Comment reconnaître l’Esprit ?

Par Mark A. Mathews

Séminaires et instituts

Pour nous aider à reconnaître l’Esprit, le Seigneur a donné de nombreuses descriptions de lui dans les Écritures.

Russell M. Nelson a enseigné : « Il n’a jamais été plus impératif que maintenant de savoir comment l’Esprit vous parle¹. » Et pourtant, beaucoup se demandent encore comment reconnaître l’Esprit. C’est une question que l’on m’a posée à maintes reprises quand j’étais instructeur au centre de formation des missionnaires et dans mes postes aux séminaires et instituts, et à l’université Brigham Young. Heureusement, le Seigneur Jésus-Christ a répondu à cette question dans les Écritures et les enseignements des prophètes modernes.

L’apôtre Paul a enseigné aux Corinthiens que « personne ne connaît les choses de Dieu, s’il n’a l’Esprit de Dieu » (traduction littérale de Joseph Smith Translation, 1 Corinthiens 2:11) [voir la note de bas de page c de 1 Corinthiens 2:11, dans la version anglaise de la Bible publiée par l’Église). Du fait que nous ne voyons généralement pas les vérités spirituelles de nos yeux naturels, nous ne pouvons pas les apprendre grâce à nos sens naturels ou notre intellect seuls. Par conséquent, nous ne pouvons les connaître que par l’Esprit (voir 1 Corinthiens 2:9-10). Le Saint-Esprit doit nous les confirmer (voir Moroni 10:4).

C’est la raison pour laquelle il est essentiel que chacun de nous apprenne personnellement à reconnaître l’Esprit et à s’appuyer sur lui pour connaître la vérité². Comme Boyd K. Packer (1924-2015), président du Collège des douze apôtres, l’a enseigné : « Si tout ce que vous connaissez est ce que vous voyez avec vos yeux naturels et entendez avec vos oreilles naturelles, alors vous ne connaîtrez pas grand chose³. »

Pour nous aider à reconnaître son Esprit, le Seigneur a donné les descriptions suivantes :

« N’ai-je pas apaisé ton esprit. » Afin d’aider Oliver Cowdery à reconnaître l’Esprit, le Seigneur a demandé : « N’ai-je pas apaisé ton esprit à ce sujet ? » (Doctrine et Alliances 6:23)⁴. Richard G. Scott (1928-2015), du Collège des douze apôtres, a expliqué : « La paix est la confirmation que je ressens personnellement le plus souvent. Quand je me suis trouvé vraiment préoccupé par un problème grave, que je tentais de résoudre en vain, j’ai continué de faire des efforts avec foi. Alors un sentiment de paix m’a envahi, apaisant mes craintes, comme le Seigneur l’a promis⁵. »

« Dans ton esprit et dans ton cœur. » À une autre occasion, le Seigneur a donné cette description de la révélation : « Je te le dirai dans ton esprit et dans ton cœur par le Saint-Esprit […]. Or, voici, c’est là l’Esprit de révélation » (Doctrine et Alliances 8:2-3). Commentant cela, David A. Bednar, du Collège des douze apôtres, a enseigné : « Le Seigneur indique [ici] que la révélation se manifeste souvent par des pensées qui nous viennent à l’esprit et des sentiments qui nous viennent dans le cœur⁶. »

Ces pensées et sentiments inspirés peuvent « éclaire[r notre] intelligence » (Doctrine et Alliances 11:13) et faire que notre cœur « soit rempli de joie » (Mosiah 4:20). Joseph Smith, le prophète, a expliqué : « On peut profiter de l’esprit de révélation en en remarquant les premiers signes ; par exemple, lorsque vous ressentez l’intelligence pure se répandre en vous, elle peut vous donner des idées soudaines⁷. »

« Notre cœur [brûle] au dedans de nous. » Réfléchissant au fait qu’ils avaient été instruits par le Christ ressuscité, deux de ses disciples ont dit : « Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » (Luc 24:32.) De même, Jésus-Christ a dit à Oliver Cowdery : « Je ferai en sorte que ton sein brûle au-dedans de toi » pour confirmer la vérité (Doctrine et Alliances 9:8 ; voir aussi 3 Néphi 11:3). Dallin H. Oaks, premier conseiller dans la Première Présidence, a expliqué que « ce n’est pas une sensation de chaleur calorique comme une combustion, mais plutôt un sentiment de paix, de bien-être, de sérénité et de bonté⁸. »

« Tu sentiras que c’est juste. » Jésus-Christ a enseigné à Oliver Cowdery qu’il saurait par l’Esprit que quelque chose est vrai parce qu’il « sentira[it] que c’est juste » (Doctrine et Alliances 9:8). Frère Scott a interprété cela comme signifiant que « la réponse se manifeste […] sous la forme d’un sentiment accompagné d’une certitude⁹. »

« Un murmure doux et léger. » Le Seigneur a enseigné à Élie qu’il ne s’exprime généralement pas de façon spectaculaire comme par le feu, les tourbillons et les tremblements de terre, mais que, le plus souvent, il communique spirituellement de manière subtile, par « un murmure doux et léger » (1 Rois 19:12)¹⁰. Cette voix spirituelle est comme « un chuchotement » qui perce « jusqu’à l’âme même » (Hélaman 5:30) et, comme frère Packer l’a enseigné, « bien qu’elle soit décrite comme une voix, c’est une voix que l’on ressent, plus qu’on ne l’entend¹¹ ».

« Tu as reçu des instructions de mon Esprit. » Du fait que l’Esprit communique de manière discrète et subtile, nous pouvons recevoir la révélation sans même le savoir. Le Seigneur a expliqué à Oliver Cowdery : « Toutes les fois que tu m’as interrogé, tu as reçu des instructions de mon Esprit. S’il n’en avait été ainsi, tu ne serais pas venu là où tu te trouves en ce moment » (Doctrine et Alliances 6:14). Le Seigneur avait guidé Oliver tout au long du chemin, mais il ne l’avait pas compris sur le moment. Ce n’est qu’avec le recul, lorsque le Seigneur le lui a fait remarquer, qu’il a pu regarder en arrière et s’apercevoir qu’il avait été guidé. De la même manière, nous vivons aussi « au milieu de la révélation¹² » mais peut-être ne reconnaissons-nous l’Esprit qu’après qu’il nous a guidés.

« J’y pensais constamment. » Joseph Smith a décrit une expérience qu’il a eue avec l’Esprit tandis qu’il sondait les Écritures. Parlant d’un verset, il a raconté : « Il me sembla qu’il pénétrait avec une grande force dans toutes les fibres de mon cœur. J’y pensais constamment » (Joseph Smith, Histoire 1:12). Nous pouvons, nous aussi, reconnaître l’Esprit quand des versets des Écritures et des enseignements des prophètes touchent notre cœur et que nous sommes poussés à les relire et à les méditer.

« Ligne sur ligne. » Nous nous attendons parfois à ce que la révélation vienne tout d’un coup, mais le Seigneur a expliqué : « Je donnerai aux enfants des hommes ligne sur ligne, précepte sur précepte, un peu ici et un peu là » (2 Néphi 28:30). En d’autres termes, le Seigneur accorde le plus souvent la révélation de manière progressive, par étapes, comme la lumière d’un lever de soleil qui jaillit graduellement plutôt que la lumière qui surgit tout à coup quand on appuie sur un interrupteur¹³. Il arrive souvent que l’on ne reconnaisse la révélation que lorsqu’on la considère dans son ensemble.

« Qui conduit à faire le bien. » Certaines personnes se demandent si une incitation à faire le bien vient de l’Esprit ou si c’est le fruit de leurs propres pensées. Jésus-Christ a répondu à cette question quand il a enseigné à Hyrum Smith comment reconnaître son Esprit : « Place ta confiance en cet Esprit qui conduit à faire le bien […] ; et c’est là mon Esprit » (Doctrine et Alliances 11:12). Nous devons considérer que les incitations spirituelles à faire le bien viennent de l’Esprit et nous devons agir en conséquence.

« Soyez calmes et sachez que je suis Dieu. » Parfois, le Seigneur ne répond pas par l’intermédiaire de son Esprit aussi vite que nous l’espérons. Cela peut être difficile et nécessite que nous fassions preuve de foi dans cette recommandation qu’il nous a faite : « Soyez calmes et sachez que je suis Dieu » (Doctrine et Alliances 101:16). Le président Nelson a expliqué : « Bien sûr, il peut y avoir des moments où vous avez l’impression que les cieux sont fermés. Mais je promets que, si vous continuez d’être obéissants, d’exprimer de la reconnaissance pour chaque bénédiction que le Seigneur vous accorde et si vous honorez patiemment le calendrier du Seigneur, vous obtiendrez la connaissance et la compréhension que vous recherchez¹⁴. » Lorsque nous sommes face à ce silence divin, nous devons nous souvenir, comme le président Oaks l’a enseigné, que « le Seigneur s’adresse à nous par l’intermédiaire de l’Esprit au moment qui lui semble bon et à sa manière. […] Nous nous confions dans le Seigneur pour obtenir sa révélation¹⁵. »

Bien que ces descriptions soient utiles, elles sont finalement insuffisantes. Comme frère Packer l’a expliqué : « Nous n’avons pas les mots (les Écritures ne les ont pas non plus) pour décrire parfaitement l’Esprit. Généralement les Écritures emploient le mot voix, mais il ne convient pas exactement. Nos yeux ne peuvent voir ni nos oreilles entendre ces communications spirituelles délicates et raffinées¹⁶. » En fin de compte, reconnaître l’Esprit, c’est comme goûter du sel : c’est difficile à décrire par des mots mais reconnaissable une fois qu’on en a goûté personnellement¹⁷.

C’est la raison pour laquelle nous devons apprendre à reconnaître l’Esprit par nous-mêmes. Bien que nous ne puissions pas forcer les expériences spirituelles, nous pouvons créer un climat pour qu’elles se produisent. Le Seigneur Jésus-Christ a révélé certaines des choses petites et simples que nous pouvons faire pour apprendre à l’écouter lorsqu’il nous parle par l’intermédiaire de son Esprit, afin de mieux reconnaître son influence spirituelle chaque fois qu’il le fait.

Les Écritures. Le Seigneur Jésus-Christ a révélé que nous pouvons entendre sa voix spirituelle s’adresser à nous lorsque nous étudions les Écritures. Il a déclaré :

« Ces paroles ne sont [pas] des hommes […], mais de moi ; […]

Car c’est ma voix qui vous les dit ; car elles vous sont données par mon Esprit ; et par ma puissance, vous pouvez […] les lire […] ;

C’est pourquoi, vous pouvez témoigner que vous avez entendu ma voix » (Doctrine et Alliances 18:34-36).

Expliquant ce principe, frère Bednar a enseigné : « L’étude des Écritures est l’une de mes façons de l’écouter. Les Écritures sont la voix préenregistrée du Seigneur. Ce n’est pas tant une voix que l’on entend, bien que cela puisse arriver. Il s’agit plutôt d’écouter les Écritures grâce à un sentiment : un sentiment dans son esprit et dans son cœur. Pour moi, les Écritures sont essentielles pour recevoir et reconnaître ces pensées et ces sentiments¹⁸. »

Le temple. Le président Nelson a enseigné que « nous pouvons aussi l’entendre dans le temple. La maison du Seigneur est une maison de connaissance. […] Là, nous apprenons comment entrouvrir le voile et communiquer plus clairement avec le ciel¹⁹. » Joseph Smith, le prophète, a prié pour que nous puissions apprendre à reconnaître plus pleinement l’Esprit dans le temple quand il a demandé : « [Que] tous ceux qui adoreront dans cette maison […] croissent en toi [et] reçoivent une plénitude du Saint-Esprit » (Doctrine et Alliances 109:14-15). Lorsque nous participons régulièrement au culte au temple, nous acquérons de l’expérience pour ressentir l’Esprit et nous progressons dans notre capacité de reconnaître sa voix dans notre vie.

Les prophètes. Le président Nelson a enseigné : « Pour finir, nous l’écoutons si nous prêtons attention aux paroles des prophètes, voyants et révélateurs²⁰. » Lorsque nous écoutons régulièrement les messages de nos prophètes et apôtres vivants et suivons leurs recommandations, nous invitons le Saint-Esprit à nous instruire. C’est un autre moyen important de vivre des expériences avec l’Esprit, et qui nous aidera à reconnaître son influence.

En outre, nous pouvons prier sincèrement, servir fidèlement dans l’Église, noter nos impressions spirituelles et prendre dignement la Sainte-Cène. En faisant ces choses avec foi en Jésus-Christ, l’Esprit se manifestera, nous le reconnaîtrons selon ce qui est décrit dans les Écritures, nous nous familiariserons avec ses murmures grâce à notre expérience personnelle et nous reconnaîtrons avec plus de confiance son influence dans tous les domaines de notre vie. « En apprenant et comprenant l’Esprit de Dieu, vous pouvez progresser dans le principe de la révélation jusqu’à ce que vous deveniez parfaits en Christ Jésus²¹ » et obteniez « la pensée de Christ » (1 Corinthiens 2:16).