spiritualité pendant que nous étions assis et nous avons senti sans cesse la présence de l’Esprit dans chaque chant », a-t-elle dit. « Et pouvoir crier ‘Hosanna’ au Seigneur et à notre Père qui est aux cieux en signe de gratitude était une parfaite symbiose de nos sentiments », a-t-elle ajouté.

Carl B. Cook, de la présidence des soixante-dix, qui, avec sœur Lynette Cook, accompagnait frère et sœur Rasband lors de leur voyage en Afrique du Sud et au Lesotho, a mis l’accent sur les vertus et les valeurs des saints des derniers jours de la région.

« Nous sommes heureux de voir la lumière refléter dans les yeux du peuple africain. Nous aimons la façon dont ils vivent et travaillent en famille et en collectivité. Nous sommes touchés par leur sourire et leur gaîté sincères, par leur foi en Dieu et leur gratitude pour l’Évangile rétabli de Jésus-Christ. Nous sommes inspirés par leur bonté. Nous apprenons tant de choses d’eux. »

Voir aujourd’hui des saints des derniers jours de toutes les races s’embrasser, voire se retrouver dans des espaces communs, comme ils l’ont fait le dimanche dans les jardins du temple, est bien différent de ce qui s’est passé dans la seconde moitié du 20e siècle en Afrique du Sud lorsque la ségrégation raciale, connue sous le nom d’apartheid, faisait rage avec méfiance, colère et même violence entre les blancs et les noirs dans ce pays, ainsi qu’entre les communautés tribales noires.

Percy « Chappy » Winstanley, qui a présidé le premier pieu de Durban créé en 1981 et qui est venu de Johannesburg pour assister à la consécration du temple de Durban, a rappelé que les membres de l’Église risquaient régulièrement leur vie, parfois en apportant leur aide à la tenue régulière de réunions et d’activités.

« Il y avait un membre du grand conseil au Cap Oriental qui était exposé aux émeutiers qui lançaient des pierres sur sa voiture lorsqu’il allait ouvrir le lieu de réunion le matin et quand il devait y retourner [pour fermer le bâtiment] », a-t-il dit.

L’inquiétude d’une éventuelle guerre civile s’était éclipsée dans le pays, il y a de cela 35 ans, lorsque le temple de Johannesburg (Afrique du Sud) fut consacré en 1985.

« Je crois de tout mon cœur que le Seigneur a mis un temple à Johannesburg pour mettre fin à l’apartheid », a dit Colin Bricknell, ancien évêque et président de pieu à Durban, qui, l’année dernière, a terminé un service de trois ans avec son épouse, Jennifer Bricknell, respectivement comme président et intendante du temple de Johannesburg (Afrique du Sud). Leur fils Brad Bricknell a présidé le comité d’organisation des visites guidées et de la consécration du temple de Durban.

La croissance des saints

Le temple de Johannesburg est considéré par les saints des derniers jours comme un précurseur des changements intervenus en Afrique du Sud au cours de la décennie qui a suivi la consécration du temple, notamment la révision de la constitution, l’abolition de l’apartheid et la réconciliation raciale et la paix. Ils le comparent au temple de Freiberg (Allemagne) qui était en activité derrière le rideau de fer plusieurs années avant la chute du mur de Berlin et du communisme en Europe centrale et orientale.

« Le temple a signifié grand-chose, non seulement pour les membres, mais aussi pour l’Afrique du Sud dans son ensemble », a dit Colin Bricknell, soulignant que les vestiaires communs pour les usagers, lorsque le temple de Johannesburg a ouvert ses portes, étaient contraires aux normes de ségrégation de l’apartheid.

Et maintenant, l’Afrique du Sud a un temple supplémentaire, un deuxième témoignage de l’Évangile et de la croissance et de la stabilité de l’Église dans le pays, ainsi qu’une occasion accrue de bénir la vie des saints des derniers jours.

Pendant des décennies, se rendre au temple, non seulement pour les saints de Durban, mais aussi pour tous les membres sud-africains, constituait un problème de longue distance. Au départ, il nous fallait prendre un vol de 9 000 kilomètres (5 600 miles) pour « aller au temple » le plus proche, situé en Angleterre. Plus tard, l’Afrique du Sud a été affectée au secteur d’un temple annoncé à Sao Paulo, au Brésil, qui se trouve aussi dans la partie sud du globe, mais encore à une distance de près de 7 500 kilomètres (4 350 miles) et à un hémisphère de distance.

Dans les années 1970, frère et sœur Bricknell avaient économisé suffisamment d’argent pour emmener leur famille au temple pour se faire sceller. Mais lorsque les dirigeants de l’Église ont demandé aux membres sud-africains de faire des dons pour aider à financer la construction du temple de Sao Paulo, la famille a sacrifié ses économies de voyage.

« Nous avons contribué tout ce que nous avions économisé pour ce voyage en famille », a dit Jennifer Bricknell. « Et en un an, nous avons eu l’argent pour emmener nos cinq enfants au temple de Salt Lake », a-t-elle ajouté.

Même avec le premier temple d’Afrique situé à Johannesburg, les membres de la région de Durban devaient parcourir les sept à huit heures de trajet en bus ou en voiture, ce qui rendait difficile leur pratique régulière du culte au temple. Souvent, les jeunes couples organisaient une réception prénuptiale à Durban tôt le matin, puis se précipitaient à Johannesburg pour être scellés au temple plus tard dans la journée, afin de respecter la règle de l’Église, à l’époque, selon laquelle le mariage du temple devait aussi avoir lieu le même jour.

« Les jeunes de Durban et des régions avoisinantes partaient en mission à plein temps et rentraient chez eux transformés », a dit Colin Bricknell. Mais ils rentraient chez eux, souvent en étant les seuls membres de l’Église dans leur famille, et avaient du mal à se rendre fréquemment au temple de Johannesburg, voire pas du tout, et commençaient alors à s’éloigner de l’Église. Le temple de Durban offre désormais un lieu saint supplémentaire pour le culte, la force et la stabilité.

Le week-end de consécration du temple de Durban a servi aux retrouvailles du frère et de la sœur Cook, qui avaient résidé en Afrique du Sud pendant les cinq années qu’il a servi dans la présidence de l’interrégion d’Afrique du Sud-est, dont les trois dernières il a servi comme président. Il avait présidé la cérémonie d’ouverture de chantier du temple de Durban le 6 avril 2016.

« Il y de cela quatre ans, sœur Cook et moi avons gravi la colline où le temple de Durban devait être construit, avec de nombreuses autres personnes qui ont assisté à la cérémonie d’ouverture de chantier », se souvient-il de cette belle journée ensoleillée.

« Il y a avait un sentiment d’émerveillement lorsque nous étions assis sur cette colline déserte. Nous contemplions la vallée et l’océan et nous avons pensé que dans quelques années, un temple s’élèverait sur ce terrain. C’est très émouvant d’avoir le privilège sacré de revenir pour la consécration du temple de Durban qui a été construit pour le Seigneur. Je suis comblé de joie », a-t-il ajouté.

Un nouveau temple, une nouvelle raison

Le contingent de dirigeants de l’Église en visite a été rejoint par les trois soixante-dix Autorités générales, ainsi que leurs épouses, qui constituent l’actuelle présidence de l’interrégion, dont : S. Mark Palmer, Joseph W. Sitati et Joni L. Koch. Il y avait également Kevin R. Duncan, soixante-dix Autorité générale et directeur exécutif du département du temple.

La proximité d’un nouveau temple offre de nouvelles possibilités : la possibilité de pratiquer le culte plus fréquemment, d’accomplir davantage l’œuvre du temple pour les ancêtres décédés et de servir plus régulièrement comme servant des ordonnances ou bénévole dans le temple.

« Pour les membres, c’est quelque chose qu’ils doivent apprendre et comprendre que le temple est un lieu où l’on adore et où l’on va régulièrement, où l’on a la possibilité de renouveler ses engagements », a dit Winstanley. « Ils doivent apprendre ce processus comme nous l’avons fait à Johannesburg que se rendre au temple n’est pas une visite occasionnelle mais un processus constant de culte et de service », a-t-il ajouté.

Frère Cook a dit : « Je me réjouis de penser aux personnes qui rempliront le temple pour travailler, servir et faire avancer l’œuvre du Seigneur ici sur la terre et pour accomplir l’œuvre pour ceux qui sont de l’autre côté du voile. C’est une grande bénédiction pour les gens ici, ainsi que pour chacun d’entre nous qui se réjouit dans ce temple. Notre vie ne sera plus jamais la même. »

Bricknell, Winstanley et d’autres personnes prévoient que le temple de Durban offrira non seulement des bénédictions et des opportunités aux personnes et aux familles, mais qu’il aura aussi une influence positive sur les gens et sur le pays, à l’instar du temple de Johannesburg et des promesses et bénédictions prononcées par Gordon B. Hinckley, au moment de la consécration, qui sont considérées comme ayant contribué à la réconciliation et à la paix en Afrique du Sud.

Un deuxième temple aidera peut-être à soutenir les membres de l’Église dans leur recherche d’une meilleure éducation et de possibilités d’emploi grâce à BYU-Pathway Worldwide ou aux programmes d’autonomie de l’Église, ou encore à atténuer les difficultés économiques du pays ou à préparer la population d’une autre manière », a dit Bricknell.

« C’est un nouveau temple et une nouvelle raison. Le Seigneur est maître de son temps, le ‘dessein divin,’ dont parle frère Rasband », a-t-il dit. « Le rôle que les temples ont joué pour notre peuple en Afrique du Sud, ainsi que pour l’Église et l’Évangile, est d’avoir élargi leurs horizons et leurs buts », a-t-il ajouté.