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Reconnaître les sévices émotionnels
« Mon mari n’est pas violent. Il me crie dessus et m’insulte mais ce ne sont pas des sévices, n’est-ce pas ? »
Nous savons que « le Seigneur condamne les sévices sous toutes leurs formes1 ». Certains sévices, comme les sévices physiques, sont faciles à voir mais ceux de nature émotionnelle peuvent être bien plus difficiles à discerner. Les torts qu’ils causent engendrent de la confusion, de la peur, de la honte, du désespoir et le manque d’estime de soi.
Les sévices émotionnels sont des tentatives visant à priver quelqu’un de son libre arbitre et à le contrôler par des paroles et des comportements permettant de manipuler les émotions ou les choix. On trouve des situations de sévices émotionnels dans tout type de relation : entre conjoints, entre parents et enfants, entre amis, dans une relation amoureuse ou entre collègues de travail.
Quels exemples donner de sévices émotionnels ?
Savoir reconnaître les signes de sévices émotionnels vous aidera à vous protéger ou à protéger vos êtres chers. Voici des exemples de sévices :
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Insulter ou rabaisser quelqu’un.
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Mettre quelqu’un mal à l’aise en public.
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Critiquer ou dévaloriser les accomplissements de quelqu’un et ce qu’il fait.
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Ne pas reconnaître sa faute et en rejeter le tort sur quelqu’un d’autre.
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Culpabiliser quelqu’un afin de le pousser à faire quelque chose en compensation.
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Isoler quelqu’un des autres et contrôler la façon dont il utilise son temps.
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Menacer quelqu’un s’il n’agit pas d’une certaine façon ou ne fait pas certaines choses.
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Se montrer froid envers quelqu’un jusqu’à ce qu’il fasse certaines choses.
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Manipuler quelqu’un spirituellement en se servant de ses croyances religieuses pour le contrôler.
Comment reconnaître les sévices émotionnels ?
Il est tout aussi important de reconnaître les comportements violents que les sentiments qui vous alertent du danger. Voici quelques raisonnements et décisions typiques qui peuvent vous maintenir dans une relation de violence psychologique :
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Trouver des excuses au comportement de la personne qui maltraite :
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Justifier le comportement de la personne qui maltraite : « D’habitude, elle ne fait pas cela. Elle a simplement beaucoup de pression en ce moment. »
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Minimiser son comportement : « Ce n’était pas si grave que cela. »
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S’attribuer la responsabilité du comportement de l’agresseur : « Si seulement j’avais préparé le dîner à temps, il ne se serait pas mis en colère et n’aurait pas crié après moi. »
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Ignorer le malaise émotionnel. Au début, quand on est victime de sévices psychologiques, on peut chercher à éviter la personne qui en est la cause parce qu’en sa présence, on est mal à l’aise ou l’on a des sentiments négatifs à l’égard de soi-même. Pour préserver la relation, on peut chercher à ignorer ces sentiments de malaise. Avec le temps, le malaise peut disparaître parce que l’on s’est habitué à son comportement.
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L’utilisation des croyances religieuses pour justifier la situation. Cette façon de faire est très courante dans notre société, même parmi les membres de l’Église. La personne victime de sévices peut parfois penser comme suit : « Le Seigneur nous commande de pardonner. C’est un péché si je ne le fais pas. » Le pardon est un commandement. Mais, comme Jeffrey R. Holland l’a enseigné concernant le Sauveur, « il n’a pas dit : ‘Vous ne devez pas ressentir de douleur véritable ou de réelle tristesse à cause des expériences douloureuses que quelqu’un d’autre vous a fait subir.’ Il n’a pas dit non plus : ‘Pour pardonner complètement, vous devez retourner dans une relation toxique ou une situation violente et destructrice’2 ».
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Négliger ses propres besoins. Satisfaire les besoins des autres au détriment des siens. Par exemple, souffrir émotionnellement afin d’éviter de blesser quelqu’un ou donner de l’argent à un ami, même lorsque l’on n’en a pas les moyens.
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Avoir le sentiment de n’être bon à rien. Les sévices émotionnels peuvent nuire à l’estime que l’on a de soi. Vous êtes un fils ou une fille de Dieu et votre nature et votre destinée sont divines. Votre valeur, qui est grande, ne varie pas (voir Doctrine et Alliances 18:10).
Que faire si je subis des sévices émotionnels ?
Parfois, une relation entachée de violence émotionnelle peut être destructrice au point qu’il soit nécessaire d’y mettre un terme. Cependant, la rupture n’est pas la seule solution à toutes les situations. Il est possible de changer et une relation peut devenir saine avec des efforts et souvent avec l’aide d’un spécialiste. Si vous pensez être dans une situation de violence émotionnelle, les points suivants vous seront utiles :
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Demandez le soutien et l’aide d’une personne en qui vous avez confiance et à qui raconter vos expériences, par exemple un ami, un dirigeant de l’Église ou un psychothérapeute au sein d’une association. Cette personne vous apportera un soutien émotionnel, vous donnera une vision positive de qui vous êtes et pourra passer du temps de qualité avec vous loin de la situation conflictuelle. (Voir abuse.ChurchofJesusChrist.org. Cliquez sur « Situation de crise » ici pour avoir la liste des numéros d’assistance téléphonique.)
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Établissez et maintenez des limites avec la personne qui a une attitude violente en nommant le comportement agressif et en fixant des limites pour vous permettre de continuer à interagir. Vous pouvez dire : « J’ai le sentiment que tu me manques de respect en ce moment. Je veux bien parler avec toi mais pas tant que tu ne me traiteras pas avec plus de respect et de gentillesse. »
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Demandez l’aide d’un psychothérapeute spécialisé dans les sévices émotionnels et leurs conséquences. Il arrive que la personne qui agit mal ne se rende même pas compte qu’elle vous agresse. Elle peut apprendre à changer si elle est disposée à recevoir de l’aide. Si vous mettez un terme à la relation, le fait de solliciter l’aide d’un psychothérapeute et l’aide du Seigneur, vous aidera à guérir.
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Vous trouverez des informations et une documentation utiles sur le site abuse.ChurchofJesusChrist.org.
Quelle que soit votre situation, sachez qu’il y a des personnes qui vous aiment et qui veulent vous aider. Lorsqu’on fait appel à notre Père céleste, au Sauveur et au Saint-Esprit, l’espoir et la guérison sont possibles.