Voix des Membres
La lutte pour servir une mission : le point de vue d’une mère
Mon fils a terminé le lycée à l’âge de 17 ans avec l’intention d’aller à l’université Brigham Young d’Idaho, à 3 000 kilomètres de chez lui, avant de faire une mission à plein temps.
Lorsqu’il a eu dix-huit ans, il a reçu sa bénédiction patriarcale qui mentionnait les bénédictions qu’il recevrait en faisant une mission. Peu après la bénédiction, mon fils m’a dit qu’il avait déposé ses papiers de mission. J’ai pleuré. En partie parce que j’étais fière qu’il ait pris cette décision tout seul, mais aussi parce que j’étais terrifiée. Rayshawn était mon seul enfant et, depuis mon divorce, nous n’étions que tous les deux.
La vie est intervenue et il s’est passé des choses assez éprouvantes qui ont mis à l’épreuve la foi de mon fils. C’est la chose la plus difficile au monde que de voir son enfant lutter et de ne pouvoir rien faire d’autre que de l’encourager et de prier sans cesse pour lui. Mon fils a eu dix-huit ans, puis dix-neuf, et à ce moment-là, il était catégorique sur le fait qu’il ne ferait jamais de mission. Il a eu vingt ans et le COVID a frappé. Il est rentré de l’école parce que l’isolement avait des conséquences sur sa santé mentale.
À cette époque, il ne fréquentait l’église que de manière sporadique. Lui et moi sommes les seuls membres de l’Église dans notre famille, je dépendais donc beaucoup de la liste de prière du temple, de la prière personnelle et familiale, et du temps que nous passions ensemble. Nous lisions parfois ensemble sa bénédiction patriarcale parce que je pense que l’adversaire travaille très dur pour que les jeunes se sentent indignes, non aimés, non appréciés, sans valeur et incapables de faire quoi que ce soit qui représente un défi ou même quoi que ce soit qui ne leur apporte pas une gratification immédiate. Nous devons les aider à se voir comme leur Père céleste les voit et il leur sera alors beaucoup plus facile d’atteindre leur potentiel.
Ma petite branche dans les Caraïbes est guidée par un président de mission et lorsqu’un nouveau président s’est installé dans notre région, il a tendu la main à mon fils et a commencé à lui donner des conseils via Zoom. Lorsque mon fils a eu vingt-deux ans, il a envoyé ses papiers de mission pour la troisième fois. La troisième fois est la bonne, n’est-ce pas ? Je dois vous dire qu’il a appris le japonais tout seul parce qu’il voulait vraiment aller au Japon.
Bien sûr, nos plans ne sont pas ceux de Dieu, et il a été appelé à la mission de Trinidad, Port of Spain. Cela fait dix mois qu’il est en mission et il est dirigeant de zone. J’ai vu un grand changement chez mon fils, et ce jeune homme qui a toujours pensé que le verre était à moitié vide est capable de rester positif même lorsqu’il est confronté à quelqu’un armé d’un couteau dans la rue alors qu’il est en train de former un « bleu ». Plus tard, il encouragera d’autres missionnaires à toujours rechercher la perspective positive dans des situations similaires.
En tant que mère, je prie toujours sans cesse pour mon petit garçon, Elder Rayshawn N. Gibson, mais je vois que son visage est empreint de son image et que la lumière du Christ brille dans ses yeux. Une mère peut-elle demander plus ?